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Des salariés plus qu’à bout à la Clinique Sainte Colombe

Faut-il craindre encore plus d’arrêts et d’accidents avant que ça ne change? A quand un retour à la normale?Clinique Sainte colombe

A la Clinique SSR Korian Sainte Colombe, près de Sens, le personnel accueille 65 patients en soins de suite et réadaptation dans un écrin de verdure.

Cet bel établissement devrait en principe être un havre de paix pour les patients et un lieu de travail agréable pour tous les salariés. Or il n’en est rien.

Le groupe Korian véhicule des valeurs auxquelles chacun doit pouvoir s’identifier : par exemple « les salariés partagent tous la même culture :  l’esprit KORIAN » peut on lire sur le site du groupe. De cette culture d’entreprise découlent quatre valeurs fondamentales : la bienveillance, c’est-à-dire la considération pour l’Autre, la responsabilité afin de garantir ensemble le bien-vieillir des patients et résidents, la transparence et enfin l’initiative.

Les salariés ont choisi de travailler auprès de personnes fragilisées, et dans leur ensemble ils adhèrent déjà à ses valeurs avant même d’intégrer l’entreprise.
Mais comment faire vivre ces valeurs, ou y croire, si ces mêmes valeurs sont régulièrement bafouées au dessus d’eux  ?

Chaque changement de direction modifient le fonctionnement d’un établissement ou de ses services. Les salariés en sont conscients et l’acceptent parce que chaque nouveaux modes de fonctionnement est censé, en théorie, améliorer la qualité de prise en charge des patients et les conditions de travail des salariés.

Mais qu’en est-il d’une clinique au sein de laquelle les salariés ont peur de se rendre ? Que penser d’une structure où la plupart, auparavant, avait plaisir à venir travailler mais où les arrêts maladie se multiplient à présent  ? Que penser d’une clinique ou le personnel s’use à endosser la charge de travail des salariés manquant en plus de la leur?

Depuis juin dernier, le malaise n’a cessé de s’amplifier à la clinique Sainte Colombe sous les actions d’une nouvelle direction. Les mois passent et le mal-être des salariés va grandissant tandis que ces derniers s’épuisent à défendre leurs droits, à mettre en exergue des difficultés, démunis face au besoin de prise en charge qu’ils n’ont pas les moyens d’effectuer comme il faudrait. Mais les signalements répétés ne changent rien, les écrits non plus, les salariées ont beau déplorer par dessus tout ça des paroles et attitudes totalement inadaptées de la direction à leur égard mais en vain.

Depuis juin 2016, les changements d’organisation sont multiples sans qu’aucune information orale ne soit faite, sans prendre l’avis du CHSCT ni même l’en informer, seules des notes écrites se succèdent en nombre sur des panneaux d’affichage.

Il semble que la « transparence » voulue par le groupe ne soit ici qu’un lointain souvenir. Pour la “bienveillance” envers les collaborateurs, là aussi il faudra peut être revenir…  Place à une direction qui impose son rythme et sa pratique, et qui n’a de cesse de critiquer en termes peu élogieux les salariés. Dénigrement du travail des uns auprès d’autres salariés, consignes contradictoires, ajout ou retrait de tâches sans justification, changement d’horaires injustifiés, … avec les manques chroniques de personnel et les surcharges qui incombent au personnel présent, c’est autant d’éléments qui conduisent à créer une ambiance de travail intolérable, totalement impropre à l’épanouissement de qui que ce soit mais vecteur au contraires de grandes souffrances.

Stress et pressions se côtoient et les patients et leurs familles de plus en plus s’en aperçoivent. Des salariés malmenés, en pleurs, ont subi bien malgré eux les brimades et remontrances d’une direction sans limite.

Face à un management aussi autoritaire et qui ne laisse de place à la discussion, ou à « l’initiative » pourtant si chère au groupe, la souffrance des salariées est elle bien réelle, perceptible et persistante.
Certaines salariées sont mises au placard, la direction ne souhaitant plus s’adresser à ce personnel qu’elle nomme les « fortes têtes » et qui auraient eu le malheur de ne pas être en totale adhésion avec elle ou d’émettre simplement une opinion. Que dire aussi des courriels envoyés en dehors des horaires de travail, et de leurs intentions, tant ils déstabilisent les salariés : envoyés à 22 heures, le weekend parfois…

Qui est épargné? Employés, cadres, représentants du personnel, chacun en a pris pour son grade ou sa dignité, osant pourtant espérant espérer une amélioration jusqu’au moment où cela ne devient plus supportable.

En six mois, les arrêts maladies se sont multipliés à un rythme effrayant, de nombreux accidents de travail sont à déplorer faute de conditions de travail suffisamment sécurisantes, les démissions pleuvent, l’ambiance de travail est oppressante.

Pourtant, nombreux signalements ont été effectués auprès de la direction de la clinique, auprès du Siège du groupe Korian, de la Direction des Ressources Humaines, auprès de la médecine du travail, de l’Inspection du travail, et des soupçons de harcèlement ont même été exposés.

Totalement ignorés dans leurs demandes, pendant plusieurs mois, les délégués du site, membres du Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT) ont dû provoquer une réunion extraordinaire et alerter une fois de plus la direction sur la souffrance et les risques psychosociaux notamment.

La direction a commandé un audit, et pendant quelques jours elle a su faire la preuve que d’autres pratiques de sa part étaient possibles. Des actions ont été préconisées pour améliorer les conditions de travail au sein de la clinique mais une fois passée l’audit, rien n’a changé et un mois plus tard les mêmes pratiques managériales d’un autre temps en était encore au même point.

La direction de l’entreprise peut-elle cautionner cela ? C’est en tout cas l’impression de salariés qui n’en peuvent plus et qui ne comprenne pas les responsable de l’entreprise puisse laisser autant de souffrance et de dysfonctionnement.

La loi oblige pourtant à protéger les salariés contre tout agissement préjudiciables ou dégradant leurs conditions de travail. Mais encore faut-il confronter la théorie et la pratique quant à la protection concrète de tous les salariés.

Nous exigeons un autre mode de management et d’autres conditions de travail pour tout le personnel de la clinique Sainte Colombes, pour qu’il ne se lève plus la boule au ventre, pour qu’il retrouve de la sérénité au travail et du plaisir à venir faire des soins ou du travail administratif, dans un climat de confiance. Nous exigeons que les patients puissent disposer de toute la disponibilité et de l’attention par la présence constante d’effectifs en plus grand nombre.

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