Voici un exemple qui nous vient d’un EHPAD Korian, des affiches en grosses lettre pour faire passer le message !!!
Tous ces slogans sont >>> disponibles ici <<<
Étiquette : burn-out
Mobilisation Nationale des EHPAD le 30 janvier : 8 Syndicats de la Santé et 9 Syndicats de Retraités unis pour la Dignité

Tentative de suicide à Korian Charnay : sous effectif et pression constante pointé du doigt !
« L’équipe est une famille », a réagi lundi Chantal Calderon, la directrice de l’établissement privé. Est-ce en chef de famille qu’elle a réagi aux questions sur les constats inquiétant des manques d’effectifs, des défections, accidents, et autres arrêts dans ses rangs? Ces critiques a-t-elle dit « font partie de la vie des établissements sociaux. On a la chance d’avoir un personnel important, ce qui ne veut pas dire que c’est suffisant. Je ne veux pas aller sur ce terrain-là aujourd’hui. Nous sommes dans le soutien à nos équipes. »
De leur côté, des salariés de ce site de Charnay-lès-Mâcon pointent du doigt « un sous-effectif, une pression constante dans le travail. C’est comme à l’usine. Il n’y a plus de lien social. Si ça ne change pas, tout le monde va partir. »
Ces derniers indiquent également que les arrêts de travail se multiplient, « pour dépression, burn out et troubles musculo-squelettique. Il y a eu au moins cinq démissions depuis janvier. »
Ce que la directrice a démenti.
http://www.lejsl.com/edition-macon/2017/04/12/une-salariee-tente-de-mettre-fin-a-ses-jours-dans-un-foyer-medicalise
De nos sources, il y a sur ce site un profond malaise et de très vilaines manies qui semblent durer depuis prés de 4 ans… En juillet déjà des signaux avaient pourtant été transmis en CE mais qu’en a fait la direction générale jusque là ?
Retour sur les Interviews de AlloKorian
Nous vous livrons ici des citations tirées de ce que des salariés nous ont fait remonter dans le cadre des interviews AlloKorian auxquelles chacun-e de vous peut participer. Ces interviews ont touché des salarié-es KORIAN d’ehpad ou de SSR, de jour ou de nuit, soignants et non soignants, et elles ont inspiré plusieurs de nos slogans repris dans le cadre de notre campagne de sensibilisation en cours.
Des réponses claires, plutôt unanimes mais bien différentes du déni que certaines directions ressassent trop souvent aux personnels ou à leurs représentant… (Une seule salariée nous a faire part d’une situation positive pour son service de nuit).
Qu’est ce que vous voyez le plus changer dans votre travail quotidien et dans celui de vos collègues en général ? Quel regard portez vous sur les conditions de travail de votre établissement ?
« La charge de travail de plus en plus importante »
« Le non remplacement en cas de congés ou arrêt maladie »
« La cadre nous demande de récupérer nos heures si le taux d’activité est faible certaines refusent et se font mal voir d’autres acceptent. Nous manquons de matériels (chaises percées) les lits électriques sont vétustes , ainsi que les chambres »
« Plus de stress plus de brun out »
« on nous demande toujours plus avec beaucoup moins de personnels! Les conditions de travail sont difficiles aux quotidiens . Manque de respect, de valorisation de notre travail ».
« Épuisement professionnel, économie sur tout »
« Effectif réduit de plus en plus pour absentéisme et démission »
…
D’après vous, quelle est l’incidence de ces évolutions pour vos résidents ou patients ? Quelle influence cela a-t-il sur la qualité du service client ?
« On tombe dans la maltraitance »
« Moins de temps passé auprès des résidents »
« Le travail à la chaîne »
« Plaintes régulières des patients »… « Manque d’hygiène dans les douches collectives »
« moins de temps, moins de disponibilité pour les résidents, sentiments d’insatisfaction du personne »
« Une moins bonne prise en charge à tous niveau, moins de temps à leur consacré même pour parler tout simplement »
« l’utilisation de matériel ergonomique nous aide aux transferts des patients mais on n’en a pas usage quand on est en sous effectifs, il faut aller vite… la prise en soin n’est pas faite dans sa globalité (petite toilette, pas de brossage des dents….), absence de discussion avec les résidents ».
« Manque de temps pour faire plaisir au résident »
« Soins de nursing réduit
Manque d attention
Manque d humanisme »
…
Quelle incidence cela peut-il avoir sur votre métier ou carrière ?
« Irritabilité entre collègues
Fatigue
Burn out
Arret maladie »
« Cela rabaisse notre travail »
« Obligé de compléter des postes non remplacés »
« Accident de travail , envie de changer, ras le bol général »
« Un écœurement du métier , manque de motivation, augmentation du nombre d’accident de travail. Dépression. Maltraitance »
« Insatisfaction de ce que je fais »
« Un dégoût de la profession »
« on est démotivée,on fini par bacler notre travail on est quasiment des robots »
« Démission , burn out »
…
Comment vivez vous les objectifs commerciales et financiers de l’entreprise dans votre quotidien professionnel ?
« Difficilement quand les conditions de travail se dégrade pour faire des économies »
« Très mal, ne pensent qu’à eux »
« Très mal, si baisse d’activité on nous fait comprendre qu’il ne faut rien demander »
« non en adéquation avec les missions de prendre soins et d’accompagnement des résidents »
« Mal, l’argent est au centre de tout »
« Tais toi et bosse »
« Mal, travailler a moindre cout et donner de plus en plus »
…
Des salariés plus qu’à bout à la Clinique Sainte Colombe
Faut-il craindre encore plus d’arrêts et d’accidents avant que ça ne change? A quand un retour à la normale?
A la Clinique SSR Korian Sainte Colombe, près de Sens, le personnel accueille 65 patients en soins de suite et réadaptation dans un écrin de verdure.
Cet bel établissement devrait en principe être un havre de paix pour les patients et un lieu de travail agréable pour tous les salariés. Or il n’en est rien.
Le groupe Korian véhicule des valeurs auxquelles chacun doit pouvoir s’identifier : par exemple « les salariés partagent tous la même culture : l’esprit KORIAN » peut on lire sur le site du groupe. De cette culture d’entreprise découlent quatre valeurs fondamentales : la bienveillance, c’est-à-dire la considération pour l’Autre, la responsabilité afin de garantir ensemble le bien-vieillir des patients et résidents, la transparence et enfin l’initiative.
Les salariés ont choisi de travailler auprès de personnes fragilisées, et dans leur ensemble ils adhèrent déjà à ses valeurs avant même d’intégrer l’entreprise.
Mais comment faire vivre ces valeurs, ou y croire, si ces mêmes valeurs sont régulièrement bafouées au dessus d’eux ?
Chaque changement de direction modifient le fonctionnement d’un établissement ou de ses services. Les salariés en sont conscients et l’acceptent parce que chaque nouveaux modes de fonctionnement est censé, en théorie, améliorer la qualité de prise en charge des patients et les conditions de travail des salariés.
Mais qu’en est-il d’une clinique au sein de laquelle les salariés ont peur de se rendre ? Que penser d’une structure où la plupart, auparavant, avait plaisir à venir travailler mais où les arrêts maladie se multiplient à présent ? Que penser d’une clinique ou le personnel s’use à endosser la charge de travail des salariés manquant en plus de la leur?
Depuis juin dernier, le malaise n’a cessé de s’amplifier à la clinique Sainte Colombe sous les actions d’une nouvelle direction. Les mois passent et le mal-être des salariés va grandissant tandis que ces derniers s’épuisent à défendre leurs droits, à mettre en exergue des difficultés, démunis face au besoin de prise en charge qu’ils n’ont pas les moyens d’effectuer comme il faudrait. Mais les signalements répétés ne changent rien, les écrits non plus, les salariées ont beau déplorer par dessus tout ça des paroles et attitudes totalement inadaptées de la direction à leur égard mais en vain.
Depuis juin 2016, les changements d’organisation sont multiples sans qu’aucune information orale ne soit faite, sans prendre l’avis du CHSCT ni même l’en informer, seules des notes écrites se succèdent en nombre sur des panneaux d’affichage.
Il semble que la « transparence » voulue par le groupe ne soit ici qu’un lointain souvenir. Pour la “bienveillance” envers les collaborateurs, là aussi il faudra peut être revenir… Place à une direction qui impose son rythme et sa pratique, et qui n’a de cesse de critiquer en termes peu élogieux les salariés. Dénigrement du travail des uns auprès d’autres salariés, consignes contradictoires, ajout ou retrait de tâches sans justification, changement d’horaires injustifiés, … avec les manques chroniques de personnel et les surcharges qui incombent au personnel présent, c’est autant d’éléments qui conduisent à créer une ambiance de travail intolérable, totalement impropre à l’épanouissement de qui que ce soit mais vecteur au contraires de grandes souffrances.
Stress et pressions se côtoient et les patients et leurs familles de plus en plus s’en aperçoivent. Des salariés malmenés, en pleurs, ont subi bien malgré eux les brimades et remontrances d’une direction sans limite.
Face à un management aussi autoritaire et qui ne laisse de place à la discussion, ou à « l’initiative » pourtant si chère au groupe, la souffrance des salariées est elle bien réelle, perceptible et persistante.
Certaines salariées sont mises au placard, la direction ne souhaitant plus s’adresser à ce personnel qu’elle nomme les « fortes têtes » et qui auraient eu le malheur de ne pas être en totale adhésion avec elle ou d’émettre simplement une opinion. Que dire aussi des courriels envoyés en dehors des horaires de travail, et de leurs intentions, tant ils déstabilisent les salariés : envoyés à 22 heures, le weekend parfois…
Qui est épargné? Employés, cadres, représentants du personnel, chacun en a pris pour son grade ou sa dignité, osant pourtant espérant espérer une amélioration jusqu’au moment où cela ne devient plus supportable.
En six mois, les arrêts maladies se sont multipliés à un rythme effrayant, de nombreux accidents de travail sont à déplorer faute de conditions de travail suffisamment sécurisantes, les démissions pleuvent, l’ambiance de travail est oppressante.
Pourtant, nombreux signalements ont été effectués auprès de la direction de la clinique, auprès du Siège du groupe Korian, de la Direction des Ressources Humaines, auprès de la médecine du travail, de l’Inspection du travail, et des soupçons de harcèlement ont même été exposés.
Totalement ignorés dans leurs demandes, pendant plusieurs mois, les délégués du site, membres du Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT) ont dû provoquer une réunion extraordinaire et alerter une fois de plus la direction sur la souffrance et les risques psychosociaux notamment.
La direction a commandé un audit, et pendant quelques jours elle a su faire la preuve que d’autres pratiques de sa part étaient possibles. Des actions ont été préconisées pour améliorer les conditions de travail au sein de la clinique mais une fois passée l’audit, rien n’a changé et un mois plus tard les mêmes pratiques managériales d’un autre temps en était encore au même point.
La direction de l’entreprise peut-elle cautionner cela ? C’est en tout cas l’impression de salariés qui n’en peuvent plus et qui ne comprenne pas les responsable de l’entreprise puisse laisser autant de souffrance et de dysfonctionnement.
La loi oblige pourtant à protéger les salariés contre tout agissement préjudiciables ou dégradant leurs conditions de travail. Mais encore faut-il confronter la théorie et la pratique quant à la protection concrète de tous les salariés.
Nous exigeons un autre mode de management et d’autres conditions de travail pour tout le personnel de la clinique Sainte Colombes, pour qu’il ne se lève plus la boule au ventre, pour qu’il retrouve de la sérénité au travail et du plaisir à venir faire des soins ou du travail administratif, dans un climat de confiance. Nous exigeons que les patients puissent disposer de toute la disponibilité et de l’attention par la présence constante d’effectifs en plus grand nombre.
Est ce trop demander ?
La souffrance au travail peut être fatale, mais elle n’est pas une fatalité !
Nous tenons à soutenir et partager l’initiative de la CGT et nous félicitons les élus de l’Ehpad Korian Île de Migneaux à Poissy pour la victoire obtenue.
Car la souffrance au travail n’est pas une fatalité, elle n’est pas acceptable et dans bien des cas elle n’est pas excusable.
Au delà des responsabilités directes, personne ne devrait fermer les yeux dessus et le déni est souvent le pire amplificateur qui soit.
Aussi, toutes les directions, RH, régionales et générales devraient faire du dépistage et de la lutte contre contre la souffrance au travail leur priorité ultime. Et que cela soit le premier objectif acté par tous, avant les baisses de coûts, les augmentations de profits, ou autre objectif financier.
Le texte ci-dessous reprend tel qu’elle l’intégralité de la Lettre ouverte CGT publiée le 17/11/2016 et que vous pouvez télécharger et repartager.
La souffrance au travail n’est pas une fatalité
Lettre ouverte à tous nos collègues
Cher(e)s collègues!
Il nous semblait important de vous informer d’une grande victoire!
Nous vous parlons d’un temps que les moins de deux ans à Korian Poissy ne peuvent pas connaître et pourtant que la souffrance fut grande….!
2014: Arrivée d’une directrice (mme P.) deux mois plus tard après le départ inattendu (et fracassant pour l’équipe ide) de l’idec, une autre arrive miraculeusement dans la foulée…
Dans un même temps Medica France et Korian annoncent leur mariage forcé! Et très vite c’est l’accouchement au forceps de nouveaux protocoles et restrictions de personnels (plus de remplacement des absences maladies, rtt, cp…) et le matériel lui aussi vient rapidement à manquer!
Le personnel à bout de souffle hurle vite son désespoir et celui des familles et résidants toujours plus exigeants (normal les loyers viennent encore d’augmenter pour une prestation dégradée!).
Le décor dressé, le drame peut se jouer.
Le duo directrice/idec va très vite pressurer les équipes, les accuser de tous les maux et de tous les disfonctionnements de l’établissement. Normal! C’est toujours ceux qui se cassent le dos et les genoux à la tâche qui sont les fautifs! Pas le siège de Korian et leurs actionnaires qui veulent se goinfrer toujours plus sur le dos des clients (oups! des résidants…)!
Résultat au bout de six mois: plus de la moitié des effectifs, tout service confondu, s’était présenté spontanément à la médecine du travail, une pétition était signée part la quasi totalité de l’établissement, deux débrayages et obtention de la venue d’une sophrologue mandatée par la direction régionale afin d’entendre la souffrance des salariés….
Malgré ces appels aux secours des collègues qui furent très nombreux à se présenter pendant ces deux jours d’entretiens, la direction régionale est restée sourde et a donc encouragé un management déviant!
Résultat : après un an de sévices du duo directrice/idec: 19 licenciements et d’émissions forcées dont la moitié après dépressions parfois graves dont une aboutira à une tentative de suicide sur l’établissement…
De tout ces salariés qui ont crevé à petit feu dans ce contexte de travail infâme, une collègue (licenciée juste parce que sa tête ne revenait pas à la direction) a trouvé le courage de ne pas lâcher, de ne pas laisser traîner sa réputation professionnelle et sa dignité dans la boue par ces façons de manager perverses.
Les délégués du personnel de l’établissement et l’union locale CGT de Poissy ont monté, témoigné, porté et plaidé son dossier devant les prudhommes de Poissy.
Nous avons la grande joie d’annoncer qu’après quelques mois de procès notre Collegue a eu gain de cause, a été reconnue VICTIME et Korian a lourdement été sanctionné pour le management de la directrice et de l’idec.
Nous trouvons important que toutes les personnes qui ont subit ces deux ans d’enfer au travail soient au courant que ces agissements ne sont pas restés impunis!
Depuis la directrice a été licencié, l’idec a démissionné mais après combien de vies professionnelles et personnelles écorchées et dont certaines garderont des stigmates encore longtemps…
Ce communiqué, que nous avons décidé de diffuser sur tous les établissements Korian, est là aussi pour envoyer un message à tous ceux qui se reconnaissent dans cette histoire ou qui reconnaissent des situations qui pourraient devenir aussi dramatiques qu’à Korian Poissy:
VOUS DEVEZ VOUS DEFENDRE! RASSEMBLES VOUS ETES PLUS FORTS !
Il n’y a qu’en ne lâchant rien que les dirigeants Korian appliqueront le code du travail et surtout le respect auquel nous avons tous le droit sur nos lieux de travail.
Merci d’avoir pris le temps de nous lire et merci de diffuser l’information au maximum car conscients que ce communiqué dérangera vos directions il ne restera pas bien longtemps affiché…
Les élus de site CGT de Korian Île de Migneaux à Poissy (78)
Convaincu qu’une autre monde du travail est possible, nous vous invitons à le refaire, à y participer et à y contribuer tous et toutes, ensemble : https://greveurschampdemars.wordpress.com/2016/09/02/sondage-de-sud/
Sur le « burn out » du personnel des Ehpad
Un article du mois de décembre, s’est intéressé au sujet pour la région du Limousin.
Première cause selon le journaliste et les syndicat : Le manque de personnel dans les Ehpad qui se répercute sur le temps accordé à chaque résident.
« Manque de temps, de moyens et d’argent. Dans les Ehpad, le personnel est poussé à bout par les conditions de travail. L’absentéisme s’envole, au rythme des maladies et des défaillances humaines ».
Les différents services de gérontologie connaissent en effet des taux d’absentéisme supérieur à ceux des autres établissements de santé.
Selon nous, il y a un sérieux manque de reconnaissance de la pénibilité des professionnels en charge de la dépendance, et de fait les moyens nécessaires ne suivent pas ce qui accentue le malaise sociétal.
de la mise en tension des salariés
…ou de « l’art » de la division?
Serait-ce à fin de se débarrasser d’éléments ciblés et/ou pour faire des économies de masse salariale ?
Difficile de se mettre dans la tête de ceux qui échaffauderaient ces stratégies d’un autre temps…
Pourtant, on a pu entendre dans un EHPAD que nous connaissons bien, et où certains chefs se veulent parfois plus calif que le calif, l’idée que les anciens salariés * qui sont souvent usés et qui, entre autres risques psychosociaux, connaissent la lassitude, seraient un peu comme le cancer qu’il faudrait couper à la racine… D’autres fois déjà nous avions pu entendre l’idée de remplacer les anciens par de jeunes connaissances, sic.
* Oui, il n’y avait pas plus de nuance que ça…
Zèle déplacé, abus de langage métaphorique, ou stratégies d’entreprises…? Difficile à dire.
Mais cela s’ajoute à toute une liste de pratiques souvent motivées par plus d’envie de rentabilité ou d’économie +++ qui génèrent rivalités internes, jalousie, méfiance, stress ainsi qu’une montée des tensions.
En arrière fond on devine des responsabilités passées quant aux difficultés du personnel, responsabilités qui ne seraient toujours pas prêtes à être assumées.
En se rappelant les conséquences passées d’autres divisions (pour mieux régner ?) et ce que depuis nous avions pris pour de bonnes intentions, on ne saurait croire que tout en haut on puisse encore croire que de telles méthodes puissent avoir du bon ou être prêt à accepter de refaire (ou à laisser faire) les mêmes erreurs.
Dans les établissements où un baromètre social avait montré les plus mauvais résultats, et notamment dans celui ci, il a été généralement avancé l’argument que la situation d’aujourd’hui n’était plus la même que celle au moment de l’enquête. Un argument balai un peu facile et qui minimise malheureusement certains aspects de la réalité actuelle.
Aussi, sans oser attendre un mea culpa, les 2 syndicats sur place sont en droit d’attendre un meilleur contrôle de certains risques de dérives sur lesquels nous demeurons extrêmement vigilants et pour lesquels nous ne transigerons pas.
À moins que l’entreprise n’envisageait rien d’autre qu’une retraite anticipée chapeaux pour tous ces « anciens salariés »…
Une assistance pyschologique et sociale pour les salariés : Bonnes nouvelles !
Les salariés de Korian Champ de Mars peuvent s’en réjouir, le poste de psychologue du travail perdu depuis deux an est de nouveau pourvu.
Il s’agissait d’une demande de tous les salariés, aussi nécessaire qu’urgente vue de l’importance des risques psychociaux et autres tensions. De plus ce poste bénéficiait d’une dotation de financement public.
Malgré cela, il aura fallu le réclamer sans relâche pendant prés de 6 mois pour l’obtenir. Ce qui montre, comme pour d’autres revendications de la gréve, à quelle vitesse peuvent être traitées les urgences liées au personnel en comparaison de la réactivité sur les questions commerciales.
Pour les salariés intéressés, la psychologue du travail est présente sur l’établissement 2 demies journées par semaine, tous les mardis après-midi et vendredis aprés-midi.
Bienvenue à elle !
Autre bonne nouvelle présentée hier au salariés du Champ de Mars : le groupe Korian s’est doté d’une assistante sociale. Une seule pour 10 000 salariés, mais quand même. Quand on considère (au moins au Champ de Mars) les difficultés rencontrées par bien des salariés sans aucun soutien jusque là, cette nouveauté est là aussi très bienvenue. D’autant que par un.cercle vicieux, les difficultés sociales et professionnelles des salariés très souvent se rejoignent.
Pour tout salarié du groupe Korian désireux de solliciter ses services : Adressez vos demandes à votre direction qui les transmettra. Ses coordonnées seront communiquez bientôt ainsi qu’une présentation papier de ses domaines d’intervention.
Précisons que les femmes composent la grande majorité des employés du groupe korian. Or du fait d’inégalités qui perdurent encore en France, les femmes sont plus exposées que les hommes à bon nombre de problèmes sociaux. Une femme seule, migrante, endettée, avec des enfants à charge, le sera encore plus, sans que ce profil soit rare dans les EHPAD!
Pour allez plus loin sur les questions liées aux femmes nous invitons le groupe à considérer sérieusement avec ses partenaires sociaux les aventages sociaux spécifiques suplementaires pouvant être mis en place par le groupe lors de grossesses, maternité, naissances, (rappelons la nature physique non négligeable du métier de soignant) ou sur les questions de garde.
Pour approfondir voir aussi la très bonne brochure rédigée par l’intersyndicale : Brochure_intersyndicale_femmes_2012
Pour compléter la panoplie bientraitante à l’égard du personnel, il conviendrait aussi de considérer la mise en place d’un service pour faciliter les échanges entre les salariés et le gestionnaire de paie. Les erreurs ou les retards (paie, solde de tout compte, éléments variables) sont trop fréquents et très pesant pour le personnel au point que les ressources humaines ont plusieurs fois dûs intervenir pour accélérer la répartition.
ABSENCES : Attention danger !
Depuis longtemps déjà (trop longtemps) nous avons décrit le fléau lié aux absences récurrentes d’aides-soignantes ou plutôt les problèmes majeurs posés par les non remplacements trop fréquents.
voir notamment :
– la page des mauvaises conditions de travail détaillée
– l’article sur les paradoxes de l’institution
– Le témoignage de la vie des étages
– Le témoignage d’une ancienne IDEC
et le contenu des revendication de la grève d’avril dernier
Force est de constater que le projet d’entreprise Korian Optim est bien incapable d’assurer l’effectif d’aides soignants normalement prévu au quotidien pour le Champ de Mars. Il avait pourtant été présenté au mois d’avril comme la solution qui réglerait le problème des absences.
Dans la pratique, nous constatons que les absences d’AS sont si nombreuses que si ont additionne les heures d’absence remplacées et celles (nombreuses) qui ne le sont pas, on arrive a une moyenne de prés de 2 ETP (emploi à temps plein) par jour (sur la période des 6 derniers mois).
En conséquence, il en découle une exacerbation des tensions inter soignants, une défection des vacataires et l’exaspération ou l’épuisement des titulaires. Ce qui rend la tâche encore plus difficile à qui cherche des remplaçants.
Autre difficulté pour fidéliser les vacataires, et qui a été souligné lors du dernier COVIRIS par le chef du soin : les bas salaires proposés lorsque l’on sait que certaines dames de compagnie qui travaillent au Champ de mars gagne autant avec un seul resident à charge qu’une aide-soignante à qui incombe une charge autrement conséquente. Et comme si les SMC n’étaient pas assez bas, une grande partie des vacataires sont embauchés au SMC d’une ASH en remplacement d’une ASD.
En conclusion : Il est urgent d’embaucher plus d’aides-soignantes. Un poste de « volante » serait alors comparable à celui de la « tournante » chez les ASH. Cela permettrait un meilleur service de soin, une alternative moins friable en cas d’absence et une meilleur prise en charge au rez-de-chaussée.
Aujourd’hui, si nous nous permettons cette piqure de rappel, c’est parce que la situation actuelle nous rappelle un peu trop celle de janvier, février dernier. Et nous ne voudrions pas que face aux manifestations des mêmes symptômes, le siège ne refasse une deuxième fois la même erreur. Le siège doit enfin selon nous prendre TOUTE la mesure de la gravité d’une situation qui se répète et la mesure de sa responsabilité.
Ne pas le faire reviendrait à généraliser sur l’ensemble du personnel un climat délétère avec toutes les conséquences que l’on peut craindre avec.
Cet établissement a besoin d’avancer. Aussi nous invitons les décideurs à bien relire avec la plus grande lucidité possible leurs mémos et notamment le compte rendu de la réunion du 27 février dernier au siège et celui du 6 mars lors du mouvement de grève spontané.
Fiche de métier : les missions de l’Aide Soignante (ASD) en EHPAD
Ce blog permet l’échange et la collaboration entre les salariés de différents établissements ou sociétés. Pour vous syndiquer et trouver votre syndicat cliquez ici. Si vous avez une question, ou une remarque, utilisez le formulaire prévu ou « commentaire » en fin d’article.
Rejoignez-nous, suivez-nous, Informez-vous avec nous,
contactez-nous
Fiche Métier de l’AS diplômée en EHPAD :
Suivant la classification des emplois de la convention collective du 18 avril 2002, au 1er avril 2014, le métier d’Aide Soignant se rattache à la filière Soin, Position 1, niveau 2 – Employé-e Qualifié-e – coefficient 222, soit un salaire minimum conventionnel (SMC) brut mensuel de 1549,56€ +1% (par année d’ancienneté) – Ce salaire peut augmenter selon des accords d’entreprise ou d’établissement et à chaque augmentation de la valeur du point (6.98 au 1er avril 2014).
Voici une fiche de poste présentant le métier et les missions de l’Aide Soignante (ASD) en EHPAD.
Bien sûr ça fait beaucoup de tâches, c’est la raison pour laquelle on ne manque jamais de rappeler que pour tout ça il faut du temps et que le temps dépend en grande partie du nombre de soignants.
Les missions de l’aide soignante en EHPAD (dans le privé comme dans le public) soulèvent de nombreuses questions et problématiques.
Beaucoup nous disent: « je n’ai pas le temps de faire tout ça » ou alors « pas avec tous les résidents », ‘il y a souvent des collègues absents et on nous demande de faire leur travail en plus du notre », ‘je manque souvent de protection », « quand je m’occupe d’un résident, je suis souvent sollicité pour aller m’occuper d’un autre », « à force de faire trop vite, j’oublie ce que j’ai appris en formation », etc.
Cette fiche n’est pas là pour culpabiliser toutes les aides soignantes qui n’ont pas 8 bras, Cette fiche présente les missions que l’ensemble des professionnels aimeraient pouvoir accomplir (de l’humain, du social, plutôt qu’une prise en charge à la chaîne). C’est un support de réflexion collective visant à améliorer des conditions de travail qui dans la majorité des cas ne permettent pas de faire ça.
SUD encourage tous les professionnels qui aiment leur métier mais qui souffrent de ne pouvoir l’exercer comme il faudrait à ne pas rester seuls mais à participer à cette réflexion et à la recherche de solutions.
Car pour travailler mieux, il existe des moyens humains, différents de ceux que proposent les directions des EHPAD et les politiques d’entreprise.
1. Dispenser des soins d’hygiène et de confort à la personne.
-
1.1.installer et mobiliser la personne
- Assurer le réveil et le lever des patients
- Solliciter et stimuler au quotidien les différentes fonctions afin de conserver ou de développer l’autonomie des patients à différents moments et diverses activités dans la journée
-
1.2.dispenser des soins liés à l’hygiène corporelle et au confort de la personne
- Préparer le chariot pour la toilette
- Aider à la toilette (totale ou partielle),
- Faire les changes
- Faire l’esthétique
- Aider à l’habillage
- Prévenir les risques d’escarres
- Masser les membres inférieurs pour soulager
- Participer à la gestion des stocks des produits (incontinence et autres) : assurer commandes et rangement
-
1.3.dispenser des soins liés à l’alimentation
- Participer à la distribution des repas
- Aider certains patients à prendre leur repas au besoin
- Contrôler la prise du repas
-
1.4. dispenser des soins liés à l’élimination
- Accompagner les patients aux toilettes pour rééducation urinaire
- Aider à l’élimination
-
1.5. dispenser des soins liés au sommeil
-
2.1. Observer l’état général et les réactions de la personne
- Observer et transmettre les informations sur l’évolution des signes cliniques du patient et donner l’alerte
-
2.2. Observer et mesurer les paramètres vitaux
- Prendre la température
- Faire la pesée
- Surveiller les selles
-
Distribuer et aider à la prise de médicaments préparés par l’infirmier (si acte de la vie courante)
-
Aider aux soins mortuaires au sein d’un service en établissement
- Participer à la prise en charge du corps en cas de décès
- Effectuer la toilette mortuaire et l’habillage
- Aider au transport du corps au dépositoire
-
4. Assurer l’entretien de l’environnement immédiat de la personne et la réfection des lits
(environnement direct et indirect)
-
4.1.Assurer l’entretien de la chambre
- Disposer sur le chariot le matériel nécessaire à l’entretien des chambres (produits désinfectants)
- Nettoyer la chambre (surfaces : lit, table de nuit, armoire…)
- Envoyer le linge sale à la lingerie
- Récupérer le linge en provenance de la lingerie et le ranger dans les armoires
- Dresser le couvert et débarrasser les tables
- Nettoyer les tables
- Préparer les chambres pour la visite de la famille lors d’un décès
-
4.2. Refaire les lits
- Faire le lit
- Changer les alèses et la literie au besoin
-
Laver, décontaminer, nettoyer, désinfecter certains matériels de soin
- Préparer et tester la solution de décontamination
- Mettre les matériels à décontaminer selon les procédures définies
- Nettoyer, sécher et conditionner les matériels
-
Entretenir les chariots propres et sales, les chaises roulantes et les brancards
-
Contrôler et conditionner le matériel à stériliser ou à désinfecter
- Envoyer le matériel au service de stérilisation
-
Contrôler et ranger le matériel stérilisé
- Ranger le matériel
-
6. Recueillir et transmettre des observations par oral et par écrit pour maintenir la continuité des soins.
-
Recueillir les informations concernant les soins et les patients
-
Rechercher dans le dossier de soin les informations nécessaires à l’activité
-
Transmettre les informations sur les soins et les activités réalisées
- Participer à la tenue du cahier de communication interne
-
Transmettre les informations sur le comportement du malade et son environnement
- Participer aux réunions de service
-
Transmettre les observations et mesures réalisées
- Participer à la tenue des dossiers de soin : fiche de poids, de selles
-
Renseigner le dossier de soin pour les activités et les observations réalisées
- Participer aux transmissions orales et écrites concernant le patient : aspect physique, psychique et social
- Participer aux transmissions orales et écrites concernant le patient : suivi comportement, activités
- Participer au projet de vie : collaborer au suivi de la démarche de soin (constat, objectifs, actions) et à l’évaluation de l’autonomie
-
Assurer une communication verbale et non verbale contribuant au bien-être du patient
- Gérer les communications téléphoniques et transmettre les appels
- Accompagner les patients en fin de vie : apporter soutien et réconfort : présence, parole,…
-
Accueillir les personnes : écouter et apporter une réponse adaptée et appropriée au malade et à sa famille
- Répondre au téléphone et passer les communications à la personne concernée ou répondre en cas de renseignements simples demandés
- Participer à l’accueil des patients et de leur famille
- Répondre aux sollicitations des patients
- Gérer les angoisses face à la mort, la solitude ou la maladie en rassurant les patients
- Répondre aux sonnettes
- En cas de décès, accueillir et prévenir
- En cas de décès, répondre aux questions éventuelles
-
Transmettre des informations accessibles et adaptées aux familles et au patient en fonction de la réglementation
- Participer au soutien des familles en cas de décès
-
Donner des conseils simples aux familles et aux patients sur l’hygiène de la vie courante
- Accompagner les patients dans leurs différents déplacements
- Assurer la sécurité et la protection des patients
-
Expliquer le fonctionnement du service
- Informer sur le fonctionnement de l’établissement : organisation, horaires, activités
-
Stimuler les personnes par des activités
- Mettre en place et/ou participer aux animations et activités occupationnelles : aide à la marche, coiffure, esthétique, jeux, gymnastique…
-
Accueillir les stagiaires, présenter les services et personnels
- Prendre en compte l’origine : élèves aides-soignants,..
- Applique les protocoles de stage/d’accueil des stagiaires
-
Montrer et expliquer les modalités de réalisation des activités
- Prendre en compte l’environnement
- Informer des procédures à mettre en œuvre
- Communiquer les protocoles
-
Expliquer et contrôler le respect des fonctions de chaque professionnel
- Faire le lien avec le programme de formation
-
-
Observer la réalisation des activités par le stagiaire
-
Apporter son appréciation lors de l’évaluation
- Utiliser les documents de suivi et d’évaluation de stagiaires
- Participer à l’évaluation en respectant les critères en vigueur
-
Travail et séjour en EHPAD – Paradoxe de l’institution
Un article qui nous semble important alors que de plus en plus de salariés du Champ de Mars se voient passibles de sanctions pour des « fautes » qui dans plusieurs cas découlent selon nous d’abord d’une mauvaise politique santé ou d’entreprise et de dysfonctionnements indépendants des salariés qui pourraient pourtant être mis en cause.
Raison qui nous vaut cet article sur l’origine d’un paradoxe entre conditions de travail et réalité des attentes du séjour.
On peut toujours minuter le temps d’une toilette, d’un change, d’une aide au repas, d’un transfert, d’un levé, d’un couché, d’un déplacement, d’un goûter, d’une transmission au DRI, d’un pansement ou d’un soin, du nettoyage d’un lieu ou d’un meuble, d’une aide au repas, etc. On peut multiplier par X répétitions puis par Y résidents et diviser le tout par Z employés. Il est possible que le résultat soit juste et tienne dans la journée de travail des salariés. (nous avons vu de telles approches)
MAIS
un EHPAD n’est pas une usine. Et cette approche ne saurait prendre en compte la masse d’imprévus quotidiens qui jalonnent la chaîne de la prise en charge et de l’accompagnement des résidents :
Les absences, les problématiques de remplacement et de vacataires non habitués à l’établissement ou aux résidents, les incidents liés aux résidents ou à l’établissement, les dysfonctionnements, les gestions matérielles, les nombreux échanges humains et professionnels nécessaires de l’employé vers les résidents, les équipes pluridisciplinaires, les familles ou encore les professionnels extérieurs, les manques de tel ou tel produit ou matériel, la pression du taux d’occupation, etc. D’où les problèmes liés aux surcharges de travail, aux glissements de tâches et aux risques psycho-sociaux qui à force en découlent.
D’une manière générale une approche mathématique des tâches et des besoins ne sait pas prendre en compte toutes les variables liés à l’Humain, sensé être au coeur de nos métiers.
Pourtant, cette logique prévaut dans les EHPAD qui se contentent généralement d’appliquer le minimum imposé par les ARS et les Conseil Généraux qui les financent : dotations de soin et de personnel.
D’un côté les instances ARS et Conseil Général ne sont pas prêtent à accorder plus de fonds, de l’autre côté les EHPAD, pour maximiser leurs profits, ne veulent généralement pas dépenser plus.
Les moyens accordés par ARS et Conseil Généraux sont sensiblement identiques d’un EHPAD à un autre proportionnellement au nombre de résidents accueillis. Dans les EHPAD non lucratifs comme dans les très lucratifs on trouvent donc des moyens humains et matériel similaires, et ce que le client paye 2000 ou 6000€ par mois. Pourtant, compte tenus des profits réalisés par certains établissements, nous estimons qu’il est sur un plan déontologique inconcevable que ne soient pas consenties davantage de dépenses de service ( nombre de postes et équipements) pour les établissements qui en ont largement les moyens.
Dans la pratique pourtant, le soucis de la qualité ne semble pas prêt à remettre en question la
logique mathématique vu plus haut dès lors que cela aurait un coût.
Du coup, des postes supplémentaires dans le soin et l’hébergement* ne sont toujours pas à l’ordre du jour.
* Rappelons que l’effectif des ASH au Champ de Mars a perdu 1/2 poste. Officiellement parce que la mise en place du bio nettoyage serait capable de faire gagner plus de 15% de temps. Dans la pratique, il est tout simplement demandé aux ASH de fournir plus de travail qu’avant.
Mais si le temps c’est de l’argent, c’est aussi du travail et du service, et plus un employé manque de temps moins il peut en fournir.
En conséquence, sur la durée, plusieurs aidants finissent par perdent les bonnes pratiques acquises faute d’avoir le temps de les appliquer, le minimum devient la norme à laquelle beaucoup se résignent et par manque de disponibilité les résidents peuvent être sujet à bien des manques sinon à des restrictions de leurs libertés, lesquelles si elles sont signalées seront sans doute reprochés aux salariés.
Il est probable que le modèle EHPAD soit imparfait sans que l’entreprise qui en gère soit nécessairement le seul responsable mais l’entreprise qui réalise de gros profits avec ses EHPAD ne peut laisser cette imperfection peser sur ses seuls clients et salariés, sans avoir sa part de responsabilité.
Ainsi dans bien des cas une gestion du personnel et des stocks en flux un peu trop tendu entraine sur le terrain un manque de moyens humains ou de matériel qui peut entraîner un manque de soin, voire, plus grave, des fautes de soin, de santé ou de sécurité. La réponse au problème consiste généralement à « responsabiliser » ou à culpabiliser le personnel, lui rappelant au passage ce qu’il risque, ce qui entraine pression et peur qui favorisent moins la sérénité que la faute et ainsi de suite. (cf. aussi quid des risques psychosociaux)
C’est un cercle vicieux qui peut faire beaucoup de mal à tous les niveaux et qui doit selon nous recevoir toute l’attention qu’elle mérite des décideurs tant publics que privés qui en sont responsables. Aussi, nous ne pourrions accepter que certains salariés en fassent les frais .
2 Exemples concrets :
– Faute de plus de temps disponible pour la prise en charge, certains résidents désorientés et en souffrance se retrouvent à solliciter avec insistance un personnel d’accueil qui ne peut et ne sait répondre à leurs besoins.
– En cas d’absence, et alors que chaque service suit une organisation de travail très précise, mais pensée hors imprévus, tout le service se retrouve désorganisé. Du fait de l’effort collectif pour palier l’absence, cela crée des vides et donc des manques de service ou de soin ailleurs dans l’organisation. Nous refusons que ces vides puissent être considérés comme faute pour le personnel présent.
Connaître ses droits pour les faire appliquer
L’Union Syndycale Solidaires à laquelle adhère SUD Santé Sociaux à créer de nombreuses fiches pratiques destinées à répondre aux questions les plus courantes des salariés (CDD, CDI, VAE, droit à la formation, Salaire, bulletin de paie, contrats, congés, etc…)
Toutes ses fiches sont consultables ici : http://www.solidaires.org/IMG/pdf/2012-12-22sommairefichessolidaires.pdf
Pour tous les salariés des EHPAD du groupe Korian la convention collective du 18 avril 2002, et l’annexe de décembre 2002 peuvent être téléchargés ici.
Ces documents sont indispensables pour tous les DP et ceux qui veulent comprendre les questions essentielles liées au droit du travail. De plus, la version de la convention est à jour ce qui n’est pas toujours le cas sur place.
Pour être sûr d’un point précis, vous pouvez vérifier sur la toute dernière version de la convention collective directement sur le site de Légifrance
Important : La convention collective prime sur le code du travail chaque fois qu’elle l’améliore, sinon c’est le contraire.
Et pour ceux qui souhaiteraient se procurer le code du travail, vous pouvez aussi nous contacter.
Autre liens importants :
Les risques psychosociaux au travail
D’autres outils Solidaires pour vous aider sur les problèmes liés aux conditions de travail.
S’organiser, agir, se syndiquer !
Merci de transmettre ces documents à vos collègues pour les aider à connaitre leur droit et à les faire appliquer.
Point météo : On dirait le SUD !
Rappel chronologique : La gréve pour la bientraitance à Korian Champ de Mars a eu lieu entre le 4 et le 21 avril 2013, entrecoupée de plusieurs trêves. Le dépôt de préavis qui a été déposé le 29 mars est consultable sur ce blog : Ici
Le déroulement, et le bilan du mouvement social d’avril sont résumés sur cet article et sur celui-là.
Dès l’arrivée de SUD à Korian Champ de Mars nous avons ressenti que tout en haut ça faisait l’effet d’un événement indésirable, d’un embarras, d’une gêne… Nous vous épargnons la longue liste d’exemples ici mais plusieurs cadres du siège et du Champ de Mars n’ont pu du coup s’empêcher de questionner notre représentant de section sur le fait de savoir : Pourquoi avoir choisi SUD?
Hein!? Nan mais alors…
Suivant cette même logique, perçu comme discriminante, le nom du même représentant a été prononcé ça et là depuis, dans plusieurs établissements, par différentes directions ou cadres du groupe, et en des termes qui en disent long sur les intentions du groupe… Précisons bien que le représentant en question n’a pourtant connaissance d’aucune faute ni d’aucun reproche qui saurait justifier cela.
…
Face à toute démarche qui tiendrait du harcèlement, de la discrimination ou de l’intimidation, SUD et Solidaires ont toujours été et resteront très vigilants et très mobilisés contre tout éventuel recours à des techniques dite de « Poursuites-baïllons » ou assimilées.
…
La société Korian qui a su mettre SUD en demeure pour ce blog, ne semble ne pas savoir ou ne pas vouloir voir en nous les interlocuteurs et partenaires sociaux que nous sommes, en l’occurrence une force de proposition vouée à améliorer une situation devenue insupportable pour un trop grand nombre. Pourtant, on peut lire ça et là combien l’entreprise dit accorder de l’importance au dialogue sociale…
Pour ceux qui ne nous connaissent pas, nous vous recommandons un peu de lecture Solidaires par ci et le bonne Santé de SUD par là.
Fort de son expérience et de la richesse de ses réseaux, SUD peut ainsi agir via la mobilisation, la communication, la visibilité, et les actions Solidaires que certaines directions taxent parfois de « mauvaise presse » parce que oui: SUD dit tout haut et d’une voix plurielle ce que certaines entreprises préfèreraient cacher bien bas.
La position de SUD ici consiste à solidariser encore plus les salariés contre les méfaits ressentis d’une certaine politique d’entreprise sur leur travail, pour donner à chacun les moyens de s’affirmer, de s’unir et de (re)prendre son travail en main. Ceci dans l’intérêt de tous : salariés, résidents ainsi qu’employeur pour peu que ce dernier sache résister à la tentation dévastatrice des profits records de courts termes pour y préférer une perspective plus viable pour tous dans le temps.
Ce blog, tend à informer les salariés mais aussi les pouvoirs publics ou toute personne concernée par les problématiques du Champ de Mars ou plus généralement par celles, ailleurs, qui découleraient de la même politique de groupe.
Ce faisant, nous ouvrons ainsi les débats, publics et collaboratifs, sur les enjeux et les risques colossaux qui concernent ce marché de la dépendance en matière de travail et d’humanité.
Que ceux qui souhaiteraient une réponse pense à laisser une adresse e-mail.
une maison sous tension
On a récemment pu lire sur ce blog combien les sociétés Korian et Médotels, de la plume de leur représentant, contestaient ou minimisaient les mauvaises conditions de travail que nous y avons dénoncé depuis quelque mois.
Depuis quelque mois pourtant, ces conditions se sont encore dégradées…
Portés par une sérieuse inquiétude, et dans l’intérêt de tous, nous attirons toutes les attentions compétentes sur une situation extrêmement tendue à Korian Champ de Mars dans tous les services. En cause, tout ce que nous avons déjà dénoncé ici et qui à la longue crée un climat bouillonnant.
Les tensions sont vives et palpables et nous nous permettons notamment ce petit rappel vers notre article sur les risques pyschosociaux afin que tout soit fait pour éviter que cela ne s’aggrave.
Pour un autre point de vue
Le 28 juin, sur demande du groupe Korian et de la société Medotels, nous avons mis en ligne selon les conditions voulues par les intéressés, le droit de réponse à l’article Liste intégrale des revendications adressées le 29 mars 2013 que leurs représentants ont rédigé et adressé à nos bureaux.
Grâcieusement, et parce que nous accordons une réelle importance à la transparence et au dialogue social, nous avons laissé cette réponse plus de deux jours durant en première place de notre espace.
Et comme il convient d’accorder à cet écrit la réponse qu’elle mérite, soyez d’abord assuré, cher monsieur, que nous avons bien agréé l’expression de vos salutations distinguées.
Nous saluons l’initiative de ce courrier qui témoigne selon nous d’une prise de conscience par les dirigeants du groupe de l’importance des problèmes que nous avons soulevés et constitue un premier pas bienvenu vers le dialogue social.
Concernant le contenu de votre réponse, nous nous devons cependant de réagir sur plusieurs points de désaccord qui nécessitent des précisions :
Vous nous écrivez :
« Vous écrivez, tout d’abord, que Korian se livrerait à des actes de «harcèlement comme technique de management» et insinuez qu’elle recourrait à de prétendues « manipulation » et « intimidation », ce qui caractériserait les « mauvaises conditions de travail », que vous vouez aux gémonies. »
C’est le représentant du groupe qui présente dans sa lettre la chose ainsi et en y associant aussi directement Korian, pas nous. Nous avons demandé, parmi d’autres revendications, le bannissement de ces pratiques, que nous avions bien connues, disparues depuis un an et soudainement réapparues. Plusieurs témoignages reçus depuis, en provenances d’autres établissements, nous ont d’ailleurs appris que nous n’étions pas les seuls.
Ces pratiques ne sauraient pourtant caractériser à elles seules les mauvaises conditions de travail évoquées même si elles y contribuent.
Vouez les mauvaises conditions de travail aux gémonies est une concept qui, syndicalement, serait très intéressant mais difficile à concevoir.
Vous nous dîtes aussi :
« Nous ne contestons pas le droit à la liberté d’expression de quiconque et, qui plus est, le droit de polémique que possèdent les syndicats.
Après le courrier de Mise en demeure de retrait de « contenu illicite » adressé par Korian au sujet de ce blog et qui qualifiait la quasi totalité de nos articles de “diffamatoires” ou “injurieux”, on se félicite du progrès et que Korian et Medotels nous reconnaissent enfin aujourd’hui ce droit à nous exprimer.
D’ailleurs vous rajoutez :
“Toutefois, de telles allégations, qui ne sont fondées sur aucun élément tangible et qui sont assénées de manière péremptoire, excèdent le droit de libre critique. »
Des revendications ne sont pas des allégations et, avec les salariés dont nous représentons les intérêts, nous sommes particulièrement bien placés pour savoir sur quels éléments objectifs elles se fondent.
Vous nous expliquez que :
“Korian a toujours honni au sein de ses établissements les comportements que vous lui prêtez et s’est évertuée, tant pour le bien de ses salariés que pour la qualité des prestations offertes aux résidents, à assurer des relations de travail saines et éthiques et à accompagner ses employés dans leur évolution de carrière.”
Nous sommes un peu surpris par le “toujours”, juste devant “honni”. Nous ne prêtons pas directement à Korian de comportement particulier en la matière des pratiques dénoncées, mais dès lors qu’une revendication vise l’amélioration d’une situation nous pensons que la recherche de celle-ci et de ses moyens incombe à Korian. D’autant que plusieurs messages de soutiens et plusieurs témoignages reçus de salariés ou ex salariés du groupe Korian nous ont informés que Korian Champ de Mars n’en aurait pas l’exclusivité.
Vous ajoutez :
“ C’est dans cette perspective qu’elle a mis en oeuvre des formations aussi diverses et complètes que BEST (Bientraitance, Ethique et Soins pour Tous), Humanitude dont l’objectif est de former le personnel à la prise en compte du bien-être des personnes au quotidien ou encore Campus Korian dont le but est notamment de familiariser les équipes de management aux bonnes pratiques de gestion du personnel.”
Nous reconnaissons une vraie qualité à ces formations mais leur qualité se heurte malheureusement à la dure réalité des conditions de travail, lesquelles ne permettent souvent pas de mettre toutes les bonnes pratiques en pratique.
Quant à l’accompagnement des employés dans leur évolution de carrière, on déplore bien trop peu de formations diplômantes pour que cette perspective soit complète. Nous n’avons cependant jamais entendu parlé de Campus Korian et n’avons donc pu en mesurer les effets. Mais sur le plan du management, nous avons souvent observé les conséquences sur les équipes de la pression du chiffre (le taux d’occupation entre autre) et d’une quête de profitabilité un peu trop maximisée ; pression qui se déporte du sommet de l’entreprise jusqu’aux premiers maillons des EHPAD.
Sur les salaires vous écrivez :
“ Elle a constamment garanti à ses employés des rémunérations compétitives et en adéquation avec leur compétence et leur ancienneté et respecté les règles du droit du travail, que ce soit au titre des congés payés, qui n’ont jamais été «grignotés» contrairement à ce qui est mentionné, qu’au titre de la valorisation et du paiement des heures supplémentaires.”
Ce ne sont pas les congés payés qui ont été grignotés, mais le nombre de postes d’ASH… Et au vu du nombre d’absences qui n’ont pas été remplacées (voir la période d’avril et mai par exemple) on pourrait appliquer la même formule pour les postes d’AS.
A notre grande surprise, vous écrivez aussi :
“ Le consensus qui est intervenu entre la direction et une partie du personnel de l’établissement Korian Champ de Mars suite au mouvement social survenu début avril afin, notamment, d’obtenir plus de personnel, démontre plus que tout, malgré un contexte économique particulièrement difficile, notre volonté d’instaurer des conditions de travail meilleures et plus harmonieuse.”
Nous sommes ravis d’apprendre qu’un consensus est intervenu entre la direction et une partie du personnel… La dite partie du personnel n’était pas au courant. Nous en étions resté à une rencontre des plus décevantes au siège le 16 avril suivi d’un courrier de Korian adressé à sa clientèle et que nous avions commenté le même jour sur ce blog. Devons nous comprendre que l’établissement a obtenu depuis plus de personnel ? Là aussi, nous n’étions pas au courant mais nous applaudissons des deux mains cette très bonne nouvelle !
Peu avant la fin vous écrivez :
“Il est, par ailleurs, allégué que les prétendues «mauvaises conditions depuis des années» seraient « vecteurs de maltraitance sur les personnes âgées dont nous avons la charge ».
Une telle assertion, d’une particulière gravité, tant pour Korian que pour les membres de son personnel, se heurte, là encore, aux réalités matérielles.
Pour s’assurer du traitement irréprochable par ses employés des services octroyés aux résidents de ses établissements, a été instauré tout un panel de services et d’outils ».
Plus les réalités sont nombreuses, plus il fait mal de s’y heurter. Un employé qui travaille seul, sur un étage prévu pour deux, parce que son collègue absent n’a pas été remplacé, ou un autre qui bouche les trous laissés par cette même absence aura beau être irréprochable ce n’est pas pour autant que le service le sera. Idem pour un chef de service soumis à une trop grosse pression des chiffres (nombre de protections, non remplacement d’AS si le TO est trop bas, etc..)
Deux paragraphes plus loin vous concluez par:
“C’est toutefois les bons résultats obtenus en 2012 qui sont les meilleurs gages de la qualité de nos services ».
Nous avions cru constater une dégradation des conditions de travail et de séjour quasi proportionnelle aux bons résultats de l’entreprise… Mais si la réponse à nos problèmes se résume à l’augmentation des chiffres, alors nous voilà rassurés…
Jusqu’à présent, les salariés ne savaient pas qu’ils allaient mieux.
Voilà qui méritait d’être dit.
Et pour conclure cet article, une autre occasion de se réjouir pour tous les salariés du groupe qui réalisent chaque jour tout ce que le groupe a fait pour eux mais qui ne vous on jamais vu :
Publiée le 27 juin 2013, sur « Le revenu TV » (si si ça existe)
« Le directeur général de Korian explique sa stratégie et son plan de marche pour relancer la dynamique boursière du spécialiste de la dépendance. »
http://www.lerevenu.com/interviews/2013062751cc35402ace3/korian
Coïncidence des calendriers? Nous recevions le même jour, une lettre du même monsieur faisant jouer le droit de réponse dont nous venons de parler.
Vigilance Solidaire
A Korian Champ de Mars et ailleurs, sanctions, mise à l’écart ou intimidations se multiplient depuis peu touchant des salariés solidaires du mouvement de grève pour la bientraitance survenu en avril 2013 ou qui ont tendance à dire ce qu’ils pensent quand ça ne va pas. Ce n’est bien entendu pas formulé en ces termes mais nous seront extrêmement vigilants et mobilisés pour éviter et combattre toute dérive.
Nous concernant, en plus de la récente mise en demeure visant ce blog, certains ont même entendu de la bouche de leurs directions : Il « n’obtiendra rien de la grève, la seule chose qu’il va gagner c’est de se faire virer ». Le « IL » de ces propos désignant ici le Représentant de la Section Syndical Sud présente à Korian Champ de Mars et à l’initiative du mouvement de grève. Un bel exemple parmi d’autre de comment le groupe entend respecter la liberté d’expression et l’Article L1132-2 du code du travail.
Vous qui avez soutenu notre effort en faveur de la bientraitance et d’une réelle amélioration des conditions de travail, ne restez surtout pas isolés, soyez vigilants, comme nous le sommes, et n’hésitez pas à prendre contact avec nous pour rassembler les témoignages, pour trouver des soutiens locaux et réagir au premier signe d’hostilité contre vous.
Les quelques 14000 salariés qui constituent « la première richesse de l’entreprise » ( selon les mots relevés sur le site du groupe Korian dans la rubrique Pourquoi rejoindre Korian ? ) espéraient sans doute une meilleur considération et une meilleur réponse aux interventions des cabinets d’audit ou au lancement tambour battant de Kommunity…
Mais bon, il faut croire que l’heureux changement ne sera pas pour tout de suite malgré la poésie affichée par le groupe sur la toile :
« La première richesse de l’entreprise, ce sont les femmes et les hommes qui la constituent. Korian, acteur européen de référence dans la prise en charge de la dépendance, est fort du professionnalisme et de l’énergie de ses 14 000 salariés en France, Italie et Allemagne » Source
Formulaire de contact pour témoigner ou nous rejoindre :
Risques psychosociaux : KEZAKO ?
Ce blog permet l’échange et la collaboration entre les salariés de différents établissements ou sociétés. Si vous avez une question, ou une remarque, utilisez le formulaire dans la colonne de droite ou « commentaire » en fin d’article. Et pour trouver le syndicat SUD prés de chez vous, cliquez là
Les mauvaises conditions de travail contre lesquels nous luttons, entrainent très souvent du stress qui peu à peu se transforme en épuisement professionnel. De nombreuses études ont été réalisées sur ce sujet et aujourd’hui les employeurs ont pour obligation de mettre en place des dispositifs de prévention contre les risques psychosociaux.
Vous trouverez ci-dessous un résumé des études en question et en particuliers les facteurs de risque. Il est probable qu’un grand nombre du personnel soignant qui travaille dans un établissement du groupe Korian y voit un miroir de son travail quotidien.
Les risques psychosociaux :
stress, comportements antisociaux, harcèlement, dépression, burn out, etc… – Les causes, les symptômes et les conséquences.
Le syndrome d’épuisement professionnel, ou burn-out, est un ensemble de réactions consécutives à des situations de stress professionnel chronique. Il se caractérise par 3 dimensions :
-
l’épuisement émotionnel : sentiment d’être vidé de ses ressources émotionnelles,
-
la dépersonnalisation ou le cynisme : insensibilité au monde environnant, déshumanisation de la relation à l’autre (les usagers, clients ou patients deviennent des objets), vision négative des autres et du travail,
-
le sentiment de non-accomplissement : sentiment de ne pas parvenir à répondre correctement aux attentes de l’entourage, mise en retrait, dépréciation de ses résultats…
Infirmières, aides soignants, Aidants… De nombreuses professions demandent un investissement personnel et affectif important. Les salariés exerçant ces métiers sont particulièrement concernés par le risque de burn-out quand ils en arrivent à ressentir un écart trop fort entre leurs attentes, la représentation qu’ils ont de leur métier (portée par des valeurs et des règles) et la réalité du travail. Cette situation, qui les épuise et les vide émotionnellement, les conduit à remettre en cause leur investissement initial.
Facteurs de risque
L’épuisement professionnel étant une conséquence du stress au travail, on retrouve parmi les causes du burn-out des facteurs de stress. Différentes études ont spécifiquement permis de souligner le rôle des facteurs suivants :
-
absence de soutien social (relations insuffisantes ou de mauvaise qualité avec les collègues, les supérieurs, les proches),
-
absence de reconnaissance du travail effectué,
-
manque de contrôle (faiblesse de la participation aux prises de décision, des marges de manœuvre, manque de retour d’information sur l’efficacité du travail),
-
perte de sens du travail,
-
surcharge de travail,
-
sentiment d’inéquité, sentiment d’un manque de réciprocité, (que le traitement n’est pas le même pour tous),
-
demandes contradictoires,
-
manque de clarté dans les objectifs, les moyens…
Si vous êtes concerné par un de ces points, vous pouvez contacter votre CHSCT ou à défaut vos délégués du personnel afin de connaitre ou de faire mettre en place des mesures préventives ou palliatives.
La souffrance au travail n’est pas une fatalité, elle s’analyse et se combat !
Formulaire de contact pour témoigner ou nous rejoindre :
Kommunity
Après, Korian First et Optim, les ressources humaines du groupe Korian viennent de lancer Kommunity, un nouveau projet dont la mise en place soulève encore des montagnes mais pour lequel sur le terrain on reste sceptique compte tenues de toutes les initiatives similaires déjà lancées et pour lesquelles on voit rarement les changements positifs concrets que cela apporte.
Kommunty c’est le « baromètre salarié Korian », l’outil dont auraient besoin les décideurs du groupe pour se rendre compte que oui les salariés aiment leur métiers mais que oui les salariés sont mal payés, que leurs conditions de travail sont souvent mauvaises, que les charges de travail augmentent sans compensations et pour un travail trop peu valorisé, que chaque fois qu’ils expriment leurs problèmes ceux-ci sont souvent niés, ignorés, minimisés ou même leur sont reprochés mais qu’ils demeurent trop rarement solutionnés.
Plus généralement, on répond à des problèmes factuels par des petites phrases toutes faites comme « c’est une question d’organisation » ou « ailleurs ça marche très bien », en culpabilisant au passage des salariés consciencieux qui n’ont pas 4 bras et qui ne savent pas être à la fois au rez-de-chaussée et dans les étages. Des salariés qui trouvent souvent plus de reconnaissance et de considération de la part des résidents ou des familles.
D’autres fois, pour que le salarié accepte d’endurer toujours plus, on peut jouer d’un chantage tacite ou de mensonges auprès des salariés qui ne connaissent pas leurs droits, ou bien on peut presser encore tous les salariés qui ont peur qu’on refuse leurs congés, leur formation, leur augmentation ou leur promotion en forme de miroir aux alouettes.
Si ce « baromètre salarié Korian » est tout nouveau, on attend toujours les résultats des autres initiatives déjà mises en place :
_ Une enquête sous forme d’auto évaluation au début de l’année auprès des salariés sur les bonnes pratiques.
_ Un audit sur le soin en février.
_ L’application des mesures annoncées par la direction régionale au moment de la grève début avril.
_ La finalisation par Altedia de la 1ere phase d’écoute commencée début avril et la communication aux équipes des points observés.
On attend toujours des nouvelles du poste de psychologue du travail laissé vacant pour ne pas dire abandonné (et ses rapports avec elle) depuis plus d’un an.
On attend toujours la remise d’une copie des évaluations individuelles comme cela avait été annoncé en mars.
On attend toujours le jour où la remontée des problèmes, en plus de beaux discours, sera aussi suivi d’effets.
Un baromètre social c’est toujours utile par les temps qui courent mais si on prend la température sans rien faire de tous les diagnostiques nouveaux ou précédents déjà effectués faisant tous état des mêmes constats, alors le baromètre sera bien peu de chose face aux catastrophes naturelles prévisibles.
En attendant qu’on tergiverse entre économie de masse salariale et amélioration des conditions de travail et de la qualité de service (« sur qualité » comme disent certains), nous invitons la communauté des salariés Korian qui ne l’aurait pas encore fait à nous faire un coucou pour tous ensemble prendre soin les uns des autres.
Tout ce que vous écrivez ici restera entre nous et ne s’affichera pas sur le blog. Mais si besoin d’aide ou pour information nous pourrons vous recontacter par mail.
Temoignage de la vie des étages
Pour ne rien manquer de l’actualité de ce blog abonnez vous en cliquant ici pour être informé par e-mail à chaque nouvel article.
Le point de vue d’une soignante.
À korian champ de mars il y a un taux d’absence non remplacée impressionant et ce n’est pas la faute des A.S qui pourtant en subissent les conséquences. Les absences causent les absences parce que si votre collègue est absente pour X raison et qu’elle n’est pas remplacée, vous aurez peut être le matin un contrat pro pour vous aider et le soir une aide soignante qui normalement a en charge le PASA, peut être… Mais entre le matin et le soir vous serez seule à l’étage et travaillerez deux fois plus pour combler cette absence. La fatigue s’accumule, on se blesse plus facilement et a notre tour nous sommes en arrêt, lequel ne sera peut être pas remplacé. C’est un cercle vicieux. On a relevé que sur 15 jours récemment il y avait eu 14 ‘AS absente qui n’ont pas été remplacées… Il faut également rappeler que outre les maladies, la fatigues et les blessures liée au travail il y a aussi la tentation des vacations … Et oui car si une AS en CDI chez nous manque une journée de boulot pour aller faire une vacation dans un autre établissement elle est gagnante vus les salaires d’ici, et même après des années d’ancienneté.
Maintenant les répercussions sur ses absences ?! Les premiers touchés sont bien sûr nos résidents avec qui on est obligé de passer moins de temps, la communication avec eux est du coup quasi inexistantes, les projets de vies baclés, les soins individualisés n’en parlons pas…
A plusieurs reprise lors d’absences non remplacées, des A.S se sont vues quitter a 21h au lieu de 20h pour pouvoir assurer les vrais soins qu’elles n’auraient pas eu le temps de faire normalement sinon, tel que brossage de dents ou même tout simplement fermer les volets … Mais le bénévolat va bien un moment… Malgré leur conscience professionnelle, ces AS ont également une vie en dehors des murs de Korian Champ de Mars ! Elles peuvent prendre sur elles une fois, deux fois, vingt fois, etc. ils arrivent un moment ou le ras-le-bol et le sentiment d’injustice prend le dessus : Les soins de nursing du coup s’exécutent tant bien que mal, machinalement pour ne pas dire à la chaîne ! On va tombe dans la facilité et le service minimum… La plus part du personnel rentre chez lui avec un poids, celui de ne pas faire son métier comme il le désirerait, pouvoir passez du temps au moment de la toilette a discuter échanger avec le résident, etc. On a choisit un métier humain ce n’est pas pour se retrouver a faire un travail a la chaîne sans pouvoir prendre le temps de considérer les personnes individuellement avec leurs histoire et leurs vécus.
Mais malheureusement on voit bien que même si des familles veulent pour leurs parents le même service que nous voulons aussi, les moyens humains actuellement mis en place ne suffisent manifestement pas…
—-
Pour proposer vous aussi un article ou pour faire partager un témoignage merci d’adresser votre texte directement par e-mail sans pièce jointe au bureau SUD Santé Sociaux dédié aux salariés Korian à greveurs.greveuses@gmail.com