Pour nous, salarié-es, on sait pourquoi on a choisi ce métier. On est en phase avec nos valeurs humaines et on voit au quotidien ce qu’on apporte aux résident-es et aux patients. On sait pourquoi on revendique, et nos motivations sont carrément plus saines que d’engraisser les actionnaires ! Mais quand tout se dégrade, que « tout fout le camp » comme disent les résident-es, et que les restrictions s’intensifient, nous nous posons la question.
Que voient les chefs de service de Korian le matin dans la glace ?
Nous on se bat pour que nos métiers gardent du sens, on se bat pour nos patients, nos résidents… Alors que les choix stratégiques de Korian, les croissances à de Chiffre d’Affaire à 8% et les versements de dividendes ne conduisent qu’aux organisations dégradées qu’on connaît, au sous-effectif chronique, au non-remplacement, manque de protection, manque de repas, salaires insuffisants…
Ça gratte sur tout : les Congés-Payés, les formations, les primes, les heures sup, les plannings à trou ou encore les postes non remplacés… alors que l’argent dans le groupe Korian, il y en a tellement !
Et “sur le terrain” qui est chargée de mettre en œuvre cette stratégie? Les directions et les chefs de service.
Mais alors, collègues, on vous interpelle : ça vous sert à quoi tout ça ? Quel sens donnez-vous à votre métier ?
On vous en a déjà surement parlé de vive voix au boulot. Vos ami-es vous ont peut-être invité à vous confier à ce sujet. Votre famille aussi ?
Vous nous dites : “Je fais ce que qu’ON me demande de faire”. Mais « On » c’est qui ?
Et que faites-vous quand ce “on” donne des ordres irresponsables, dangereux, voire illégaux. Quand vous savez que c’est la loi du profit et non pas la voix de la raison : celles des collègues, des résident-es et des patient-es ?
Nous savons que vous subissez des pressions de “plus haut”. Que la course aux objectifs inatteignables assortis de consignes irresponsables vous font aussi craquer. Et que les syndicats de votre collèges (UNSA et CFDT) plaident pour les primes d’objectifs mais ne vous défendront pas du mal et préféreront rester dans les petits papiers de la direction. Même lorsque les affaires sortent dans les médias…
D’ailleurs “plus haut”, les Directrices et Directeurs d’établissements Korian, Ehpad ou SSR, que voyez-vous le matin dans votre glace ?
Une enquête “Kommunity” menée cette année par Ipsos à la demande de Korian, fait apparaître que près de 1 directrice ou directeur Korian France sur 4 (23%) ne fait pas confiance à la politique du groupe Korian ! Sic.
36% des salariés indiquent par ailleurs qu’ils ne recommanderaient pas Korian en tant qu’employeur à un de leur proche ! (c’est encore pire qu’en 2017) sans surprise, ce nombre est quasi identique (35%) pour ceux qui ne recommanderait par un établissement Korian à un de leur proche…
La sécurité et la santé au travail sont également en recul… Comme un écho à nos dernières dénonciations.
Et encore cette enquête était une commande de l’employeur avec les biais que cela comporte.
Mais revenons en aux directions de sites :
Elles qui subissent des restrictions et des consignes aberrantes mais qui n’ont pas le droit de s’en plaindre. Pire, l’ADN de leur relation à l’employeur les obligerait à foncer dans un mur si on le leur demande, quitte à se mettre dans l’illégalité
C’est ça le sens de leur métier ? C’est pour ça qu’elles ou ils l’ont choisi ?
Leur salaire en vaut il la chandelle toute fondue et la culpabilité des traitements infligées aux résident-es, patient-es et “collaboratrices” et “collaborateurs” comme vous dites ?
Pour les Chefs de service, comme pour les Directrices et Directeurs
Qui va payer les pots cassés lorsque le scandale va éclater (Et il éclatera) ?
Qui va traîner des casseroles toute sa vie derrière son CV, en cas de procès pour « non respect de l’obligation de sécurité », « harcèlement », « discrimination », « exercice déloyal du contrat de travail » du collaborateur, manque de neutralité, collusion ou même fraude dans le processus électoral ? Et des procès y en aura !
Dans tous ces cas là, le juge ne saurait entendre que le cadre ou la direction a juste obéi à ce que ses supérieures attendaient…
Quant aux directions générales, sont elles encore récupérables ?
Avec le temps, il leur est impossible d’ignorer la gravité des situations et les conséquences de leurs actes. Pour elles, quelle sera la sanction, pour leurs fautes sinon pour leurs délits, lorsque le scandale éclatera ?
Au fil du temps, Sud a reçu quantité de dossiers, et autres preuves à charges à tous les niveaux hiérarchiques de l’entreprise et qui dénoncent et mettent en lumière des systèmes encore plus que des fautes : sur des pratiques électorales, des montages fumant de gros sous, des instrumentalisations et autres délits volontaires, et là encore on ne vous parle même pas des pratiques discriminatoires.
Toutes ces informations témoignent à la fois de la gravité et ou de l’illégalité de certaines situations mais aussi de la parfaite connaissance qu’en ont les responsables et certains syndicats complices. Affaires à suivre…

PS : les repentis peuvent continuer à nous abreuver de documents de preuves et autres dossiers précieux. ;-)
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