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Des familles d’usagers en colère à l’Ehpad Amaltides de Châlon, groupe Orpea

http://www.lejsl.com/edition-de-chalon/2014/07/04/exasperation-a-la-maison-de-retraite

Les familles des résidents, mais également le personnel de la maison de retraite, dénoncent des « dysfonctionnements ». Le directeur régional a promis du changement.

De son propre aveu, le directeur régional d’Orpea, groupe qui possède 345 établissements en France dont les Amaltides, ne s’attendait pas à une soirée aussi houleuse. Mardi soir, en effet, une réunion, comme il s’en tient régulièrement, était organisée avec les familles des résidents. Et cette fois, le ton était loin d’être courtois. Car depuis plusieurs semaines déjà, des familles, très inquiètes pour leurs proches tentent d’alerter la direction (elles ont aussi écrit à Marie Mercier, maire de Châtenoy-le-Royal, au conseil général et au député Thomas Thévenoud) au sujet de ce qu’ils appellent des « dysfonctionnements ».
Cette réunion tombait donc à point nommé pour leur permettre d’exposer leurs griefs. Et ils sont nombreux : des résidents encore au lit à 11 heures ou qui attendent jusqu’à 22 heures pour être couchés, changés trop peu souvent – deux fois par jour seulement aux dires du personnel présent à la réunion et également très remonté. À cela s’ajoutent des plaintes sur la qualité des repas et sur la propreté des lieux. « La situation se dégrade de plus en plus », signale la belle-fille d’une pensionnaire, « les résidents sont en droit d’attendre, en honorant une facture mensuelle d’environ 3 000 € par mois, soins et dignité ». Certaines familles ont d’ailleurs signalé qu’elles avaient suspendu les prélèvements automatiques « en attendant que ça change ».
Ces problèmes, aussi bien pour les familles que pour les employés, découleraient d’un manque criant d’effectif qui « entraîne des situations alarmantes ». Aides-soignantes et auxiliaires de vie seraient tellement débordées qu’elles ne parviendraient pas à assurer ni les tâches qui leur incombent, ni la sécurité des patients. Certaines ont pu témoigner de leurs conditions de travail et n’ont pas mâché leurs mots, évoquant des problèmes de remplacement et s’insurgeant contre les propos tenus par le directeur régional à leur encontre : « On n’est pas des robots. »
Mais pour Thierry Haas, le directeur régional, les problèmes exposés ne résultent pas d’un manque de personnels : « Le nombre de personnels soignants est déterminé par une convention tripartite entre l’établissement, l’ARS et le conseil général. 24 aides-soignantes et 15 auxiliaires de vie nous sont octroyés pour 88 résidents. Le problème vient de l’organisation du travail et d’un manque d’encadrement. » Depuis le départ de l’ancien directeur, en mars 2013, le poste, occupé un temps par la directrice adjointe, est en effet resté vacant pendant un an. « Recruter n’est pas simple, a expliqué Thierry Haas, d’abord parce qu’il faut trouver quelqu’un qui a bac +5, qui a la connaissance du secteur sanitaire et médico-social et… qui accepte de venir dans le bassin de Chalon. » Avec cette dernière phrase, le directeur régional, s’est attiré les foudres de la salle. « Comment expliquez-vous que d’autres établissements chalonnais trouvent des directeurs alors ? »
« J’ai reçu beaucoup de CV, une douzaine de candidats, mais je préférais attendre d’avoir une personne qui corresponde aux critères
», a répondu le directeur.
C’est visiblement chose faite, puisque Thierry Haas a présenté mardi à l’assemblée une nouvelle directrice, Sophie Janot, qui prendra ses fonctions le 4 août. À sa charge de revoir tous les plannings, pour une meilleure organisation du personnel, « pour mettre les bonnes personnes, au bon moment, au bon endroit. » Des plannings qui seront opérationnels au 1er septembre, d’après Thierry Haas.
« En attendant, il y a juillet et août », ont protesté les familles. « C’est stupéfiant qu’un groupe comme le vôtre mette un an à s’apercevoir de ce genre de dysfonctionnements », s’est désolé quelqu’un dans l’assistance mettant en parallèle les excellents résultats financiers du groupe Orpea, réalisés selon lui grâce à des économies faites sur le fonctionnement. Le personnel de l’Ehpad n’est pour l’instant pas plus rassuré : « On sait ce qu’on a à faire, mais on n’est pas assez nombreux ! Si c’était à cause des plannings, ils auraient dû être refaits depuis longtemps ! » Quant au directeur régional, il est confiant : « Il n’y a pas de raison que ça ne s’améliore pas. » « Nous serons extrêmement vigilantes », ont prévenu les familles.

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