Actu sociale, BTHE, Conditions de travail

EHPAD : A qui profite la maltraitance ?

Pour la toute première fois, un rapport parlementaire unanime a fait le constat d’une réalité des EHPAD qui était très tabou jusque là :

« Sous effectif partout », « Surcharges de travail », « maltraitance », etc.

Toutes les insuffisances de prise en charge vont de pair avec les dégradations continuelles des conditions de travail qui font le lit d’une maltraitance institutionnelle grandissante mais qui font aussi dans le même temps le lit de profits grandissant pour certains…

Si le manque de financement est au cœur des problématiques, il faut précisé que dans le privé lucratif il existe un refus catégorique des gestionnaires de combler ce manque avec leurs fonds propres bien qu’ils en disposent pourtant en grosse quantité.
Autrement dit, que les gestionnaires privés ne comblent pas les manques d’effectifs, en préférant à la place accentuer toujours d’avantage les surcharges de travail de leurs équipes, c’est un choix profitable dans la mesure ou le résident, patient, ou client paye le même prix. Que le service et la prise en charge soient indignes, médiocres ou suffisants, le prix reste le même.
Mais moins il y a de dépenses pour le service et la prises en charge, plus les profits sont importants.. C’est pourquoi nous disons que la maltraitance profite au privé, dés lors qu’il refuse de mettre les moyens dont il dispose pour l’empêcher.

N’est ce pas scandaleux au regard des financement publics dont disposent le privé ? Certainement.
Le gouvernement a-t-il prévu d’y remédier ? Ce n’est pas d’actualité…

Que constate-t-on dans le groupe Korian, leader européen du marché de la dépendance ?

La DG actuelle nous vient de la SNCF, un groupe qui a su profiter pendant des années  d’investissements publics et de l’argent du contribuable pour ériger un réseau et un monopole privatisé ensuite.
Depuis, ce groupe s’illustre principalement  pour les coûts exorbitant de ces services qui ne souffrent aucune concurence et pour un climat social qui compte parmi les pires de France au sein de son petit personnel (le nombre de suicide des cheminots rivalisant avec celui des personnel de santé…rappelant l’époque des scandales France Telecom).

Or, la dégradation des conditions de travail, les pression, la répression syndicale n’ont jamais été aussi décriées dans le groupe que depuis l’arrivée de Mme Boissard à la tête.

Une ancienne présidente du directoire du groupe Korian, Rose-Marie Van Lerberghe, avait été juste avant ça à la tête de l’AP-HP (Assistance Publique des Hôpitaux de Paris) où elle a supprimé 4 000 emplois en 4 ans, puis programmé en 2006 la fermeture 800 lits de l’Hôpital Public juste avant de prendre la direction du groupe Korian…  Une pénurie de l’offre publique organisée dont le privé bien entendu profitera directement par la suite et pour longtemps.

Quid des missions de « service public » à la sauce libérale…?

Celle qui était alors baptisée la « tueuse des coûts »  sera successivement relayé dans cet exercice par Yan Coléou issue de Sodexo, à qui Korian reprendra la gestion interne de la restauration, puis Sophie Boissard depuis janvier 2016.

Le DRH actuel vient du Groupe PSA, ce géant de l’automobile dont l’état est actionnaire est à la pointe en matière de répression des représentants du personnel et a développé sur ce terrain un arsenal de pratiques rarement égalé en France.

Une nouvelle venue aux Ressources Humaine du groupe Korian nous vient du groupe Tati, lequel s’est illustré il y a peu avec son plan social.

Pourquoi souligner ces filiations?

Parce qu’elles constituent autant de signes qui vont dans le sens des tristes constats de ces dernières années sur les orientations hyper profitables-dégradantes que nous ne cessons de dénoncer.

Parce que, hasard ou coïncidence, on retrouve justement l’expression des pires recettes vues ailleurs : profitabilité réalisée sur de l’argent public, exercice de soins et de prises en charge suivant des cadences et des modes d’organisation dignes de l’usine, pressions, brun-out, répressions, maltraitance et harcèlement institutionnels, … dégradation continuelle des conditions de travail, du niveau de la prise en charge, et du climat social.

Mais malgré les alertes répétées, rien y fait.. Les gestionnaires ne semblent pas décider à réfréner leur quête de croissance pour favoriser à la place dignité et bientraitance…

Le groupe Korian pris en exemple, est particulièrement performant et innovant pour aller chercher les financements publics et pour probabilisé à tout va, sur le dos des salariés, des résidents, voire du contribuable .

Mais le Groupe Korian n’a pas l’exclusivité des dégradations que nous dénonçons. D’autres Groupes privés lucratifs comme Orpéa, Domus-Vi, Les Opalines, etc. ne sont pas en restes, et c’est le secteur privé lucratif dans sont ensemble qui est selon nous le principal instigateur de la faillite organisée (car profitable) du service public et responsable de la maltraitance institutionnelle dans le privé comme dans le public.

Dans une société régalienne normale, les pouvoirs publics agiraient en conséquence, ce qu’ils ne font pas.
Dans une société régalienne normale, il y aurait des moyens de contrôle public à la hauteur sur ce que les entreprises privées font de l’argent public généreusement accordé, et des contreparties exigées, mais il n’en est rien et les entreprises privées ne sont même pas tenues aux comptes publics malgré des milliards d’euros d’aides publiques perçues chaque années et qui ne sont même pas totalement affectées aux besoins prévus…
Dans une société régalienne normale, la loi devrait sanctionner les abus des gestionnaires, les conflits d’intérêts, mais bon… vous aurez compris sans doute quels intérêts sert avant tout le gouvernement.

tique

 

 

Actu sociale, Economie Santé Privé Lucratif

Barbouze, espionnage et grosse monnaie : le « dialogue social » du 21ème siècle ?

[mise à jour du 7 mai 2015 – devant la quantité de retours de salariés nous rapportant des cas, documents, situations, et les sentiments de peurs à dire les choses, rencontrés dans leurs établissements ou entreprises, nous rédigerons un article plus détaillés sur les pratiques. Il convient cependant de distinguer les véritables techniques d’espionnage et les cas de surveillance ou flicage plus courant et plus « ordinaires » (écoute aux portes, sollicitation à délation, etc.). Aucune des 2 catégories n’est acceptable mais la gravité pénale n’est toutefois pas la même. Certains des faits remontés nous étaient connus mais d’autres pas, ça plus le nombre de retours justifie un article sur le sujet qui complétera les problématiques EHPAD dont le partage du recensement avait été interrompu et qui mérite d’être approfondies] 

Dans le monde du travail aujourd’hui, lorsque des nouveaux financements sont sollicités par des syndicats pour améliorer les conditions de travail, les effectifs ou les salaires, on leur répond souvent que ces moyens n’existent pas ou que ce serait trop couteux.

Mais ça n’empêche pas certains à rémunérer de faux salariés dix fois plus que le SMIC pour espionner salariés et syndicats, ou de payer un « agent » incognito pour filmer des grévistes à leur insu. Nouvelles technologies, surveillances ou interceptions de communications (e-mails, sms, téléphone, réseaux sociaux, etc.) ne sont pas non plus en reste des pratiques illicites et cachées que certaines entreprises se permettent. Ça n’empêche pas en plus des alliances entre patronats et « syndicats » ou « syndicalistes » ou contre d’autres syndicats, ou l’achat ou la tentative d’achat sur des partenaires sociaux, d’autant que certains se vendent sans trop se faire prier.
Des pratiques pouvant être extrêmement coûteuses en plus d’être honteusement indécentes mais que certains patrons peuvent préférer plutôt que le progrès social.

Rarement, et presque par miracle (voir articles ci-dessous), des pratiques anti syndicales et/ou discriminatoire dont SUD et Solidaires n’ont jamais cessé de combattre la nature, éclatent au grand jour, montrant que le patronat est capable de dépenser contre ou pour des syndicats ce qu’il refuse d’investir pour les salariés.

Il y a de fortes chances que les lecteurs de ce blog trouveront à lire dans notre espaces d’autres révélations sur des pratiques de grands acteurs de la santé du privé lucratif en matière d’anti-syndicalisme et de « techniques » peu réglementaires, plusieurs de nos dossiers en la matière s’étayent au fil du temps. ( d’ailleurs mieux que les formulaires contacts ou les courriers anonymes au syndicat, nous vous réinvitons pour vos contributions à privilégier l’envoi par e-mail à cette adresse pour les documents en phase avec nos missions et qui vaudraient d’être portés à notre connaissance).

Pour quelques exemples tels que révélés par l’Expansion (Orpéa, Ikea) ou plus récemment par Mediapart (suite de l’affaire Orpea) qui épingle Orpea pour un « Deal » à 4 000 000 d’euros proposé à un syndicat en échange d’un retrait de plainte pour espionnage, combien d’autres « deal » ou « arrangements » peu avouables peuvent passés sous silence, dans une entreprise ou une autres, sur le dos de salariés ? Sans enquête préalable et révélation à la presse de syndicalistes consciencieux, qui aurait su ?

C’est la raison pour laquelle SUD et Solidaires ont toujours martelé un devoir d’indépendance infaillible des organisations et des élus vis à vs des directions, et la plus grande transparence dans les fonctionnements d’entreprise.

Avant de lire les articles ci-dessous, il est a précisé ce que le journaliste de Medipart confirme : la fédération CGT a refusé la transaction qui lui était proposée, à l’unanimité des voix dans les instances consultées.

Espionnage de salariés: un «deal» à 4 millions d’euros a été proposé à la CGT

|  Par Mathilde Goanec et Mathilde Mathieu pour Mediapart
http://www.mediapart.fr/article/offert/2df830e812af6e433b4246bf5b55983f

Le groupe Orpea, l’un des leaders mondiaux du secteur de la santé privée, a fait espionner ses salariés, en particulier des représentants syndicaux. Cet hiver, alors que la CGT portait l’affaire devant la justice, l’entreprise lui a proposé un « deal » secret à 4 millions d’euros en échange du retrait de sa plainte. Refusé.

Au départ, le groupe Orpea a recruté de simples « observateurs participants semi-dirigés ». Ça, c’était sur le papier. Mais derrière ce jargon, l’entreprise franco-canadienne, l’un des plus gros opérateurs mondiaux de maisons de retraite et de cliniques privées, a en fait injecté trois « taupes » parmi ses salariés, chargées d’espionner en particulier les syndiqués. Coût mensuel : quelque 14 000 euros par « implant ».

Les vrais employés n’ont découvert le pot aux roses qu’en 2012, au détour d’une enquête de L’Expansion sur le nouveau business de l’infiltration. Interrogés par la CGT, les dirigeants d’Orpea avaient alors démenti toute volonté d’espionnage. À en croire un courrier interne, les informations récoltées n’avaient « d’autres fins que l’amélioration des conditions de travail » et l’opération ne visait qu’« à éclairer la direction du groupe sur la nature et l’ampleur des risques pyschosociaux ». Sans rire. L’argument a tenu deux ans.

Mais en décembre dernier, la fédération « Santé et action sociale » de la CGT s’est finalement décidée à porter plainte pour « délit d’entrave », « atteinte à la vie privée » et « collecte frauduleuse de données à caractère personnel », afin de dénoncer « un système pensé d’infiltration des syndicats et d’espionnage des salariés ».

« L’une des missions principales des “implants” étaient de porter atteinte au droit syndical », insiste la plainte, qui souligne les efforts des infiltrés pour « être élus ou désignés sous [la] bannière [de la CGT] ». Cette pratique serait « illicite » faute d’avoir « soumis le procédé devant les institutions représentatives du personnel », assène Me Sofiane Hakiki, l’avocat qui a entre-temps récupéré les rapports écrits des “ implants ”, les factures et les contrats. En trois semaines à peine, le parquet de Paris ouvrait une enquête préliminaire, déclenchant la panique chez Orpea.

La plainte est d’autant plus inflammable médiatiquement que la société chargée de fournir les trois espions, Groupe Synergie Globale (GSG), est connue des journalistes depuis qu’elle a été mise en cause pour des faits similaires dans « l’affaire Ikea », toujours en cours d’instruction à Versailles, mais d’ores et déjà à l’origine de la mise en examen du PDG d’Ikea France et de l’éviction d’une pléiade de directeurs (voir nos révélations ici ou ). Se sentant probablement acculé, le groupe Orpea a mis alors des millions d’euros sur la table, dans le plus grand secret, pour tenter de faire taire le syndicat.

… La suite et les extraits de rapports des implants ici : http://www.mediapart.fr/article/offert/2df830e812af6e433b4246bf5b55983f

Autre article du 27/04/15 – 16h14 – HOSPIMEDIA – Auteur Agathe Moret
http://www.hospimedia.fr/actualite/articles/20150427-judiciaire-orpea-soumet-un-accord-de-4-m

Dénoncée en 2012 par l’Expansion, l’affaire des faux salariés d’Orpéa a failli échapper aux tribunaux. Suite à la plainte contre X déposée par la CGT le 23 décembre dernier (lire ci-contre), la direction du groupe privé de la dépendance a proposé au syndicat un ultime protocole d’accord : 4 millions d’euros (M€) en nature en échange de l’abandon des poursuites judiciaires. Dévoilé par Mediapart dans son édition du 3 avril 2015, ce « deal » confidentiel n’a pas trouvé preneur.

« On a essayé d’acheter notre silence« . Voilà comment un représentant de la CGT, sous couvert d’anonymat, résume la situation à Hospimedia. Dédommagements individuels pour les personnes touchées par l’affaire, création de dix comités d’établissements dans les unités économiques et sociales (UES) de la branche maison de retraite du groupe, versement de 200 000 euros (€) pour chacune des organisations syndicales (CGT, CFTC et Maison Arc-en-Ciel) et octroi d’une prime de partage des profits de 2015 de l’ordre de 150 € par salarié (soit un total de 2,2 M€)… la proposition d’Orpéa pèse lourd. Mise à discussion entre les parties le 17 février dernier, celle-ci s’est pourtant heurtée au refus du syndicat.

Pourquoi ? « Outre la manière de procéder[l’accord intégrait une clause de confidentialité, NDLR], cet accord ne proposait aucune avancée sociale pour les salariés, précise la CGT, ces petits arrangements relèvent de la négociation interne à l’entreprise et n’ont aucune place dans le cadre d’une plainte au pénal. » « Si certains de nos camarades de la confédération ont évoqué auprès de Mediapart leurs réserves quant à ce refus, précise une autre source proche du dossier, nous sommes convaincus que nous n’avons pas fait d’erreurLes actes d’intrusion commis sont tellement importants que [les dirigeants] méritent d’être poursuivis« . Réaffirmant donc son intention d’aller jusqu’au bout de la procédure judiciaire, le syndicat a assuré avoir depuis coupé tout contact avec la direction.

Alors que les premières auditions relatives à l’enquête préliminaire ont débuté mi-mars, la partie plaignante attend désormais la décision d’instruction officielle et le lancement du procès. Contactée par Hospimedia, la direction d’Orpéa ne s’est quant à elle pas encore manifestée à l’heure où nous publions ces lignes.

A lire également, un résumé du sujet sur le site de Lutte Ouvrière :
http://www.lutte-ouvriere-journal.org/2015/04/28/groupe-orpea-flicage-des-salaries_36986.html

En décembre 2014, la CGT avait porté plainte contre le groupe Orpéa, l’un des leaders mondiaux des maisons de retraite et des cliniques privées, accusé d’espionner des salariés.

Cette affaire remonte à 2010. La direction d’Orpéa, dont les principaux actionnaires sont un fonds d’investissement canadien, la famille Marian, fondatrice du groupe, et la famille Peugeot, redoutait le déclenchement de grèves dans ses établissements. Elle a alors utilisé trois indicateurs se faisant passer pour des travailleurs d’Orpéa. Ces taupes rédigeaient des rapports hebdomadaires qui décrivaient l’état d’esprit des salariés, plus particulièrement les faits et gestes des militants de la CGT. Ils ne cherchaient pas seulement à dénoncer les fortes têtes mais à infiltrer les syndicats.

Pour ce sale boulot, dénommé conseil en gestion de risque social, Orpéa avait fait appel à une société, Groupe synergie globale (GSG), connue pour avoir mis en place une vaste opération de fichage, d’écoutes illégales et d’espionnage des travailleurs du groupe Ikea à la même époque.

D’après Mediapart, en 2015 la direction d’Orpéa a proposé quatre millions d’euros en échange du retrait de sa plainte à la CGT, qui a refusé cette magouille.

Le flicage des travailleurs et des militants est loin d’être une exclusivité d’Orpéa et d’Ikea. Ces dernières années, pour des affaires de ce type, Eurodisney, Carrefour, Lidl par exemple ont été condamnés, sans compter les entreprises qui n’ont pas été prises la main dans le sac.

Actu sociale, BTHE

Orpea: jeudi noir dans l’ensemble des maisons de repos du groupe

Un mouvement d’ampleur et en front commun survenu après un préavis de 14 jours, déposé suite au blocage de la direction dans le cadre des négociations du cahier de revendication des syndicats.

Du côté des syndicats et du personnel, la détermination est intacte.

La question des conditions de travail dans la santé privé est souvent un sujet de forte tension puisqu’il touche à la fois à la qualité de service, à la santé et sécurité des patients, à celles du personnel (tous ça étant extrêmement interdépendant) mais se heurte aux profits.

Un point sur la situation avec une source : LaMeuse.be

La grogne continue dans les maisons de repos du groupe Orpea. En l’absence de réponse de la direction du groupe à leurs revendications, les employés ont décidé de passer à l’action. Des arrêts de travail seront menés aujourd’hui jeudi 12 mars 2015 dans toutes les maisons de repos du groupe.

Des arrêts de travail sont menés jeudi dans l’ensemble des maisons de repos du groupe Orpea, à Anvers, Bruxelles, Charleroi et Liège, a indiqué la CNE.

A Bruxelles et dans le Brabant wallon, 22 actions de ce type étaient prévues en front commun syndical. «Les arrêts de travail sont annoncés en dernière minute et durent, en fonction des lieux, une, deux, trois ou quatre heures», explique Nathalie Snakkers, de la CNE. Le dialogue est à ce point dans l’impasse avec la direction Orpea qu’il est difficile de définir un service minimum, selon la syndicaliste.

Dans la région de Charleroi, trois maisons de repos étaient concernées par des actions qui visaient surtout à sensibiliser les résidents et les proches de ceux-ci. Ces séances d’information «ne sont pas nuisibles aux soins nécessaires», assure Alain Wery, permanent SETCa. Ces actions sont menées tant pour les conditions de travail des collaborateurs que pour les bénéficiaires, pour lesquels les tarifs en maison de repos deviennent inaccessibles, a-t-il précisé.

Dénonçant des conditions de travail déplorables et le manque de reconnaissance de la part de la direction, les syndicats, réunis en front commun, ont déposé un cahier de revendications touchant au pouvoir d’achat, ainsi qu’au temps et à la charge de travail.

Le groupe français Orpea compte 58 établissements en Belgique, pour plus de 6.700 lits.

La direction du groupe assure être toujours ouvert au dialogue avec les instances syndicales mais «  dans un contexte serein  ».

La hiérarchie d’Orpea dit avoir rappelé en début de semaine que les propositions qu’elle avait faites «  en réponse aux revendications extra-légales étaient toujours d’actualité et pouvaient constituer les éléments de discussion pour une convention collective de travail équilibrée pour tous  ».

Pour la direction, la concertation «  est mise à mal par les organisations syndicales qui refusent la tenue de réunion de CE et CPPT, empêchant la mise en œuvre de plans d’action bénéfiques pour les résidences  ».

Actu sociale, BTHE

La grogne chez Orpea Belgique continue

JT RTL Belgique : http://www.rtl.be/videos/video/529184.aspx

Une centaine de délégués des 58 maisons de repos que compte le groupe français Orpea en Belgique ont manifesté lundi 9 mars 2015, durant plusieurs heures, devant le siège social de l’entreprise à Uccle. La direction n’a pas souhaité rencontrer les représentants des travailleurs et selon Francis Stevens, du syndicat Setca-BBTK, le blocage est total.
Du coup, les actions vont se poursuivre et des arrêts de travail sont annoncés dès ce mardi. Les syndicats dénoncent des conditions de travail déplorables [la semaine dernière le personnel de la maison de repos Le Clos sur la Fontaine à Liège a manifesté son ras-le-bol des conditions de travail depuis que le site a été repris par la multinationale française Orpea. Le manque de personnel et de matériel viennent compléter le tableau des contestations. (La Meuse)], un manque de reconnaissance de la part de la direction et ils veulent aussi que l’entreprise crée 20 emplois subsidiés, ce qu’elle refuse. (Presse)

Un article belge du 10/03/15
Source : http://www.rtbf.be/info/economie/detail_grogne-chez-orpea-comment-se-porte-le-groupe-sur-le-plan-financier?id=8927654

Suite au mouvement de grogne de son personnel en Belgique –dont une partie a manifesté devant le siège de l’entreprise ce lundi pour exprimer son mécontentement- la direction d’Orpea n’a pas souhaité rencontrer les représentants des travailleurs du groupe. Elle dit refuser de négocier sous la pression de telles actions. La semaine dernière, lors des négociations entre direction et travailleurs, les interlocuteurs s’étaient quittés sur un constat d’échec. Les demandes des syndicats étaient jugées irréalistes par la direction.

« Dans la charte du groupe, on parle de qualité, de dignité mais nous n’avons ni les moyens ni le temps de respecter ces belles paroles« , nous confiait un travailleur du groupe lundi.

Si les travailleurs tirent la sonnette d’alarme, ce n’est pas seulement, disent-ils, en raison de leurs conditions de travail. Outre les avantages extra-légaux qui leurs sont refusés (chèque-repas, un jour de congé supplémentaire par 5 ans d’ancienneté, une assurance groupe…), ce sont les cadences et le manque de moyens disponibles qui fâchent les employés.

La direction du groupe répond que la santé financière du groupe en dépend. Pourtant, le groupe est dans une santé financière excellente si l’on en croit ses propres dires.

Le groupe français, côté en bourse depuis 2002, pèse en effet très lourd : 1,95 milliard d’euros pour 2014, avec une croissance de 21,2% par rapport à 2013 (soit deux fois mieux que son objectif initial).

Un groupe qui se développe internationalement depuis 2004 et est présent en Belgique depuis 2007. En quelques années, Orpea s’est établi en Italie, en Espagne, en Suisse, en Autriche… Il est simplement devenu un leader européen dans son secteur (la prise en charge de la dépendance : maisons de retraites, cliniques privées,…) et a des ambitions mondiales puisqu’il compte s’établir en Chine et au Canada, notamment.

Une « dynamique exceptionnelle de développement et de croissance de l’activité« 

Le groupe gère désormais quelque 45 000 lits répartis sur un demi-millier de sites. Et ces chiffres sont en constante évolution, le groupe planifiant d’accélérer sa croissance à l’international.

Selon le directeur général d’Orpea, le Français Yves Le Masne, « toutes les zones géographiques sont en croissance, apportant une nouvelle preuve de la résilience du modèle ORPEA dans un environnement économique et financier incertain« . Le « modèle ORPEA » vise une clientèle aisée en offrant des résidences haut de gamme. Les tarifs sont dès lors à l’avenant. Et si l’on en croit les résultats de l’entreprise, cela marche. La rentabilité est au rendez-vous, précise le patron du groupe. Ce dernier évoque dans un communiqué une « dynamique exceptionnelle de développement et de croissance de l’activité (…) réalisée dans un contexte de rentabilité toujours soutenue, conformément à la stratégie historique du Groupe axée sur la création de valeur« .

Pour 2015, Orpea prévoit d’ouvrir 25 nouveaux établissements (environ 2500 lits au total) dont deux tiers au moins à l’étranger (Ostende est cité). Le groupe évoque dès lors la création de 1300 emplois directs.

Le chiffre d’affaires sur lequel table le groupe pour la fin de cette année ? 2,3 milliards d’euros, soit plus de 18% de croissance.

Pas de doute, donc, le groupe se porte bien.

Un chiffre d’affaires autour des 150 millions d’euros en Belgique

Qu’en est-il de la Belgique? On sait de par son porte-parole que la société représente en Belgique un chiffre d’affaires autour des 150 millions d’euros. Il est compliqué de décortiquer la comptabilité du groupe en Belgique. Celui-ci compte en effet 58 sites (dont 50 actuellement en exploitation) dont chacun a sa comptabilité propre et publie individuellement ses bilans.

Pour ce qui est du siège, si nous ne disposons pas des comptes 2014 (qui a été une année phare, comme on vient de le voir), on sait par contre qu’en 2013, ledit siège fait état d’un chiffre d’affaires de 12,84 millions d’euros. Chose intéressante à noter, il parvient à dégager un bénéfice d’exploitation de 7,4 millions d’euros, soit près de 60% de son CA. Une performance pour le moins remarquable.

Le bénéfice net total du siège d’Orpea Belgium s’est, lui, établi à 11,8 millions d’euros pour 2013. Mais la revente de deux immeubles, à elle seule, a rapporté près de 10 millions d’euros de plus-value. Quoi qu’il en soit, Orpea Belgium est en excellente santé financière. A l’image du groupe multinational qui la chapeaute.

Actu sociale, BTHE

Orpea : Mouvements sociaux en Belgique

Mise à jour du 5/03/2015

Un article de Lameuse.be ( source http://www.lameuse.be/1227401/article/2015-03-03/7-minutes-pour-laver-un-resident-du-home-et-2-minutes-pour-l-aliter-grogne-a-la )

7 minutes pour laver un résident du home et 2 minutes pour l’aliter: grogne à la résidence Clos sur la Fontaine de Liège

Ras-le-bol pour le personnel soignant du Clos sur la Fontaine. Depuis le rachat de cette maison de repos par la multinationale française « Orpea », les conditions de travail sont devenues insoutenables. La CNE organisait une manifestation ce mardi pour dénoncer le manque de personnel et de matériel. Nous y avons rencontré Rachida et Brigitte, deux employées à bout.

[…]

Une Autre article sur RTBF.be info : Arrêts de travail dans les maisons de repos du groupe Orpéa
( source http://www.rtbf.be/info/regions/detail_arrets-de-travail-dans-les-maisons-de-repos-du-groupe-orpea?id=8922296 )

Le personnel soignant d’une soixantaine de maisons de repos pourrait arrêter le travail et mener des actions, dans les jours qui viennent. Infirmiers, aide soignants, etc… ils sont près de 3000 à travailler dans les établissements du groupe Orpéa. En front commun, les syndicats ont déposé une série de revendications auprès de la direction. Mais, hier, les négociations ont échoué.

En blouses et pantalons blancs, une petite vingtaine d’infirmiers et d’aides soignantes se serre sur le pas de la porte des « Jardins de Provence », une résidence du groupe Orpéa située à Anderlecht. Tous écoutent écoutent attentivement la permanente syndicale, venue expliquer que la réunion d’hier à échoué. La direction refuse les revendications portées par le front commun syndical. « Il s’agissait de demander des chèques-repas, explique la syndicaliste, Nathalie Snakkers, une assurance-groupe et des primes de rappel. Les travailleurs voulaient un jour de congé supplémentaire par 5 ans d’ancienneté, et la possibilité de pouvoir prendre 21 jours de congé d’affilée« . Et ce n’est qu’une partie des revendications… De son côté, la direction considère qu’il s’agit là d’avantages extra-légaux auxquels elle n’est pas tenue de répondre. D’après le porte-parole d’Orpéa, accorder ces avantages mettrait en péril les finances de l’entreprise.

« Parfois on n’a pas assez de langes »

Mais devant la porte de cette maison de repos d’Anderlecht, dans les conversations, il n’y a pas que les revendications syndicales. Il y a aussi le quotidien… Les aides-soignantes témoignent : « Parfois on n’a pas assez de langes, donc on doit se débrouiller. On n’a pas de gants. On n’a pas d’alèses, donc on doit changer les draps de lit tous les jours ». « Parfois, on se retrouve à 3 ou 4 pour effectuer la charge de travail de 9 personnes. On le fait ! (La direction) croit que c’est normal. Mais nous on le fait parce qu’on aime ce qu’on fait. On aime les résidents, on se met à leur place« . La direction ne nie pas qu’il puisse y avoir des manquements ponctuels, mais réfute tout problème structurel.

 

Une autre info du site lavenir.net pour la région Brabant wallon notamment ( source http://www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid=DMF20150303_00610889) :

Des arrêts de travail sont annoncés dans les établissements du groupe Orpea Belgium. En Brabant wallon, il y a aussi un risque.

Le front commun syndical (CNE, SetcaBBTK, CGSLB et LBC-NVK) a annoncé des actions et des mouvements de grève, pour ce mercredi et les jours qui suivent, dans certaines maisons de repos et de soins (où des délégations sont présentes) qui font partie du groupe commercial Orpea. Lequel existe depuis 1989 et est spécialisé dans les maisons de retraite médicalisées (MR et MRS), ainsi que dans les cliniques de soins de suite et de réadaptation (SSR) et psychiatriques. Avec 115 établissements (aussi en France, en Espagne, en Italie et en Suisse), il en compte 58 en Belgique. Et 8 en Brabant wallon que sont les résidences Allard et La Grange des Champs (Braine-l’Alleud), Château Chenois (Waterloo), Grand Chemin (Lasne), Closière Cornet (Villers-la-Ville), Jean de Nivelles et Le Thines (Nivelles) et Top Seniors (Tubize).

En résumé, les syndicats ne comprennent pas l’attitude de la direction. Dans un communiqué, ils expliquent: «La direction d’Orpea a doublement refusé de créer vingt emplois, pourtant subsidiés, ce qui aurait renforcé le confort de résidents. Elle n’a pas non plus répondu aux revendications des travailleurs touchant le pouvoir d’achat, les conditions de travail (surtout le temps) et la disposition de matériel en suffisance».

Notons que sur l’ensemble des maisons de retraite de la province contactées par nos soins, deux directions nous ont confié ne pas comprendre ce mouvement de contestation et exercer quotidiennement dans d’excellentes conditions. Le cahier des revendications avait été déposé au début du mois de décembre 2014, et le préavis de grève pour une durée illimitée remonte au 5 février. Afin de régler le conflit, un bureau de conciliation a été instauré ce mardi matin, à 10 h. «La réunion a été un échec total. La direction d’Orpea n’a accepté aucune de nos propositions programmées sur le court et le long terme. Ce qui implique que nous entrons en action dès maintenant», avertissait Nathalie Snakkers, secrétaire permanente régionale CNE, à l’issue de la séance de dialogue d’hier.

Michaël Dufrane, secrétaire permanent CGSLB, confirme: «Aucun accord ne s’est dégagé après près de trois heures de réunion. Le dialogue social est rompu. Nous allons organiser des assemblées de personnel et des mouvements de grève. Avant le bureau de conciliation, un comité d’accueil a réuni une centaine de militants. L’attitude d’Orpea est indécente. Ce groupe investit sans cesse dans les soins de santé et ne cesse de vanter son développement mais ne consacre pas suffisamment de moyens financiers à son personnel».

Economie Santé Privé Lucratif

Orpea : 1,948 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 21,2% de croissance en 2014

Dans la foulée du classement 2015 des plus gros gestionnaires privé d’EHPAD et le chiffre d’affaire 2014 du n°1 Korian-Medica, nous complétons le panorama chiffré du secteur pour le groupe Orpea.

Orpéa, 2ème plus gros gestionnaire d’EHPAD derrière le leader européen Korian-Medica, a enregistré une augmentation de son chiffre d’affaires 2014 de 340,5 millions d’euros. Cette hausse est deux fois supérieure à l’objectif initial début 2014 qui visait une croissance de +10,1%, Ce n’est pas que la capacité d’accueil ait doublé en quelques mois mais ce bond de croissance supérieur aux objectifs provient surtout des acquisitions du groupe Senevita en Suisse et Silver Care en Allemagne et de l’ouverture de 2 350 lits (construction, restructurations).

Chiffre d’affaire (CA) 2014 : 1,948 milliards d’euros, une croissance de + 21,2% (dont 6,0% de croissance organique).

Le cours de l’action Orpea a grimpé de +23,85% sur 2014 (contre prés du double pour son concurrent direct Korian-Medica sur la même année).

Pour 2015 le groupe vise une nouvelle augmentation de 361,6 millions d’euros, 25 nouveaux établissements représentant 2500 lits supplémentaires pour un chiffre d’affaire total à 2, 310 milliards d’euros.

 

 

Economie Santé Privé Lucratif

Classement 2015 des 15 plus gros gestionnaires d’EHPAD en France

Le site InvestirLMNP.fr spécialisé dans les offres d’investissements pour loueurs en meublé non professionnel (LMNP) a publié un classement des groupes privés pesant le plus lourd dans le secteur d’activité EHPAD.
Ce classement n’apportera pas de surprise aux différents acteurs du marché mais permet une mise à jour comparative d’avec 2014 pour mieux visualiser en chiffre (nombre d’établissements et de lits) la rapidité avec laquelle évoluent, grossissent ou fusionnes certains groupes (voir l’état des lieux 2012 des 28 premiers acteurs du marché que nous avions commenté sur ce blog).

Notre point de vue syndical sur tout ça est que dans ce secteur hyper lucratif de la dépendance, l’évolution est rythmée par les velléités de croissance, voire de fructification en bourse, toujours plus gourmande, des acteurs.
Et si nous trouvons ces ambitions toujours plus déraisonnables, c’est que le financement * de ces croissances ou de ces fructifications boursières est selon nous un sérieux frein à l’amélioration du modèle EHPAD, ainsi qu’à celle du service et de l’emploi inhérent.
En effet, les importants profits récoltés par les exploitants du secteur de la dépendance, permettraient selon nous des améliorations de fond beaucoup plus importantes et beaucoup plus conformes aux attentes sociétales (des retraités et des salariés) si la croissance des profits n’était pas autant réinvestis vers elle-même.

Clients comme salariés pâtissent donc d’après nous du fait que ce sont eux qui payent cette croissance, de leur loyer pour les uns ou de leur travail pour les autres, et que ce prix payé augmente, comme le font les hausses de profits qui leurs coûtent plus qu’elles ne leur rapportent.

Dans l’ensemble, les réinvestissements de profits vers le service et l’emploi sont selon nous très loin de l’autre part, servant à financer de nouvelles acquisitions d’établissement, des emprunts, etc.

Le principe même de la croissance dans des secteurs où il est difficile pour chaque établissement d’augmenter sans cesse sa création de richesse, repose donc sur des acquisitions nouvelles (financées par les marges dégagées ailleurs) et sur des efforts de gestion (touchant aux organisations et aux salariés) pour augmenter le rapport entre quantité du travail produit et coût du travail. Pour dire ce qu’on pense plus simplement, plus la richesse augment moins on la trouve répartie là où elle devrait.

 

Classement 2015                        Nbre Ets France    Nbre lits France    Total lits gérés     Variation/position
(entre 2014 et 2015)  

N°1 – Korian                                            282 Ets   *           23 554 lits           50 192 lits              + 3 places
(en 2012 Korian et Medica comptaient respectivement 127 et et 136 Ets, 21937 lit à deux pour la France)

N°2 – Orpéa                                             224 Ets               19 063 lits           34 952 lits              – 1 place
(en 2012 Orpéa France comptait 198 Ets et 16659 lits)

N°3 – DomusVi                                        193 Ets               15 392 lits           15 392 lits              – 1 place
(en 2012 DomusVi France comptait 185 Ets et 14387 lits)

N°4 – Le Noble Âge                                   43 Ets                 3 906 lits             4 544 lits              + 2 places
(en 2012 Le Noble Âge France comptait 30 Ets et 2714 lits)

N°5 – Colisée Patrimoine                          53 Ets                 3 748 lits             3 886 lits              = inchangé
(en 2012 Colisée Patrimoine France comptait 34 Ets et 2670 lits)

N°6 – Domidep                                           50 Ets                 3 417 lits             3 417 lits              + 3 places
(en 2012 Domidep France comptait 31 Ets et 1962 lits)

N°7 – Emera                                                42 Ets                3 289 lits             4 186 lits              = inchangé

N°8 – SGMR                                                44 Ets                3 195 lits             3 195 lits              + 6 places

N°9 – Dolcéa Création GDP Vendôme     30 Ets                 2 660 lits             2 660 lits              + 1 place

N°10 – HPA/Résidalya                               28 Ets                 2 263 lits             2 263 lits              + 1 place

N°11 – SAS Omeris                                    19 Ets                1 392 lits             1 392 lits               + 1 place

N°12 – Maisons de Famille                        17 Ets                1 341 lits             4 719 lits               + 1 place

N°13 – SGMR Ouest                                   18 Ets                1 230 lits             1 230 lits               + 1 place

N°14 – Sigma                                              24 Ets                1 148 lits             1 148 lits               Nouveau

N°15 – Philogeris Résidences                  15 Ets                1 075 lits             1 075 lits

 

* Les chiffres retenus pour ce classement tiennent compte des situations jusqu’au 31/12/2014. Un état des lieux Korian du 28 octobre 2014, faisait pourtant état pour la France de 288 EHPAD dans le groupe Korian (soit 6 EHPAD de plus que ce qu’indique ce classement).

Actu sociale, BTHE, Conditions de travail

Trop de travail, pas assez d’effectifs: les syndicats menacent de grève dans les maisons de repos Orpéa de Belgique

Ce blog permet l’échange et la collaboration entre les salariés de différents établissements ou sociétés. Si vous avez une question, ou une remarque, utilisez le formulaire dans la colonne de droite ou « commentaire » en fin d’article. Et pour trouver le syndicat SUD prés de chez vous, cliquez là

d’après RTL info Belgique, article en ligne ici :

Et l’extrait vidéo du JT du 13h00 : http://www.rtl.be/videos/video/525303.aspx

Un préavis de grève a été déposé par les représentants syndicaux du groupe de maisons de repos Orpea. En cause ? Le refus de la direction de créer une vingtaine de nouveaux emplois subsidiés.

Les syndicats ont déposé un préavis d’action et de grève d’une durée illimitée pour les maisons de repos et de soins du groupe Orpea. Au cœur des revendications : une augmentation du pouvoir d’achat et une diminution de la charge de travail, mais également la création d’une vingtaine de nouveaux emplois.

« Dans un premier temps, la création de ces emplois était souhaitée, tant par la direction que par les travailleurs, expliquent les représentants syndicaux. Mais la direction s’est rétractée en dernière minute, alors que ces emplois auraient permis davantage de confort pour les personnes âgées ».

Des alèses en papier remplacés par des sacs poubelles

Une atmosphère tendue et des conditions de travail difficiles qui ont des répercussions directes sur les résidents. Les langes par exemple sont comptés pour éviter un maximum les coûts, et cela ne s’arrête pas là.

« Les employés ne peuvent plus utiliser des alèses en papier pour que les urines ne transpercent pas, parce que ça aussi ça a un coût, indique Nathalie Snakkers, secrétaire permanente CNE. Certains doivent même utiliser des sacs poubelle tellement l’urine transperce. »

« On nous demande de faire plus »

« On ne sait pas trop bien faire notre travail du moment qu’on n’a pas le matériel nécessaire, adéquat, ajoute John, employé de l’entreprise. Un matériel a ses limites, et on nous demande de faire plus. Or on ne sait pas aller au-delà, et quand on ne sait pas aller au-delà, on se fait taper sur les doigts ».

La direction a réagi

La direction n’a pas souhaité s’exprimer devant les caméras de RTL TVI mais a réagi par communiqué: « Les demandes syndicales ne sont compatibles ni avec la volonté du maintien de l’emploi existant, ni avec la création de nouveaux postes prévue en 2015. »

Une situation d’autant plus étonnante que le groupe ne connaît pourtant pas la crise. Son chiffre d’affaire s’élevait en 2013 à 1,6 milliards d’euros, avec un bénéfice de 116,9 millions d’euros. Le groupe gère aujourd’hui une chaîne de 58 sites en Belgique (soit 6.765 lits) et emploie 2.600 personnes.

Comble de l’ironie, le groupe ne cesse d’ouvrir de nouvelles maisons de repos.

Le tract , le préavis de gréve des 6 syndicats

Et une réaction RH localement :

lettre direction fév15

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Le réseau de maintien à domicile Adhap Services intègre le groupe Orpéa

Domicile, SSR, EHPAD : Les gros acteurs de la dépendance veulent de plus en plus mettre la main sur les 3 bouts.

Voire l’article Hospimedia Publié le 14/01/15, extraits :

Après être devenu, en janvier 2014, actionnaire majoritaire du réseau de services à la personne Domidom, le groupe Orpéa réitère l’expérience avec l’acquisition du réseau Adhap Services le 1er décembre dernier. Ce partenariat, précise le réseau dans un communiqué, « vise à faciliter la prise en charge des personnes en perte d’autonomie entre le domicile, les cliniques de soins de suite et de réadaptation (SSR) et les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) ».

Les nouveaux partenaires veulent « structurer le marché en donnant naissance à un acteur de poids qui s’organise désormais autour d’un réel parcours de vie pour les personnes en perte d’autonomie : “clinique – domicile – maison de retraite“.

Le réseau présente ce rapprochement comme une opportunité pour les 83 franchisés et 159 implantations.

Orpéa n’est pas le seul groupe privé commercial à s’être tourné vers le domicile, DomusVi est également positionné sur ce secteur. Une évolution qui n’a pas échappé aux fédérations, et a conduit le Synerpa et la Fédération des services à la personne et de proximité (Fedesap) à signer une convention de partenariat.

La stratégie nationale de santé et du projet de loi Vieillissement, l’envie de profiter au plus prés de l’évolution du secteur et de créer une filière privée lucrative de l’accompagnement des personnes âgées, inspirent les gros acteurs du marché.

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Bonne année : 2,5 milliards d’euros de chiffre d’affaire en ligne de mire, 43% d’augmentation en bourse et 57,4% de croissance sur 9 mois pour Korian Medica en 2014

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Korian Medica
a progressé cette année de 43% en Bourse. Côté concurence la bourse a donné prés de 35% pour le Noble Age alors qu’Orpea n’a enregistré qu’un gain annuel de 22%. C’est donc Korian-Medica qui remporte le concours du plus gros pourcentage 2014 !

57,4% de croissance sur 9 mois, 2,5 milliards d’euros de chiffre d’affaire visé sur l’ensemble de l’année 2015, voilà qui devrait ravir les dizaines de milliers de salariés et d’usagers de Korian-Medica… Non?

Cela nous oblige bien évidement à réviser la copie des voeux que nous souhaitions adresser…
Effectivement, au vu de la situation, souhaiter une longue vie à la prospérité, au rendement, et aux trés gros profits serait un peu has been et sous estimerait passablement le porte de feuilles des actionnaires.

Alors du coup, que tous les salariés et usagers qui ont permis ces hausses et ces profits records nous excusent si nous laissons de côté les hyper soux qu’ils ont généreusement offerts, sans faire plus cas de notre exaltation.

Modestement, nous préférons ne souhaiter à la place qu’une bonne et longue santé à chacun, une augmentation de l’humain à 57%, 43% de hausse de l’action en ce sens, et 2,5 milliards de liens de solidarités.

Ce sont là les meilleurs voeux de SUD Santé Sociaux Korian-Medica pour 2015.

Actu sociale

Plainte déposée contre Orpéa pour infiltration d’un syndicat

Une première dans le secteur de la santé ! Mais sans doute pas la dernière tant des groupes privés du 21ème siècle ont des pratiques très singulières du dialogue sociale…

La suite d’une affaire révélée en 2012 par l’Expansion : (voir article) « Ces barbouzes qui espionnent les salariés »

Selon un article du 29/12/14 d’HOSPIMEDIA  un du journal La Croix du 24/12 et un autre d’Actu Soin du 30/12/14

Chaque « implant » était facturé 12 500 € HT par mois…

L’opération d’infiltration de trois faux salariés dans trois établissements appartenant au groupe Orpéa-Clinéa refait surface. Elle a été dénoncée en 2012 dans le magazine l’Expansion. Début décembre 2014, Le Canard Enchaîné a évoqué à son tour « les rapports taupe-secrets de trois infiltrés anti-syndicats » . Nouvel élément dans cette affaire, la CGT a déposé plainte le 23 décembre auprès du parquet de Paris. Me Sofiane Hakiki, l’avocat du syndicat, explique sur le site Internet de la CGT avoir saisi la justice pour dénoncer « la mise en place d’un système visant à infiltrer le syndicat et surveiller le personnel d’un groupe de maison de retraite« . La CGT reprend là un article publié dans le quotidien La Croix, le 24 décembre dernier.

De son côté, Orpéa-Clinéa reste discret. Un porte-parole du groupe, contacté par Hospimedia, a néanmoins confirmé le démenti apporté à l’époque aux accusations publiées dans le magazine l’Expansion. Le groupe n’envisage pas pour l’instant de faire d’autres commentaires, ni de communiquer et reste donc sur la position qu’il a défendue il y a deux ans.

Pour rappel, Orpéa aurait passé un contrat avec le groupe synergie globale (GSG) pour « conseil en gestion du risque social« . Dans son enquête publiée en 2012, l’Expansion a révélé en effet que la société GSG avait implanté des « observateurs » dans deux cliniques de soins de suite à l’Haÿe-les-Roses (Val-de-Marne) et à Lyon (Rhône) mais aussi dans un établissement psychiatrique d’Andilly (Val-d’Oise). « Des agissements démentis catégoriquement par Bertrand Desriaux, le directeur des ressources humaines du groupe« , a rapporté le magazine. Pourtant, les compte-rendus des agents infiltrés – et consultés par l’auteur de l’article, Charles Haquet – détaillent au fil des semaines les étapes de leur intégration et leur approche des cibles, soit les représentants du personnel CGT. Deux ans après, Le Canard Enchaîné, qui a ressorti cette affaire, s’est aussi procuré le compte-rendu de l’opération d’infiltration des faux salariés.

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Orpéa : Un chiffre d’affaires à l’étranger qui a doublé en 1 an

Orpéa a confirmer l’objectif de croissance de son CA de +20% par rapport à 2013, soit 1,93milliards d’euros (Md€)

Des chiffres qui font rêver les boursicoteurs mais qui nous laisse plus que sceptique quant à la déclinaison de tout ça en terme de croissance salariale, de condition de travail et de soin. Nous avions d’ailleurs réagit lorsqu’en décembre dernier la presse économique soulignait un besoin d’accélération internationale « faute de dimension spéculative »

En effet, ce type de croissance à deux chiffres en période de crise s’appuie en grande partie sur des acquisitions nouvelles financées via les bénéfices mutualisés des autres établissements et donc sur le dos des salariés.

Orpéa a acquis 650 nouveaux lits sur le 3e trimestre et un total de 2 000 depuis le début d’année.

+11% au 1er trimestre, +16% au 2e trimestre et +29% au 3e trimestre : En 2014 la croissance de l’activité d’Orpéa à l’étranger n’a cessé d’accélérer. C’est ce qui ressort des résultats du groupe communiqué le 5 novembre par Yves Le Masne, directeur général d’Orpéa.

Sur un chiffre d’affaires (CA) total de 1.41 milliards d’euros (Md€), soit une croissance de +19%, « le chiffre d’affaires hors de France a plus que doublé » indique Yves le Masne, la part de l’activité en France n’étant plus que de 72%.

A noter sur l’année : 5 nouveaux établissements en France, les acquisitions de Silver Care en Allemagne et Senevita en Suisse, la fermeture de 3 établissements en Espagne, et l’ouverture d’un premier établissement du groupe de 240 lits en Chine pour le 2e trimestre 2015.

autres - divers

Des familles d’usagers en colère à l’Ehpad Amaltides de Châlon, groupe Orpea

http://www.lejsl.com/edition-de-chalon/2014/07/04/exasperation-a-la-maison-de-retraite

Les familles des résidents, mais également le personnel de la maison de retraite, dénoncent des « dysfonctionnements ». Le directeur régional a promis du changement.

De son propre aveu, le directeur régional d’Orpea, groupe qui possède 345 établissements en France dont les Amaltides, ne s’attendait pas à une soirée aussi houleuse. Mardi soir, en effet, une réunion, comme il s’en tient régulièrement, était organisée avec les familles des résidents. Et cette fois, le ton était loin d’être courtois. Car depuis plusieurs semaines déjà, des familles, très inquiètes pour leurs proches tentent d’alerter la direction (elles ont aussi écrit à Marie Mercier, maire de Châtenoy-le-Royal, au conseil général et au député Thomas Thévenoud) au sujet de ce qu’ils appellent des « dysfonctionnements ».
Cette réunion tombait donc à point nommé pour leur permettre d’exposer leurs griefs. Et ils sont nombreux : des résidents encore au lit à 11 heures ou qui attendent jusqu’à 22 heures pour être couchés, changés trop peu souvent – deux fois par jour seulement aux dires du personnel présent à la réunion et également très remonté. À cela s’ajoutent des plaintes sur la qualité des repas et sur la propreté des lieux. « La situation se dégrade de plus en plus », signale la belle-fille d’une pensionnaire, « les résidents sont en droit d’attendre, en honorant une facture mensuelle d’environ 3 000 € par mois, soins et dignité ». Certaines familles ont d’ailleurs signalé qu’elles avaient suspendu les prélèvements automatiques « en attendant que ça change ».
Ces problèmes, aussi bien pour les familles que pour les employés, découleraient d’un manque criant d’effectif qui « entraîne des situations alarmantes ». Aides-soignantes et auxiliaires de vie seraient tellement débordées qu’elles ne parviendraient pas à assurer ni les tâches qui leur incombent, ni la sécurité des patients. Certaines ont pu témoigner de leurs conditions de travail et n’ont pas mâché leurs mots, évoquant des problèmes de remplacement et s’insurgeant contre les propos tenus par le directeur régional à leur encontre : « On n’est pas des robots. »
Mais pour Thierry Haas, le directeur régional, les problèmes exposés ne résultent pas d’un manque de personnels : « Le nombre de personnels soignants est déterminé par une convention tripartite entre l’établissement, l’ARS et le conseil général. 24 aides-soignantes et 15 auxiliaires de vie nous sont octroyés pour 88 résidents. Le problème vient de l’organisation du travail et d’un manque d’encadrement. » Depuis le départ de l’ancien directeur, en mars 2013, le poste, occupé un temps par la directrice adjointe, est en effet resté vacant pendant un an. « Recruter n’est pas simple, a expliqué Thierry Haas, d’abord parce qu’il faut trouver quelqu’un qui a bac +5, qui a la connaissance du secteur sanitaire et médico-social et… qui accepte de venir dans le bassin de Chalon. » Avec cette dernière phrase, le directeur régional, s’est attiré les foudres de la salle. « Comment expliquez-vous que d’autres établissements chalonnais trouvent des directeurs alors ? »
« J’ai reçu beaucoup de CV, une douzaine de candidats, mais je préférais attendre d’avoir une personne qui corresponde aux critères
», a répondu le directeur.
C’est visiblement chose faite, puisque Thierry Haas a présenté mardi à l’assemblée une nouvelle directrice, Sophie Janot, qui prendra ses fonctions le 4 août. À sa charge de revoir tous les plannings, pour une meilleure organisation du personnel, « pour mettre les bonnes personnes, au bon moment, au bon endroit. » Des plannings qui seront opérationnels au 1er septembre, d’après Thierry Haas.
« En attendant, il y a juillet et août », ont protesté les familles. « C’est stupéfiant qu’un groupe comme le vôtre mette un an à s’apercevoir de ce genre de dysfonctionnements », s’est désolé quelqu’un dans l’assistance mettant en parallèle les excellents résultats financiers du groupe Orpea, réalisés selon lui grâce à des économies faites sur le fonctionnement. Le personnel de l’Ehpad n’est pour l’instant pas plus rassuré : « On sait ce qu’on a à faire, mais on n’est pas assez nombreux ! Si c’était à cause des plannings, ils auraient dû être refaits depuis longtemps ! » Quant au directeur régional, il est confiant : « Il n’y a pas de raison que ça ne s’améliore pas. » « Nous serons extrêmement vigilantes », ont prévenu les familles.

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Des groupes français d’EHPAD veulent chiner de gros profits ailleurs

et se tournent vers la Chine. C’est le cas des n°2 et 3 du marché (Orpéa et DomusVi dont le fond d’investissement PAI Partner vient récement de prendre le contrôle).
Là-bas le personnel flexible coûte très peu, le droit du travail est… indescriptible, et le client est nombreux.

Pour Korian-Medica (n°1) et Le Noble âge (n°4) la sagesse ou la prudence invitent à moins d’enthousiasme. Les 2 acteurs de la dépendance n’envisagent donc pas pour l’heure de grande muraille française des EHPAD.

 

Les groupes français de maisons de retraite s’exportent vers la Chine

 

La Chine, nouvel eldorado pour les spécialistes français des maisons de retraite? Des entreprises comme Colisée, Orpea et DomusVi tentent de s’implanter sur ce marché au potentiel gigantesque, mais doivent s’armer de patience et d’humilité vu le fossé culturel à combler.


L’expansion en Chine est une solution logique pour des groupes qui peuvent se sentir à l’étroit en France, explique Pascal Brunelet, directeur général délégué du groupe Colisée, qui participait au 14e congrès du syndicat national des établissements et résidences privés pour personnes âgées (Synerpa), organisé à Antibes jeudi et vendredi.

« Compte tenu de la réglementation dans le monde des établissements d’hébergement de personnes âgées dépendantes (Ehpad), il faut soit aller chercher des relais de croissance sur d’autres marchés en France, en développant de nouveaux services, soit se tourner vers l’international », dit-il.

Malgré sa petite taille (3.000 lits pour 54 établissements en France), Colisée s’est lancé dans l’aventure chinoise il y a 8 ans, en créant la filiale China Colisée Beijing, basée à Pékin. L’objectif: créer 50 maisons de retraite médicalisées dans l’Empire du Milieu d’ici 5 ans.

Mais en Chine, « patience et humilité sont les maître-mots », prévient M. Brunelet. En juin, le groupe bordelais « va déposer les statuts d’une joint-venture avec un partenaire chinois et un permis de construire devrait être accordé en septembre, pour l’ouverture du premier établissement de 200 lits à Canton à la fin 2015 », précise-t-il.

A l’instar de Colisée, Orpea a signé fin mars « un protocole avec la société d’aménagement publique de la ville de Nanjing et l’hôpital Gulou en Chine, pour le développement d’une maison de retraite médicalisée de 180 lits ».

Parallèlement, DomusVi (numéro trois du secteur en France) a signé un accord de partenariat avec Hanfor, un fonds d’investissement chinois, créant la société Duomei, afin de gérer en Chine 100 maisons de retraite et 20 agences d’aide à domicile d’ici cinq ans.

Orpea pourrait cependant disposer du premier établissement opérationnel en Chine, avec une ouverture prévue « au premier semestre 2015 », selon Jean-Claude Brdenk, directeur général délégué du groupe, numéro 2 du secteur.

A horizon 2025, la Chine comptera 400 millions d’habitants de plus de 60 ans, contre 180 millions en 2010, dans un contexte d’urbanisation croissante. Et après deux générations successives d’enfants uniques, la charge des parents et grands-parents peut vite devenir ingérable, malgré la forte piété filiale ancrée dans la culture locale.

– Changement stratégique profond –

« La Chine est confrontée à un problème de vieillissement de sa population qui n’a pas été anticipé. Ils se sont tournés vers la France, qui a une bonne réputation en matière de prise en charge des personnes âgées et où la logique de partenariat public-privé fonctionne », affirme Jean-François Vitoux, président de DomusVi.

Mais « on ne transpose pas ce qu’on sait faire à l’identique, on répond à un besoin d’accompagnement de la grande dépendance, que les chinois découvre et face à laquelle ils sont démunis », souligne le dirigeant de Colisée.

La Chine compte 3 millions de lits dans les établissements d’hébergement de personnes âgées dépendantes (Ehpad), un chiffre à multiplier par trois, à 9 millions, selon les objectifs du 12e plan quinquennal (2011-2015).

Pour Pascal Brunelet, « C’est le moment d’aller en Chine, où le marché est colossal ». Il concède que « c’est un risque financier énorme mais si les groupes ont les reins solides, le risque reste minimum au regard des besoins », estime-t-il.

Yann Coléou, directeur général de Korian-Medica, leader du secteur, se dit lui « prudent ». « Je ne dis pas que je n’irai pas mais ce n’est pas d’actualité. Ce ne sont pas les mêmes codes, c’est un changement stratégique profond et je connais la pénibilité pour monter un euro de bénéfice », dit-il.

Même son de cloche pour Jean-Paul Siret, président du Noble Age (4e du secteur). « Si on n’a pas la taille suffisante avec les ressources humaines et financières pour faire une véritable implantation, on n’a aucune chance de réussite en Chine », affirme-t-il.

« Il y a de la place pour l’ensemble des groupes mais il faut éviter d’arriver dispersés et faire face à la demande de façon cohérente », rappelle Christophe Troyaux, responsable du pôle soutien aux filières industrielles au ministère des Affaires étrangères et du Développement international.

source AFP

 

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Le groupe Orpea va grossir avec 21 EHPAD supplémentaires

Plus rentable qu’un compte en Suisse, et légal, cet investissement du groupe Orpea résulte du rachat de Senevita, l’un des principaux acteurs helvétiques des maisons de retraite et résidences services pour Seniors et dont la qualité de sa prise en charge a été plusieurs fois récompensée.

ORPEA accède ainsi en Suisse à 13 établissements supplémentaires plus 8 établissements qui doivent ouvrir dans les 3 ans:

  • 13 établissements déjà ouverts de 1 182 lits  et d’un chiffre d’affaires de 83 millions de CHF ;

  • 8 établissements en construction qui doivent ouvrir dans les 3 prochaines années, avec un total de 1 111 lits .

Une acquisition très stratégique pour Orpea dans le cadre de son développement à l’international dans un pays qui a une bonne expertise et un gros potentiel dans la prise en charge de la dépendance (forte demande et forte solvabilité). Le groupe se dote ainsi d’une réserve de croissance avec un chiffre d’affaires qui devrait, pour ces nouvelles acquisitions, friser les 160 millions de CHF en 2016.

Senevita étant une filiale du groupe SeneCura, implanté en Autriche et en République Tchèque, on peut se demander si Orpea ne lorgnerait pas déjà plus loin que ses acquisitions suisses.

Depuis l’annonce de la fusion Korian Medica, le secteur est particulièrement agité : des cessions comme celle de Medipsy par la Générale Santé pour 150 millions d’euros, ou des acquisitions comme Senevita par Orpea ou Nurse Alliance par DomusVi ; des mouvements d’actionnariats ; ou encore ce qui constitue pour nous le point le plus positif à cette sévère concurrence, les quêtes d’innovation avec par exemple l’institut du Bien Viellir Korian.

Les accélérations du secteurs, les enjeux économiques et les ambitions qu’elles poursuivent demeurent malheureusement pour nous dans l’ensemble une épine ou un boulet au pied de l’amélioration des conditions de travail et/ou de séjour. En effet, nul part sur le terrain nous n’avons vu d’effets positifs proportionnels aux 40 à 75% de croissance de valeur enregistrées en un an par les différents titres boursiers des grands groupes. Mais nous avons souvent vu la pression du résultat en amont ou en avale des grands projets.

 

 

 

Economie Santé Privé Lucratif

ORPEA : Faute de dimension spéculative, Orpea doit accélérer à l’international

Sur le marché de la dépendance du secteur privé lucratif la bourse élance son yoyo en ce moment, c’est de son âge. Les uns fusionnent, les autres planifient et d’autres se projettent en bourse pour faire comme les autres. En bref tout le monde spécule, et nous ne manquerons pas de revenir sur les conséquences de tout ça sur le travail et le service.

En attendant, voilà en quels termes se discutent les enjeux de la dépendance du côté des initiés. Presque un délit de lire si peu d’humanité. Imaginez ce que ça donne si on traduit le titre de l’article du point de vu des bénéficiaires concernés (les personnes âgées) : la dimension spéculative insuffisante des personnes âgées dépendantes, (en fauteuil roulant, malades d’Alzheimer, etc.), obligeraient ces derniers à accélérer pour trouver leur salut au delà des frontières.
Franchement, quel meilleur programme pourraient-ont rêvé pour nos aînés..?

http://bourse.lesechos.fr/infos-conseils-boursiers/infos-conseils-valeurs/infos/faute-de-dimension-speculative-orpea-doit-accelerer-a-l-international-plus-938822.php

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