Actu sociale, BTHE, Conditions de travail

EHPAD : A qui profite la maltraitance ?

Pour la toute première fois, un rapport parlementaire unanime a fait le constat d’une réalité des EHPAD qui était très tabou jusque là :

« Sous effectif partout », « Surcharges de travail », « maltraitance », etc.

Toutes les insuffisances de prise en charge vont de pair avec les dégradations continuelles des conditions de travail qui font le lit d’une maltraitance institutionnelle grandissante mais qui font aussi dans le même temps le lit de profits grandissant pour certains…

Si le manque de financement est au cœur des problématiques, il faut précisé que dans le privé lucratif il existe un refus catégorique des gestionnaires de combler ce manque avec leurs fonds propres bien qu’ils en disposent pourtant en grosse quantité.
Autrement dit, que les gestionnaires privés ne comblent pas les manques d’effectifs, en préférant à la place accentuer toujours d’avantage les surcharges de travail de leurs équipes, c’est un choix profitable dans la mesure ou le résident, patient, ou client paye le même prix. Que le service et la prise en charge soient indignes, médiocres ou suffisants, le prix reste le même.
Mais moins il y a de dépenses pour le service et la prises en charge, plus les profits sont importants.. C’est pourquoi nous disons que la maltraitance profite au privé, dés lors qu’il refuse de mettre les moyens dont il dispose pour l’empêcher.

N’est ce pas scandaleux au regard des financement publics dont disposent le privé ? Certainement.
Le gouvernement a-t-il prévu d’y remédier ? Ce n’est pas d’actualité…

Que constate-t-on dans le groupe Korian, leader européen du marché de la dépendance ?

La DG actuelle nous vient de la SNCF, un groupe qui a su profiter pendant des années  d’investissements publics et de l’argent du contribuable pour ériger un réseau et un monopole privatisé ensuite.
Depuis, ce groupe s’illustre principalement  pour les coûts exorbitant de ces services qui ne souffrent aucune concurence et pour un climat social qui compte parmi les pires de France au sein de son petit personnel (le nombre de suicide des cheminots rivalisant avec celui des personnel de santé…rappelant l’époque des scandales France Telecom).

Or, la dégradation des conditions de travail, les pression, la répression syndicale n’ont jamais été aussi décriées dans le groupe que depuis l’arrivée de Mme Boissard à la tête.

Une ancienne présidente du directoire du groupe Korian, Rose-Marie Van Lerberghe, avait été juste avant ça à la tête de l’AP-HP (Assistance Publique des Hôpitaux de Paris) où elle a supprimé 4 000 emplois en 4 ans, puis programmé en 2006 la fermeture 800 lits de l’Hôpital Public juste avant de prendre la direction du groupe Korian…  Une pénurie de l’offre publique organisée dont le privé bien entendu profitera directement par la suite et pour longtemps.

Quid des missions de « service public » à la sauce libérale…?

Celle qui était alors baptisée la « tueuse des coûts »  sera successivement relayé dans cet exercice par Yan Coléou issue de Sodexo, à qui Korian reprendra la gestion interne de la restauration, puis Sophie Boissard depuis janvier 2016.

Le DRH actuel vient du Groupe PSA, ce géant de l’automobile dont l’état est actionnaire est à la pointe en matière de répression des représentants du personnel et a développé sur ce terrain un arsenal de pratiques rarement égalé en France.

Une nouvelle venue aux Ressources Humaine du groupe Korian nous vient du groupe Tati, lequel s’est illustré il y a peu avec son plan social.

Pourquoi souligner ces filiations?

Parce qu’elles constituent autant de signes qui vont dans le sens des tristes constats de ces dernières années sur les orientations hyper profitables-dégradantes que nous ne cessons de dénoncer.

Parce que, hasard ou coïncidence, on retrouve justement l’expression des pires recettes vues ailleurs : profitabilité réalisée sur de l’argent public, exercice de soins et de prises en charge suivant des cadences et des modes d’organisation dignes de l’usine, pressions, brun-out, répressions, maltraitance et harcèlement institutionnels, … dégradation continuelle des conditions de travail, du niveau de la prise en charge, et du climat social.

Mais malgré les alertes répétées, rien y fait.. Les gestionnaires ne semblent pas décider à réfréner leur quête de croissance pour favoriser à la place dignité et bientraitance…

Le groupe Korian pris en exemple, est particulièrement performant et innovant pour aller chercher les financements publics et pour probabilisé à tout va, sur le dos des salariés, des résidents, voire du contribuable .

Mais le Groupe Korian n’a pas l’exclusivité des dégradations que nous dénonçons. D’autres Groupes privés lucratifs comme Orpéa, Domus-Vi, Les Opalines, etc. ne sont pas en restes, et c’est le secteur privé lucratif dans sont ensemble qui est selon nous le principal instigateur de la faillite organisée (car profitable) du service public et responsable de la maltraitance institutionnelle dans le privé comme dans le public.

Dans une société régalienne normale, les pouvoirs publics agiraient en conséquence, ce qu’ils ne font pas.
Dans une société régalienne normale, il y aurait des moyens de contrôle public à la hauteur sur ce que les entreprises privées font de l’argent public généreusement accordé, et des contreparties exigées, mais il n’en est rien et les entreprises privées ne sont même pas tenues aux comptes publics malgré des milliards d’euros d’aides publiques perçues chaque années et qui ne sont même pas totalement affectées aux besoins prévus…
Dans une société régalienne normale, la loi devrait sanctionner les abus des gestionnaires, les conflits d’intérêts, mais bon… vous aurez compris sans doute quels intérêts sert avant tout le gouvernement.

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Actu sociale, BTHE, Conditions de travail

Quelle est l’incidence du sous-effectif sur les conditions de travail, sur la santé, sur les profits ?

Quelle est la priorité fixée par le politique du groupe KORIAN :
La qualité de la prise en charge ou la qualité de ses profits?

Nos constats terrains qui s’accumulent et qui ont motivé le lancement d’un sondage national sont malheureusement sans appel et vue l’homogéniéité des mécanismes qui posent souvent problémes, la responsabilité groupe pourrait bien être en cause avant les responsabilités locales.

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Sauf des drames, dans le meilleur des cas, les salarié-es ont la possibilité d’un numéro vert pour parler à un psy, plus tard, comme pour mettre un pansement sur un cancer, le personnel aura peut-être des tiquets-réparateurs (valables auprès de psy, médecins, kinés, hostos..) mais où sont les actions contre le sous-effectif et tout son lot de glissements, ou contre le virus financier qui fait tant de dégâts parmi les professionnel et dans le soin ?

Il n’est pas admissible que des économies de masses salariales ou autres produisent de la souffrance en cascade ou des pertes en  qualité (de soin ou de conditions de travail). Souffrance généralisée à Korian La Détente, tentatives de suicide à Korian Charnay, épuisement des équipes à Korian Sainte Colombe à Korian Chaintreauville… et il n’y a pas que les faces visibles des icebergs aux faux airs de plans sociaux !

Faut-il attendre des drames avant qu’il y ait des réactions, avant que l’humanité reprennent ses droits  ?

Nous ne sommes pas prés à l’attendre, nous ne sommes pas prés à laisser la logique des profits maltraiter le soin et les soignants.
S’il faut sauver la Vie de salariés ou de résidents/patients, face à la menace grandissante de la prédation financière, nous serons là, et nous ne lésinerons pas sur les moyens (nous) !

Pour rappel, 2 mois plus tôt, en Comité d’Entreprise, Olivier notre Représentant Syndical faisait la lecture du Communiqué suivant :

Nous tenons les politiques d’entreprise ou les directions générales pour responsables des dégradations de conditions de travail et de conditions de prise en charge qui ne cessent d’être constatées.

Dégradations que nous estimons volontaires par applications de certaines directives ou par la volonté d’atteindre certains objectifs financiers dont les conséquences pèsent sur les établissements.

Trop de salariés se retrouvent face à des contradictions, mis en tensions, à la limite de la rupture voire au delà, ou inutilement sous pression. Le manque d’effectif est devenu chronique. Personnels et résidents en pâtissent. Pourtant, nous n’avons pas encore vu d’actions ni même constaté de volonté probante qui indiquerait un changement radical de cap.

Au contraire nous nous inquiétons sérieusement de modes d’organisations dégradés et de sous effectifs qui sont de moins en moins exceptionnels mais qui de plus en plus semblent devenir la norme.

L’expertise existe depuis longtemps dans les rangs des salarié-e-s mais de telles habitudes l’épuisent et la diminuent.
Tout cela nous paraît en totale contradiction avec l’excellence que prétend rechercher le groupe, contradiction que trop de collaborateurs subissent et qui nous pousse à réagir en alertant aujourd’hui les directions de l’entreprise responsables ou compétentes.

Des refus d’embauches supplémentaires ou des refus de recours à l’intérim peuvent s’assimiler à une dégradation volontaire de services.
Des indicateurs d’absentéisme assez stables existent au niveau de chaque site, comme au niveau national, au point que rien n’empêche de provisionner les remplacements nécessaire.
Ne pas le faire, revient à profiter de l’absentéisme.

La quête de profits ou d’économie doit savoir se donner des limites dés lors qu’elle se fait sur de l’humain.

Nous demandons en conséquence un changement immédiat des choix d’entreprise qui induisent des dégradations.
Les salariés sont la richesse de l’entreprise épargnons cette richesse, augmentons la, mais ne la diminuons pas et ne spéculons pas contre elle.


 

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