BTHE, Conditions de travail

Ehpad: une enquête alarmante

Le journal Ouest France a récemment publié le constat d’une enquête syndicale sur les mauvaises conditions de travail dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes et leurs conséquences pour les patients.

 Alors que le syndicat CFDT à l’origine de l’enquête semble partager dans son constat ce que SUD Santé Sociaux ne cesse de dénoncer activement et régulièrement ici ou ailleurs (conditions de travail, manques d’effectifs, pénibilité, charges de travail, risques psychosociaux, turn-over, etc..) on peut s’étonner de trouver régulièrement si peu d’effort pour améliorer les choses dans les instances des établissements ou des entreprises de la part des représentants CFDT, et si peu d’avancées là où ils sont les plus présents.

A quoi bon, constater une situation alarmante si c’est pour dans le même temps signer un tas d’accords qui dans la pratique ne font trop souvent que cautionner l’immobilisme? Comme si lutter pour l’amélioration des conditions de travail n’était qu’une posture pour la presse ou les cameras mais qu’ils préféraient au quotidien des EHPAD approuver tout des employeurs.

Nous savons bien au contraire que les améliorations et les progrès n’existent que par un inlassable travail de terrain déterminé, et par une veille active quant au respect et à l’application des droits élémentaires.

« On est au bord du chaos », selon Pascal Vrignaud, secrétaire général de la CFDT en Vendée.
Plus de 8 agents sur 10, dans ce département, dénoncent une pénibilité du travail grandissante, avec une charge de plus en plus importante.

A cause du manque de personnel, 85,2 % des agents sont régulièrement interrompus dans leurs tâches. « Sauf que là ce sont des humains, on ne peut pas les laisser en plein milieu d’un soin », ajoute la chargée de l’enquête.

Et oui…

Des effets négatifs du travail sur la santé :

Selon 56 % des agents : épuisement, maux de tête, de dos, d’épaule… « C’est le métier où il y a le plus de maladies professionnelles, et d’agents à reclasser ».

Et de lire dans la même enquête comme si c’était une découverte que les remplacements de dernière minute entraînent des problèmes d’organisation et des tensions au sein des équipes.

Rien de nouveau pour nous, le métier d’Aide Soignant en EHPAD pêche de très gros retards quant à sa reconnaissance et sa valorisation par rapport à des champs de responsabilité et de compétences attendues qui sont très nombreux et très importants.
On se réjouit cependant que la CFDT ouvre enfin les yeux sur une situation, alarmante certes, mais qui ne date pas d’hier…
Suivant sa bonne lancée, et d’ici une douzaine d’années peut-être, ce syndicat essaiera peut-être d’agir enfin comme nous le faisons auprès des directions et autres responsables de ce secteur pour améliorer (en plus de constater) la condition des salariés et des usagers.

BTHE, Conditions de travail, Economie Santé Privé Lucratif

Dialogue social ? Ou l’alternative syndicale face aux dérives patronales

Qu’est ce que le Dialogue dans le monde du travail ? Qu’est ce que le Social dans le monde du travail ?
Et pourquoi faut il des Syndicats et des Représentants du personnel – Indépendants – dans les entreprises ?

Parce que la base du service, donc la base du profit, c’est le salarié. Parce que les quêtes de profits effrénés, comme les spéculations qui y sont parfois liées, mettent le Salarié et la qualité de Service en danger.
Parce qu’un bon service client nécessite du personnel en nombre suffisant et des organisations de travail respectueuses, équitables et bien traitantes. Parce que tous ça, en plus du Droit, le syndicat et les IRP sont les garants.

À SUD et Solidaires nous n’adhérons pas aux procédés se faisant régulièrement appeler « dialogue social » dans le monde du travail. C’est pourquoi nous prenons des pincettes en employant une notion très galvaudée.

Pour nous il devrait avant tout s’agir d’un échange sincère et équitable permettant d’ajuster le travail et ses conditions, suivant la prise en compte plurielle d’Usagers et de Salariés (leur travail, les contextes, leurs points de vue, etc.) afin d’en dégager des améliorations ou des solutions.

Dans la pratique malheureusement, les employeurs se contentent trop souvent d’assener par ce biais leurs explications pour justifier un état de fait ou une politique d’entreprise, et en prétendant au final que les décisions sont le fruits de « concertations ».

Le Dialogue, l’Ecoute, et le Social, sont pourtant les seuls remparts à une généralisation des risques psychosociaux, dés lors qu’une entreprise ou ses représentants  ne savent d’eux mêmes se montrer raisonnables face à leurs quêtes de profits.

Dans les établissements de santé, le travail de plus en plus souvent ne se résume plus que par des listes de tâches et de protocoles à n’en plus finir. L’humain, que ce soit côté salarié ou usager, a de plus en plus de mal à trouver sa place dans ce qui s’assimile à nos yeux à du travail à la chaine dispensé sur des personnes.

Les prises en charge, se voient ainsi rationalisées, suivant des critères trop quantifiés ou minutés et ou l’humanisation sous entendue en théorie et dans des arguments commerciaux ne sait plus trouver le temps de s’exprimer dans les pratiques quotidiennes.

En EHPAD ça donne souvent : 1 temps imparti pour 1 toilette, un nombre de douches hebdomadaire régulé, idem pour le nombre de protections quotidienne, à tel heure le soignant doit être ici pour tel tâche, à telle heure là bas pour telle autre tâche, etc.
L’ensemble de cette organisation, pensée de manière « optimale » (pour ne pas dire profitable) exclue, pour « bien fonctionner », que le soignant ai pu prendre du retard dans 1 toilette ou dans une des ses autres tâches et que cela puisse avoir des conséquences sur toute la chaine du travail quotidien.

Au milieu de l’application quotidienne de ses listes de tâches pourtant, le salarié est régulièrement confronté à des tas « d’imprévus » ordinaires. Ex: Une caca-strophe « imprévue » survenue entre deux horaires de changes… Face à un tel cas cas d’école, très courant, que faire ?

Suivre bêtement à la lettre les tâches assignées et donc les horaires de change, et qu’importe la personne souillée, ou les odeurs ?
Non, car cela reviendrait à être maltraitant pour un résident que l’on laisserait dans ses selles jusqu’à la prochaine heure de change.

Prodiguer le soin nécessaire au moment où le besoin survient ?
Oui, mais dans ce cas on se met en retard ( voire en faute ) vis à vis de la suite de notre chaine de travail.

Dans la pratique et selon les soignants, les deux réponses existent :

– dans le premier cas, cela est difficilement entendable pour les usagers, ce qui se comprend, et crée une source de tensions dans la mesure où il est difficile d’admettre que l’établissement ne réponde pas à un droit de l’usager aussi légitime.
– dans le deuxième cas, cela revient à consommer plus de protection que la dotation prévue et qui plus est rationnée (des soignants responsabilisés sur le matériel peuvent se voir reprocher un écoulement des stock plus rapide que prévu). Cela revient aussi à se mettre en retard dans le reste de la chaine du travail. Certain(e)s dans ce cas ne pourront pas prendre leur pause, avec le cercle d’épuisement bien connu qui s’en suit, tant sur le plan physique que psychique du fait du manque de considération hiérarchique quant à ces aspects de l’organisation.

Nous n’avons pris qu’un seul exemple mais la journée est jonchée d’aléas ordinaires. Les imprévus de toutes sortes, sont aussi multiples que quotidiens, et on remarque pourtant que les politiques d’entreprises n’en tire pas les conséquences qu’il faudrait pour autant ni n’en assument les conséquences, dans la mesure où les logiques de profitabilité ignorent ces imprévus dans les organisations du travail telles qu’appliquées dans bien des cas. Des logiques qui excluent bien souvent le recours aux créations de postes supplémentaires pour palier aux besoins.

En résumé, sinon l’augmentation subtiles des charges de travail, il n’existe pas de place dans la chaine de tâches des soignant(e)s, ni dans celles des non soignants d’ailleurs, pour répondre aux multitudes d’imprévus auxquels doit pourtant répondre le premier salarié venu : soins « hors planning », urgences, canalisation d’un résident désorienté, demandes d’accompagnements en dehors de certains temps prédéfinis, sollicitations de résidents, de familles, de libéraux ou de l’encadrement, etc.

La multiplication des charges de travail « imprévues » favorisent automatiquement des dysfonctionnements dans l’organisation des tâches prévues.

Parallèlement pourtant, l’attitude commerciale vis à vis du client, tendra souvent à vanter une disponibilité exemplaire, sinon sur mesure. On s’abstiendra alors d’expliquer à l’usager, dans le cas de tel ou tel imprévu, le pourquoi d’une attention ou d’un soin manquant. On ne dira pas que ça ne fait pas partie des tâches prévues, ni qu’il faut attendre l’horaire planifiée, encore moins qu’il faudrait plus de personnel. Mais en se disant compréhensif du problème de l’usager sans pour autant en régler les vraies causes, on en déchargera tacitement la responsabilité sur des salariés invités à agir dans l’urgence, et qui aux yeux de l’usager peuvent facilement être perçu comme attentistes.

On ne perçoit souvent pas les conséquences sur l’organisation travail chaque fois qu’un salarié répond à telle ou telle demande qui n’est pas dans sa feuille de route déjà très bien remplie.

Il faut savoir que les aides soignant(e)s au niveau national ont le taux le plus élevé, parmi tous les professionnels de la santé, de à l’insatisfaction des conditions de travail.

En maisons de retraite ou EHPAD, près de 30 % des AS signalent des troubles de santé mentale (dépression, anxiété, insomnie, burn-out).

Dans bien des EHPAD, le personnel soignant effectue 12h de présence quotidienne, les soignants passent le plus long de leur journée de travail debout, beaucoup touchent moins de 1200 euros à la fin du mois, très peu sont épargnés dans l’année par un arrêt travail des suites de leur travail, ni par les douleurs musculaires, sans parler d’autres troubles physiques ou psychiques. Enfin, une infirmière sur quatre et une aide-soignante sur trois part à la retraite avec un taux d’invalidité.

Tout cela n’est pas pris en compte dans la marche des entreprises qui regardent davantage leurs marges. Mais c’est pourtant bien connu des acteurs syndicaux qui refusent que des entreprises les confinent à un rôle de simple spectateur quand les autorités ne savent que faire germer des pactes placebos.

Tant que des décideurs ne seront plus responsables, pas plus raisonnables, pas plus respectueux du Droit, et que l’État continuera à le cautionner soit en fermant les yeux soit via des pactes ou des lois trop indulgentes pour les capitalistes, alors nous n’auront de cesse d’adapter nous aussi nos moyens de défense et d’action.
Les risques d’une « domestication » de syndicats, d’IRP, ou d’une neutralisation de leurs capacités d’agir par le patronat ou par l’État ne sauraient que mener qu’à plus de radicalisation.

 

 

Actu sociale, CHSCT, Conditions de travail

Quelques lectures nouvelles sur des sujets très actuels

Contre le déni, la lecture.

Voici 3 ouvrages récents qui concerneront ou parlerons surement à beaucoup de nos lecteurs :

_ Infirmière – Vocation engagement et parcours de vie

_ Le silence des cadres
_ Le dictionnaire des risques psychosociaux

Infirmière Vocation, engagement et parcours de vie – Diane-Gabrielle Tremblay

 De tout temps, les infirmières ont porté le système de santé à bout de bras. Contraintes aujourd’hui à une charge de travail démesurée ainsi qu’à des horaires impossibles, elles s’usent prématurément et finissent par quitter la profession, et ce malgré leur profond sentiment d’appartenance.

Que penser d’un milieu de travail qui pousse ses salariées à le fuir, tout en déplorant du même souffle une pénurie de main-d’oeuvre ? N’y aurait-il pas des ressources et des mesures à mettre en place pour corriger le tir ?

Diane-Gabrielle Tremblay plonge au coeur de la problématique et analyse l’organisation du travail des infirmières, ainsi que la question du vieillissement de la main-d’oeuvre. Cet ouvrage est l’un des rares qui tentent de faire le point sur le métier féminin par excellence à travers sa tumultueuse histoire, mais surtout à partir de l’expérience concrète et contemporaine d’une trentaine de femmes.

Leur parcours professionnel est ici scruté à la loupe, avec ses défis, ses écueils, ses réussites, de l’appel de la vocation jusqu’au départ à la retraite, en passant par la professionnalisation et les enjeux de conciliation travail-famille.

Diane-Gabrielle Tremblay est professeure en économie du travail et en gestion des ressources humaines à la TÉLUQ. Également titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les enjeux socio-organisationnels de l’économie du savoir et directrice de l’ARUC-GATS, elle a fait paraître Conciliation emploifamille et temps sociaux (PUQ, rééd. 2013), ainsi que Les avocates, les avocats et la conciliation travail-famille (Remue-ménage, 2013)

Le silence des cadres : Denis Monneuse

Cela fait dix ans que j’observe le monde du travail et rencontre de nombreux salariés en tant que sociologue. J’ai voulu dresser le bilan à partir de la question suivante : qu’est-ce que qui m’a le plus frappé ?
Réponse : le silence des cadres. La norme est qu’un cadre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne ! D’où l’idée d’enquêter sur le « malaise des cadres », serpent de mer médiatique aussi vieux que la notion de cadre.
Ce « malaise » est-il un mythe ou une réalité ? Sur quoi repose-t-il ? De quelle liberté d’expression disposent les cadres ? Quels sont les alternatives au silence ? Quelles sont leurs frustrations et leurs aspirations ? Sont-ils encore loyaux ? Leur santé est-elle en danger ? Quel est l’avenir de cette catégorie sociale, un siècle après sa création ? Voilà quelques-unes des questions abordées dans l’ouvrage.
Saviez-vous qu’un cadre fait en moyenne 0.8 seconde de grève par an ? Que leur nombre a plus que doublé depuis les années 1980 ? Que les cadres sont plus syndiqués que la moyenne ? Que l’écart salarial entre les ouvriers et eux n’est plus que de 1 à 2.7 (contre 1 à 4 dans les années 1960) ?
Qu’ils sont de plus en plus nombreux à être en arrêt maladie ? Qu’ils ont plus de problèmes d’alcoolisme que les employés? Qu’ils se plaignent du « management Excel » ? Qu’il y a désormais des « vrais » cadres et des « faux » cadres ?
L’analyse, qui s’appuie sur plus d’une centaine de témoignages, se veut surtout constructive. Le dernier chapitre rassemble ainsi un ensemble de propositions concrètes.
Reste à savoir si tous ceux qui jurent, la main sur le coeur, vouloir agir pour la santé au travail et mettre l’humain au centre de l’entreprise… seront prêts à passer du discours aux actes !

Denis Monneuse est sociologue, directeur du cabinet de conseil « Poil à Gratter » (www.poil-agratter.com). Chercheur associé à l’IAE de Paris, il est spécialiste des questions de santé au travail. Il est notamment l’auteur des ouvrages L’absentéisme au travail (Afnor, 2009) et Le Surprésentéisme (De Boeck, 2013)


Le dictionnaire des Risques Psychosociaux – Philippe Zawieja, Franck Guarnieri

Stress, suicide, harcèlement, épuisement professionnel, workaholism… Au-delà de la souffrance qu’elles désignent, ces notions souvent récentes constituent une approche inédite, et demandent à mieux être comprises, dans leur ensemble et isolément. C’est tout l’enjeu de ce dictionnaire, pionnier en son genre. Le lecteur y trouvera représentés, avec les 314 entrées (rédigées par 251 contributeurs) qui le composent, tous les champs disciplinaires s’intéressant à la souffrance au travail :
psychologie du travail et des organisations, psychologie sociale et psychosociologie, psychanalyse, psychopathologie et psychiatrie, ergonomie, sociologie du travail et des organisations, médecine du travail, droit du travail et de la sécurité sociale, sciences de gestion, philosophie… Y sont détaillés les principaux concepts, notions, approches, méthodes, théories, outils, études, etc., ayant cours dans l’étude des risques psychosociaux, mais aussi certaines professions emblématiques (infirmières, travailleurs sociaux,  agriculteurs, vétérinaires, éboueurs, policiers, entrepreneurs de travau forestiers, employés des centres d’appel, etc.).

Ce vaste travail a été dirigé par Philippe Zawieja, chercheur associé au Centre de recherche sur les les risques et les crises (MINES ParisTech) et animateur de la cellule Recherche du groupe de santé européen ORPEA, et Franck Guarnieri, directeur du Centre de recherche sur les risques et les crises (MINES ParisTech) et directeur de la rédaction de la revue Cultures de sécurité. Ils ont également dirigé l’ouvrage Épuisement professionnel. Approches innovantes et pluridisciplinaires chez Armand Colin (2013)

CHSCT, Conditions de travail

Mission RPS , un jeu pour prévenir les risques psychosociaux

http://www.anact.fr/web/actualite/essentiel?p_thingIdToShow=37249636

Le centre de formation de la CCI de Lyon a conçu un jeu dédié aux risques psychosociaux (RPS) inspiré de la démarche de l’Anact. Objectifs : simuler des situations de tension dans l’entreprise et de permettre aux participants de prendre des décisions et d’agir pour les réguler.

Présentation du jeu
Avec Christian Martinez, concepteur, développeur et animateur de jeux pédagogiques à la CCI de Lyon

« Mission RPS » est un jeu de plateau qui peut accueillir jusqu’à douze joueurs. En endossant le rôle de différents acteurs de l’entreprise (salarié, manager, consultants, responsable ressources humaine, élu du CHSCT, etc.) les joueurs s’efforcent d’identifier les possibles situations de tension et de les réguler.
Le jeu poursuit également un objectif pédagogique : permettre aux participants de découvrir le modèle d’analyse de l’Anact sur les risques psychosociaux ( modèle C2R ), d’en comprendre ses constituants, ses mécanismes et sa dynamique, afin de pouvoir l’utiliser en situation réelle.
Mission RPS n’est pas un jeu de compétition. Ici, pas de gagnant ou de perdant. C’est avant tout un jeu coopératif où les joueurs se serrent les coudes et jouent en équipe.

Comment se déroule une partie ?

« L’entreprise peut organiser elle même des parties, mais nous préconisons pour démarrer l’expérience de faire jouer un groupe de salariés dans le cadre d’une formation sur les risques psychosociaux. » précise Christian Martinez.
En effet, la présence d’un formateur professionnel, spécialiste des risques psychosociaux , est incontournable. Il a la charge de faire le lien entre les actions effectuées par le joueur, les situations de travail vécues dans l’entreprise, et la démarche de l’Anact en matière de prévention des RPS.
« Le formateur est aussi présent pour encourager les questionnements, favoriser les échanges, les témoignages. Le jeu est un outil à disposition du formateur pour aborder le sujet des risques psychosociaux »
Depuis la création du jeu en 2011, de nombreux joueurs se sont essayés à cette nouvelle modalité de formation. Si une partie dure en générale une grosse demi-heure, la formation s’étale quant à elle, sur une demi-journée.

« Si on utilise le jeu au cours d’une séance de formation, elle peut durer deux ou trois heures, car l’intérêt est d’aller plus loin que le jeu, c’est-à-dire de faire des projections, d’échanger, de partager des témoignages, d’enrichir les participants d’apports théoriques. La formation est dense et intense, mais l’utilisation du jeu lui confère un déroulement ludique et conviviale ».

« Mission RPS » permet aux joueurs d’apprendre par l’action. Tout au long d’une partie, chacun se forme en prenant des décisions et en menant des missions.
« Je suis convaincu que la formation qui passe par l’action, la découverte, l’interaction est forcément un plus dans l’apprentissage. L’intérêt du jeu est que l’on est plus engagé. Au fur et à mesure que l’on agit, le formateur explique et présente les concepts. Les stagiaires découvrent l’action par l’intérieur. C’est immergeant, interactif, immersif, ça favorise les témoignages et les échanges. » Christian Martinez.

A la fois pédagogique et ludique, Mission RPS rassemble tous les éléments de fond qui constitue le serions game. « Pour moi Mission RPS est un serious game. Il y a ce consensus actuel qui veut que le serious game soit basé sur les technologies du jeu vidéo, mais c’est dommage car trop réducteur. Un jeu de plateau n’a rien à envier à un jeu vidéo du moment où il remplit les mêmes objectifs. » Christian Martinez .

Comment jouer ?

La CCI de Lyon organise des parties de « Mission RPS » dans le cadre de sa formation  » Prévention des risques psychosociaux ». Les prochaines sessions auront lieu les 26 et 27 juin à Lyon ainsi que les 27 et 28 novembre à Lyon et Villefranche.

BTHE, Conditions de travail, droit du travail

de la mise en tension des salariés

…ou de « l’art » de la division?

Serait-ce à fin de se débarrasser d’éléments ciblés et/ou pour faire des économies de masse salariale ?

Difficile de se mettre dans la tête de ceux qui échaffauderaient ces stratégies d’un autre temps…

Pourtant, on a pu entendre dans un EHPAD que nous connaissons bien, et où certains chefs se veulent parfois plus calif que le calif, l’idée que les anciens salariés * qui sont souvent usés et qui, entre autres risques psychosociaux, connaissent la lassitude, seraient un peu comme le cancer qu’il faudrait couper à la racine… D’autres fois déjà nous avions pu entendre l’idée de remplacer les anciens par de jeunes connaissances, sic.

* Oui, il n’y avait pas plus de nuance que ça…

Zèle déplacé, abus de langage métaphorique, ou stratégies d’entreprises…? Difficile à dire.

Mais cela s’ajoute à toute une liste de pratiques souvent motivées par plus d’envie de rentabilité ou d’économie +++ qui génèrent rivalités internes, jalousie, méfiance, stress ainsi qu’une montée des tensions.
En arrière fond on devine des responsabilités passées quant aux difficultés du personnel, responsabilités qui ne seraient toujours pas prêtes à être assumées.

En se rappelant les conséquences passées d’autres divisions (pour mieux régner ?) et ce que depuis nous avions pris pour de bonnes intentions, on ne saurait croire que tout en haut on puisse encore croire que de telles méthodes puissent avoir du bon ou être prêt à accepter de refaire (ou à laisser faire) les mêmes erreurs.

Dans les établissements où un baromètre social avait montré les plus mauvais résultats, et notamment dans celui ci, il a été généralement avancé l’argument que la situation d’aujourd’hui n’était plus la même que celle au moment de l’enquête. Un argument balai un peu facile et qui minimise malheureusement certains aspects de la réalité actuelle.

Aussi, sans oser attendre un mea culpa, les 2 syndicats sur place sont en droit d’attendre un meilleur contrôle de certains risques de dérives sur lesquels nous demeurons extrêmement vigilants et pour lesquels nous ne transigerons pas.

À moins que l’entreprise n’envisageait rien d’autre qu’une retraite anticipée chapeaux pour tous ces « anciens salariés »…

autres - divers, BTHE, Champ de mars, Conditions de travail, Métiers, Politique groupe

Baromètre social des salariés Korian – 2013

« Kommunity », le baromètre social Korian avait été lancé le 29 mai 2013. Il a vu participer plus de la moitié des salariés Korian invités sur toute la France.

Au niveau national, l’entreprise a pu puiser dans l’ensemble des résultats ce qu’elle qualifie de « bonnes nouvelles » et de « challenges ».

Au niveau local le salarié a eu droit à une petite présentation papier très générale exposant quelques moyennes nationales. Présentation que nous trouvons aassez orientée.
En effet, pour chaque question la présentation n’a retenue que les taux de satisfaction de certains thèmes. Ce qui fait peser selon nous un risque de déni ou de non prise en compte de l’insatisfaction et des problèmes qui peuvent en résulter.

Exemples : l’absence dans cette présentation des chiffres liés à la qualité de service, ceux liés à l’hygiène/sécurité. Des chiffres que nous trouvons pourtant extrêmement préoccupants ; et qui renvoient notamment aux conditions de travail dont nous avons plusieurs fois parlé en temps de grève ou sur ce blog.
De même les réponses aux questions liées aux salaires semblent avoir été oubliées…

Autre exemple, la présentation constate 22% de satisfaction sur les avantages sociaux, (un chiffre inférieure à la moyenne nationale française hors Korian). Mais pour apprécier cette lecture à sa juste valeur, le baromètre devrait selon nous montrer sur la même ligne le taux d’insatisfaits.

Après avoir menée notre propre analyse de ses résultats, ce qui nous inquiète le plus est:

Dans les présentations, la place que Korian accorde à la « satisfaction » même lorsqu’elle est minoritaire, et la non représentation de l’insatisfaction. Comment espérer une amélioration de ce qui n’est pas pris en compte (l’insatisfaction) ?

Bien sûr, la satisfaction, chaque fois qu’elle se rencontre, est une bonne nouvelle. Mais ignorer le contraire serait selon nous une très grave erreur qui :
1) empêcherait de l’atténuer
2) tendrait à diviser dans le travail les satisfaits et les insatisfaits, au lieu de les rassembler vers un mieux collectif.

D’après ces documents de présentation des résultats, il nous semble que le baromètre n’a pas vraiment cherché à identifier des malaises mais à réussi à quantifier les salariés et les pôles sur lesquels capitaliser.

Au niveau national, l’entreprise dispose de chiffre précis qui distinguent bien les Ehpad, les SSR ou les sièges.

Dans l’ensemble, la plupart des « bonnes nouvelles » nous semblent souligner avant tout les dispositions ou qualités du personnel ou des clients (fierté du métier, enrichissement au contact des résidents, etc.) là où les réponses les moins positives (Qualité de service, Hygiène/sécurité, responsable hiérarchique, avantages sociaux) découlent selon nous de la politique d’entreprise et d’un effort de profitabilité que nous trouvons excessif car il se ferait trop souvent au détriment d’autres préoccupations essentielles.

L’ensemble des salariés à coutume de dire « mon travail », « mon établissement », « mon entreprise » et vu leur nombre, cette appropriation nous semble autrement plus legitime et favorable à la qualité du service que le poids des actionnaires ou de quelques décideurs…

Pour pousser plus loin l’analyse (« Kommunity » ou kommunities):

Le personnel est semble-t-il plus satisfait au siège de Guersant que dans les EHPAD ou les SSR qui en reçoivent les directives. Bonne nouvelles ou challenge ?

Et aussi, les décideurs seraient plus satisfaits que les exécutants : D’un côté le personnel du siège de Guersant et les managers ou chefs de services d’établissements / de l’autre le personnel des Ehpad, des SSR, de la DSI et autres sièges.
Bonne nouvelle ou challenge ?

Cohésion/cohérence ou « unilatéraliteralisme »?

Enfin, un autre document révélateur, nous apprend que les taux de satisfaction à Korian Champ de Mars, pour ce même baromètre, sont nettement inférieurs à la moyenne des autres EHPAD Korian.

Paradoxe ou preuve par neuf des mécanismes de la profitabilité déjà décriés : le Champ de Mars est l’un des établissements du groupe qui degage les plus gros profits.

SUD était déjà conscient de difficultés existantes pour les avoir combattues et pour avoir soutenu une grève contre. Cependant, ces résultats nous alarment par l’ampleur du malaise qu’ils sous-entendent. Un malaise qui n’est pas nouveau, des manques qui ne datent pas d’hier (que ceux qui en douteraient relisent les anciens billets de ce blog).

En attendant de connaître les plans d’action et que les IRP y soient associés, nous appelons encore une fois les dirigeants du groupe à prendre toute la mesure de leur responsabilité afin de permettre une réelle amélioration des conditions de travail de leurs salariés.
Et aussi, au moment même ou le taux d’engagement des chefs de services et de leur bonne vision stratégique sont relevés par Korian, nous appellons à la plus grande vigilance pour éviter toute rivalité opportuniste, carriériste ou de personnalités des uns ou des autres qui pourrait désolidariser les chefs d’equipes concernés, avec toutes les conséquences que l’on peut imaginer sur les équipes et la bonne marche d’un établissement… Là encore, la mémoire peut servir.

BTHE, Champ de mars, Conditions de travail, Politique groupe

Une assistance pyschologique et sociale pour les salariés : Bonnes nouvelles !

 

Les salariés de Korian Champ de Mars peuvent s’en réjouir, le poste de psychologue du travail perdu depuis deux an est de nouveau pourvu.
Il s’agissait d’une demande de tous les salariés, aussi nécessaire qu’urgente vue de l’importance des risques psychociaux et autres tensions. De plus ce poste bénéficiait d’une dotation de financement public.
Malgré cela, il aura fallu le réclamer sans relâche pendant prés de 6 mois pour l’obtenir. Ce qui montre, comme pour d’autres revendications de la gréve, à quelle vitesse peuvent être traitées les urgences liées au personnel en comparaison de la réactivité sur les questions commerciales.

Pour les salariés intéressés, la psychologue du travail est présente sur l’établissement 2 demies journées par semaine, tous les mardis après-midi et vendredis aprés-midi.

Bienvenue à elle !

Autre bonne nouvelle présentée hier au salariés du Champ de Mars : le groupe Korian s’est doté d’une assistante sociale. Une seule pour 10 000 salariés, mais quand même. Quand on considère (au moins au Champ de Mars) les difficultés rencontrées par bien des salariés sans aucun soutien jusque là, cette nouveauté est là aussi très bienvenue. D’autant que par un.cercle vicieux, les difficultés sociales et professionnelles des salariés très souvent se rejoignent.

Pour tout salarié du groupe Korian désireux de solliciter ses services : Adressez vos demandes à votre direction qui les transmettra. Ses coordonnées seront communiquez bientôt ainsi qu’une présentation papier de ses domaines d’intervention.

Précisons que les femmes composent la grande majorité des employés du groupe korian. Or du fait d’inégalités qui perdurent encore en France, les femmes sont plus exposées que les hommes à bon nombre de problèmes sociaux. Une femme seule, migrante, endettée, avec des enfants à charge, le sera encore plus, sans que ce profil soit rare dans les EHPAD!

Pour allez plus loin sur les questions liées aux femmes nous invitons le groupe à considérer sérieusement avec ses partenaires sociaux les aventages sociaux spécifiques suplementaires pouvant être mis en place par le groupe lors de grossesses, maternité, naissances, (rappelons la nature physique non négligeable du métier de soignant) ou sur les questions de garde.

Pour approfondir voir aussi la très bonne brochure rédigée par l’intersyndicale : Brochure_intersyndicale_femmes_2012

 

 

Pour compléter la panoplie bientraitante à l’égard du personnel, il conviendrait aussi de considérer la mise en place d’un service pour faciliter les échanges entre les salariés et le gestionnaire de paie. Les erreurs ou les retards (paie, solde de tout compte, éléments variables) sont trop fréquents et très pesant pour le personnel au point que les ressources humaines ont plusieurs fois dûs intervenir pour accélérer la répartition.

BTHE, Champ de mars, CHSCT, Conditions de travail

ABSENCES : Attention danger !

 

Depuis longtemps déjà (trop longtemps) nous avons décrit le fléau lié aux absences récurrentes d’aides-soignantes ou plutôt les problèmes majeurs posés par les non remplacements trop fréquents.

voir notamment :

la page des mauvaises conditions de travail détaillée

l’article sur les paradoxes de l’institution

Une gestion plus serrée

Une maison sous tension

Le témoignage de la vie des étages

Le témoignage d’une ancienne IDEC

et le contenu des revendication de la grève d’avril dernier

Force est de constater que le projet d’entreprise Korian Optim est bien incapable d’assurer l’effectif d’aides soignants normalement prévu au quotidien pour le Champ de Mars. Il avait pourtant été présenté au mois d’avril comme la solution qui réglerait le problème des absences.

Dans la pratique, nous constatons que les absences d’AS sont si nombreuses que si ont additionne les heures d’absence remplacées et celles (nombreuses) qui ne le sont pas, on arrive a une moyenne de prés de 2 ETP (emploi à temps plein) par jour (sur la période des 6 derniers mois).

En conséquence, il en découle une exacerbation des tensions inter soignants, une défection des vacataires et l’exaspération ou l’épuisement des titulaires. Ce qui rend la tâche encore plus difficile à qui cherche des remplaçants.
Autre difficulté pour fidéliser les vacataires, et qui a été souligné lors du dernier COVIRIS par le chef du soin : les bas salaires proposés lorsque l’on sait que certaines dames de compagnie qui travaillent au Champ de mars gagne autant avec un seul resident à charge qu’une aide-soignante à qui incombe une charge autrement conséquente. Et comme si les SMC n’étaient pas assez bas, une grande partie des vacataires sont embauchés au SMC d’une ASH en remplacement d’une ASD.

En conclusion : Il est urgent d’embaucher plus d’aides-soignantes. Un poste de « volante » serait alors comparable à celui de la « tournante » chez les ASH. Cela permettrait un meilleur service de soin, une alternative moins friable en cas d’absence et une meilleur prise en charge au rez-de-chaussée.

Aujourd’hui, si nous nous permettons cette piqure de rappel, c’est parce que la situation actuelle nous rappelle un peu trop celle de janvier, février dernier. Et nous ne voudrions pas que face aux manifestations des mêmes symptômes, le siège ne refasse une deuxième fois la même erreur. Le siège doit enfin selon nous prendre TOUTE la mesure de la gravité d’une situation qui se répète et la mesure de sa responsabilité.
Ne pas le faire reviendrait à généraliser sur l’ensemble du personnel un climat délétère avec toutes les conséquences que l’on peut craindre avec.

Cet établissement a besoin d’avancer. Aussi nous invitons les décideurs à bien relire avec la plus grande lucidité possible leurs mémos et notamment le compte rendu de la réunion du 27 février dernier au siège et celui du 6 mars lors du mouvement de grève spontané.

Conditions de travail, Métiers

Fiche de métier : les missions de l’Aide Soignante (ASD) en EHPAD

Ce blog permet l’échange et la collaboration entre les salariés de différents établissements ou sociétés. Pour vous syndiquer et trouver votre syndicat cliquez ici. Si vous avez une question, ou une remarque, utilisez le formulaire prévu ou « commentaire » en fin d’article.

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Fiche Métier de l’AS diplômée en EHPAD :

Suivant la classification des emplois de la convention collective du 18 avril 2002, au 1er avril 2014, le métier d’Aide Soignant se rattache à la filière Soin, Position 1, niveau 2 – Employé-e Qualifié-e – coefficient 222, soit un salaire minimum conventionnel (SMC) brut mensuel de 1549,56€ +1% (par année d’ancienneté) – Ce salaire peut augmenter selon des accords d’entreprise ou d’établissement et à chaque augmentation de la valeur du point (6.98 au 1er avril 2014).


Voici une fiche de poste présentant le métier et les missions de l’Aide Soignante (ASD) en EHPAD
.

Bien sûr ça fait beaucoup de tâches, c’est la raison pour laquelle on ne manque jamais de rappeler que pour tout ça il faut du temps et que le temps dépend en grande partie du nombre de soignants.

Les missions de l’aide soignante en EHPAD (dans le privé comme dans le public) soulèvent de nombreuses questions et problématiques.
Beaucoup nous disent: « je n’ai pas le temps de faire tout ça » ou alors « pas avec tous les résidents », ‘il y a souvent des collègues absents et on nous demande de faire leur travail en plus du notre », ‘je manque souvent de protection », « quand je m’occupe d’un résident, je suis souvent sollicité pour aller m’occuper d’un autre », « à force de faire trop vite, j’oublie ce que j’ai appris en formation », etc.

Cette fiche n’est pas là pour culpabiliser toutes les aides soignantes qui n’ont pas 8 bras, Cette fiche présente les missions que l’ensemble des professionnels aimeraient pouvoir accomplir (de l’humain, du social, plutôt qu’une prise en charge à la chaîne). C’est un support de réflexion collective visant à améliorer des conditions de travail qui dans la majorité des cas ne permettent pas de faire ça.
SUD encourage tous les professionnels qui aiment leur métier mais qui souffrent de ne pouvoir l’exercer comme il faudrait à ne pas rester seuls mais à participer à cette réflexion et à la recherche de solutions.

Car pour travailler mieux, il existe des moyens humains, différents de ceux que proposent les directions des EHPAD et les politiques d’entreprise.


1. Dispenser des soins d’hygiène et de confort à la personne.

  • 1.1.installer et mobiliser la personne

    • Assurer le réveil et le lever des patients
    • Solliciter et stimuler au quotidien les différentes fonctions afin de conserver ou de développer l’autonomie des patients à différents moments et diverses activités dans la journée

  • 1.2.dispenser des soins liés à l’hygiène corporelle et au confort de la personne

    • Préparer le chariot pour la toilette
    • Aider à la toilette (totale ou partielle),
    • Faire les changes
    • Faire l’esthétique
    • Aider à l’habillage
    • Prévenir les risques d’escarres
    • Masser les membres inférieurs pour soulager
    • Participer à la gestion des stocks des produits (incontinence et autres) : assurer commandes et rangement
  • 1.3.dispenser des soins liés à l’alimentation

    • Participer à la distribution des repas
    • Aider certains patients à prendre leur repas au besoin
    • Contrôler la prise du repas
  • 1.4. dispenser des soins liés à l’élimination

    • Accompagner les patients aux toilettes pour rééducation urinaire
    • Aider à l’élimination

  • 1.5. dispenser des soins liés au sommeil

  • 2. Observer la personne et mesurer les principaux paramètres liés à son état de santé

  • 2.1. Observer l’état général et les réactions de la personne

    • Observer et transmettre les informations sur l’évolution des signes cliniques du patient et donner l’alerte
  • 2.2. Observer et mesurer les paramètres vitaux

    • Prendre la température
    • Faire la pesée
    • Surveiller les selles
  • 3. Aider l’infirmier à la réalisation de soins

  • Distribuer et aider à la prise de médicaments préparés par l’infirmier (si acte de la vie courante)

  • Aider aux soins mortuaires au sein d’un service en établissement

    • Participer à la prise en charge du corps en cas de décès
    • Effectuer la toilette mortuaire et l’habillage
    • Aider au transport du corps au dépositoire
  • 4. Assurer l’entretien de l’environnement immédiat de la personne et la réfection des lits
    (environnement direct et indirect)

  • 4.1.Assurer l’entretien de la chambre

    • Disposer sur le chariot le matériel nécessaire à l’entretien des chambres (produits désinfectants)
    • Nettoyer la chambre (surfaces : lit, table de nuit, armoire…)
    • Envoyer le linge sale à la lingerie
    • Récupérer le linge en provenance de la lingerie et le ranger dans les armoires
    • Dresser le couvert et débarrasser les tables
    • Nettoyer les tables
    • Préparer les chambres pour la visite de la famille lors d’un décès
  • 4.2. Refaire les lits

    • Faire le lit
    • Changer les alèses et la literie au besoin
  • 5. Entretenir des matériels de soin

  • Laver, décontaminer, nettoyer, désinfecter certains matériels de soin

    • Préparer et tester la solution de décontamination
    • Mettre les matériels à décontaminer selon les procédures définies
    • Nettoyer, sécher et conditionner les matériels
  • Entretenir les chariots propres et sales, les chaises roulantes et les brancards

  • Contrôler et conditionner le matériel à stériliser ou à désinfecter

    • Envoyer le matériel au service de stérilisation
  • Contrôler et ranger le matériel stérilisé

    • Ranger le matériel
  • 6. Recueillir et transmettre des observations par oral et par écrit pour maintenir la continuité des soins.

  • Recueillir les informations concernant les soins et les patients

  • Rechercher dans le dossier de soin les informations nécessaires à l’activité

  • Transmettre les informations sur les soins et les activités réalisées

    • Participer à la tenue du cahier de communication interne
  • Transmettre les informations sur le comportement du malade et son environnement

    • Participer aux réunions de service
  • Transmettre les observations et mesures réalisées

    • Participer à la tenue des dossiers de soin : fiche de poids, de selles
  • Renseigner le dossier de soin pour les activités et les observations réalisées

    • Participer aux transmissions orales et écrites concernant le patient : aspect physique, psychique et social
    • Participer aux transmissions orales et écrites concernant le patient : suivi comportement, activités
    • Participer au projet de vie : collaborer au suivi de la démarche de soin (constat, objectifs, actions) et à l’évaluation de l’autonomie
  • 7. Accueillir, informer et accompagner les personnes et leur entourage

  • Assurer une communication verbale et non verbale contribuant au bien-être du patient

    • Gérer les communications téléphoniques et transmettre les appels
    • Accompagner les patients en fin de vie : apporter soutien et réconfort : présence, parole,…

  • Accueillir les personnes : écouter et apporter une réponse adaptée et appropriée au malade et à sa famille

    • Répondre au téléphone et passer les communications à la personne concernée ou répondre en cas de renseignements simples demandés
    • Participer à l’accueil des patients et de leur famille
    • Répondre aux sollicitations des patients
    • Gérer les angoisses face à la mort, la solitude ou la maladie en rassurant les patients
    • Répondre aux sonnettes
    • En cas de décès, accueillir et prévenir
    • En cas de décès, répondre aux questions éventuelles

  • Transmettre des informations accessibles et adaptées aux familles et au patient en fonction de la réglementation

    • Participer au soutien des familles en cas de décès

  • Donner des conseils simples aux familles et aux patients sur l’hygiène de la vie courante

    • Accompagner les patients dans leurs différents déplacements
    • Assurer la sécurité et la protection des patients

  • Expliquer le fonctionnement du service

    • Informer sur le fonctionnement de l’établissement : organisation, horaires, activités

  • Stimuler les personnes par des activités

    • Mettre en place et/ou participer aux animations et activités occupationnelles : aide à la marche, coiffure, esthétique, jeux, gymnastique…
  • 8. Accueillir et accompagner des stagiaires en formation

  • Accueillir les stagiaires, présenter les services et personnels

    • Prendre en compte l’origine : élèves aides-soignants,..
    • Applique les protocoles de stage/d’accueil des stagiaires
  • Montrer et expliquer les modalités de réalisation des activités

    • Prendre en compte l’environnement
    • Informer des procédures à mettre en œuvre
    • Communiquer les protocoles
    • Expliquer et contrôler le respect des fonctions de chaque professionnel

    • Faire le lien avec le programme de formation
    • Observer la réalisation des activités par le stagiaire

    • Apporter son appréciation lors de l’évaluation

      • Utiliser les documents de suivi et d’évaluation de stagiaires
      • Participer à l’évaluation en respectant les critères en vigueur
BTHE, Champ de mars, Conditions de travail, Politique groupe, témoignage

Travail et séjour en EHPAD – Paradoxe de l’institution

Un article qui nous semble important alors que de plus en plus de salariés du Champ de Mars se voient passibles de sanctions pour des « fautes » qui dans plusieurs cas découlent selon nous d’abord d’une mauvaise politique santé ou d’entreprise et de dysfonctionnements indépendants des salariés qui pourraient pourtant être mis en cause.

Raison qui nous vaut cet article sur l’origine d’un paradoxe entre conditions de travail et réalité des attentes du séjour.

On peut toujours minuter le temps d’une toilette, d’un change, d’une aide au repas, d’un transfert, d’un levé, d’un couché, d’un déplacement, d’un goûter, d’une transmission au DRI, d’un pansement ou d’un soin, du nettoyage d’un lieu ou d’un meuble, d’une aide au repas, etc. On peut multiplier par X répétitions puis par Y résidents et diviser le tout par Z employés. Il est possible que le résultat soit juste et tienne dans la journée de travail des salariés. (nous avons vu de telles approches)

MAIS
un EHPAD n’est pas une usine. Et cette approche ne saurait prendre en compte la masse d’imprévus quotidiens qui jalonnent la chaîne de la prise en charge et de l’accompagnement des résidents :

Les absences, les problématiques de remplacement et de vacataires non habitués à l’établissement ou aux résidents, les incidents liés aux résidents ou à l’établissement, les dysfonctionnements, les gestions matérielles, les nombreux échanges humains et professionnels nécessaires de l’employé vers les résidents, les équipes pluridisciplinaires, les familles ou encore les professionnels extérieurs, les manques de tel ou tel produit ou matériel, la pression du taux d’occupation, etc. D’où les problèmes liés aux surcharges de travail, aux glissements de tâches et aux risques psycho-sociaux qui à force en découlent.

D’une manière générale une approche mathématique des tâches et des besoins ne sait pas prendre en compte toutes les variables liés à l’Humain, sensé être au coeur de nos métiers.
Pourtant, cette logique prévaut dans les EHPAD qui se contentent généralement d’appliquer le minimum imposé par les ARS et les Conseil Généraux qui les financent : dotations de soin et de personnel.

D’un côté les instances ARS et Conseil Général ne sont pas prêtent à accorder plus de fonds, de l’autre côté les EHPAD, pour maximiser leurs profits, ne veulent généralement pas dépenser plus.

Les moyens accordés par ARS et Conseil Généraux sont sensiblement identiques d’un EHPAD à un autre proportionnellement au nombre de résidents accueillis. Dans les EHPAD non lucratifs comme dans les très lucratifs on trouvent donc des moyens humains et matériel similaires, et ce que le client paye 2000 ou 6000€ par mois. Pourtant, compte tenus des profits réalisés par certains établissements, nous estimons qu’il est sur un plan déontologique inconcevable que ne soient pas consenties davantage de dépenses de service ( nombre de postes et équipements) pour les établissements qui en ont largement les moyens.

Dans la pratique pourtant, le soucis de la qualité ne semble pas prêt à remettre en question la
logique mathématique vu plus haut dès lors que cela aurait un coût.

Du coup, des postes supplémentaires dans le soin et l’hébergement* ne sont toujours pas à l’ordre du jour.

* Rappelons que l’effectif des ASH au Champ de Mars a perdu 1/2 poste. Officiellement parce que la mise en place du bio nettoyage serait capable de faire gagner plus de 15% de temps.  Dans la pratique, il est tout simplement demandé aux ASH de fournir plus de travail qu’avant.

Mais si le temps c’est de l’argent, c’est aussi du travail et du service, et plus un employé manque de temps moins il peut en fournir.

En conséquence, sur la durée, plusieurs aidants finissent par perdent les bonnes pratiques acquises faute d’avoir le temps de les appliquer, le minimum devient la norme à laquelle beaucoup se résignent et par manque de disponibilité les résidents peuvent être sujet à bien des manques sinon à des restrictions de leurs libertés, lesquelles si elles sont signalées seront sans doute reprochés aux salariés.

Il est probable que le modèle EHPAD soit imparfait sans que l’entreprise qui en gère soit nécessairement le seul responsable mais l’entreprise qui réalise de gros profits avec ses EHPAD ne peut laisser cette imperfection peser sur ses seuls clients et salariés, sans avoir sa part de responsabilité.

Ainsi dans bien des cas une gestion du personnel et des stocks en flux un peu trop tendu entraine sur le terrain un manque de moyens humains ou de matériel qui peut entraîner un manque de soin, voire, plus grave, des fautes de soin, de santé ou de sécurité. La réponse au problème consiste généralement à « responsabiliser » ou à culpabiliser le personnel, lui rappelant au passage ce qu’il risque, ce qui entraine pression et peur qui favorisent moins la sérénité que la faute et ainsi de suite. (cf. aussi quid des risques psychosociaux)

C’est un cercle vicieux qui peut faire beaucoup de mal à tous les niveaux et qui doit selon nous recevoir toute l’attention qu’elle mérite des décideurs tant publics que privés qui en sont responsables. Aussi, nous ne pourrions accepter que certains salariés en fassent les frais .

2 Exemples concrets :

– Faute de plus de temps disponible pour la prise en charge, certains résidents désorientés et en souffrance se retrouvent à solliciter avec insistance un personnel d’accueil qui ne peut et ne sait répondre à leurs besoins.

– En cas d’absence, et alors que chaque service suit une organisation de travail très précise, mais pensée hors imprévus, tout le service se retrouve désorganisé. Du fait de l’effort collectif pour palier l’absence, cela crée des vides et donc des manques de service ou de soin ailleurs dans l’organisation. Nous refusons que ces vides puissent être considérés comme faute pour le personnel présent.

Champ de mars, droit du travail, EHPAD du groupe

Connaître ses droits pour les faire appliquer

L’Union Syndycale Solidaires à laquelle adhère SUD Santé Sociaux à créer de nombreuses fiches pratiques destinées à répondre aux questions les plus courantes des salariés (CDD, CDI, VAE, droit à la formation, Salaire, bulletin de paie, contrats, congés,  etc…)

Toutes ses fiches sont consultables ici : http://www.solidaires.org/IMG/pdf/2012-12-22sommairefichessolidaires.pdf

Pour tous les salariés des EHPAD du groupe Korian la convention collective du 18 avril 2002, et l’annexe de décembre 2002 peuvent être téléchargés ici.

Ces documents sont indispensables pour tous les DP et ceux qui veulent comprendre les questions essentielles liées au droit du travail. De plus, la version de la convention est à jour ce qui n’est pas toujours le cas sur place.

Pour être sûr d’un point précis, vous pouvez vérifier sur la toute dernière version de la convention collective directement sur le site de Légifrance

Important : La convention collective prime sur le code du travail chaque fois qu’elle l’améliore, sinon c’est le contraire.

Et pour ceux qui souhaiteraient se procurer le code du travail, vous pouvez aussi nous contacter.

Autre liens importants :

Les risques psychosociaux au travail

D’autres outils Solidaires pour vous aider sur les problèmes liés aux conditions de travail.

S’organiser, agir,  se syndiquer !

Merci de transmettre ces documents à vos collègues pour les aider à connaitre leur droit et à les faire appliquer.

Champ de mars, droit du travail, témoignage

Point météo : On dirait le SUD !

Rappel chronologique :  La gréve pour la bientraitance à Korian Champ de Mars a eu lieu entre le 4 et le 21 avril 2013, entrecoupée de plusieurs trêves. Le dépôt de préavis qui a été déposé le 29 mars est consultable sur ce blog : Ici

Le déroulement, et le bilan du mouvement social d’avril sont résumés sur cet article et sur celui-là.

Dès l’arrivée de SUD à Korian Champ de Mars nous avons ressenti que tout en haut ça faisait l’effet d’un événement indésirable, d’un embarras, d’une gêne… Nous vous épargnons la longue liste d’exemples ici mais plusieurs cadres du siège et du Champ de Mars n’ont pu du coup s’empêcher de questionner notre représentant de section sur le fait de savoir :  Pourquoi avoir choisi SUD?

Hein!? Nan mais alors…

Suivant cette même logique, perçu comme discriminante, le nom du même représentant a été prononcé ça et là depuis, dans plusieurs établissements, par différentes directions ou cadres du groupe, et en des termes qui en disent long sur les intentions du groupe… Précisons bien que le représentant en question n’a pourtant connaissance d’aucune faute ni d’aucun reproche qui saurait justifier cela.

Face à toute démarche qui tiendrait du harcèlement, de la discrimination ou de l’intimidation, SUD et Solidaires ont toujours été et resteront très vigilants et très mobilisés contre tout éventuel recours à des techniques dite de « Poursuites-baïllons » ou assimilées.

La société Korian qui a su mettre SUD en demeure pour ce blog, ne semble ne pas savoir ou ne pas vouloir voir en nous les interlocuteurs et partenaires sociaux que nous sommes, en l’occurrence une force de proposition vouée à améliorer une situation devenue insupportable pour un trop grand nombre. Pourtant, on peut lire ça et là combien l’entreprise dit accorder de l’importance au dialogue sociale…

Pour ceux qui ne nous connaissent pas, nous vous recommandons un peu de lecture Solidaires par ci et le bonne Santé de SUD par là.

Fort de son expérience et de la richesse de ses réseaux, SUD peut ainsi agir via la mobilisation, la communication, la visibilité, et les actions Solidaires que certaines directions taxent parfois de « mauvaise presse » parce que oui: SUD dit tout haut et d’une voix plurielle ce que certaines entreprises préfèreraient cacher bien bas.

La position de SUD ici consiste à solidariser encore plus les salariés contre les méfaits ressentis d’une certaine politique d’entreprise sur leur travail, pour donner à chacun les moyens de s’affirmer, de s’unir et de (re)prendre son travail en main. Ceci dans l’intérêt de tous : salariés, résidents ainsi qu’employeur pour peu que ce dernier sache résister à la tentation dévastatrice des profits records de courts termes pour y préférer une perspective plus viable pour tous dans le temps.

Ce blog, tend à informer les salariés mais aussi les pouvoirs publics ou toute personne concernée par les problématiques du Champ de Mars ou plus généralement par celles, ailleurs, qui découleraient de la même politique de groupe.

Ce faisant, nous ouvrons ainsi les débats, publics et collaboratifs,  sur les enjeux et les risques colossaux qui concernent ce marché de la dépendance en matière de travail et d’humanité.

Que ceux qui souhaiteraient une réponse pense à laisser une adresse e-mail.

Champ de mars, Conditions de travail, témoignage

une maison sous tension

On a récemment pu lire sur ce blog combien les sociétés Korian et Médotels, de la plume de leur représentant, contestaient ou minimisaient les mauvaises conditions de travail que nous y avons dénoncé depuis quelque mois.

Depuis quelque mois pourtant, ces conditions se sont encore dégradées…

Portés par une sérieuse inquiétude, et dans l’intérêt de tous, nous attirons toutes les attentions compétentes sur une situation extrêmement tendue à Korian Champ de Mars dans tous les services. En cause, tout ce que nous avons déjà dénoncé ici et qui à la longue crée un climat bouillonnant.
Les tensions sont vives et palpables et nous nous permettons notamment ce petit rappel vers notre article sur les risques pyschosociaux afin que tout soit fait pour éviter que cela ne s’aggrave.

Champ de mars, Conditions de travail, témoignage

Pour un autre point de vue

Le 28 juin, sur demande du groupe Korian et de la société Medotels, nous avons mis en ligne selon les conditions voulues par les intéressés, le droit de réponse à l’article Liste intégrale des revendications adressées le 29 mars 2013 que leurs représentants ont rédigé et adressé à nos bureaux.

Grâcieusement, et parce que nous accordons une réelle importance à la transparence et au dialogue social, nous avons laissé cette réponse plus de deux jours durant en première place de notre espace.

Et comme il convient d’accorder à cet écrit la réponse qu’elle mérite, soyez d’abord assuré, cher monsieur, que nous avons bien agréé l’expression de vos salutations distinguées.

Nous saluons l’initiative de ce courrier qui témoigne selon nous d’une prise de conscience par les dirigeants du groupe de l’importance des problèmes que nous avons soulevés et constitue un premier pas bienvenu vers le dialogue social.

Concernant le contenu de votre réponse, nous nous devons cependant de réagir sur plusieurs points de désaccord qui nécessitent des précisions :

Vous nous écrivez :

« Vous écrivez, tout d’abord, que Korian se livrerait à des actes de «harcèlement comme technique de management» et insinuez qu’elle recourrait à de prétendues « manipulation » et « intimidation », ce qui caractériserait les « mauvaises conditions de travail », que vous vouez aux gémonies. »

C’est le représentant du groupe qui présente dans sa lettre la chose ainsi et en y associant aussi directement Korian, pas nous. Nous avons demandé, parmi d’autres revendications, le bannissement de ces pratiques, que nous avions bien connues, disparues depuis un an et soudainement réapparues. Plusieurs témoignages reçus depuis, en provenances d’autres établissements, nous ont d’ailleurs appris que nous n’étions pas les seuls.

Ces pratiques ne sauraient pourtant caractériser à elles seules les mauvaises conditions de travail évoquées même si elles y contribuent.

Vouez les mauvaises conditions de travail aux gémonies est une concept qui, syndicalement, serait très intéressant mais difficile à concevoir.

Vous nous dîtes aussi :

« Nous ne contestons pas le droit à la liberté d’expression de quiconque et, qui plus est, le droit de polémique que possèdent les syndicats.

Après le courrier de Mise en demeure de retrait de « contenu illicite » adressé par Korian au sujet de ce blog et qui qualifiait la quasi totalité de nos articles de “diffamatoires” ou “injurieux”, on se félicite du progrès et que Korian et Medotels nous reconnaissent enfin aujourd’hui ce droit à nous exprimer.

D’ailleurs vous rajoutez :

“Toutefois, de telles allégations, qui ne sont fondées sur aucun élément tangible et qui sont assénées de manière péremptoire, excèdent le droit de libre critique. »

Des revendications ne sont pas des allégations et, avec les salariés dont nous représentons les intérêts, nous sommes particulièrement bien placés pour savoir sur quels éléments objectifs elles se fondent.

Vous nous expliquez que :

“Korian a toujours honni au sein de ses établissements les comportements que vous lui prêtez et s’est évertuée, tant pour le bien de ses salariés que pour la qualité des prestations offertes aux résidents, à assurer des relations de travail saines et éthiques et à accompagner ses employés dans leur évolution de carrière.”

Nous sommes un peu surpris par le “toujours”, juste devant “honni”. Nous ne prêtons pas directement à Korian de comportement particulier en la matière des pratiques dénoncées, mais dès lors qu’une revendication vise l’amélioration d’une situation nous pensons que la recherche de celle-ci et de ses moyens incombe à Korian. D’autant que plusieurs messages de soutiens et plusieurs témoignages reçus de salariés ou ex salariés du groupe Korian  nous ont informés que Korian Champ de Mars n’en aurait pas l’exclusivité.

Vous ajoutez :

“ C’est dans cette perspective qu’elle a mis en oeuvre des formations aussi diverses et complètes que BEST (Bientraitance, Ethique et Soins pour Tous), Humanitude dont l’objectif est de former le personnel à la prise en compte du bien-être des personnes au quotidien ou encore Campus Korian dont le but est notamment de familiariser les équipes de management aux bonnes pratiques de gestion du personnel.”

Nous reconnaissons une vraie qualité à ces formations mais leur qualité se heurte malheureusement à la dure réalité des conditions de travail, lesquelles ne permettent souvent pas de mettre toutes les bonnes pratiques en pratique.

Quant à l’accompagnement des employés dans leur évolution de carrière, on déplore bien trop peu de formations diplômantes pour que cette perspective soit complète. Nous n’avons cependant jamais entendu parlé de Campus Korian et n’avons donc pu en mesurer les effets. Mais sur le plan du management, nous avons souvent observé les conséquences sur les équipes de la pression du chiffre (le taux d’occupation entre autre) et d’une quête de profitabilité un peu trop maximisée ; pression qui se déporte du sommet de l’entreprise jusqu’aux premiers maillons des EHPAD.

Sur les salaires vous écrivez :

“ Elle a constamment garanti à ses employés des rémunérations compétitives et en adéquation avec leur compétence et leur ancienneté et respecté les règles du droit du travail, que ce soit au titre des congés payés, qui n’ont jamais été «grignotés» contrairement à ce qui est mentionné, qu’au titre de la valorisation et du paiement des heures supplémentaires.”

Ce ne sont pas les congés payés qui ont été grignotés, mais le nombre de postes d’ASH… Et au vu du nombre d’absences qui n’ont pas été remplacées (voir la période d’avril et mai par exemple) on pourrait appliquer la même formule pour les postes d’AS.

A notre grande surprise, vous écrivez aussi :

“ Le consensus qui est intervenu entre la direction et une partie du personnel de l’établissement Korian Champ de Mars suite au mouvement social survenu début avril afin, notamment, d’obtenir plus de personnel, démontre plus que tout, malgré un contexte économique particulièrement difficile, notre volonté d’instaurer des conditions de travail meilleures et plus harmonieuse.”

Nous sommes ravis d’apprendre qu’un consensus est intervenu entre la direction et une partie du personnel… La dite partie du personnel n’était pas au courant. Nous en étions resté à une rencontre des plus décevantes au siège le 16 avril suivi d’un courrier de Korian adressé à sa clientèle et que nous avions commenté le même jour  sur ce blog. Devons nous comprendre que l’établissement a obtenu depuis plus de personnel ? Là aussi, nous n’étions pas au courant mais nous applaudissons des deux mains cette très bonne nouvelle !

Peu avant la fin vous écrivez :

“Il est, par ailleurs, allégué que les prétendues «mauvaises conditions depuis des années» seraient « vecteurs de maltraitance sur les personnes âgées dont nous avons la charge ».

Une telle assertion, d’une particulière gravité, tant pour Korian que pour les membres de son personnel, se heurte, là encore, aux réalités matérielles.

Pour s’assurer du traitement irréprochable par ses employés des services octroyés aux résidents de ses établissements, a été instauré tout un panel de services et d’outils ».

Plus les réalités sont nombreuses, plus il fait mal de s’y heurter. Un employé qui travaille seul, sur un étage prévu pour deux, parce que son collègue absent n’a pas été remplacé, ou un autre qui bouche les trous laissés par cette même absence aura beau être irréprochable ce n’est pas pour autant que le service le sera. Idem pour un chef de service soumis à une trop grosse pression des chiffres (nombre de protections, non remplacement d’AS si le TO est trop bas, etc..)

Deux paragraphes plus loin vous concluez par:

“C’est toutefois les bons résultats obtenus en 2012 qui sont les meilleurs gages de la qualité de nos services ».

Nous avions cru constater une dégradation des conditions de travail et de séjour quasi proportionnelle aux bons résultats de l’entreprise… Mais si la réponse à nos problèmes se résume à l’augmentation des chiffres, alors nous voilà rassurés…

Jusqu’à présent, les salariés ne savaient pas qu’ils allaient mieux.

Voilà qui méritait d’être dit.

Et pour conclure cet article, une autre occasion de se réjouir pour tous les salariés du groupe qui réalisent chaque jour tout ce que le groupe a fait pour eux mais qui ne vous on jamais vu :

Publiée le 27 juin 2013, sur « Le revenu TV » (si si ça existe)

« Le directeur général de Korian  explique sa stratégie et son plan de marche pour relancer la dynamique boursière du spécialiste de la dépendance. »

http://www.lerevenu.com/interviews/2013062751cc35402ace3/korian

Coïncidence des calendriers?  Nous recevions  le même jour, une lettre du même monsieur faisant jouer le droit de réponse dont nous venons de parler.

Champ de mars, Conditions de travail, droit du travail, EHPAD du groupe, Politique groupe, témoignage

Vigilance Solidaire

A Korian Champ de Mars et ailleurs, sanctions, mise à l’écart ou intimidations se multiplient depuis peu touchant des salariés solidaires du mouvement de grève pour la bientraitance survenu en avril 2013 ou qui ont tendance à dire ce qu’ils pensent quand ça ne va pas. Ce n’est bien entendu pas formulé en ces termes mais nous seront extrêmement vigilants et mobilisés pour éviter et combattre toute dérive.


Nous concernant, en plus de la récente mise en demeure visant ce blog, certains ont même entendu de la bouche de leurs directions : Il « n’obtiendra rien de la grève, la seule chose qu’il va gagner c’est de se faire virer ». Le « IL » de ces propos désignant ici le Représentant de la Section Syndical Sud présente à Korian Champ de Mars et à l’initiative du mouvement de grève. Un bel exemple parmi d’autre de comment le groupe entend respecter la liberté d’expression et l’Article L1132-2 du code du travail.

Vous qui avez soutenu notre effort en faveur de la bientraitance et d’une réelle amélioration des conditions de travail, ne restez surtout pas isolés, soyez vigilants, comme nous le sommes, et n’hésitez pas à prendre contact avec nous pour rassembler les témoignages, pour trouver des soutiens locaux et réagir au premier signe d’hostilité contre vous.

Les quelques 14000 salariés qui constituent « la première richesse de l’entreprise » ( selon les mots relevés sur le site du groupe Korian dans la rubrique Pourquoi rejoindre Korian ? ) espéraient sans doute une meilleur considération et une meilleur réponse aux interventions des cabinets d’audit ou au lancement tambour battant de Kommunity…

Mais bon, il faut croire que l’heureux changement  ne sera pas pour tout de suite malgré la poésie affichée par le groupe sur la toile :

« La première richesse de l’entreprise, ce sont les femmes et les hommes qui la constituent. Korian, acteur européen de référence dans la prise en charge de la dépendance, est fort du professionnalisme et de l’énergie de ses 14 000 salariés en France, Italie et Allemagne » Source 

Formulaire de contact pour témoigner ou nous rejoindre :

guilemet

autres - divers, Champ de mars, Conditions de travail, droit du travail, témoignage

Risques psychosociaux : KEZAKO ?

Ce blog permet l’échange et la collaboration entre les salariés de différents établissements ou sociétés. Si vous avez une question, ou une remarque, utilisez le formulaire dans la colonne de droite ou « commentaire » en fin d’article. Et pour trouver le syndicat SUD prés de chez vous, cliquez là

Les mauvaises conditions de travail contre lesquels nous luttons, entrainent très souvent du stress qui peu à peu se transforme en épuisement professionnel. De nombreuses études ont été réalisées sur ce sujet et aujourd’hui les employeurs ont pour obligation de mettre en place des dispositifs de prévention contre les risques psychosociaux.

Vous trouverez ci-dessous un résumé des études en question et en particuliers les facteurs de risque. Il est probable qu’un grand nombre du personnel soignant qui travaille dans un établissement du groupe Korian y voit un miroir de son travail quotidien.

Les risques psychosociaux :
stress, comportements antisociaux, harcèlement, dépression, burn out, etc… –  Les causes, les symptômes et les conséquences.

Le syndrome d’épuisement professionnel, ou burn-out, est un ensemble de réactions consécutives à des situations de stress professionnel chronique. Il se caractérise par 3 dimensions :

  • l’épuisement émotionnel : sentiment d’être vidé de ses ressources émotionnelles,

  • la dépersonnalisation ou le cynisme : insensibilité au monde environnant, déshumanisation de la relation à l’autre (les usagers, clients ou patients deviennent des objets), vision négative des autres et du travail,

  • le sentiment de non-accomplissement : sentiment de ne pas parvenir à répondre correctement aux attentes de l’entourage, mise en retrait, dépréciation de ses résultats…

Infirmières, aides soignants,  Aidants… De nombreuses professions demandent un investissement personnel et affectif important. Les salariés exerçant ces métiers sont particulièrement concernés par le risque de burn-out quand ils en arrivent à ressentir un écart trop fort entre leurs attentes, la représentation qu’ils ont de leur métier (portée par des valeurs et des règles) et la réalité du travail. Cette situation, qui les épuise et les vide émotionnellement, les conduit à remettre en cause leur investissement initial.

Facteurs de risque

L’épuisement professionnel étant une conséquence du stress au travail, on retrouve parmi les causes du burn-out des facteurs de stress. Différentes études ont spécifiquement permis de souligner le rôle des facteurs suivants :

  • absence de soutien social (relations insuffisantes ou de mauvaise qualité avec les collègues, les supérieurs, les proches),

  • absence de reconnaissance du travail effectué,

  • manque de contrôle (faiblesse de la participation aux prises de décision, des marges de manœuvre, manque de retour d’information sur l’efficacité du travail),

  • perte de sens du travail,

  • surcharge de travail,

  • sentiment d’inéquité, sentiment d’un manque de réciprocité, (que le traitement n’est pas le même pour tous),

  • demandes contradictoires,

  • manque de clarté dans les objectifs, les moyens

Si vous êtes concerné par un de ces points, vous pouvez contacter votre CHSCT ou à défaut vos délégués du personnel afin de connaitre ou de faire mettre en place des mesures préventives ou palliatives.

La souffrance au travail n’est pas une fatalité, elle s’analyse et se combat !

Formulaire de contact pour témoigner ou nous rejoindre :

Champ de mars, Conditions de travail, EHPAD du groupe, Politique groupe

Kommunity

Après, Korian First et Optim, les ressources humaines du groupe Korian viennent de lancer Kommunity, un nouveau projet dont la mise en place soulève encore des montagnes mais pour lequel sur le terrain on reste sceptique compte tenues de toutes les initiatives similaires déjà lancées et pour lesquelles on voit rarement les changements positifs concrets que cela apporte.

 Kommunty c’est le « baromètre salarié Korian », l’outil dont auraient besoin les décideurs du groupe pour se rendre compte que oui les salariés aiment leur métiers mais que oui les salariés sont mal payés, que leurs conditions de travail sont souvent mauvaises, que les charges de travail augmentent sans compensations et pour un travail trop peu valorisé, que chaque fois qu’ils expriment leurs problèmes ceux-ci sont souvent niés, ignorés, minimisés ou même leur sont reprochés mais qu’ils demeurent trop rarement solutionnés.

Plus généralement, on répond à des problèmes factuels par des petites phrases toutes faites comme « c’est une question d’organisation » ou « ailleurs ça marche très bien », en culpabilisant au passage des salariés consciencieux qui n’ont pas 4 bras et qui ne savent pas être à la fois au rez-de-chaussée et dans les étages. Des salariés qui trouvent souvent plus de reconnaissance et de considération de la part des résidents ou des familles.
D’autres fois, pour que le salarié accepte d’endurer toujours plus, on peut jouer d’un chantage tacite ou de mensonges auprès des salariés qui ne connaissent pas leurs droits, ou bien on peut presser encore tous les salariés qui ont peur qu’on refuse leurs congés, leur formation, leur augmentation ou leur promotion en forme de miroir aux alouettes.

 Si ce « baromètre salarié Korian » est tout nouveau, on attend toujours les résultats des autres initiatives déjà mises en place :
_ Une enquête sous forme d’auto évaluation au début de l’année auprès des salariés sur les bonnes pratiques.
_ Un audit sur le soin en février.
_ L’application des mesures annoncées par la direction régionale au moment de la grève début avril.
_ La finalisation par Altedia de la 1ere phase d’écoute commencée début avril et la communication aux équipes des points observés.

On attend toujours des nouvelles du poste de psychologue du travail laissé vacant pour ne pas dire abandonné (et ses rapports avec elle) depuis plus d’un an.

On attend toujours la remise d’une copie des évaluations individuelles comme cela avait été annoncé en mars.

On attend toujours le jour où la remontée des problèmes, en plus de beaux discours, sera aussi suivi d’effets.

 Un baromètre social c’est toujours utile par les temps qui courent mais si on prend la température sans rien faire de tous les diagnostiques nouveaux ou précédents déjà effectués faisant tous état des mêmes constats, alors le baromètre sera bien peu de chose face aux catastrophes naturelles prévisibles.

En attendant qu’on tergiverse entre économie de masse salariale et amélioration des conditions de travail et de la qualité de service (« sur qualité » comme disent certains), nous invitons la communauté des salariés Korian qui ne l’aurait pas encore fait à nous faire un coucou pour tous ensemble prendre soin les uns des autres.

Tout ce que vous écrivez ici restera entre nous et ne s’affichera pas sur le blog. Mais si besoin d’aide ou pour information nous pourrons vous recontacter par mail.

 

Champ de mars, Conditions de travail, témoignage

Temoignage de la vie des étages

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Le point de vue d’une soignante.

À korian champ de mars il y a un taux d’absence non remplacée impressionant et ce n’est pas la faute des A.S qui pourtant en subissent les conséquences. Les absences causent les absences parce que si votre collègue est absente pour X raison et qu’elle n’est pas remplacée, vous aurez peut être le matin un contrat pro pour vous aider et le soir une aide soignante qui normalement a en charge le PASA, peut être… Mais entre le matin et le soir vous serez seule à l’étage et travaillerez deux fois plus pour combler cette absence. La fatigue s’accumule, on se blesse plus facilement et a notre tour nous sommes en arrêt, lequel ne sera peut être pas remplacé. C’est un cercle vicieux. On a relevé que sur 15 jours récemment il y avait eu 14 ‘AS absente qui n’ont pas été remplacées… Il faut également rappeler que outre les maladies, la fatigues et les blessures liée au travail il y a aussi la tentation des vacations … Et oui car si une AS en CDI chez nous manque une journée de boulot pour aller faire une vacation dans un autre établissement elle est gagnante vus les salaires d’ici, et même après des années d’ancienneté.
Maintenant les répercussions sur ses absences ?! Les premiers touchés sont bien sûr nos résidents avec qui on est obligé de passer moins de temps, la communication avec eux est du coup quasi inexistantes, les projets de vies baclés, les soins individualisés n’en parlons pas…
A plusieurs reprise lors d’absences non remplacées, des A.S se sont vues quitter a 21h au lieu de 20h pour pouvoir assurer les vrais soins qu’elles n’auraient pas eu le temps de faire normalement sinon, tel que brossage de dents ou même tout simplement fermer les volets … Mais le bénévolat va bien un moment… Malgré leur conscience professionnelle, ces AS ont également une vie en dehors des murs de Korian Champ de Mars ! Elles peuvent prendre sur elles une fois, deux fois, vingt fois, etc. ils arrivent un moment ou le ras-le-bol et le sentiment d’injustice prend le dessus : Les soins de nursing du coup s’exécutent tant bien que mal, machinalement pour ne pas dire à la chaîne ! On va tombe dans la facilité et le service minimum… La plus part du personnel rentre chez lui avec un poids, celui de ne pas faire son métier comme il le désirerait, pouvoir passez du temps au moment de la toilette a discuter échanger avec le résident, etc. On a choisit un métier humain ce n’est pas pour se retrouver a faire un travail a la chaîne sans pouvoir prendre le temps de considérer les personnes individuellement avec leurs histoire et leurs vécus.
Mais malheureusement on voit bien que même si des familles veulent pour leurs parents le même service que nous voulons aussi, les moyens humains actuellement mis en place ne suffisent manifestement pas…

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Pour proposer vous aussi un article ou pour faire partager un témoignage merci d’adresser votre texte directement par e-mail sans pièce jointe au bureau SUD Santé Sociaux dédié aux salariés Korian à greveurs.greveuses@gmail.com