Actu sociale, BTHE, Conditions de travail, Economie Santé Privé Lucratif

Et si on s’invitait à la campagne présidentielle pour améliorer enfin nos conditions et notre système de santé ?

L’actionnariat et la financiarisation du Soin nuisent gravement à la Santé, qui en doute encore ?

Lors des débats des primaire de droite et de gauche, la protection sociale, la santé, l’accès aux soins ont occupé une place importante, la dépendance, les maisons de retraites et la fin de vie aussi.. Ces sujets occupant même 50% des débats de la primaire de gauche.

Pendant toute la durée de la campagne, le blog Sud Santé Sociaux Solidaires Korian ainsi que sa newsletter AlloKorian mettrons à l’honneur des interviews de salariés sur les causes des problématiques de société qui nous concernent et nous inquiètent le plus : sur la mal traitance institutionnelle dont peuvent être victime les salariés comme leur résidents, et plus généralement sur la filiation entre Qualité de Vie au Travail et la qualité de séjour, de prise en charge. Les salarié-e-s déjà inspiéré-é-e-s peuvent nous contacter , les usagers le peuvent également bien que les points de vue entre salariés et non salariés seront traités séparément.

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Sur des sujets aussi sérieux, il nous importe de ne pas laisser le monopole aux seuls politiques et encore moins à ceux dont les actions contribuent à détruire la qualité du soin et son accessibilité, à ceux qui contribuent à dégrader nos métiers et leur sens, ceux qui théorisent les bienfaits de la coupe budgétaire et de la réduction d’effectifs à tout va et de la profitabilité de la santé et du social…

Pour ne rien céder à la complaisance des politiques vis à vis de grands groupes de santé privés et de lobbys qui institutionnalisent et généralisent un système de santé hyper lucratif lourd de conséquences sociales, à nous et à vous toutes et tous de jeter aussi des offrandes au débat :

– Nous exigeons de l’état qu’il conditionne sa générosité tutélaire envers les établissements privés lucratif par des contreparties conséquentes et incontournables.

– Nous exigeons que les actionnaires ne s’ingèrent d’aucune manière dans la marche et les orientations des établissements de santé. Sauf à accaparer de la richesse produite sur le dos de tous les salariés et résidents nous ne voyons pas ce qu’ils apportent à la qualité de la prise en charge et encore moins à la qualité de vie au travail indissociable de celle de la prise en charge.

Pour être plus précis, il n’est pas normal que des groupes, leurs actionnaires, ou encore moins des assur-actionnaires (double casquette d’assureur et d’actionnaire) puissent s’enrichir aux dépend de l’argent et du service public.

La richesse produite par le travail de chacun et les dépenses des résidents (auxquelles contribuent beaucoup l’argent des pensions de retraites, de certaines aides sociales, et de financements publiques importants, le CICE, etc..) est beaucoup trop capté par les actionnaires, et trop peu reversé aux salariés et aux établissements.
Chaque année, la croissance à 2 chiffres du groupe korian est digne de celle d’une start-up, sur le terrain pourtant la qualité est très loin de suivre une tendance aussi haussière… mais les efforts ou la souffrance du personnel y semble de plus en plus forts.
Il n’est donc pas normal que l’état se désengage du service public au profit d’un service privé aussi gourmand avec l’argent public mais aussi précarisant malgré tout.

Nous martelons donc que l’actionnariat et la financiarisation du Soin nuisent gravement à la santé.

Et lorsque l’on voit le résultat, dans notre entreprise, du service de Prévoyance confié à l’un de nos actionnaires, ça en dit long du fossé qui sépare les intérêts des actionnaires et ceux des salariés, et on se dit qu’avec des assureurs de santé comme ça, la protection sociale a du souci à se faire.

Bref, il est grand temps de passer à autre chose. Et le changement à un grand besoin de toutes et tous, salariés, et usagers, pour donner plus d’échos à cette volonté largement partagée. 

 

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 liberte-de-parole

 

OSER DIRE NON :
*    C’est éviter la dégradation des conditions de travail
*    C’est revendiquer le droit de travailler dignement dans le respect des
personnes et de la qualité du service rendu
*    C’est revendiquer ses droits et résister au quotidien
*    C’est s’organiser collectivement pour retrouver une solidarité et un
pouvoir face à nos directions.

Actu sociale, BTHE, Conditions de travail, Métiers

Faire grève pour retrouver le côté humain de son métier.

Retour sur le mouvement de gréve et d’action de cette journée du 8 novembre 2016.

“L’hôpital est au bord de l’explosion (…) on a eu des dizaines de cas de suicides sur une années” alerte Jean Vignes, le secrétaire général de SUD Santé Sociaux (à euronews). “Aujourd’hui, nous allons de plans de retour à l‘équilibre en cure d’austérité, on a plus les moyens de fonctionner, donc on se bat pour la qualité des soins, pour la qualité de vie au travail.

Le ministère de son côté, n’est plus à 30% prés, et annonce une fourchette de 8 à 12% de grévistes, faisant la preuve qu’il est bien plus à l’aise et précis avec les chiffres des restrictions budgétaires qu’avec ceux du social et de l’humain…

C’est comme ça. Mais passons et citons ce témoignage d’une IDE qui a fait grève pour retrouver le côté humain de son métier, ( source NouvelObs ) :

Je ne veux plus être un pion

Le 8 novembre 2016, je serai à Paris avec mes collègues de la France entière car je ne veux plus rentrer chez moi après une journée de travail en me posant toutes ses questions et en pleurant.

Je veux retrouver le côté humain de mon métier. Je ne veux plus être un pion que l’on déplace au gré des besoins.

Je ne veux plus entendre parler de rentabilité et de tarification à l’acte. Je suis infirmière et je soigne des êtres humains, pas des machines. Je ne travaille pas dans une usine. Je m’occupe de personnes en fin de vie et je veux avoir le temps de leur tenir la main. Voudriez-vous que votre mère, votre père ou votre enfant meure seul à l’hôpital sans un professionnel formé à cet accompagnement à côté de vous ?

Depuis plusieurs années, et à mesure que la santé est marchandisée, Patients, Résidents, Personnel (soignants ou non), Aidants, tous trinquent et deviennent toujours un peu plus des variables de profits,

Mais pourquoi les pouvoirs publics laissent-ils faire et pourquoi que les dirigeants s’obstinent dans cette direction ?
La qualité de nos vies et celles de nos patients/résidents vaudraient-elles moins que la qualité des économies et des profits?

 personnelendanger

C’est ainsi que le 8 novembre des gréves et des manifestations ont eu lieu sur l’ensemble du pays.  Une journée d’action pour résister à de nouvelles attaques contre la santé et pour résister à l’austérité galopante qui s’abat toujours un peu plus sur le personnel et sur la qualité du service.

SUD et Solidaires ont maintes fois constaté que :

Depuis que la Santé est cotée en bourse le service public se meurt.

Depuis que la Santé est cotée en bourse les métiers du sanitaire et du medico-social perdent souvent de leur sens et la souffrance des salariés augmentent.

Depuis que la Santé est cotée en bourse, les turn-over et les arrêts n’ont jamais été aussi importants.

Depuis que la fin de vie est cotée en bourse, nos aînés mangent moins bien, leurs douches sont plus courtes, plus rares, et en plus ils payent plus chers.

Depuis que la fin de vie est cotée en bourse, l’or gris a mis les soignants en sueur et en stress, prenant les soignés en otage.

Depuis que la fin de vie est cotée en bourse, les primes d’objectifs causent des déprimes aux cadres qui courent après et aux équipes qui payent le prix.

Pour les pouvoirs publics, et l’ensemble des dirigeants du secteur de la santé, n’est-il pas temps d’arrêter la casse du service public et de favoriser enfin un accès à du Soin digne de ce nom ?