Actu sociale

Manif des psychomotriciens et psychomotriciennes

A l’appel de nombreux syndicats dont SUD Santé Sociaux, psychomotriciens et psychomotriciennes sont appelés à battre le pavé et faire entendre leurs voies

Les psychomotricien-ne-s intéressées pourront aussi consulter la réflexion engagée sur ce blog autour de leur métier et ceux d’ergothérapeutes, et de psychologues en EHPAD, et contribuer aux propositions : voir lien ici

 Et parce qu’au XXIéme siècle certains employeurs rendent risqué de prendre à coeur son métier, toi aussi signe la pétition de soutien à Charline

intersyndicale greve nationale des psychomotriciens

Thérapeutes de la Fonction Publique Hospitalière (FHP), ou d’autres établissements du public et du privé, c’est ensemble que la profession avec d’autres qui sont solidaires se rendra dés 14h30 du Ministère  de  l’Enseignement  Supérieur  et  de  la  Recherche au Ministère  de  la  Santé

MANIFESTATION NATIONALE DES PSYCHOMOTRICIENS
le 5 décembre 2014

La  réingénierie  des  professions  de  santé  a  débuté  depuis  bientôt  huit  ans.  Elle  vise  à réactualiser  les  contenus  de  formation  et  les  champs  d’intervention  de  chaque  métier concerné, dans le cadre de la réforme LMD (Licence-Master-Doctorat) voulue par l’Europe.

Or,  depuis  trois  ans  maintenant,  la réingénierie de  la  profession  de  psychomotricien  est interrompue par le Ministère de la Santé. Les  psychomotriciens  ont  toujours  répondu  positivement  aux  sollicitations  appuyées  des pouvoirs publics et du Ministère de la Santé en particulier. Ils ont pris leurs responsabilités face aux besoins nouveaux de santé des patients, sur des dossiers primordiaux, comme ce fût le cas pour le Plan Alzheimer, le plan Autisme, et bien d’autres.

Le  passage à 5 ans d’études permettra de reconnaitre le niveau élevé d’expertise indispensable pour garantir aux français des soins psychomoteurs de haute qualité. Cette formation intègrera l’élargissement toujours plus important des connaissances requises pour exercer ce métier essentiel dans le dispositif de santé publique nationale. Les  psychomotriciens  ont  toujours  favorisé  le  dialogue  et  la  concertation.

Les  nombreux courriers  envoyés  au  Ministère  de  la  Santé,  ainsi  que  les  déclarations  unanimes  faites  au Haut  Conseil  des  Professions  Paramédicales  restent  à  ce  jour  sans  réponse.  Les psychomotriciens  prennent  acte du  fait  que  l’écoute  de  l’Etat  vis-à-vis  des  professions  de santé semble reposer sur le seul rapport de force.

Aussi, face à cette absence de concertation, les psychomotriciens manifesteront :

Pour que la formation initiale des psychomotriciens soit portée à 5 années d’études assortie de l’obtention du grade Master.

Pour une totale reconnaissance de la profession, de sa compétence, et de son rôle primordial dans le service apporté à la population, que ce soit dans les domaines de l’éducation, de la prévention et du soin ;

Pour une prise en considération de l’effort de développement de la recherche en psychomotricité, indispensable au maintien d’un service de soin de qualité pour les français.

En conséquence, les psychomotriciens défileront le 5 Décembre à partir de 14h30 entre le Ministère  de  l’Enseignement  Supérieur  et  de  la  Recherche  et  le  Ministère  de  la  Santé. 

Ils demandent  donc  à  être  reçus  par  Mme  Marisol  Touraine,  Ministre  de  la  Santé,  et  Mme Geneviève Fioraso, Secrétaire d’Etat à l’Enseignement Supérieur et la Recherche.

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BTHE, Conditions de travail, Métiers

Psychologues, Ergothérapeutes, Psychomotriciens : Travail et sens du travail en EHPAD

Nous avons reçu beaucoup de questions, questionnements et témoignages de ces professionnels d’EHPAD.
Nous ne pouvons sur ce blog publier tel quel les messages ou analyses de situations reçus mais nous recherchons chaque fois à distinguer ce qui relève du cas particulier d’un salarié, d’un établissement, d’une entreprise ou encore de l’intérêt collectif des professions concernées afin d’y répondre au mieux.

Cet espace offre à chaque salarié concerné un espace de ressources et d’expression, l’occasion de participer à une réflexion professionnelle et sociale sur le sens des métiers et sur les conditions du travail, et la possibilité de solliciter une aide ou du conseil spécifique auprès du syndicat.

Des professionnels de plusieurs établissements korian medica nous ont par exemple fait part récemment de leurs soucis, inquiétudes ou questionnements, liés à des gardes de week end et aux problématiques contractuelles, thérapeutiques ou professionnelles que cela soulève pour eux.

D’autres d’ici ou là nous adressent régulièrement leurs témoignages ou analyses sur des contradictions ressenties entre le sens de leur métier et ce que certaines directions en attendent, ou sur des situations anormalement conflictuelles qui font suite à l’expression de problèmes, de dysfonctionnements rencontrés ou de désaccords.

Le syndicat SUD Santé Sociaux rejoint très largement les revendications sous-jacentes de ces salarié-e-s et fait le lien avec d’autres constats qui interrogent et qui nous interrogent quant à la prise en compte de la spécificité professionnelle et quant aux besoins des prises en charges en institution.

Notre approche syndicale, pour ces métiers comme pour d’autres, consiste à faire reconnaitre leurs spécificités professionnelles afin de mieux définir la place de chacun dans les équipes et projets pluridisciplinaires, et d’agir pour que les professionnels puissent exercer essentiellement leurs métiers et non d’autres tâches un peu « bouche-trous ».

Par cette page, nous espérons pouvoir mieux rendre compte de certaines situations, favoriser la réflexion collective et dégager des pistes de solution, d’où le sens du formulaire à la fin de cette page.

Psychologues, ergothérapeutes, et psychomotriciens sont des professions relativement récentes en EHPAD. Il a fallu attendre notamment que les ARS et les Conseils généraux financement leurs postes pour que ces métiers s’y rencontrent régulièrement. [voire les fiches métiers spécifiques : celle des ergothérapeutes et celle des psychomotriciens la fiche des psychologues sera en ligne prochainement]

Ils y ont aujourd’hui toute leur place et les actions de ces thérapeutes en EHPAD concourent assez largement à l’attractivité des établissements et à la modernisation des prises en charge institutionnelles, notamment par l’apport de réponses non médicamenteuses et innovantes aux problèmes de la dépendances et aux troubles divers du grand âge.

En parallèle, les directions d’établissement connaissent souvent les aspects commerciaux mieux que les notions thérapeutiques si bien que dans le fond ces métiers peuvent leurs être assez mal connues.

Sans trop les distinguer, ils sont souvent juste qualifiés de « paramedicaux », et le fond des prises en charge n’est souvent perçu que par ce qui peut se voir côté client ou « côté vitrine ». Pour les professionnels concernés, la mise en avant de leur travail et la valeur que peut avoir celui-ci sur un plan commercial n’est pas un problème mais à condition que cela ne dénature pas la nature et le sens premier du métier.

C’est ainsi pourtant que chaque métier arrive, malheureusement et de manière assez galvaudée, à se retrouver cantonné à une fonction stéréotypée : La gestion des fauteuils, lit médicalisés, contentions, ou barrière de lit pour les ergothérapeutes, la recherche d’apaisement, la gestion ou prévention de conflit pour les psychologues, la dispense d’ateliers ou de toilettes thérapeutiques pour les psychomotriciens.
La notion de prise en charge du résident semblant alors être perçu comme secondaire, moins visible ou moins profitable, par certains employeurs.

La problématique souvent rencontrée par ces professionnels tient beaucoup à une connaissance et une passion de leur métier très supérieure à la moyenne des autres métiers, si bien qu’ils se heurtent à des exigences institutionnelles parfois contradictoires ou en décalage avec le sens de leur travail et ou à une méconnaissance de leur métier de la part de l’employeur.

Les logiques de rendement de certaines entreprises par exemple sont assez peu compatibles avec les exigences de prises en charges thérapeutiques.

Étant particulièrement attachées à leurs métiers et au sens de leur travail, ces professionnels sont donc moins enclin que d’autres à faire des compromis et nous leur donnons raison. Car c’est à l’institution de s’adapter au progrès des pratiques ou aux améliorations fonctionnelles et non aux praticiens de diminuer leur savoir faire ou de faire avec les dysfonctionnements rencontrés.

Quelques exemples de pratiques abusives que les thérapeutes ne veulent pas accepter :

– Demander d’effectuer certaines toilettes « thérapeutiques » sans la présence d’un soignant, au motif qu’il manque d’AS disponibles pour les toilettes ordinaires.

– Faire appel à des thérapeutes pour faire des gardes le week-end et (des gardes le soir) de façon régulière et non exceptionnelle, comme le fait par exemple un adjoint de direction, au détriment de sa fonction de thérapeute et des tâches liées qui diminuent d’autant.

– Imposer des contentions aux résidents sans prescription et contre sa volonté pour faciliter le service, ou satisfaire une famille-cliente.

– Privilégier des ateliers de groupe plus visibles pour la galerie au détriment de la fonction thérapeutique individuelle ou en petit groupe.

– Des soutiens de directions très inégaux entre MEDEC, IDEC d’un côté et Ergothérapeutes, Psychomotriciens et Psychologues de l’autre. Les seconds étant souvent contraints de se soumettre aux choix ou orientations des 2 premiers sans qu’il n’y ait pourtant de légitimité hiérarchique ou professionnelle à cela.

Ce ne sont là que les exemples qui nous ont le plus été signalés.

Si vous voulez alimentez vous aussi la réflexion, la critique ou les propositions, nous avons conçu un formulaire spécialement pour vous. Les témoignages reçus peuvent nous permettre de mettre à jour nos articles ou d’en inspirez d’autres mais ils ne sont pas publics et seuls notre comité de rédaction y a accés.

BTHE, Métiers

Fiche métier : Psychomotricien Psychomotricienne en EHPAD

Ce blog permet l’échange et la collaboration entre les salariés de différents établissements ou sociétés. Si vous avez une question, ou une remarque, utilisez le formulaire dans la colonne de droite ou « commentaire » en fin d’article. Et pour trouver le syndicat SUD prés de chez vous, cliquez là

Suivant la classification des emplois de la convention collective du 18 avril 2002, au 1er avril 2014, le métier de psychomotricien-ne se rattache à la filière Soin, Position 2, niveau 2 – Technicien-ne-s spécialisé-e-s – coefficient 284, soit un salaire minimum conventionnel (SMC) brut mensuel de 1982,32€ +1% (par année d’ancienneté)
Ce salaire minimum peut augmenter selon des accords d’entreprise ou d’établissement et à chaque augmentation de la valeur du point (6.98 au 1er avril 2014).

Notre approche syndicale, pour ce métier comme pour d’autres, consiste à faire reconnaitre la spécificité professionnelle afin de mieux définir la place dans les équipes et projets pluridisciplinaires, et d’agir pour que le professionnel exerce essentiellement son métier et non d’autre tâches un peu « bouche-trous ».


La psychomotricité en EHPAD

Depuis les 5 dernières années, le métier de psychomotricien-ne est devenu un métier à part entière en EHPAD en faveurs des approches non médicamenteuses et rares sont les établissements qui aujourd’hui n’ouvrent pas leur porte à la profession depuis que les ARS financent les postes. Ergothérapeutes, psychologues, kinésithérapeutes, pédicures, orthophonistes, art-thérapeutes, et psychomotricien-ne-s sont autant de professionnels rencontrés régulièrement dans ces établissements pour l’accompagnement et la prise en charge notamment des résidents atteint de troubles sensoriels, cognitifs et/ou moteurs.

 Le psychomotricien est employé le plus souvent à titre salarié dans des centres ou établissements relevant des domaines de l’enfance ou de l’adolescence inadaptée, dans des centres spécialisés, des établissements hospitaliers, des services médico-pédagogiques ou des hôpitaux psychiatriques, et de plus en plus auprès des personnes âgées dans les maisons de retraite et EHPAD.

Missions

Le travail du psychomotricien vise à rééduquer les personnes confrontées à des difficultés psychologiques vécues et exprimées de façon corporelle, en agissant sur leurs fonctions psychomotrices. Il traite des troubles du mouvement et du geste. Les actes qu’il est autorisé à pratiquer sont réglementés par un décret. Il intervient en séances de rééducation individuelles ou collectives sur prescription médicale.

Évaluer les fonctions sensori-motrices, perceptivo-motrices et psychomotrices, analyser leurs interactions et poser un diagnostic psychomoteur.

Accompagner le résident dans le cadre de son projet personnalisé. Mettre en œuvre des traitements de rééducation psychomotrice et de réadaptation visant à corriger les troubles psychomoteurs.

Formation

Le psychomotricien est titulaire d’un diplôme d’Etat, qui se prépare en trois ans dans un Institut de formation agréé par le Préfet de région. Ces études sont accessibles sur concours, pour les titulaires du baccalauréat ou diplôme équivalent.
Il peut ensuite approfondir sa formation en accédant de plein droit en licence Sciences sanitaires et sociales et en licence Sciences de l’éducation. Il peut aussi poursuivre par un DU. Le psychomotricien peut se spécialiser en psychothérapie.
Par équivalence, les titulaires du diplôme de psychomotricien sont dispensés de l’examen d’entrée et de la première année dans les écoles de masseur kinésithérapie ou ergothérapie, sous réserve de réussite à l’examen de passage en deuxième année.

Attributions principales

• Il traite, sur prescription médicale le plus souvent, les troubles psychomoteurs de la personne âgée. Il agit sur l’équilibre psychologique par l’intermédiaire du corps.
• Il intervient pour des troubles tels que : incoordination motrice, agitation, difficultés d’attention, troubles de l’équilibre, tics, problèmes dans l’orientation spatiale et temporelle…
• Il établit un bilan des capacités du patient à l’aide de tests et épreuves adaptés à la personne.
• Il met en place une thérapie dont il évalue périodiquement les résultats. Il utilise des techniques comme l’expression gestuelle, la relaxation, les activités rythmiques, de jeu, de coordination, lors de séances individuelles ou en groupe. L’efficacité de la thérapie dépend en grande partie de la relation entre le patient et le thérapeute.
• Il est appelé à collaborer avec les MEDEC, psychologues, orthophonistes, kinésithérapeutes, infirmiers, ergothérapeutes et l’équipe pluridisciplinaire.
• Il doit faire preuve d’écoute, de compréhension, de disponibilité, de patience et d’observation.

Psychomotricien-ne et l’équipe pluridisciplinaire et paramédicale :

Alors que les kinésithérapeutes, orthophonistes et pédicures interviennent essentiellement en libéraux, les psychomotriciens comme les psychologues et les ergothérapeutes interviennent principalement en tant que salariés.

Les psychomotriciens sont des professionnels recherchés en EHPAD bien que le métier soit très souvent mal connu des directions qui les emploient, comme peut l’être aussi le métier d’ergothérapeute. Le développement des consciences et des orientations en faveur du non médicamenteux participe aussi à l’attractivité de ce métier pour le secteur.

Certaines missions du ressort des psychomotriciens peuvent être traitées par d’autre paramédicaux avec une approche particulière. La prévention des chutes ou la réadaptation de la mobilité et des transferts par exemple. Il y a quelques dizaines d’année, ces activités étaient réservées aux kinésithérapeutes. Ils répondaient à ces missions avec une approche fonctionnelle de rééducation (mobilisation, entrainement de l’équilibre, tonification musculaire…). Aujourd’hui, cette mission est très transversale. Psychomotricien, Kinésithérapeute et Ergothérapeute ont chacun leur pertinence propre pour prévenir des chutes chez le sujet âgé. L’approche fonctionnelle, psychomotrice, psychique, ludique, etc. sont autant d’accompagnements différents mais complémentaires. Alors que l’ergothérapeute sera sensible et spécialisé pour prendre en compte les facteurs externes, les psychomotriciens favoriseront l’expression et l’action psychomotrice.