Actu sociale

Le patronat de la FHP appelle à la gréve illimitée ses 1100 cliniques privées le 5 janvier 2015.

C’est un appel à un « mouvement illimité de cessation d’activité » lancée par Fédération de l’Hospitalisation Privée (FHP) pour exiger le retrait du projet de loi de Santé.

De son côté, la Fédération des Hopitaux de France (FHF) demande le retrait des autorisations d’activités d’urgence aux cliniques dès lors qu’elles se seront mises en grève.

Dans la foulée de la gréve des médecins généralistes du 24 au 31 décembre, et par effet d’opportunisme, le patronat de la FHP invite donc ses 1100 établissements à faire pareil le 5 janvier 2015.

Ainsi, la direction du réseau sanitaire France de Korian informait hier ses collaborateurs qu’à partir du 5 janvier, plus aucune admission ne sera faite au sein de ses cliniques et ce, aussi longtemps que la FHP demandera de maintenir la mobilisation. La continuité des soins restant assurée pour les patients hospitalisés.

La FHP, se verrait « contrainte de s’engager dans un mouvement plus radical et plus déterminé que celui de mars dernier ». On se souvient qu’en mars dernier, le privé hospitalier avait mené un gréve qui privait de stage et donc d’accès au diplôme 35.000 stagiaires infirmiers au nom du sacro-saint droit au profit. Voir 2 précédents articles  Sur ce blog

Pour tout salarié qui a souvent été bercé par les échos d’un patronat s’offusquant sans cesse que des travailleurs puissent prendre le patient ou le résident « en otage » au nom de revendications, ces menaces de bloquer l’entrée à leurs boutiques sonnent comme une invite à la décomplexion de millions de salariés insatisfaits.

L’engagement de la FHP « dans un mouvement plus radical » tient en effet de preuve, s’il en fallait une, que le patronat de la santé privée reconnait l’utilité du rapport de force ou de la gréve pour obtenir satisfaction.

Dans son rejet du projet de loi, le patronat est notamment contre l’instauration de 5 obligations à remplir par les établissements de santé privés dans le cadre de la procédure d’habilitation. En particulier, l’interdiction pour les médecins de pratiquer des dépassements d’honoraires…

Que dire aussi d’usagers qui se sentent souvent si impuissant face à la qualité du service reçu au regard du prix payé ? (manque de moyens, de personnels, de formations, etc.) La FHP qui dit vouloir mieux comprendre l’état d’esprit des Français face à leur système de soins inviterait-t-elle ces usagers mécontents à faire une gréve du paiement jusqu’à satisfaction ?

 

Actu sociale, BTHE

EHPAD : soirée-débat organisée par SUD Santé Sociaux

SUD Santé Sociaux 29

Alain Le Guen, Catherine Gloaguen, Ludovic Helies et Yves Marec, du syndicat Sud Santé Sociaux du Finistère, s’inquiètent de la situation dans les résidences pour personnes âgées EHPAD.

La situation dans les Ehpad préoccupe le syndicat Sud Santé Sociaux qui organisait une soirée débat, jeudi 13 octobre, au Centre hospitalier de Cornouaille, des représentants du Syndicat Sud Santé proposaient une rencontre publique pour débattre du malaise que peuvent ressentir les personnes accueillies dans les Ehpad (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), leur famille et les personnels de ces éta- blissements, dans les secteurs public et privé.

Devant une vingtaine de personnes – des syndicalistes, trois personnes ayant un parent en Ehpad, des animateurs, des aides-soignants en institution, des infirmiers libéraux confrontés au maintien à domicile de personnes âgées dépendantes – Ludovic Héliès a animé un débat qui a rapidement pris la forme d’un constat. Les personnes présentes sont toutes persuadées que les budgets contraints de l’État, et surtout des Départements, qui ont en charge la solidarité et la dépendance, posent problème… Un véritable Plan dépendance n’a jamais vu le jour et l’aide au maintien à domicile (Apa) ne fait que retarder l’accueil en Ehpad. L’âge moyen d’entrée étant de 85 ans.

Sud Santé Sociaux organisera, la semaine prochaine à Brest, ce même type de débat public sur la situation, « préoccupante pour eux », de l’accueil des personnes âgées dans les Ehpad du département.

« Ces soirée sont ouverte à tous : familles, employés ou citoyens intéressés par la question de la situation actuelle des Ehpad pour lesquels les moyens alloués sont insuffisants et risquent de l’être encore plus dans les mois à venir. On veut fédérer les énergies autour de ces questions préoccupantes », dit Ludovic Helies, délégué syndical Sud dans un Ehpad associatif. Avec ses collègues, il craint les conséquences d’une diminution annoncée du budget octroyé par le conseil général. « On va vers des fusions d’établissements pour réaliser des économies d’échelle. L’inquiétude est salariale mais porte aussi sur la qualité des soins apportés aux personnes âgées.
Les personnels sont très découragés et le secteur est le second plus important pourvoyeur d’accidents du travail, après l’aide à domicile et devant le bâtiment ».

Un absentéisme qui a aussi des conséquences sur l’organisation du travail. « Il est très difficile de prévoir ses congés. On travaille un week-end sur deux, mais on peut en faire plusieurs d’affilée, faute de remplaçants. Et les amplitudes horaires sont atypiques, on peut être mobilisé de 7 h à 14 h puis de 18 h à 20 h ». Les résidants sont de plus en plus dépendants à leur entrée en établissement et de plus en plus âgés. La moyenne d’âge est de 86 ans.

« Depuis deux ans, la charge de travail a augmenté considérablement. On ne peut plus faire un accompagnement satisfaisant, notamment des patients Alzheimer qui représentent jusqu’à 70 % des résidants avec un ratio d’un salarié pour six résidants alors qu’il est d’un pour un dans les pays scandinaves ». Le syndicat pointe aussi le coût qui est, en moyenne, de 2.000 € par mois en Finistère.

http://www.letelegramme.fr/finistere/brest/ehpad-sud-propose-une-soiree-debat-jeudi-13-10-2014-10383768.php

 

Actu sociale, Conditions de travail

La convergence des hôpitaux en lutte contre l’Hôstérité

 

convergence

Partout c’est la galère : conditions de travail et conditions de soins dégradées. Le Gouvernement, la Cour des Comptes, l’IGAS, la FHF pointent les « avantages acquis » comme une survivance illégitime d’une époque révolue. Alors que le fonctionnement des hôpitaux ne tient qu’aux efforts consentis quotidiennement de toutes et tous, les ARS, les directeurs en demandent toujours plus. Comme certains le disent : « Il y a encore de la viande sur l’os ». Face à cette attaque frontale nous ne pouvons gagner seul-e-s.

La force et la détermination des camarades en lutte, Sarlat, Angers, Maison Blanche, Guillaume Régnier à Rennes, Saint-Avé, PGV, Korian, EPSM et CHU de Caen, St Jean d’Angely, Marseille , Plaisir-Grignon… et tous les autres… nous convainquent qu’il est plus que temps que ces luttes débouchent sur des actions coordonnées.

C’est ce qui ressort aussi des débats de l’Assemblée Générale des hôpitaux en lutte. Celle-ci a réuni le 18 juin dernier à Caen 200 participant-e-s (CGT, SUD, UFAS, non syndiqué-e-s) suite à une manifestation de soutien de 700 personnes venues de plus d’une cinquantaine d’établissements malgré les problèmes de transport. http://www.youtube.com/watch?v=dXUt…

Cette Assemblée Générale a pris plusieurs décisions dont celle d’une mobilisation nationale devant le ministère de la santé le 23 septembre, trois semaines avant les débats sur le financement de la Sécurité So-ciale qui conditionneront pour l’année suivante les moyens financiers dont disposeront les établissements.

L’AG a voté la création d’un comité de liaison chargé d’assurer l’information sur les luttes en cours (page FaceBook : https://www.facebook.com/pages/H%C3... et la coordination d’actions locales durant l’été, actions tournées vers la population, les usagers et l’ensemble de nos collègues, un jeudi tous les 15 jours.

Un nom a été retenu après vote de l’assemblée :
Convergence des hôpitaux en lutte contre l’Hôstérité .

Un logo sera choisi dans l’objectif de pouvoir identifier le mouvement partout en France.

L’AG de Convergence des hôpitaux en lutte appelle les équipes déjà mobilisées à mettre à profit l’été pour contacter les établissements environnants, départe-ment ou région pour préparer la mobilisation du 23.
L’AG où étaient présents des établissements du social et du médico-social appelle à l’extension de « convergence » à ces secteurs.
Enfin des représentant-e-s des comités de défense des hôpitaux ont aussi appelé à relier la mobilisation à leurs combats.

SUD Santé Sociaux, inscrit dès le début dans la dynamique de cette mobilisation, a décidé à l’unanimité :

• De travailler sur la convergence public/privé et de l’ensemble de notre secteur.
• De travailler à l’extension du mouvement avec les usager-e-s et des organisations comme Notre Santé en Danger.
• De solliciter les autres organisations syndicales afin qu’elles rejoignent à leur tour Convergence et s’inscrivent ainsi dans cette perspective de mobilisation.
• De travailler à des propositions pour une plate-forme revendicative « temps de travail, effectifs, salaire ».
• De suivre et accompagner tous les mouvements de revendication de notre secteur et de l’interprofessionnel durant l’été qui s’annonce des plus difficiles.

L’été sera chaud chô chô dans nos hôstos !

N’hésitez pas à télécharger et à partager le tract via ce lien.

Convention Collective du 18 avril 2002, droit du travail, salaire

Salaire : les suppléments qui changent une paie

Ce blog permet l’échange et la collaboration entre les salariés de différents établissements ou sociétés. Si vous avez une question, ou une remarque, utilisez le formulaire dans la colonne de droite ou « commentaire » en fin d’article. Et pour trouver le syndicat SUD prés de chez vous, cliquez là

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Votre fiche de paie est compliquée… plus y a de chiffres dessus et moins y a d’argent sur votre compte…, vous travaillez toujours pareil mais ne touchez jamais le même montant à la fin du mois…, vos dimanches et vos heures sup n’apparaissent pas sur votre bulletin…, depuis que vous avez signé votre CDI votre salaire est inférieur de ce qu’il était pendant les CDD…, vous êtes concernés par une ou par toutes ces situations ?

Alors, cette fiche vous aidera à faire le point sur la composition du salaire tel qu’applicable dans la santé privée (Hopital, Maternité, EHPAD ou SSR notamment).
Nous vous invitons à lire cette fiche avec votre bulletin de paie sous les yeux et une calculatrice pour vérifier au fil de la lecture.

Votre salaire est composé de parties variables et d’autres qui ne peuvent jamais baisser (le salaire minimum).

Le Salaire Minimum Conventionnel (SMC) ou le SMIC :

Le SMC est un salaire minimum qui varie selon les métiers et les grilles de classificaiton des emplois. Le SMC de référence pour votre emploi doit être indiqué distinctement sur votre bulletin paie avec la valeur du point et votre coefficient ainsi que votre date d’embauche et votre ancienneté. Ces infos sont aussi obligatoires que votre nom ou la période de la paie et elles sont généralement en haut du bulletin juste après votre nom.

Votre employeur ne peut en aucun cas vous rémunérer moins que le SMC ou moins que le SMIC si le SMIC est avantageux pour vous.

Le montant du SMIC horaire brut est fixé, depuis le 1er janvier 2014, à 9,53 €, soit 1 445,41 € bruts mensuels sur la base de la durée légale de 35 heures hebdomadaires

Aucun salaire brut ne devrait donc être inférieur à 1 445,41 € pour tous les salariés en contrat à temps plein.

Pour les mi-temps ou temps partiel, le salaire minimum correspond au prorata de SMIC ou du SMC.

Calcul du salaire minimum :

Le SMC = Valeur du point (6,98 actuellement) X coefficient (tous les coefficients se trouvent dans la grille de « classification » – voir ici pour la grille EHPAD et maison de retraite)
+ Ancienneté

Le montant de salaire pour l’ancienneté est une augmentation du SMC de 1% pour chaque année d’ancienneté.

Si votre SMC est inférieur au SMIC, alors votre ancienneté doit être ajoutée au SMIC au lieu du SMC pour calculer votre salaire minimum de référence.

Exemples en Brut (avant le 1er avril 2014 avec une valeur du point à 6€92 et après avril 2014 à 6€98) pour des salariés à temps plein ayant Z années d’ancienneté) :

Pour un Aide soignant(e) diplomé(e) ou un AMP d’EHPAD – Coefficient 222

222 X 6,92 = 1536€24 + Z% (avant avril 2014)

222 X 6,98 = 1549€56 + Z% (après avril 2014)

Pour tous les métiers de coefficients inférieurs (Auxiliaire de vie, standardiste, ASH, etc..) le salaire minimum brut ne peut jamais être inférieur à 1445€41 + Z% pour un temps plein.

Pour un IDE d’EHPAD – Coefficient 284

284 X 6,92 = 1965,28 + Z% (avant avril 2014)

284 X 6,98 = 1982,32 + Z% (après avril 2014)

 

Pour un ASH d’EHPAD – Coefficient 211 (si diplômé)
(Pour les non diplomés, le coefficient 208 équivaut à un SMC inférieur au SMIC, il faut donc prendre en référence 1445€41 comme minimum) + Z%
Plus vraisemblablement, l’ASH aura un coefficient de 211 et donc un SMC à 211 x 6,92 = 1460€12 + Z% (avant avril 2014)
et 211 x 6,98 = 1472€78 + Z% (après avril 2014)


Pour un serveur d’EHPAD
– Coefficient 211

211 x 6,92 = 1460€12 + Z% (avant avril 2014)

211 x 6,98 = 1472€78 + Z% (après avril 2014)

 

Dans tous les cas quelque soit votre métier, remplacez le coefficient des exemples ci dessus par le votre et remplacez Z par votre nombre d’années d’ancienneté.

Le calcul de l’ancienneté :

Pour les bas salaires minimum comme pour les plus élevés, l’ancienneté peut augmenter considérablement une paie. Il convient cependant de bien la calculer et de ne rien oublier.

Votre salaire minimum augmente de 1% par année d’ancienneté (et tous les 6mois à partir de 30ans d’ancienneté). Vous devez considérer toute votre ancienneté, aussi bien les années CDD que les années CDI.

Les années d’ancienneté prises en compte se distinguent en 2 catégories :

_ L’ancienneté interne
Ce sont toutes vos années CDD + CDI travaillées pour le même employeur

_ L’ancienneté externe
Ce sont toutes vos années CDD + CDI travaillées dans le même secteur (santé public ou privée : hôpital, EHPAD, clinique, etc.) en dehors de l’entreprise, y compris dans certains pays étrangers. Pour prendre en compte cette ancienneté dans votre paie vous devez fournir des justificatifs à votre employeur (le meilleur justificatif étant le certificat de travail).

Exemple dans le salaire :

Une infirmière (IDE) qui a travaillé 5 ans à l’hôpital d’Alger, 1 an comme aide soignante (AS) dans une clinique SSR en France et qui travaille depuis 4 ans dans un EHPAD en France, aura un salaire minimum mensuel augmenté de 5 + 1 + 4 = 10% soit 154€95

1 année d’ancienneté =
+ 15€49 brut par mois pour 1 AS
+ 14€72 brut par mois pour 1 ASH ou 1 serveur
+ 19€82 brut par mois pour 1 IDE

La majoration du salaire minimum en fonction de l’ancienneté est due dés que l’employeur en a connaissance.


Pour les heures sup :

Toutes les heures travaillées au-delà de 35 heures hebdomadaires sont des heures supplémentaires (sauf les 7h de travail de la journée de solidarité).

En l’absence d’accord, les heures supplémentaires sont rémunérées à un taux de 25 % pour les 8 premières heures supplémentaires et à 50 % au-delà delà.

En plus des majorations prévues en contrepartie des heures supplémentaires, les salariés ont droit à une Contrepartie Obligatoire en Repos (COR) pour toute heure supplémentaire accomplie au-delà du contingent annuel (sur les informations relatives à la COR et au repos compensateur de remplacement qui doivent être annexées au bulletin de paie, ).

 Pour les dimanches travaillés :

Chaque dimanche travaillé donne lieu à une prime de sujétion qui équivaut à 40% de la valeur du point par heure travaillée. C’est à dire 2€768 de plus par heure.

Pour une heure supplémentaire effectuée un dimanche il faudra ajouter 125% + 2€768.

Pour les jours fériés travaillés :

Un jour férié travaillé est majoré à  40% + récupérable – le 1er mai est majoré à 100% et récupérable.

La récupération en jour de repos n’enlève rien au salaire.

Selon l’Article 59-3b l’article 4 de la section 3 du chapitre II de l’accord de branche du 27 janvier 2000 relatif à la réduction et à l’aménagement du temps de travail : Lorsque un jour férié coïncide avec un jour de repos hebdomadaire (ou de RTT), soit le salarié est rémunéré soit il récupère le nombre d’heures équivalent sans perte salaire.