Actu sociale

Prendre sa santé en main !

Cet appel pour inviter le lecteur à nous aider à augmenter encore la collaboration entre les travailleuses, travailleurs et usagers de la santé du privé lucratif : Parce qu’en communiquant et échangeant sur les problèmes individuels du quotidien on trouve la base de solutions collectives. Au contraire, rester seul dans son coin avec ses problèmes, c’est s’empêcher d’en sortir en augmentant pour d’autre le risque d’avoir les mêmes.

Parlez-en, relayez nous, rassembons-nous, contactez-nous, et à votre santé !

Dans un monde idéal, les relations entre les salariés et les patrons, entre les clients et les entreprises pourraient se contenter du bon sens.

Mais dans le monde réel, trop souvent pourtant, le droit n’est pas appliqué parce que le salarié ne le connait pas, ou alors bien mal, et que l’employeur, qui gagne souvent plus à faire ainsi que ce que peuvent coûter les rares recours en justice, en profite.

Côté client, ça fait longtemps qu’il n’est plus roi, mais il est souvent désarmé devant sa dépendance de plus en plus contractuelle à un service, même lorsque celui-ci ne lui donne pas satisfaction.

Pour les premiers comme pour les seconds, les pouvoirs publiques sont généralement très attentistes mais ne cessent d’être complaisants vis-à-vis des patrons.

Parce que le monde du travail, et l’économie ou la finance qui gouvernent le travail ne sont pas au service d’une amélioration de la qualité de vie des uns ou des autres mais que ce sont d’abord au contraire les uns ou les autres, travailleurs et consommateurs, qui se trouvent, consciemment ou non, au service de l’économie et de la finance, il nous faut donc des syndicats forts et indépendants de tout pouvoir, une coopération interprofessionnelle, des militants et des citoyens décidés à ne jamais accepter l’inacceptable, des représentants du personnel consciencieux et vigilants, une mobilisation collective chaque fois que nécessaire et un apprentissage par tous les salariés des moyens qui garantissent leurs droits.

Tout ce qui ne se résout pas collectivement au présent est voué à une aggravation future. C’est pourquoi les salariés, les clients, les Citoyens, au même titre que tout responsable publique, ont collectivement un intérêt, sinon un devoir, à agir.

Des acquis aussi fondamentaux que les congés payés ou la sécurité sociale ne sont pas nés du bon sens général mais ont été obtenus par d’importantes luttes revendicatrices des ouvriers (pour les CP) et par l’action du Conseil national de la Résistance en faveur des populations les plus fragiles (pour la sécurité social).

Mais si les acquis les plus fondamentaux ne sont pourtant pas immuables pour autant (à voir comment la privatisation de la protection sociale pousse de plus en plus), si les autres acquis, régulièrement attaqués, sont menacés, et alors que même l’application des droits ordinaires nécessite souvent de les rappeler ou de se battre pour, les plus naïfs peuvent-ils vraiment encore espérer que le bon sens seul protège travailleur et consommateur ou qu’il permette de nouveaux progrès sociaux?

En 2014, peut-on encore se contenter de regarder, d’attendre et de subir?

Bien sûr que non ! Chacun doit donc s’informer, se former, résister et progresser ensemble.

C’est pourquoi, avec les syndicats de transformation sociale et de lutte que sont SUD et Solidaires nous fédérons autour de cet espace toutes celles et ceux qui se sentent concerné-e-s par les évolutions de la santé du privé lucratif, celle des hôpitaux, des cliniques, des EHPAD, en développant ailleurs le lien interprofessionnel et intersyndical.

Notre analyse est aussi et surtout un petit peu de toutes vos expériences réunies, c’est pourquoi nous sommes riches, d’une approche collaborative (témoignages, documents, échanges d’information etc.) qui nous aide à cerner les problématiques et les causes communes et bien sûr à nous rassembler.

Voir ici pour les problématiques recensées dans des établissements de santé du privé lucratif.

 

autres - divers

La carte des « casseuses de stages » : Ces cliniques qui nuisent gravement aux éléves infirmiers et donc à l’avenir de la santé

Par crainte d’une baisse de leurs tarifs, des établissements privés refusent de prendre les élèves infirmiers en stage à partir du 1er mars 2014.
Ces stages qui représentent la moitié du temps de formation, sont obligatoires pour valider le diplôme.
Beaucoup d’étudiants ont déjà retrouvé un terrain de stage notamment dans le public mais les services où ils ont été placés risquent d’être surchargés et les étudiants craignent un diplôme au rabais.

80 % des cliniques de la FHP sont concernées, en tout 820 de ses 1100 établissements adhérents.
Pour justifier son action, la FHP ose prétendre que ses cliniques assurent une mission de service public… Nous invitons clientèle et personnel à participer au débat sur ce que leur inspire ces trois mots « missions » « service » et « public » voir si ensemble ou même indépendamment ils peuvent être employés ici.

Le fidèle lecteur ne sera pas surpris de trouver les noms de grosses entreprises côtés en bourse parmi les cliniques participantes à ce chantage contre un gouvernement qui voudrait toucher à leurs tarifs.

Pourtant de deux choses l’une : soit service public et dans ce cas les cliniques n’ont rien à dire sur un contrôle de l’état, soit non service public mais dans ce cas qu’elle ne viennent pas réclamer les subventions…

 

autres - divers, Economie Santé Privé Lucratif

Par son boycott des stages infirmiers dans les cliniques privées, la FHP a déjà raté son bras de fer.

L’intention et la méthode (que nous trouvons pitoyables) témoignent malgré tout de ce qui caractérise le mieux actuellement les dérives éthiques dont souffre selon nous le secteur français de la santé du fait de la pression qu’y exerce le secteur privé et les profits miroités.

Les établissements concernés par l’hospitalisation privée étant des hôpitaux, des cliniques ou  encore des maisons de retraites (EHPAD), l’humain, le social et le sanitaire devraient passer avant tout le reste.

Or, malheureusement, le secteur privé lucratif ne l’entend pas cette oreille. Acteur privé avant tout quand ça l’arrange pour faire valoir son droit à la libre concurrence voire à fixer lui-même les tarifs, ou d’utilité publique quand il s’agit d’aller piocher dans les subventions de l’état, il veut le beurre et l’argent du beurre en sommes. Il faut reconnaitre aussi que le gouvernement est rarement contrariant sur ces sujets.

Pourtant, et comme nous l’observons depuis des années, plus les activités de la santé ou du social deviennent lucratives plus le service sur le plan national s’y détériore.

Pour résumer ce qui chiffonne la FHP au point d’utiliser des étudiants et leurs diplômes en guise de boucliers, les cliniques privées redoutent une baisse des tarifs (fixés chaque année par le gouvernement) pour compenser le Crédit d’impôt compétitivité (CICE) dont elles bénéficient, contrairement aux hôpitaux.

Avec 820 établissements sur les 1100 que regroupe la fédération de l’hospitalisation privée (FHP), participant au mouvement de boycott ou « de grève » de l’accueil des stagiaires infirmiers, nous voyons bien jusqu’où est capable d’aller la logique du profit :

– Pénaliser la qualité de sa propre activité en empêchant l’aide pourtant précieuse prévue par quelques 10 000 stagiaires infirmiers.

– Compromettre la formation des infirmiers d’aujourd’hui et du même coup la compétence de ceux qui postuleront demain.

La Fédération étudiante y voit « la résultante d’un conflit politique entre la gauche et la droite dont les étudiants infirmiers sont les victimes », pour elle la crise actuelle pourrait se résumer par le fait que la FHP « amie du précédent gouvernement, sacrifie les étudiants ».

Heureusement ce chantage du privé lucratif ne prendra pas.

Marisol Touraine indique que « près de 90% des étudiants ont obtenu un nouveau stage à ce jour »

« La mobilisation générale des agences régionales de santé (ARS) et de l’ensemble des établissements publics et privés à but non lucratif se poursuit dans l’ensemble des régions pour garantir à chaque étudiant en soins infirmiers la continuité et la qualité de leur formation pratique »

La Fédération de l’hospitalisation privée (FHP) maintient son boycott des stages à partit du 1er mars. Mais la Fédération nationale des étudiants infirmiers (FNESI) et Marisol Touraine qui se sont rencontrées jeudi 27 février ont pu évoqué des parades au chantage sans pour autant le rendre excusable.

Vivement une moralisation généralisée du capitalisme dans les services de la santé.