UN GRAND BRAVO A TOUTES ET TOUS LES SALARIE-E-S COURAGEUX, QUI ONT EU RAISON ET QUI ONT GAGNE FACE AUX GÉANTS DE LA SANTÉ PRIVÉE !
64 jours de conflit, c’est l’illustration de toute la détermination nécessaire du personnel pour faire face à une obstination trop tenace, sinon irresponsable, du futur plus grand groupe de France de cliniques privées (fusion des groupes Médipole Partenaire et Elsan). D’un côté comme de l’autre, c’est la preuve que quand on veut on peut, et que le groupe privé aurait perdu beaucoup moins d’argent en consentant plus tôt un effort sur les revenus.
Dans ce conflit que la CGT a efficacement structuré de bout en bout, en en faisant un enjeu national (2 passages de Philippe Martinez). SUD a affirmé sa solidarité avec les grévistes et la CGT en participant aux manifestations, en soutenant les occupations et en apportant un soutien financier.
HOSPIMEDIA revenait hier sur les 64 jours de luttes et sur cette victoire historique !
http://www.hospimedia.fr/actualite/articles/43438 Publié le 10/01/17 – 17h19
Au terme d’un conflit social historiquement long dans l’hospitalisation privée, un protocole d’accord a été trouvé entre la direction de la Polyclinique de l’Ormeau, établissement Médipôle Partenaires, et les salariés. Ces derniers se sont mobilisés pendant 64 jours pour obtenir des revalorisations salariales et de meilleures conditions de travail.
Les salariés de la Polyclinique de l’Ormeau à Tarbes (Haute-Pyrénées), mobilisés dans un mouvement social depuis 64 jours, et la direction de l’établissement, géré par le groupe Médipôle Partenaires, ont fini par s’accorder sur un protocole de fin de conflit, a-t-on appris auprès des différents protagonistes ce 10 janvier. L’accord a été signé vers 16 heures, précise la direction de la clinique à Hospimedia et la reprise du travail sur les deux sites de l’établissement se fera dès le 11 janvier à 7 heures.
Épilogue de négociations difficiles
Cet accord intervient au terme de négociations difficiles entre les deux parties. Alors que la mobilisation, soutenue par la CGT locale et nationale, durait depuis près de 60 jours, la direction avait finalement annoncé le 5 janvier accepter les propositions salariales, refusées dans un premier temps, du médiateur nommé à la mi-décembre par la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Dirrecte). Malgré cet ultime « effort financier » de la direction, pour la CGT, les conditions n’étaient toujours pas réunies pour mettre fin à la grève. La dernière phase de négociations a alors fait l’objet d’une réunion qui s’est alors tenue le 6 janvier à Matignon, en présence de membres du cabinet du Premier ministre, de représentants du ministère de la Santé, des responsables nationaux de la CGT, Philippe Martinez et Mireille Stivala, ainsi que des responsables de direction de Médipôle Partenaires, dont le PDG, Philippe Gravier. Selon nos informations, le PDG du groupe Elsan (1), Jérôme Nouzarède, était également présent lors de ces échanges. Le lendemain, les grévistes ont reçu « pour la première fois » de la part de la direction, ont-ils souligné, un protocole écrit d’accord de fin de conflit. Celui-ci a été amendé ces derniers jours par les salariés, jusqu’à parvenir à une version convenant à l’ensemble des parties. Cette dernière mouture a été votée par les salariés réunis en assemblée générale ce 10 janvier, mettant ainsi fin à une grève historiquement longue dans le secteur de l’hospitalisation privée .
Prime pérenne de 700€ par an et intégration rétroactive de la Rag
Les négociations ont notamment achoppé sur les revendications salariales, le volet sur les conditions de travail ayant finalement fait l’objet au bout de quelques semaines d’un accord entre direction et personnels. C’est également et essentiellement sur ces mesures salariales qu’ont porté les derniers amendements des grévistes sur le protocole d’accord proposé par la direction. Le protocole comprend au final : une augmentation de la valeur du point intégrant la rémunération annuelle garantie (Rag) avec un effet rétroactif au 1er janvier 2016 ; une prime pérenne de 700 euros (€) pour tous les salariés de l’établissement, conformément à la recommandation du médiateur (3); et plusieurs mesures en termes d’amélioration des conditions et d’organisation du travail. La fédération de la santé et de l’action sociale de la CGT salue dans un communiqué « tous les grévistes pour cette remarquable lutte« , qualifiée même d' »éblouissante« . Elle reste « persuadée que d’autres victoires peuvent être conquises, dès lors que les revendications sont élaborées par les salarié-e-s et que leur détermination les porte, même quand les employeurs jouent le pourrissement de la mobilisation ou que des élus locaux les critiquent au lieu de les écouter ». La centrale syndicale répète voir dans ce conflit une opposition entre « des employés dans des conditions salariales et sociales plus que minimalistes » en ayant eu « assez de cette exploitation » et un groupe de clinique qui « engrange des bénéfices colossaux au détriment des conditions sociales et de travail de leurs personnels« . Et le syndicat de poursuivre et d’ironiser : « À l’heure où se met en œuvre la « loi Travail » qui comporte entre autres, le soi-disant « dialogue social d’entreprise », il aura fallu actionner toutes les structures de la CGT, locales, départementales, fédérales et confédérale, solliciter le gouvernement jusqu’au cabinet du Premier ministre pour trouver les voies d’un accord« . Elle conclut ainsi que cette lutte locale « témoigne également du bien-fondé [des] luttes [de la CGT] contre cette loi et ses pernicieuses conséquences« .
Sollicitée par notre rédaction ce 10 janvier, la direction de la polyclinique fait simplement savoir qu’elle « tient à remercier l’ensemble des pouvoirs publics locaux et nationaux qui sont intervenus pour faciliter la résolution du conflit« . Malgré un « coût financier très lourd » pour l’établissement, la direction affirme avoir « pris ses responsabilités au nom du service dû aux patients » et indique que « tous les efforts sont mobilisés pour que la reprise du travail se fasse dans les meilleures conditions possibles« .