Actu sociale, BTHE, Conditions de travail

3 EHPAD en gréve dans l’Oise : un conflit de plus de 15 jours

Un situation qui s’éternise et renvoie aussi aux sérieux errements d’un système très enclin à trouver des fusibles au lieu de s’en prendre à ses compteurs exemple : 6 temps plein seulement pour administrer 178 places réparties sur 3 établissements.

Ce ne sont pas seulement des résidents, leurs familles, les personnels, mais aussi la direction même de ces établissements qui souffrent. Pendant que les tutelles haussent le ton.

Voir l’article du courrier Picard

Ci-dessous, les précédents articles par chronologie décroissante.

« Plus d’eau chaude depuis trois semaines à Bresles. Certaines familles amènent elles-mêmes de l’eau tiède pour le bien-être des résidants » tempêtait un gréviste. Un autre soulignait le « fort taux d’absentéisme à Berthecourt, signe d’un mal-être au travail ! Pas de tenue professionnelle fournie, le cuisinier travaille en jean, a été obligé d’amener ses propres instruments, un micro-onde ! Des draps utilisés viennent d’Emmaüs ». À Mouy, il est fait état de « pressions des cadres de santé, notamment aujourd’hui, pour faire enlever les brassards de grévistes ».

Le conseil général de l’Oise a pris position sans ambages, jeudi après-midi, sur ce conflit, déclarant dans un communiqué « comprendre les inquiétudes exprimées par les salariés, d’autant que celles-ci rejoignent des courriers de signalement de familles de résidants reçus ces dernières semaines ».

Après la colère des salariés, la réaction de l’administration ne s’est pas faite attendre: Le Conseil général et l’ARS sont montés au créneau dans un communiqué.

Hier jeudi, plusieurs salariés des établissements hospitaliers pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) de Bresles, Mouy et Berthecourt ont tiré la sonnette d’alarme sur leurs conditions de travail. En fin de journée, le Conseil général de l’Oise a émis un communiqué dans lequel le Département « déplore […] que ses recommandations n’aient été prises en compte suffisamment tôt et qu’aujourd’hui la situation continue de se dégrader, obligeant les salariés à manifester leur mécontentement. »

Des actions ont été engagées, comme l’affirme la suite du communiqué : « Face à ces constats inadmissibles et insupportables, le Conseil général et l’Agence Régionale de Santé viennent ainsi de déclencher une cellule de crise pouvant aboutir à l’administration provisoire de l’établissement pour restaurer la sérénité des personnels et la sécurité des résidents. »

Jeudi matin, plus de vingt salariés des établissements d’hébergement pour personnes âgés dépendantes (EHPAD) de Bresles, Mouy et Berthecourt dans l’Oise se sont réunis devant l’EHPAD La Mare Brûlée, à Bresles.

Ils n’en peuvent plus. Les aides soignantes (AS) et agents des services hospitaliers (ASH) ont organisé un rassemblement pour dénoncer entre autres leurs conditions de travail.

La mobilisation a été forte jeudi 13 novembre, à Bresles. Les grévistes ont mis en place un piquet de grève devant leur Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) puis ont défilé sur le marché hebdomadaire. «  Il ne reste au travail dans les établissements aujourd’hui, que les personnels requis  », a indiqué Alain Mougas, secrétaire général de l’Union syndicale départementale CGT Santé, Action Sociale de l’Oise. Le mouvement engagé aussi dans les EHPAD de Berthecourt et de Mouy doit durer cinq jours, jusqu’au 17 novembre, ont indiqué sur place les grévistes.

Les effectifs des trois unités pointent en particulier leurs mauvaises conditions de travail, le manque d’effectifs, le rationnement des moyens et de matériels.

Les salariés mécontents ont eu un retour de Laurence Rossignol, et ont appris que le Conseil général avait diligenté une enquête.

Le mouvement actuel est assuré par les salariés sur leurs jours de repos et doit durer jusqu’à lundi. Si la situation n’a pas avancé d’ici-là, des délégations devraient être formées par les grévistes.

Jusqu’à présent, la direction des trois EHPAD n’a pas fait de déclaration.

Actu sociale, BTHE, Conditions de travail

Grève à l’EHPAD du Limouxin, André Chénier dans l’Aude, les résidents s’en mêlent

 

Un avis de grève a été déposé par le syndicat Force Ouvrière pour la journée du 6 novembre avec un rassemblement prévu devant l’établissement André Chénier de 11 heures à midi.

Constatant eux aussi le manque d’effectif et soutenant les revendications des salariés, les résidents s’y sont mêlés (voir l’article de la presse locale)

Les personnels des maisons de retraite du Limouxin sont mécontents, ils affirment que leurs conditions de travail ne cessent de se dégrader. Un avis de grève a été déposé par le syndicat Force Ouvrière pour la journée du jeudi 6 novembre avec un rassemblement prévu devant l’établissement André Chénier de 11 heures à midi.

Pour les employés des EHPAD (établissement d’hébergement public pour personnes âgées dépendantes) du limouxin récemment construits ou entièrement refaits, ce sont de beaux écrins où il est tous les jours de plus en plus difficile d’assurer un service public correct auprès des résidents : « Si nous continuons comme ça nous allons entrer dans de la maltraitance institutionnelle. Une personne âgée qui doit attendre des heures pour aller aux toilettes c’est inadmissible. Il faudrait un soignant pour un résident, nous nous avons un ratio de 0.36 par résident, inacceptable !» assure le délégué syndical FO Yannick Bonnafous.

« Lorsque l’on demande plus de personnel, le directeur de l’établissement nous répond que nous avons raison, mais que l’État ne lui donne pas les moyens. Nous, nous disons simplement que lorsque nous avons seulement 9 minutes pour une toilette nous ne pouvons pas dire à la personne âgée dépendante, j’arrête la toilette, l’État n’a plus les moyens.

Un stress qui engendre de la maladie dans les personnels et une difficulté supplémentaire pour gérer les plannings et les congés.

Il est pratiqué le non-remplacement systématique dans tous les services, des situations qui entraînent des arrêts maladies en cascade.

Nous avons une maison de retraite immense, moins de personnel, plus de travail, l’équation n’est pas bonne» s’insurge le syndicaliste qui réclame immédiatement un poste d’aide soignant supplémentaire le matin, avant l’ouverture des négociations tripartites État, région et département qui devraient avoir lieu rapidement selon les syndicalistes et qui sont sans cesse renvoyées aux calendes grecques par les organismes de tutelles qui gèrent ainsi la pénurie.

Et FO de dénoncer : «Je n’ai jamais vu un cinq-étoiles à 40 € par jour. Oui nous avons à Limoux un des plus beaux établissements de l’Aude et l’un des moins cher c’est paradoxal. Je ne suis pas pour, mais s’il faut augmenter le prix de la journée pour arriver à un fonctionnement correct il faudra peut-être l’envisager.»

BTHE, Conditions de travail

Ehpad: une enquête alarmante

Le journal Ouest France a récemment publié le constat d’une enquête syndicale sur les mauvaises conditions de travail dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes et leurs conséquences pour les patients.

 Alors que le syndicat CFDT à l’origine de l’enquête semble partager dans son constat ce que SUD Santé Sociaux ne cesse de dénoncer activement et régulièrement ici ou ailleurs (conditions de travail, manques d’effectifs, pénibilité, charges de travail, risques psychosociaux, turn-over, etc..) on peut s’étonner de trouver régulièrement si peu d’effort pour améliorer les choses dans les instances des établissements ou des entreprises de la part des représentants CFDT, et si peu d’avancées là où ils sont les plus présents.

A quoi bon, constater une situation alarmante si c’est pour dans le même temps signer un tas d’accords qui dans la pratique ne font trop souvent que cautionner l’immobilisme? Comme si lutter pour l’amélioration des conditions de travail n’était qu’une posture pour la presse ou les cameras mais qu’ils préféraient au quotidien des EHPAD approuver tout des employeurs.

Nous savons bien au contraire que les améliorations et les progrès n’existent que par un inlassable travail de terrain déterminé, et par une veille active quant au respect et à l’application des droits élémentaires.

« On est au bord du chaos », selon Pascal Vrignaud, secrétaire général de la CFDT en Vendée.
Plus de 8 agents sur 10, dans ce département, dénoncent une pénibilité du travail grandissante, avec une charge de plus en plus importante.

A cause du manque de personnel, 85,2 % des agents sont régulièrement interrompus dans leurs tâches. « Sauf que là ce sont des humains, on ne peut pas les laisser en plein milieu d’un soin », ajoute la chargée de l’enquête.

Et oui…

Des effets négatifs du travail sur la santé :

Selon 56 % des agents : épuisement, maux de tête, de dos, d’épaule… « C’est le métier où il y a le plus de maladies professionnelles, et d’agents à reclasser ».

Et de lire dans la même enquête comme si c’était une découverte que les remplacements de dernière minute entraînent des problèmes d’organisation et des tensions au sein des équipes.

Rien de nouveau pour nous, le métier d’Aide Soignant en EHPAD pêche de très gros retards quant à sa reconnaissance et sa valorisation par rapport à des champs de responsabilité et de compétences attendues qui sont très nombreux et très importants.
On se réjouit cependant que la CFDT ouvre enfin les yeux sur une situation, alarmante certes, mais qui ne date pas d’hier…
Suivant sa bonne lancée, et d’ici une douzaine d’années peut-être, ce syndicat essaiera peut-être d’agir enfin comme nous le faisons auprès des directions et autres responsables de ce secteur pour améliorer (en plus de constater) la condition des salariés et des usagers.