Nous avions décidé d’un mois de trêve dans nos actions mais les dégradations dans le groupe Korian se sont accélérées dans le même temps. Quoi ça vous surprend ?
Ce constat sur les orientations définitivement irraisonnables qui se poursuivent dans l’entreprise, ainsi que l’analyse-bilan estivale de la belle et longue mobilisation 2017 menée tambour battant en faveur d’une amélioration des conditions de travail et des prises en charge des résidents / patients nous a convaincu que nous étions sur la bonne voie et qu’il y avait nécessité à poursuivre et améliorer encore nos luttes, leurs formes et leurs outils. Grâce à vous, plein d’idées nouvelles ont germés tout l’été.
Parce que dans nos EHPAD ou nos cliniques, les maux y en a trop ! Et ce ne sont pas les belles paroles en l’air de tel ou tel cadre dirigeant qui vont y remédier.
Le seul remède, c’est nous tous !
Nous sommes les anti-corps face à quelques virus incarnés par une poignée de profiteurs.
Vous pouvez nous aidez à bien administrer le traitement.
Décidément, avec le groupe Korian, c’est difficile pour une presse comme la nôtre de prendre un peu de repos.. A croire que l’hyper enthousiasme en marche d’une Loi « Travail XXL promise gonfle l’audace de nos dirigeants pour toujours plus nous presser et nous pousser, avec mémé, dans les or-gris. A croire que les congés d’été donnent des ailes aux abus…
On parle des dégradations qui se poursuivent dans nos établissements, des pressions qui sévissent, des absences qu’on remplace encore moins qu’avant (sinon plus du tout), des efforts de forme dont de plus en plus de chefs ne s’encombrent même plus pour faire avaler leurs couleuvres ou pour faire marcher au pas.
On parle de Bientraitance, initiative, responsabilité, transparence.. ces valeurs qui ne semblent avoir été inventés que pour les petit-es salarié-es, et pour enjoliver sur le papier ce que les choix de l’entreprise dans le même temps éliment (les conditions de travail, la qualité de prises en charge, de séjour, etc..). Les chefs eux semblent plutôt boostés par le triptyque valeurs profitabilité, tais-toi-et-bosse, impunité..
Mais pourquoi dire ici ce qui pour tant de salarié-es de l’entreprise est déjà depuis longtemps une évidence ?
Parce que l’obligation de sécurité de résultat ce n’est pas fait pour les chiens et ce n’est pas qu’un concept théorique pour des directions de sites de passage qui malmènent leurs salarié-es comme ça leur chante dans le plus grand silence de l’indifférence volontaire de leur hiérarchie.
Parce que l’ensemble de la chaine hiérarchique DR-DRH-DG est tout aussi responsable, sinon plus, de tout ce qu’elle laisse faire à d’autres. Qu’il s’agisse des hyper profits ou des mauvais traitements, des atteintes d’objectifs comme des dégradations à tout-va qui vont avec, elle est responsable de l’ensemble. Et responsable encore plus chaque fois que leurs réactions futiles, leur déni ou leur complicité passive équivalent à cautions tacites pour un-e de leur cadre mal traitant-e.
De même que des escrocs ne pourraient être tenus responsables de leur fortune sans par ailleurs être responsable du sort de leurs victimes, la chaine hiérarchique est responsable de tous les maux perpétrés par toutes les petites mains à leur service.
Au su du nombre d’exemples qui ici ou là nous sont si souvent rapportés, ou de ceux qui leurs sont si souvent remontés, mais sans lesquels des profits indécents seraient forcément un petit peu rabotés, il n’y a pas photo pour nous : une telle responsabilité est entière, et tout aussi directe que pour une faute intentionnelle.
Manier le mutisme, en jouant les sourdes oreilles au fin fond d’une tour d’ivoire, pour mieux continuer à remplir incognito des coffres d’or gris, ne dispense d’aucune responsabilité vis à vis d’un-e subordonné-e qui nuit gravement et impunément à la santé d’autrui.
Au contraire, le laisser-faire des grands chefs aggrave considérablement les conséquences des mauvais actes et manières d’un-e de leurs chefaillons au risque que d’autres fassent pareil. Mais c’est peut-être voulu comme ça.
Face aux organisations du crime organisé, les démocraties de plus en plus (pour peu qu’elle veuillent agir) frappent les malfrats au porte-monnaie pour les dissuader de nuire. Une stratégie payante qui s’avère plus efficace que toute autre.
Chez les exploiteurs, les profiteurs, les spéculateurs, la même logique dissuasive est tout aussi applicable, or les hypers profits comme le cours en bourse de l’action reposent sur une bonne part d’impostures et donc sur un socle très friables.