Conditions de travail, coronavirus, témoignage

Témoignons pour faire péter la chape de plomb dans les EHPAD et SSR !

Nous sommes au boulot. Aujourd’hui comme hier et comme demain. 

Depuis le début de la crise, nous faisons face au manque de matériel et à la propagation du virus. L’État et nos employeurs sont “responsables”, aujourd’hui comme hier.  “Nous décidons, vous n’êtes que des salarié-es”, ils nous l’ont assez rabâché au boulot et pendant nos grèves. Depuis des décennies, c’était même être très “responsable” que de sous-financer les EHPAD et l’ensemble de notre système de santé et de protection sociale en diminuant les cotisations patronales… Et la responsabilité ça paye : un million d’euros de salaire annuel pour notre directrice générale, des dizaines de millions de dividendes pour les actionnaires. 

Mais demain, nos dirigeants seront aussi “responsables” de leurs manquements… devant la justice cette fois-ci. Il devront répondre du manque de bras, de moyens de protection, de dépistage et in fine de la propagation du virus et de la surmortalité dans les EHPAD. 

Nous, salarié-es, devons faire un double effort : assurer autant que nous pouvons pour nos aîné-es et témoigner, une nouvelle fois, de la situation. Pour que demain ne soit pas comme hier : pour des embauches massives, des vrais salaires et la fin du profit sur le dos des personnes dépendantes. 

Notre travail est exemplaire et ne saurait être amalgamé à notre employeur défaillant, comme le propose l’UNSA et la CFDT Korian dans un honteuse pétition. Ce serait un manque de respect pour les collègues, les résident-es malades, et celles et ceux décédé-es… comme récemment notre collègue à Mulhouse. 

Non, nous ne serons pas frappé-es par la honte de l’hécatombe qui s’annonce. Nous, salarié-es, faisons notre maximum. Notre Directrice Générale parle “d’union sacrée autour des soignants”, nous répondons que “le courage c’est de chercher la vérité et la dire” (J. Jaurès). 

Encore et toujours, nous nous devons de témoigner aux familles ce qu’il se passe. Nous devons faire définitivement exploser la chape de plomb qui règne dans les EHPAD !

N’ayons plus peur, prenons la parole, pensons à l’après et répondons aux interrogations légitimes des familles et à la presse. Pas de clause de confidentialité, la seule limite à notre liberté d’expression sera le secret médical. Parlons de notre travail, du manque d’équipement, de nos difficultés, des consignes contradictoires… Utilisez-nous, SUD Santé Sociaux et son Union Syndicale Solidaires nous serons plus que jamais un porte-voix pour les salarié-es.

Témoignons et soutenons les Collègues

Nous pouvons vous aider pour vos témoignages. Par écrit, audio ou vidéo ; de manière anonyme ou non. Contactez-nous et prenez la parole !

Si vous ne devez signer qu’une seule pétition, signez celle pour soutenir notre collègue dans les Hauts-de-France qui a été mise à pied !

liberté syndicale, mobilisation

Pétition – Les patrons de Korian s’acharnent sur une lanceuse d’alerte ! Ne la laissons pas seule

En octobre dernier, après un an de procédure, nous avons empêché le licenciement de Khadidja. Grâce à notre mobilisation et face au scandale de la situation, la ministre du Travail elle même n’a pas validé le licenciement.

En résumé, Khadidja, déléguée syndicale SUD Santé Sociaux, aide médico-psychologique et lanceuse d’alerte a joué son rôle de représentante du personnel et était dans son droit de dénoncer les mauvaises conditions de travail et de traitement qu’elle a pu constater (médicaments et nourritures périmés, résident nu laissé au sol…).

Mais le 20 novembre, un huissier a déposé au domicile de Khadidja une nouvelle convocation à un entretien préalable à sanction pouvant aller jusqu’au licenciement ! Le 6 décembre, lors de cet entretien, on lui a reprochée les faits suivants.

Tout d’abord, Korian a réitéré ses accusations datant de la précédente procédure, pourtant retoqués par le C.E et l’inspection du travail !

C’est déjà scandaleux mais l’employeur Korian va plus loin.

Korian se permet de reprocher à Khadidja le contenu de certains tracts de SUD Santé Sociaux dénonçant notamment la présence de médicaments périmés.

Nous rappelons que si Korian a des choses à redire sur le contenu d’un tract syndical, il doit s’adresser au syndicat et non pas menacer de licenciement une déléguée syndicale ! Rappelons, à toutes fins utiles, que la présence de médicaments périmés a été confirmé par un audit interne, commandé par Korian, lors d’une réunion du comité d’hygiène santé condition de travail… où l’inspection du travail était présente ainsi qu’une juriste du groupe korian et une RRH Korian!

Enfin, Korian évoque un courrier d’un collègue qui se plaint que, avec Khadidja, « Chaque semaine [il y a un ] fait nouveau dans l’établissement ». Il faut rappeler que, suite à un accident du travail, Khadidja n’a travaillé qu’une demi-journée depuis le 17 janvier. La ficelle est une nouvelle fois trop grosse alors qu’une procédure est en cours au pénal pour faux témoignages en lien avec la précédente tentative de licenciement…

A l’image des collègues, leurs syndicats et les familles qui sont venus soutenir Khadidja le 6 décembre, nous vous invitons à faire de même en signant cette pétition !

Disons-le haut et fort, ces pratiques d’un autre temps doivent cesser ! Ensemble levons la chape de plomb des mauvais traitements dans les EHPAD.

Et surtout relayez l’info, il faut que tout cela se sache !

Actu sociale, BTHE, CHSCT, Conditions de travail, droit du travail, témoignage

Discrimination et « Dialogue sociale »

Ou comme un syndrome patronale du « fais ce que je dis et non ce que je fais », et sinon… Gare toi !

Nous exigeons, dans toutes les entreprises de tous les secteurs d’activité, partout et tout le temps, que la discrimination soit combattue avec une fermeté sans faille et surtout avec la même volonté et la même intransigeance qu’est combattue l’escroquerie ou la fraude.

Nous exigeons que tout dirigeant ou décideur qui aurait connaissance de tels faits mais qui ne les dénoncerait pas ou n’agirait pas pour les faire cesser soit considéré comme un complice à part entière avec tout la fermeté que cela impose.

Nous exigeons la même fermeté et la même intransigeance pour toute personne se livrant à de la répression ou de l’intimidation contre un-e salarié-e qui dénoncerait de tels agissements.

Pour tout Salarié-e, est intolérable et révoltante l’idée de pouvoir se retrouver en procédure disciplinaire, mis-e à pied, ou licencié-e, pour avoir osé exprimer un refus de subir une discrimination ou un contexte de harcèlement discriminatoire, pour avoir prévenu sa hiérarchie ou direction au sujet de problémes graves, ou pour avoir envisagé de faire valoir ses droits.

Il est inacceptable que des informations erronées ou des accusations mensongères puissent servir à une direction d’opportunité à sanction contre des salarié-é exprimant des problémes que la direction concernée ne voudrait pas reconnaitre ni entendre.

Trop de salarié-e-s malheureusement connaissent ça et « Ca suffit ces méthodes managériales d’un autre temps !!! » (pour reprendre les termes d’un des nombreux commentaires posté récemment).

Les lecteurs assidus connaissent notre attachement au Droit et à la lutte contre les mauvaises conditions de travail. Sur ce terrain, discrimination et harcèlement comptent parmi les pires conditions de travail. Depuis que ce blog existe, vous êtes des centaines de lecteurs un peu partout en France à nous avoir déjà adressé vos témoignages, documents etc. pour dénoncer des situations anormales et contribuer au recensement des problémes. Force est de constater, que les dénonciations de harcèlements et ou de discriminations sont en nette augmentation et dans certaines entreprises plus que dans d’autres. Beaucoup se trouvent souvent démuni-e-s et désarmé-e-s pour y faire face, les moyens humains étant peu nombreux, les salarié-e-s, y compris dans les instances représentatives, étant souvent mal formé-e-s pour faire face à ce type de problème alors que les méthodes sont de plus en plus rodées voir organisées. Pire, celles et ceux qui alertent ou dénoncent peuvent se retrouver pressurisé-e-s à leur tour ou font l’objet de représailles. L’évolution des remontées est telles que notre capacité à conseiller ou réorienter les personnes en détresses a ralenti au fil des mois.

C’est la raison pour laquelle l’action syndicale évolue elle aussi vers des moyens moins lents, plus collectifs, plus interprofessionnels, plus efficaces et plus combatifs. Il y a un an déjà, nous avions écrit : Le Droit (du travail) n’existe que si on le fait valoir dans lequel beaucoup se sont suffisamment reconnus pour nous aider à évoluer encore et à tisser des liens utiles, car aux grands maux les grands remèdes.
Car nous ne pouvons tolérer que des petits ou grands chefs, que des dirigeants d’entreprises, puissent accepter, laisser faire, cautionner, étouffer, minimiser des situations aussi abjectes.

Nous n’accepterons donc jamais les raccourcis qui consisteraient à ce que des salarié-e-s qui subissent, ou refuses de subir, n’aient d’autres choix que d’accepter l’inacceptable, de démissionner ou de se faire virer.

Sur des sujets et des procédés aussi graves, SUD Santé Sociaux et Solidaires n’ont jamais transigé et ne transigerons jamais car rien ni personne ne saurait jamais justifier ou excuser de telles pratiques.

Les salariés n’ont pas à faire les frais des défauts de solution de leur employeur ou de leur entreprise, ni à être réprimés en conséquence de ces mêmes défauts, ni à subir de discrimination d’aucune sorte.

Notre ténacité n’a d’égal que les abus d’autorité profitables irresponsables qui causent souffrance sur souffrance, qui déshumanisent la relation sociale et le soin et qui créent inexorablement du conflit au lieu de progrès et d’améliorations.

L’augmentation des risques psychosociaux et autres facteurs de conflit social qu’amplifient de telles pratiques ne peuvent produire aucune forme de bientraitance institutionnelle. Les belles paroles et les écritures dont se parent régulièrement le « dialogue sociale » ne doivent priver personne de saines méthodes de travail.

Le syndicat ne peut malheureusement ouvrir les yeux de dirigeants qui ne le veulent pas ou même à défaut d’être plus humain les forcer à être honnête contre leur volonté.

Mais il peut, et même a le devoir, d’alerter les pouvoirs publics sur tout agissement illégal, abusif, et dangereux portant atteinte aux personnes dés lors que les pouvoirs publics ont aussi leur part de responsabilité dans le laisser-faire de tout un tas de dérives sociétales.

 Ce blog permet l’échange et la collaboration entre les salariés de différents établissements ou sociétés. Si vous avez une question, ou une remarque, utilisez le formulaire dans la colonne de droite ou « commentaire » en fin d’article. Et pour trouver le syndicat SUD prés de chez vous, cliquez là