Accords et Actus CE - IRP, EHPAD du groupe, Elections Korian 2016

Korian-Medica : Quelle représentation du personnel pour l’après fusion ?

Salarié-e prends toi en main, et fais entendre ta voix !
(formulaire au bas de cet article)

Une fois digérée la réorganisation des Instances Représentatives du Personnel (IRP) post fusion Korian-Medica, tous les salarié-e-s du groupe seront amené-e-s à voter pour renouveler leurs instances représentatives du personnel des comités d’entreprises (CE).

Mais voter pour quoi ? Voter pour qui ?

A vous de voir. Mais surtout à vous de faire savoir ce que vous voulez :
Être représenté-e au plus prés de vos besoins et de vos réalités d’établissement ? Ou juste servir d’alibi ou de dindon de la farce pour tout ce que d’autres décideraient pour vous de loin ?

Car quelque soit votre appartenance/sympathie, syndicale ou non, il vous appartient de vous faire entendre auprès des salarié-e-s que vous avez élus (ou que vous élirez) et qui sont sensé-e-s vous représenter dans les instances représentatives du personnel.

Ni les salarié-e-s élu-e-s, ni les syndicats représentatifs ne sont là pour décider à votre place mais ils sont là pour vous représenter, vous et vos intérêts collectifs. Il est donc primordial que vous fassiez savoir ce que vous voulez pour vous plutôt que de laisser choisir à votre place ceux et celles qui vous « représentent ».

Pourtant, certaines négociations sont déjà en cours pour déterminer les moyens et les conditions qui permettrons (ou non) de vous représenter à l’avenir. Certaines conditions de représentations seront définies avant élection par les syndicats représentatifs – CGT, CFDT, UNSA, FO – et la direction avant même que les salariés aient pu voter. Il sera ainsi décider le nombre de CE pour tous les établissements Korian de France et leur niveau de proximité avec les salariés de ces établissements.

Voulez vous avoir 1 CE dans votre établissement, auprès de qui vous adresser et vous informer, avec des représentant-e-s sur place élu-e-s par vous et parmi vos collègues, des représentant-e-s qui vous connaissent ainsi que vos besoins et les réalités de de votre établissement ?

Ou voulez vous – comme le propose la direction soutenue par certains syndicats –  1 seul CE pour plusieurs centaines d’établissements de France, composé par des élu-e-s qui ne vous connaissent pas et qui auront tellement de travail et de sites à couvrir que la gestion des situations de chaque établissements leur sera impossible ? C’est ce qui risque d’être mis en place si votre avis n’était pas pris en compte par celles et ceux qui en décideront…

Certains prétendront qu’un seul CE, c’est mieux… pour les œuvres sociales, pour les chèques cadeaux.., mais nous répondrions que les salariés préfèrent un vrai pouvoir d’achat par une augmentation de salaire pérenne plutôt que des bonbons à noël, et que les élu-es des CE sont sensé-e-s faire beaucoup plus *.

* Entre autre ils et elles peuvent participer à l’amélioration des organisations de travail, des effectifs, des programmes de formation, des salaires, etc. mais souvent ça s’oublie…

D’ailleurs dans le cas d’un CE pour chaque établissement, l’entreprise resterait libre de mettre en place des comités centraux d’entreprises (CCE) pour des périmètres plus large, comme c’est déjà le cas actuellement pour certains dans le groupe (Serience SSR et Le Mont Blanc).

Dans la proposition actuelle, il nous semble retrouver là encore côté employeur le même soucis d’économie qui aurait ici pour conséquence de tendre vers le moins d’instances et d’élu-e-s possible.

La proposition actuelle étant en effet la plus basse configuration représentative que puisse permettre la loi pour les établissements et salariés d’un tel groupe.

Pourtant, si direction et syndicats représentatifs ne revoyaient pas leurs orientations et leur copie, et ne décidaient pas d’allouer de meilleurs moyens aux futurs CE, les salarié-e-s risquent de ne pas avoir d’autre choix.

A l’inverse, une plus grande proximité des instances, un plus grand nombre d’instances et plus de temps collectif pour représenter les intérêts de tous les salariés devraient être le premier objectif de tout syndicat digne de ce nom et celui également d’une entreprise moderne. Mais ce n’est pas la voie prise pour l’instant par la direction, l’UNSA et la CFDT (ex-Medica). En revanche, nous rejoignons la CGT, FO et la CFDT (ex-Korian) qui restent fidèles à leurs valeurs et aux prérogatives syndicales représentatives des intérêts des salariés en ne soutenant pas ce souhait de la direction.

Ce que nous réclamons pour toutes et tous les salarié-e-s (et que tout syndicat non patronal ou non résigné devrait réclamé autant que nous) :

– 1 Comité (CE), des DP et 1 CHSCT dans chaque établissement (EHPAD, SSR, Siéges). A chaque établissement ses élu-e-s salarié-e-s locaux.

– 1 Comité par département (CCE départemental) pour les EHPAD du département. A chaque département des représentant issues des EHPAD du même département.

– 1 Comité par département (CCE départemental) pour les SSR du département. A chaque département des représentant issues des SSR du même département.

– 1 CCE régional (ou plurirégional pour les moins dotés) pour les EHPAD et 1 autre pour les SSR, regroupant des représentants parmi les salarié-e-s des différents départements de la région.

– 1 CCE national des Ehpad

– 1 CCE national des SSR

– 1 CCE des Sièges

Plus d’élu-e-s, plus de temps de représentation et plus de proximité, et donc plus de moyens, ça vaut forcément mieux que moins de représentants et donc moins de temps et moyens humains…

Ceci n’est même pas de la revendication mais juste du bon sens et c’est l’application ordinaire de base des dispositions légales en matière d’IRP chaque fois qu’un accord d’entreprise n’est pas cherché pour prévoir un schéma plus restrictif…

Aussi, il faudra encore et toujours décrier toute volonté patronale contraire, autant que dénoncer les syndicats qui contribuent à moins pour les salariés :

C’est le cas par exemple de l’UNSA et d’une partie de la CFDT (ex-Medica) qui dans le cadre des négociations et discussions post-fusion qui se poursuivent, soutiennent la proposition patronale…

En début de négociation, on recensait 46 établissements sans Délégué-e du Personnel (DP) (12,5% des établissements du groupe en France, soit 1 sur 8 !!). Pour les CE ou les DUP, 5% des établissements n’étaient pas couvert. Et 162 établissements du groupe n’ont pas de NAO (negociations annuelles obligatoires) !
Malgré ce constat, certains voudraient alléger encore les IRP avec moins de CE que ce qui existe actuellement.

Au lieu de privilégier une représentation de proximité plus forte et plus efficace pour le personnel de chaque établissement, certains syndicats au contraire soutiennent et renforcent l’envie patronale d’une représentation beaucoup moins nombreuses, très loin des salariés et des établissements, et beaucoup moins efficace puisqu’elle devrait faire plus avec moins.

Pour que le salarié comprenne la différence qu’il y a entre le modèle « officiel » proposé par l’entreprise et le modèle d’IRPs soutenu par SUD/Solidaires, il faut imaginer qu’une instance CE est comme un établissement dans le sens qu’il a besoin de personnel pour fonctionner : Si l’on réduit massivement le nombre de services (instances) et de salarié-e-s (élu-e-s) par rapport à ce dont pourrait disposer tous les comités d’établissements et comités centraux réunis, alors le fonctionnement, les moyens et l’efficacité aussi seront réduit au détriment des intérêts des salariés.

Tous les syndicats devraient s’en préoccuper sans autre priorité mais pourtant trop peu le font.

La proposition patronale officielle, pour laquelle l’entreprise cherche l’accord des syndicats :

1 seul CE unique pour 288 EHPAD, 1 seul CE unique pour 78 SSR, 1 CE pour les Siéges.

Ce serait évidement surhumain pour les poignées d’élu-e-s réparti-e-s sur toutes la France que de gérer pour chaque établissement l’ensemble des missions propres aux CE. Pour les établissements actuellement constitués en DUP, les DP ne pourraient plus intervenir sur les problématiques CE locales (et après regroupement les montants d’intéressement et de participation pourraient se voir impactés).

Seuls les salarié-e-s des Sièges (répartis sur toute la France) seraient moins touché-é-s en conservant un CE propre tel que c’est le cas aujourd’hui du côté ex-Korian même s’ils pourraient largement espérer mieux avec la mise en place de comité d’établissements en plus du CCE.

Il y a fort à parier, qu’une bonne partie des négociateurs, négociatrices syndicaux actuelles se retrouveront plus tard en tête de liste des élections CE dont ils et elles cherchent à baliser leur propre atterrissage.

Que le patronat rêve des plus faibles instances possibles, ce serait de son âge, mais que des syndicats jouent ce jeu là et ou s’en accommodent, nous trouvons ça tout bonnement inadmissible, inqualifiable et nous leur assurons que les salarié-e-s connaitrons toute la vérité des coulisses autant qu’ils éprouvent (dans l’indifférence de bien des élu-e-s) celle de leur quotidien.

Et à signer tout ce qui passe, à ralentir, ou amoindrir, les améliorations collectives pour les salarié-e-s, que certain-e-s ne s’étonnent pas s’ils et elles se voient ensuite conspué-e-s par les urnes.

SUD/Solidaires recherche et recherchera l’intersyndical chaque fois que cela va dans le sens des intérêts collectifs. Dans tous les cas contraire nous demeurerons intraitables.

Si vous ne savez même pas qui sont ceux et celles qui soi disant vous « représentent » ou pour donner votre avis, vous pouvez utiliser le formulaire ci-dessous. Nous tâcherons de passer le message aux intéressés.