Actu sociale, BTHE

Tarifs EHPAD : Qu’est ce que le prix coûte aux salarié-es ?

La CNSA publie une analyse statistique des tarifs de 6 908 établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) au 31 décembre 2016. Ces tarifs lui ont été transmis via la plateforme Prix-ESMS.

On y découvre que les tarifs des établissements Korian sont trés au dessus de la moyenne. Et notre analyse personnelle de rajouter que s’il n’y a pas de moyens supplémentaires d’engager là où le client paye plus cher, alors ce sont souvent les salariés qui en font les frais pour essayer d’atteindre une qualité de service à la hauteur du prix payé par les clients mais sans avoir plus de moyen qu’ailleurs pour y arriver.

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Pour un résident, le coût médian d’un EHPAD (prix hébergement et tarif dépendance) en 2016 en France est de 1 949 € par mois. Pour 10 % des EHPAD, il est inférieur à 1 653 € et pour 10 % il est supérieur à 2 798 €.
Il est nettement plus élevé dans les zones urbaines, notamment à Paris et dans les Hauts-de-Seine (3 154 € par mois pour ces deux départements), que dans les zones rurales comme la Meuse (1 616 € par mois), les Vosges (1 642 € par mois) et la Vendée (1 658 € par mois).
L’écart de prix est corrélé à la localisation géographique, à l’ancienneté du bâti (les établissements récents sont plus chers) et au statut juridique des EHPAD.

Le tarif mensuel d’une place en EHPAD pour le résident se calcule à partir du tarif dépendance et du prix hébergement.

L’analyse démontre que :

– le prix d’hébergement permanent médian par jour et par personne est de 55,63 € pour une chambre seule habilitée à l’aide sociale et de 59,25 € pour une chambre seule (au regard du prix majoritairement proposé par chaque EHPAD).
– le tarif dépendance médian varie de 5,51 € par jour pour une personne âgée faiblement dépendante (GIR 5-6) à 20,42 € par jour pour une personne âgée fortement dépendante (GIR 1-2), sachant que les personnes ayant des revenus mensuels inférieurs à 2 440 € acquittent le tarif correspondant au GIR 5-6.

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BTHE, EHPAD du groupe, Métiers, salaire

102 millions d’euros de plus que l’an dernier pour le CA Korian. Combien pour le personnel ?

Au 31 mars 2016, le CA du groupe se monte à 730,4 millions d’euros (M€), en croissance de 16,3% par rapport aux résultats présentés à un an (628 M€). (Source du 09/05/16 – 16h37 – HOSPIMEDIA )
lala lalala, lala lalala

102 millions de + au CA, et moi, et moi, et moi !!?
Patronat et actionnariat, et moi, et moi, et moi !!?
Plus je trime, et moins j’y gagne…
J’y pense puis je subis
Cette vie là ça suffit !!!!

lala lalala, lala lalala

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Les Négociation Annuelles Obligatoires (NAO) vont démarrées début juin. Elles devraient aborder pour tous les salariés du groupe des améliorations qui nous sont chères (Progrès sociale et salariale : 13éme mois, primes, subrogation, compensation pénibilité, etc.).

Les très bons résultats enregistrées par Korian devraient être une bonne nouvelle certaine pour l’ensemble des salarié-e-s du groupe qui sont à la source même du profit de l’entreprise et qui devraient bénéficier de la croissance (dans leurs salaires, ou par d’autres avantages nouveaux).

Pourtant, le doute était de mise après l’annonce fin mars de la priorité donnée à un programme de rétablissement de la performance financière, puis d’un plan stratégique pour septembre, en réaction à des bénéfices 2015 moins copieux que souhaités. inquiétude encore dans le cadre du versement de la Participation après l’annonce que cette année les objectifs de Korian France n’auraient pas été atteint en totalité.

Avant de vouloir rationaliser encore les coûts, et rechercher toujours plus de performance dans la finance, il nous semble utile de considérer tout ce que le personnel a déjà subi par satisfaire toujours plus de quête de profits dans des conditions que nous jugeons indécentes. Et pour cause :

  • Dans tous les établissements, les absences non remplacées sont devenues habituelles et constituent autant de salaires non versés.

  • Dans tous les établissements, les turn-over sont fréquents et les délais de recrutement et d’embauche constituent là aussi moins de masse salariale a verser.

  • Sans compter le travail non rémunéré que le personnel donne souvent sur son temps de pause pour réussir à répondre à l’ensemble des besoins des résidents / patients.

    Il y a dans tout ça comme des faux airs de service minimum et l’impression qu’il faudrait accepter encore et encore toujours plus de restrictions.

    Pourtant, si les remplacements ou les pourvois de postes étaient systématiques, il est certains que ce serait plus supportable pour le personnel en poste et pour les résidents / patients. Mais cela représenteraient des coûts en plus, au lieu de quoi ce sont les salariés, les usagers, et non les bénéfices, qui en supportent régulièrement les conséquences.

Dans ce contexte, les NAO 2016 doivent légitiment accorder toute l’importance nécessaire à la prise en compte de ces aspects et accorder en conséquence des avancées concrètes pour tous les salarié-e-s.
Aucune profession ni aucun service ne doivent être oublié :

Équipes de nuit, équipes de jour, IDE, AS, ASH, Ergothérapeutes, Psychologues, Psychomotriciens, Paramédicaux, Cuisiniers, Serveurs, Animation, Hôtesse d’accueil, Hébergement, Service Technique, Administratif, IDEC, Kiné MEDEC, AMP, ASG.

Toutes et tous sont dans la même galère ! Pour toutes et tous des meilleurs salaires, un meilleur air et de meilleurs carrière !

Dans le cadre de ces NAO auxquelles participeront les syndicats CGT, CFDT, FO, et UNSA, SUD Solidaires apportera un soutien inconditionnel aux revendications les plus justes et les plus motivées.

BTHE, Métiers

Les cuisines de Korian : de la sous-traitance à la reprise

La reprise du personnel et du service :

Auparavant sous-traités à divers prestataires qui géraient les commandes de nourriture, la préparation des repas sur place et la plonge, de nombreux EHPAD du groupe vont donc reprendre la gestion de la cuisine en interne pour ceux qui ne l’ont pas déjà.

Pour l’entreprise il s’agirait d’une étape de sa démarche qualité visant à mieux contrôler le contenu et la présentation des repas, les options et les coûts. Notons que précédemment le coût de revient était d’à peine 2 euros par déjeuner ou dîner.

Pour les établissements, ce changement induit plus de gestion de personnel en interne (plongeur-euse-s et cuisinier-e-s) et notamment plus de travail pour les responsables hebergements/gouverant-e-s, plus de gestion administrative (plannings, congés, salaires, etc) et plus de gestion de commandes et de stocks.

Pour les salariés repris, ce qui est important de savoir :
(et de transmettre à vos collègues concernés)

Pour prendre contact avec nous, en cas de problème ou pour vos questions, utilisez le formulaire : https://greveurschampdemars.wordpress.com/votre-avis/ en précisant votre métier et en détaillant le mieux possible la situation

La reprise des salariés et de leurs contrats suit les dispositions de l’article L.1224-1 du code du travail.
Pour résumé grossièrement, rien ne changerait pour vous que le nom de l’employeur et l’émetteur de votre paie.

Pour être plus précis en considérant les subtilités pratiques bon nombre d’explications s’imposent.

1) Le salarié n’a pas le choix de sa reprise ou non (sauf de rompre son contrat / démission).

2) Aucune signature de nouveau contrat ou de modification du contrat précédent n’est obligatoire pour que cette reprise soit valable et effective. A la date du transfert, votre ancien contrat est automatiquement transféré et seul votre employeur change.
Le nouvel employeur ne peut pas le refuser non plus ou sinon il devra en assumer des conséquences qui peuvent coûté très cher.

3) Si Korian-Medica vous propose un nouveau contrat pour remplacer l’ancien, vous pouvez librement l’accepter ou le refuser. Le refus du nouveau contrat n’aurait pas de conséquence sur votre reprise et toutes les avantages du précédent contrat seraient donc maintenus.

Si vous accepter le nouveau contrat, un délai de réflexion suffisant doit vous être laissé. Vous ne devez pas être obliger ou contraint de l’accepter mais libre de votre choix.

En clair, vous n’auriez aucun intérêt à signer un nouveau contrat qui vous retirait des avantages que vous aviez. Comparez bien ancien et nouveau contrat. Si un nouveau contrat prétend vous apporter de meilleurs avantages que le précédents, lisez bien TOUT ce qui est écrit car c’est uniquement ça qui vaut et non les belles paroles, et parce qu’1 seul + peut cacher plusieurs .
Des modifications contractuelles qui toucheraient aux salaires, à l’ancienneté, etc ou aux avantages contractuels concrets ne pourraient pas vous être imposé, seules des changement de conditions de travail mineurs (nouvelle tenue, horaires, etc) peuvent devenir obligatoire.

4) Au delà du papier, le changement d’employeur induit aussi la possibilité de nouvelles directives, tâches ou missions. Et c’est là qu’une grande vigilance s’impose dés lors qu’il peut y avoir dans le temps de vrais gros changements pour vos organisations et conditions de travail.

Pour la suite tenez vous/nous informés, et pour connaitre les droits en vigueur de votre future nouvelle convention collective ajouter le lien ci-dessous à vos favoris : https://greveurschampdemars.wordpress.com/2014/03/31/table-des-matieres-et-lexique-de-la-convention-collective-du-18-avril-2002/

Quelques salaires minimum conventionnels (équivalent temps plein 35h) utiles à connaitre pour tout nouveau personnel de cuisine (pour les anciens votre salaire est conservé) :

– Agent de service hotelier (ASH) : Coef 208 – 1 457,52 euros mensuel brut (alignement SMIC depuis le 1/01/2015)
– Aide cuisinier(e) : Coef 211 – 1472,78 euros brut mensuel
– Cuisinier(e) titulaire d’un Titre professionnel inscrit au RNCP ou validé par la CPNE : Coef 214 – 1493,72 euros brut mensuel.
– Chef de cuisine : Agent de Maitrise, Coef 295 – 2059,10 euros brut mensuel.

Ces salaires minimum augmenteront de 1% à chaque nouvelle année d’ancienneté acquise dans l’établissement ou le groupe, et de 0,5% pour toute année déjà travaillée pour un autre employeur de la santé (hôpital, clinique, ehpad, ..)

bon appétit !