Actu sociale, BTHE

Le mal-être des aides-soignant(e)s dans les Ehpad: «C’est l’horreur. Aidez-nous !»

En écho à l’actualité, les aides-soignant(e)s des Ehpad témoignent de conditions de travail dégradées…

C’est la gréve la plus longue de France, et (surprise?) elle touche un EHPAD privé. Emmanuel Macron adule la Silver économie comme quelques autres Picsou qui collectionnent les lingots d’or gris et sans surprise rien n’est prévu dans son programme santé pour redresser la barre d’une situation indigne et lamentable qui coule la prise en charge des vieux comme des moins vieux au profit de celles et ceux pour qui soigner pas bien rapporte plus que la qualité du Soin.

D’ailleurs pour témoigner vous aussi, nos pétitions ainsi que nos recueils d’interview ne marquerons pas non plus de trêve :
https://greveurschampdemars.wordpress.com/tag/petition/
https://greveurschampdemars.wordpress.com/temoignages/

Comme les salarié-es l’Ehpad de Foucheran, cela fait des mois que nous alertons, dénonçons, interpellons. Mais c’est comme pousser des SOS dans le désert ou de montrer des panneaux de signalisation à des aveugles… Comme les salarié-es en gréve de Foucheran, à la longue on se sent seul et il était que ça change !

Il aura fallu la plume de Florence Aubenas, et la Une du monde (tout de même) pour ponctuer d’une relance magistrale notre volet de mobilisation qui est loin d’avoir dit son dernier mot. Et on pourrait presque faire une pause maintenant que la presse et les médias ont enfin pris le relai. Comme 20minutes qui quelques heures a crouler sous les témoignages d’aides-soignantes en détresse.

Sont pointées du doigt, pêle-mêle, des cadences infernales, la maltraitance vis-à-vis des personnes âgées, des conditions de travail exécrables, des crédits et des salaires insuffisants. Anne-Sophie Pelletier, porte-parole du mouvement, précise : « On ne se bat plus seulement pour les sous, mais pour la dignité. » D’ailleurs, la fatigue générale mène régulièrement à des burn-out.

La situation des Opalines est pourtant loin d’être un cas exceptionnel. Avec 55 professionnels pour 100 résidents, elle se situe dans la moyenne nationale.

Sur la page Facebook de 20 Minutes, nous avons demandé à des aides-soignantes de nous raconter leur quotidien, les conditions dans lesquelles elles travaillent et comment vivent les personnes âgées au sein des Ehpad (Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes) où elles officient. Le constat est accablant.

« Les institutions nous poussent à la maltraitance »

Claire (*) est aide-soignante depuis 5 ans. Elle enchaîne petit contrat sur petit contrat dans les maisons de retraite. Elle dénonce le « burn-out général » dans la profession : « Pas le temps pour bien prendre soin de nos aînés, être à l’écoute, individualiser les soins, évaluer un projet de vie personnalisé et j’en passe… » Pourtant, elle adore son métier mais se sent « frustrée de ne pouvoir appliquer les valeurs que j’ai au fond de moi ainsi que celles que j’ai pu développer pendant ma formation ». En début de carrière, elle est déjà démoralisée et n’hésite pas à comparer ses conditions actuelles de travail à celles qui ont cours en usine.

Laure, quant à elle, en veut à sa hiérarchie qui « ne se rend pas toujours compte de la charge de travail ». Elle doit faire 17 toilettes en une matinée : « Impossible de faire des toilettes complètes ou des mises au W-C entre deux ! » et ce, au détriment des résident(e)s.

Clara confirme : « Les institutions nous poussent à la maltraitance. » Elle donne des exemples précis : « Une personne ayant des difficultés pour se déplacer, nous allons la mettre en fauteuil car nous n’avons pas le temps de l’accompagner dans tous ses déplacements. Une personne ayant des difficultés à aller aux toilettes, nous allons lui mettre une protection car nous n’avons pas le temps de l’accompagner trois fois le matin faire pipi ou changer les vêtements à chaque fois qu’elle se souille. »

« Dans certains établissements, il y a plus de personnel non formé que diplômé »

Elle déplore également la logique comptable et financière prévalant dans les Ehpad : « Pour faire des économies les établissements préfèrent embaucher des personnes non diplômées faisant fonction d’aides-soignantes ou des contrats aidés plutôt que du vrai personnel formé. » Un personnel non formé souvent désarçonné face à des situations demandant une certaine expertise comme manipuler des personnes âgées pour les mettre dans leur lit ou les emmener faire leurs besoins.

Cyril, travailleur intérimaire dans plusieurs maisons de retraite, est formel : « Dans certains établissements, il y a plus de personnel non formé que diplômé » d’autant qu’épuisé par les cadences imposées, les arrêts de travail se multiplient chez le personnel hospitalier. Cyril estime passer « au maximum » entre 15 et 20 minutes par patient : « Essayez de faire prendre une douche à un patient de 80 à 90 kg qui se déplace en fauteuil roulant en moins de vingt minutes. Ou à une personne atteinte de démence. Je ne parle pas des locaux non adaptés, qui sont parfois en mauvais état. »

Au bout du rouleau

Paul se sent désespéré et au bout du rouleau face à cette situation qui perdure depuis tant d’années : « ll faut que nos hommes politiques de tout bord prennent conscience de nos problèmes. Nous avons entre les mains des êtres humains dont nous devons nous occuper et non des machines ou des objets. Nous aimons notre travail et nous voulons avoir les moyens pour mieux accompagner les personnes âgées. »

Il conclut sur un cri de détresse : « C’est l’horreur. Aidez-nous ! »

L’appel de Paul comme celui de milliers d’aides-soignant(e)s qui aiment profondément leur métier, sera-t-il entendu par le gouvernement ou le silence des pouvoirs publics restera-t-il assourdissant ?

(*) Tous les prénoms ont été modifiés.

http://www.20minutes.fr/sante/2107299-20170721-mal-etre-aides-soignante-ehpad-horreur-aidez

 

Actu sociale, Conditions de travail

Mobilisation Korian France le 28 juin et jours suivants – Pour le personnel et ses résidents : Retours sur 100ans de conquêtes sociales !

Sud Santé Sociaux appelle le personnel à la mobilisation sur toute la période du 28 juin 2017 au 23 juillet, en commençant par une grande journée d’actions, de débats, d’assemblées citoyennes, d’échanges et de réflexions militantes le 28 juin prochain, journée nationale des centenaires dans le groupe Korian, à laquelle nous associons toute notre énergie militante pour la grande cause commune des ainées et de leur personnel.

Pour cette 1ère journée reconduisant la dernière mobilisation, nous tenons à rappeler ce que nous devons à nos ainés : plus d’un 1 siècle de luttes et de progrès sociaux pour avoir droit aux congés payés, à l’assurance maladie, chômage, retraite, à l’amélioration des droits et des conditions du travail …

Autant d’acquis sociaux menacés à présent !

Où en est-on aujourd’hui ?? Et plus particulièrement dans les secteurs de la santé, du social, dans le privé lucratif.

Où en est-on dans le groupe Korian ?
Et quel avenir après toutes les casses et les reculs sociaux prévus par Macron et permis aux patrons ?

Nous appelons toutes les organisations syndicales du Groupe Korian à ne pas opposer d’obstacle aux améliorations demandées mais à s’associer au contraire aux demandes pour obtenir satisfaction toutes ensemble et pour l’ensemble des salarié-es.

Nous appelons également, l’ensemble des salarié-es de la santé privé à la solidarité, les invitant à réfléchir et agir avec nous pour la santé, pour nos métiers, et pour l’avenir.

Ci-dessous le préavis de gréve du 28 juin 2017 couvrant tous les salarié-es Korian France :

Préavis SUD Santé Sociaux korian 28 juin

Rejoignez vous aussi nos Comités de soutiens prés de chez vous, et jusqu’au 23 juillet, toutes et tous êtes convié-es au grand concours de slogans Photos et Vidéos que nous avons lancé ici !

 

 

86,7 % des salarié-es ayant répondu à notre sondage se disent favorable à la gréve.

Actu sociale, Conditions de travail

Compte rendu de la mobilisation nationale Korian France et de la journée d’actions de SUD Santé Sociaux Korian

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De nombreuses personnes se sont rassemblées ce jeudi devant le siège parisien du Groupe Korian à l’occasion de l’AG des actionnaires Korian.

Des salarié-es, des syndicalistes, des proches de salarié-es et d’autres gens. Toutes et tous solidaires, déterminé-es et bien remonté-es avec la CGT Korian, pour réclamer, à l’image de ce que revendique SUD depuis bien longtemps : une meilleure répartition de la richesse de l’entreprise.

SUD y était solidairement mais surtout dans le même temps, le gros de nos ressources humaines était surtout mobilisé pour occupé le terrain des Ehpad et clinique comme il se doit, alors que prés de 400 sites composent le parc du groupe, nous nous sommes concentré pour répondre avant tout aux grand nombre de salarié-es qui ont souhaité des actions de notre part prés de leurs sites.

Campagne de Photos-Slogans, tractage aux personnels, à des riverains parfois, plutôt que des actions de gréve traditionnelles, nous avons privilégier la porter des message et des revendications. Beaucoup d’échanges et de remerciements, malgré un certain nombre de site comme bunkerisés, avec des salariés apeuré à l’idée qu’on les voit nous parler, ce quii en dit long sur la qualité du dialogue sociale à l’intérieur du groupe. Cela explique aussi pourquoi autant de salariés nous on envoyé des photos à visage masqué, prenant la pause tel des prisonniers.

Nous nous battons pour une répartition des richesses plus juste, plus équitable, plus humaine… Alors que la course aux profits bat son plein dans le groupe Korian, qu’elle a encore fait très mal ces dernières années, et qu’elle ne cesse de nuire à la Santé, au Personnel, à l’accompagnement et au sens de leurs métiers, nous n’aurons pas de limite et pas de cesse pour remettre la Santé et l’Humain ensemble sur le droit chemin et pour combattre toutes celles et ceux qui activement ou complices y font barrage.

Parce que les mauvaises habitudes sont mères de beaucoup de vices… Ainsi nous re-constatons et re-déplorons que sur bien des sites, les effectifs ont commencé à fondre bien avant la canicule, au motifs de chambres vides par-ci, au prétexte de l’ARS par là, ou suite à des départs non remplacés. Mais quelque soit le prétexte, à chaque fois, personnels et résidents en font les frais pendant que les profits du groupe ne cessent de grimper.

 Les Cordir sont tellement affairés aux taches de remplissages qu’on ne les voit parfois plus du tout sur le terrain de leurs équipes. MEDEC, IDEC ou d’autres deviennent de plus en plus des prospecteurs ou des commerciaux, et devinez sur qui retombent la charge de soin qu’ils ou elles n’assument plus ? L’acronyme TO (Taux d’occupation) est devenu une telle obsession pour beaucoup de managers, que le remplissage a pris le pas et grillé la priorité sur toutes les relations normales de travail.

Les glissements de tâches et de responsabilités sont devenus légions, comme de déshabiller un service pour compenser le dépouillement d’un autre.

Aprés la baisse des CRJ (Coût par Résident Journalier, pour la restauration) et de la qualité des repas, le soin et l’hébergement aussi ont été rationalisés (protections, gants, linge..tout y passe ), et comme ca ne suffit jamais, il faudrait encore baisser les coûts et notamment les parts de masse salariales non subventionnées sont alors elles aussi grignoter,

Ainsi en va-t-il des économies d’échelle. Le délitement est flagrant et les dénis d’initiés tout autant.

Mais combien d’autres dégradations organisées des conditions de travail et du soin faudrait-ils supporter encore ?.

Actu sociale, BTHE, Conditions de travail

Gréves et mobilisations KORIAN du 7 Avril 2017

SUD Santé Sociaux appelle à l’action, jusqu’à satisfaction
et s’associe à toutes les initiatives et à toutes les organisations qui iront dans ce sens !

Nous vous invitons à y prendre part vous aussi de différentes manière, par l’action et la sensibilisation :

  • La campagne SUD contre la dégradation des conditions de travail et de prise en charge a démarré depuis un mois, tous les slogans et les visuels peuvent être repris et diffusés massivement. Soyez créatifs, faites des photos, des chansons, etc.
    Seul ou avec tes collègues 1) Choisis ton Slogan/ ton image 2) Mets le sur ton visage 3) fais en un selfie 4) nous envoyer la photo à SudSolidairesKorian@gmail.com
    Slogans à télécharger/Imprimer
    Affiches à télécharger

  • Diffusez à vos collègues les derniers APPELS AUX SALARIE-ES DU GROUPE KORIAN:

 HALTE AUX PRESSIONS, RÉPRESSIONS OU DISCRIMINATIONS
HALTE AUX DÉGRADATIONS DES CONDITIONS DE TRAVAIL

Appels Tract à télécharger

 

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Actu sociale, BTHE, Conditions de travail

Votre avis sur la gréve du 7 Mars pour 25000 salarié-e-s Korian

Votre Avis ? Vos idées ? Vos attentes ?

Pour prés de 25 000 salarié-e-s de plus de 380 sites KORIAN de France, un appel à la Gréve à été lancé par 3 syndicats, CGT, FO, et SUD pour le 7 Mars 2017. Les syndicats appellent aussi toutes celles et ceux qui le peuvent à venir manifester à Paris le même jour Place Denfert Rochereau à 13h00.

Cliquez sur l’image pour vous exprimer, et pour partager le questionnaire il suffit de copier ce lien : https://goo.gl/forms/fyqR8wzJTFPQoBz63 ou de partager notre article.

sondage-grevekorian7mars

 

Actu sociale, BTHE, Conditions de travail

EHPAD en Colére : l’Appel de SUD à tous les EHPAD (privés et publics) de France pour la gréve du 7 mars

En plus des 25 000 salarié-e-s KORIAN qui sont appelés à se mettre en gréve et à manifester le 7 mars pour leurs conditions de travail et leur salaire, les salarié-e-s de tous les EHPAD du pays (public comme privé) y sont appelés aussi, de même que l’ensemble des personnel de santé.

Source : site de la fédération Sud Santé Sociaux : http://www.sudsantesociaux.org/ehpad-en-colere-halte-aux.html

Halte aux dégradations imposées des conditions de travail et de soins ! Le tract à partager

Sur le terrain dans nos EHPAD, les Hôpitaux, les SSR… les conditions de travail et de rémunération ainsi que la qualité des prises en charge des usager-ères du système de santé et de protection sociale sont incessamment attaquées sous prétexte de faire des économies.

Tant que chaque jour l’hôstérité frappera tant que chaque jour un EHPAD un hôpital, un SSR… sera attaqué. Il n’y aura pas un jour où nous ne laisserons tranquille ce gouvernement !

Les personnels sont déjà épuisés, à bout de souffle, alors qu’ils ont à accueillir, soigner au mieux avec des moyens diminuant une population elle-même de plus en plus précarisée, maltraitée par les mesures d’austérité et de rejet de l’Etat.

Dans chaque hôpital, EHPAD, SSR… nous voulons en finir avec tous ces gens qui osent nous faire la leçon sur notre exercice quotidien alors qu’ils n’y connaissent rien !

Ça suffit !
Nous ne nous laisserons plus faire.
Nous n’allons plus nous laisser endormir.

Dans chaque hôpital, EHPAD, SSR… nous allons faire entendre notre ras-le-bol le 7 Mars à Paris et partout en France dans la rue ou dans nos EHPAD !

Un premier rendez-vous national qui en appellera d’autres, tant que nous ne serons pas satisfait-es de nos conditions d’exercice, de nos conditions de vie, de nos conditions salariales et surtout des conditions d’accueil et de soin proposées à la population. On ne lâchera Rien !

Nous ne voulons plus accepter que pour toujours plus d’économies ou de profits, des moyens ou des postes soient supprimés et le travail soit toujours plus lourd.
Nous disons :
NON aux salaires et au travail de misère !
NON aux surcharges, aux surmenages, aux baisses d’effectifs, au travail à la chaine, au flicage, au stress et aux réorganisations en cascade !
NON aux services dégradés qui font que des salarié-es perdent le sens de leur métier ou leur santé en essayant de gagner leur vie.
NON aux menaces, aux pressions et aux chefs quand ils se comportent en managers d’usines !
Les salarié-e-s de la santé et du social, soutenu par l’intersyndicale CGT, FO, SUD, appellent la population à combattre avec nous ces politiques d’austérité.

Vous l’avez compris Monsieur le Président, ainsi que toutes celles et ceux qui vous sont proches, que c’est en nombre que SUD Santé Sociaux va venir exprimer sa colère !

Avec SUD Santé Sociaux, le 7 mars exigeons :

• L’augmentation générale des salaires avec un smic à 1700€ net mensuel,
• Plus de moyens financiers pour le Sanitaire, le Médico-social et le Social !
• CDI à temps plein pour toutes et tous, Marre de la Précarité !
• Réduction du temps de travail, 32h en 4 jours et 30h en 3 nuits par semaine.
• Une vraie loi pour le sanitaire et le social, qui tienne compte des besoins de la population et soit respectueuse des salarié-es,
• L’abrogation de la loi travail,
• L’abrogation du décret sur les GHT, Groupement Hospitalier de territoire.
Toutes et tous en grève avec le sanitaire et le médico-social
Mardi 7 mars 2017 !
Toi aussi rejoins nous !

Actu sociale, BTHE, Conditions de travail

Marseille : Licenciées pour avoir brisé l’omerta à l’Ehpad Korian-les Parents

C’est le titre d’un article publié ce jour sur le site LaMarseillaise.fr et qui affiche la couleur quant aux raisons des licenciements de salariés dans cet EHPAD.

Cela vient compléter notre article de ce matin avec un flashback utile sur la gréve d’avril dernier qui a été en quelque sorte le prémisse de la situation actuelle.

http://www.lamarseillaise.fr/marseille/social/56521-marseille-licenciees-pour-avoir-brise-l-omerta-a-l-ehpad-korian-les-parents , un article de Myriam Guillaume

Extraits :

 »
soutiens apportés par les militants de l’UD CGT et ses UL Quartiers Sud et La Rose, de La France Insoumise et les Lanceurs d’alerte.
« Nous sommes attaquées en diffamation par notre direction suite à nos témoignages dans l’émission Les Pieds sur Terre. Maintenant, c’est jusqu’à ceux qui nous défendent à qui on demande des comptes, déplore Hella, aide soignante de l’unité Alzheimer, mais qui fait une enquête dans cette maison de retraite ? »

Le 28 avril 2016 une grève secoue l’Ehpad (la Marseillaise du 29 avril 2016), suivie à 90% par la cinquantaine de salariés de l’établissement […] Les personnels y dénonçaient déjà des conditions de travail et d’accueil dégradées en raison d’un manque d’effectifs et de matériel. Mais le travail reprenait le lendemain, « sur des promesses de mieux. Mais rien n’a changé, bien au contraire, les pressions se sont accentuées », ajoute une salariée encore en poste, qui ne révèle pas son identité « de peur d’être licenciée ».

[…]
« Nous avons envoyé une lettre à la Direccte pour dénoncer le manque de personnels et de moyens qui nous poussent à de la maltraitance sur des personnes vulnérables. Ce qui est insupportable. Nous avons alerté l’ARS. »

 Pauline et Hella ont été licenciées, Muriel a repris et Farida est en maladie et aux Prud’hommes. Et il y a eu ce reportage TV à la suite duquel la direction de l’Ehpad, qui se terre toujours dans le déni, porte plainte pour diffamation. D’où la convocation au commissariat de la secrétaire de l’UL Sud Virgine Cassignol.

« Depuis, ils utilisent nos licenciement pour faire pression sur les autres salariés », ajoute Hella qui entend bien, le silence brisé, « ne pas lâcher. Je demande ma réintégration », armée de lettres de parents de résidents qui témoignent en sa faveur.

Sortie du commissariat, Virginie Cassignol estime : « Rien de terrible, on m’a demandé pourquoi j’intervenais dans l’émission », tout en considérant « elles sont licenciées parce qu’elles sont professionnelles et compétentes. Nous demandons une enquête nationale et la protection pour les lanceurs d’alerte ». Une dizaine d’associations sont mobilisées dans divers départements pour des cas similaires.

 »

Notons que le même journal avait déjà publié sur le sujet en novembre 2016 avant que les licenciements ne soient prononcés, titrant : « Violences et harcèlement dénoncés à l’Ehpad Korian de Marseille »

Actu sociale

Victoire à la clinique de l’Ormeau après une gréve historique

UN GRAND BRAVO A TOUTES ET TOUS LES SALARIE-E-S COURAGEUX, QUI ONT EU RAISON ET QUI ONT GAGNE FACE AUX GÉANTS DE LA SANTÉ PRIVÉE !

64 jours de conflit, c’est l’illustration de toute la détermination nécessaire du personnel pour faire face à une obstination trop tenace, sinon irresponsable, du futur plus grand groupe de France de cliniques privées (fusion des groupes Médipole Partenaire et Elsan). D’un côté comme de l’autre, c’est la preuve que quand on veut on peut, et que le groupe privé aurait perdu beaucoup moins d’argent en consentant plus tôt un effort sur les revenus.

2017-01-10-a-15-05-42

Dans ce conflit que la CGT a efficacement structuré de bout en bout, en en faisant un enjeu national (2 passages de Philippe Martinez). SUD a affirmé sa solidarité avec les grévistes et la CGT en participant aux manifestations, en soutenant les occupations et en apportant un soutien financier.

HOSPIMEDIA revenait hier sur les 64 jours de luttes et sur cette victoire historique !
http://www.hospimedia.fr/actualite/articles/43438  Publié le 10/01/17 – 17h19

Au terme d’un conflit social historiquement long dans l’hospitalisation privée, un protocole d’accord a été trouvé entre la direction de la Polyclinique de l’Ormeau, établissement Médipôle Partenaires, et les salariés. Ces derniers se sont mobilisés pendant 64 jours pour obtenir des revalorisations salariales et de meilleures conditions de travail.

Les salariés de la Polyclinique de l’Ormeau à Tarbes (Haute-Pyrénées), mobilisés dans un mouvement social depuis 64 jours, et la direction de l’établissement, géré par le groupe Médipôle Partenaires, ont fini par s’accorder sur un protocole de fin de conflit, a-t-on appris auprès des différents protagonistes ce 10 janvier. L’accord a été signé vers 16 heures, précise la direction de la clinique à Hospimedia et la reprise du travail sur les deux sites de l’établissement se fera dès le 11 janvier à 7 heures.

Épilogue de négociations difficiles

Cet accord intervient au terme de négociations difficiles entre les deux parties. Alors que la mobilisation, soutenue par la CGT locale et nationale, durait depuis près de 60 jours, la direction avait finalement annoncé le 5 janvier accepter les propositions salariales, refusées dans un premier temps, du médiateur nommé à la mi-décembre par la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Dirrecte). Malgré cet ultime « effort financier » de la direction, pour la CGT, les conditions n’étaient toujours pas réunies pour mettre fin à la grève. La dernière phase de négociations a alors fait l’objet d’une réunion qui s’est alors tenue le 6 janvier à Matignon, en présence de membres du cabinet du Premier ministre, de représentants du ministère de la Santé, des responsables nationaux de la CGT, Philippe Martinez et Mireille Stivala, ainsi que des responsables de direction de Médipôle Partenaires, dont le PDG, Philippe Gravier. Selon nos informations, le PDG du groupe Elsan (1), Jérôme Nouzarède, était également présent lors de ces échanges. Le lendemain, les grévistes ont reçu « pour la première fois » de la part de la direction, ont-ils souligné, un protocole écrit d’accord de fin de conflit. Celui-ci a été amendé ces derniers jours par les salariés, jusqu’à parvenir à une version convenant à l’ensemble des parties. Cette dernière mouture a été votée par les salariés réunis en assemblée générale ce 10 janvier, mettant ainsi fin à une grève historiquement longue dans le secteur de l’hospitalisation privée .

Prime pérenne de 700€ par an et intégration rétroactive de la Rag

Les négociations ont notamment achoppé sur les revendications salariales, le volet sur les conditions de travail ayant finalement fait l’objet au bout de quelques semaines d’un accord entre direction et personnels. C’est également et essentiellement sur ces mesures salariales qu’ont porté les derniers amendements des grévistes sur le protocole d’accord proposé par la direction. Le protocole comprend au final : une augmentation de la valeur du point intégrant la rémunération annuelle garantie (Rag) avec un effet rétroactif au 1er janvier 2016 ; une prime pérenne de 700 euros (€) pour tous les salariés de l’établissement, conformément à la recommandation du médiateur (3); et plusieurs mesures en termes d’amélioration des conditions et d’organisation du travail. La fédération de la santé et de l’action sociale de la CGT salue dans un communiqué « tous les grévistes pour cette remarquable lutte« , qualifiée même d' »éblouissante« . Elle reste « persuadée que d’autres victoires peuvent être conquises, dès lors que les revendications sont élaborées par les salarié-e-s et que leur détermination les porte, même quand les employeurs jouent le pourrissement de la mobilisation ou que des élus locaux les critiquent au lieu de les écouter ». La centrale syndicale répète voir dans ce conflit une opposition entre « des employés dans des conditions salariales et sociales plus que minimalistes » en ayant eu « assez de cette exploitation » et un groupe de clinique qui « engrange des bénéfices colossaux au détriment des conditions sociales et de travail de leurs personnels« . Et le syndicat de poursuivre et d’ironiser : « À l’heure où se met en œuvre la « loi Travail » qui comporte entre autres, le soi-disant « dialogue social d’entreprise », il aura fallu actionner toutes les structures de la CGT, locales, départementales, fédérales et confédérale, solliciter le gouvernement jusqu’au cabinet du Premier ministre pour trouver les voies d’un accord« . Elle conclut ainsi que cette lutte locale « témoigne également du bien-fondé [des] luttes [de la CGT] contre cette loi et ses pernicieuses conséquences« .

Sollicitée par notre rédaction ce 10 janvier, la direction de la polyclinique fait simplement savoir qu’elle « tient à remercier l’ensemble des pouvoirs publics locaux et nationaux qui sont intervenus pour faciliter la résolution du conflit« . Malgré un « coût financier très lourd » pour l’établissement, la direction affirme avoir « pris ses responsabilités au nom du service dû aux patients » et indique que « tous les efforts sont mobilisés pour que la reprise du travail se fasse dans les meilleures conditions possibles« .

Actu sociale, BTHE, Conditions de travail

Gréve à la maison de retraite Chez Nous

Menacés une fois de plus de la suppression de leur prime de Noël, les salariés de la maison de retraite de Saint Sulpice se sont mis en gréve mercredi.

 » Le personnel ne peut pas, et ne doit pas, être une variable d’ajustement du budget « 

ehpad-st-sulpice

« Travail dégradé, personnel épuisé, résidents en danger !!! » clame la banderole des grévistes.

Un mouvement qui a été largement suivi. Les grévistes ont notamment tracté et recueilli près de 600 signatures par voie de pétition sur le marché de la ville.

Les revendications des salariés sont aussi claires que légitimes :

  • Conserver leur prime de Noël

  • Ne plus travailler et être remplacés sur les jours de repos

  • Moins de précarité

  • Ne pas augmenter le temps de travail pour garantir une prise en charge de qualité.

    • Et les témoignages des salariés en disent long sur le malaise : «Avant je prenais plaisir à venir travailler. Aujourd’hui non», (propos d’une des Aide Soignante les plus expérimenté de l’établissement).
      Une autre collègue d’ajouter : «On me rappelle sur mes jours de repos. La dernière fois j’ai refusé de venir. J’ai culpabilisé et j’y suis allée, mais ça ne peut plus continuer».
      Une infirmière va plus loin : «pour une fois j’ai bien dormi. Je savais qu’enfin on allait nous entendre».
      Un agent d’entretien  «Pour seule réponse on nous aboie dessus et on nous méprise», lâche, désabusée, .
      «Depuis 2 ans, les conditions de travail se dégradent», et «25 % des agents sont actuellement en congés maladie. C’est anormal» ponctue le représentant du personnel CGT.

      .Dans un précédent courrier adressé à la directrice, et la présidente du CA le personnel avait déjà alerté : «nous vous faisons part de toute la colère et de l’inquiétude qui envahissent actuellement le personnel de l’Ehpad, votre personnel. Cette angoisse concerne la gestion financière de notre structure et la récidive au sujet de la suppression de la prime de fin d’année. Le personnel ne peut pas, et ne doit pas, être une variable d’ajustement du budget».

    Un mouvement qui devrait se poursuivre sous diverses formes…