Conditions de travail, Economie Santé Privé Lucratif

Non remplacement des salarié-es Korian, prime, économies.. Mais où s’en va tout ce qu’il nous manque ?

Tout récemment, Korian a acquis 8 établissements supplémentaires : 1000 lits de plus ! La bourse s’en réjouit.( Source : Capital ) Et vous ça va ?

bourse

Un peu plus tôt pourtant, les salarié-es Korian France ont découvert le montant de leur prime de Participation aux bénéfices 2016 (prétendument supérieure aux montants de 2015).
Mais la pilule passe difficilement lorsque que d’un côté plusieurs vénard-es ont touché une prime à plus de 1000€ alors qu’un très grand nombre des salarié-es Korian de France ont perçu moins que la moyenne de 520€ mise en avant par l’entreprise.
Ça passe d’autant plus mal, lorsque autant de salarié-es constatent avoir une prime aux bénéfices 2016 inférieure à celle perçue au titre des bénéficies 2015…

En 2016 pourtant, les objectifs ont été atteint et les bénéfices ont été supérieurs à ceux de 2015..

Moralité, est ce que la réalisation des objectifs 2016 ne doit profiter qu’à certain-es alors que tant d’autres devraient se contenter de moins que l’année d’avant ??
Et si malgré la réalisation des objectifs cela n’empêche pas que des salariés touchent moins qu’avant, doit-on encore privilégier les objectifs financiers ou au contraire les résidents et salarié-es?

Est-ce qu’à l’instar de la participation des salarié-es, les actionnaires accepteraient de voir leurs dividendes diminuer ?

Est ce que les salarié-es devraient accepter l’idée que le fruit de leur travail sert avant tout à contenter les financiers ?

Avant de céder aux sirènes de l' »accroissance », ou à toute forme de boulimie ou d’acquisition compulsive, ne serait-il pas plus raisonnable de mieux lotir d’abord le parc des établissements existant ?

– Renforcer les effectifs, si régulièrement menacés de fondre à cause de déréglements du climat financier.

– Fidéliser le personnel par l’amélioration des revenus et des conditions de travail.

– Augmenter les moyens humains et matériel aux cotés du Residant / Patient.

En bref, ne doit-on pas prioriser l’Humain avant la finance? C’est presque une évidence, sinon un aphorisme mais ce que l’on constate sur le terrain est tellement en décalage avec cette idée que la question mérite d’être posée, reposée, et même martelée puisque depuis le temps qu’on alerte, on n’a pas constaté de remise en cause des logiques financières dans la politique d’entreprise.

orgris

Est ce que les aides publiques sont intégralement destinées à financer la prise en charge de la dépendance ou bien servent-elles aussi, par ajustement du rapport entre Taux d’occupation et Taux de remplacement *, de levier à la croissance organique des établissements ?
Là-aussi cette question mériterait d’être posée.

* en effet chaque fois qu’un-e salarié-e n’est pas remplacé-e, et même lorsque que l’entreprise rembourse bien à la tutelle la part de dotation correspondante, le non remplacement apporte quand même une économie de masse salariale non négligeable sur toute la partie du salaire financé qui dépasse le salaire minimum conventionnel (c’est à dire le delta lié au minima en vigueur dans l’entreprise et ou à la part de la majoration de son ancienneté). Et dans ce cas, que devient cette réserve de masse salariale ?

sondages

Politique groupe

Présentation du plan stratégique de Korian sur 5 ans Vs Le prix à payé du profit

Malgré un projet plus que rentable, les ambitions de l’entreprise présentées ce jeudi étaient jugées « décevantes » par les marchés qui « s’attendaient à mieux »…(sic) si bien que ce nouveau plan a été suivi d’une chute en bourse de l’action Korian de -6,5%.

5-pourcents

Est ce qu’un jour les marchés et surtout leurs acteurs accepterons l’idée que les soignants, les patients / résidents, la dépendance , la santé, en bref l’Humain, ne sont pas des marchandises sur lesquels on spécule comme ça se fait sur les kilos de patates, sur la farine, ou sur les barils de brut ?

Pour contenter d’avantage les marchés, faudrait-il accepter que des quêtes de rentabilité toujours plus insatiables se fassent au détriment de l’Humain, des soignés et des soignants ?

Nous laissons celles et ceux qui connaissent le mieux l’activité du groupe, (les professionnels et les usagers d’établissements) transposer sur leur terrain et dans le paysage de leur quotidien les conditions de cette réussite financière extrêmement forte mais qui déçoit pourtant les plus gourmands.

Comment faire plus avec de moins en moins ? Quel risque y a-t-il à être trop en marges ? L’hyper croissance est-elle bonne pour la santé ? Sur quels dos se font les réductions de coût ou les réductions de charge ?
Les réponses sont assez évidentes mais voilà de bonnes questions à se poser plutôt que de sonder l’avenir par les yeux d’une calculatrice.    

Le plan prévu pour Korian :

+5% de croissance annuelle moyenne pendant 5 ans avec à terme « un chiffre d’affaires voisin de 3,8 milliards d’euros » et une légère hausse de sa rentabilité ! « Un taux de marge d’excédent brut d’exploitation sur chiffre d’affaires voisin de 14,5%, et une extension du parc de 2.500 à 3.000 lits par an sur cette période ».

Pour 2016, Korian vise un chiffre d’affaires 2016 proche de 3 milliards d’euros et une marge brute d’exploitation de 14%. Au premier semestre, la croissance organique a atteint 4% et l’excédent brut d’exploitation du groupe a progressé de 20% à 207 millions d’euros.

http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2016/09/15/97002-20160915FILWWW00153-korian-presente-son-plan-strategique-a-5-ans.php

La messe est dite mais manque encore la recette.
A la place, un autre article dans une toute autre presse nous offre une petite page de réclame, à l’intention de futures salariés, réalisée par le directeur restauration et hébergement du groupe Korian. Il est vrai que la politique restauration au sein du groupe nous a donné ces dernières années des exemples très concrets de ce que les hausses de marges et de rentabilité occasionnent chez le personnel, sur les conditions de travail et sur la qualité des repas.

Selon M Parrot, fin connaisseur des conditions de travail au sein de l’entreprise, quels sont les avantages à postuler pour le groupe Korian ?
Réponse donnée cette semaine au journal L’Hôtellerie Restauration :

« En premier lieu, nous pratiquons les 35 heures et nous évitons au maximum les coupures, surtout dans nos établissements situés en Île-de-France. Ajoutons à cela des jours de congés consécutifs, des postes en CDI uniquement – en dehors des postes de remplacement – et la possibilité de se former grâce à notre institut de formation. Nous construisons nos propres modules de formation pour répondre au plus près aux besoins de chacun. C’est le cas, par exemple, d’une formation au service en salle et aux arts de la table, ou encore de la mise en place d’une formation ciblée sur la cuisson basse température. Nous proposons également l’accès à la validation des acquis de l’expérience pour les responsables hôteliers. Chez Korian, nous prenons soin de faire évoluer nos salariés. Bienveillance, responsabilité, transparence et initiative sont les quatre valeurs du groupe : elles s’appliquent aussi bien à nos clients qu’à nos équipes ».

http://www.lhotellerie-restauration.fr/journal/emploi/2016-08/Christophe-Parrot-Chez-Korian-nous-prenons-soin-de-faire-evoluer-nos-salaries.htm