Actu sociale, BTHE, Conditions de travail, témoignage

EHPAD : les leçons des mouvements sociaux de l’été / les manques de personnel

Dans FIGAROVOX/TRIBUNE , Emmanuel Hirsch appelle à soutenir les personnels des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), dont la mission est particulièrement importante et difficile.

Citons d’abord la conclusion de ce professeur d’éthique médicale à la faculté de médecine de Paris Sud et directeur de l’espace de réflexion éthique de la région île de France.

« Parmi ces militants soucieux de principes d’humanité qu’ils estiment inconditionnels, certains ont décidé de protester publiquement cet été. Soyons attentifs au sens de leur protestation. Pensons ensemble comment favoriser un accueil digne et de qualité au sein de ces établissements. « 

Le contexte :

Cet été, peu après notre longue campagne de mobilisation menée tambour battant pour les salarié-es et résidents du groupe Korian, les professionnels de l’EHPAD Les Opalines de Foucherans (Jura) ont mis fin à une grève de plus de 100 jours, entamée le 3 avril.
Ils dénonçaient, des conditions d’exercice jugées incompatibles avec les valeurs du soin, dans un contexte de restrictions budgétaires. Ce que nous dénoncions aussi et dénonçons toujours ailleurs.

Les évolutions proposées et qui ont mis fin à cette gréve, sont intervenues après un article retentissant de Florence Aubenas pour le journal Le Monde. Un coup de projecteur nécessaire et sans précédent a enfin pu être braqué sur la situation inadmissible des EHPAD où la loi des profits est sans scrupules ni limites.

Agnès Buzyn, la ministre des Solidarités et de la Santé, qui n’avait rien prévu jusque là dans son projet pour les EHPAD, a donc du annoncé dans la foulée un plan de prévention de la maltraitance. Une mission parlementaire lancée cet été par Monique Iborra a rendu ses premières conclusions le 13 septembre.

Moralité, heureusement que des soignant-es ose se lever et dénoncer durablement la maltraitance institutionnelle orchestrée par la loi du profit de leurs exploitants. Bien d’autres établissements méritent la même lumière et la même attention qui n’a été porté que par la ténacité des militant-es et parce que les médias s’en sont suffisamment mêlés.

Autre exemple médiatique, par les ondes de Europe 1 :

 

Actu sociale, BTHE, Conditions de travail

L’EHPAD Korian La Ferme du Marais prés à la grève le 26 juillet

Pour l’ensemble des salarié-es de Korian La Ferme du Marais, y compris les équipes de nuit, un préavis de grève à été déposé pour la journée du 26 juillet 2017 par trois déléguées de cet Ehpad ainsi que par l’Union Syndicale Départementale CGT Santé et Action Sociale 77.

Les revendications (ci-dessous) sont soeurs de ce que nous réclamons pour tous les salariés du groupe Korian depuis plus d’un mois, en adéquation avec notre lettre ouverte à la Ministre et aux ARS, ainsi qu’avec la pétition que nous avons lancé dans la foulée, nous saluons et soutenons l’initiative comme une continuité nécessaire à la forte mobilisation que nous menons depuis 5 mois :

Si le préavis de grève est locale, ces revendications rejoignent pourtant ce que des milliers de salarié-es souhaitent aussi, sur des dizaines et des dizaines d’autres sites.
Si c’est votre cas, et que vous aussi voulez vous mobiliser au lieu d’attendre que ça se passe, contactez-nous.

BTHE, Conditions de travail, Economie Santé Privé Lucratif

Sophie Boissard, Korian: «Nos établissements sont le coeur de l’entreprise»

A la lecture de l’article que nous citons plus bas et lorsqu’on connait la réalité du terrain, 4 interrogations nous assaillent :

1) Serions nous le coeur d’une entreprise dont la tête manquerait d’humanité ?

2) Pour bâtir un groupe européen, l’initiative la plus urgente pour toutes et tous les opérationnels n’est-elle pas l’augmentation massive des effectifs ?

3)La direction générale est-elle au courant des manques de personnel sur tous ces sites qui en maitrisent si bien le coût ?

4) Quelle place les manques d’effectifs institutionnalisés pourraient avoir dans les standards ou dans le modèle économique du groupe ?

Dans la rubrique DECIDEURS > Parole de patron Sophie Boissard, directrice générale de Korian, a expliqué au journal Le Figaro comment elle bâtit un groupe européen en donnant l’initiative aux opérationnels.

http://www.lefigaro.fr/decideurs/parole-patron/2017/04/10/33003-20170410ARTFIG00005-sophie-boissard-korian-nos-etablissements-sont-le-coeur-de-l-entreprise.php

« Nous mettons en place » dit-elle « les mêmes standards de formation du personnel et la même qualité de soins en Allemagne, en Belgique, en Italie, en France ».

 

 

Actu sociale, BTHE

Korian Clos du Mûrier : Suivi des accords de fin de gréve

Ce blog permet l’échange et la collaboration entre les salariés de différents établissements ou sociétés. Si vous avez une question, ou une remarque, utilisez le formulaire dans la colonne de droite ou « commentaire » en fin d’article. Et pour trouver le syndicat SUD prés de chez vous, cliquez là

Après l’annonce d’un octroi par l’ARS de dotations de postes supplémentaires ( 2,5 ETP – Emplois Temps Plein ) couplée à l’intention de la direction de financer un poste AS déjà existant avec une partie de cette nouvelle subvention, les délégués du personnel ont exprimé leur désaccord : Pour que le personnel ne soit pas lésé dans le nombre de poste : 2,5 en plus et non 2,5 moins 1.

Un tract de l’intersyndical Force Ouvrière et SUD Santé Sociaux du 37 a été distribué à l’EHPAD Korian Clos du Mûrier.

Tract Fondettes – Clos du Murier du 9 février

Actu sociale, BTHE, Conditions de travail

Sur le « burn out » du personnel des Ehpad

Un article du mois de décembre, s’est intéressé au sujet pour la région du Limousin.

Première cause selon le journaliste et les syndicat : Le manque de personnel dans les Ehpad qui se répercute sur le temps accordé à chaque résident.

« Manque de temps, de moyens et d’argent. Dans les Ehpad, le personnel est poussé à bout par les conditions de travail. L’absentéisme s’envole, au rythme des maladies et des défaillances humaines ».

Source : http://www.lepopulaire.fr/limousin/actualite/2014/12/04/le-burn-out-du-personnel-des-ehpad_11245522.html

Les différents services de gérontologie connaissent en effet des taux d’absentéisme supérieur à ceux des autres établissements de santé.

Selon nous, il y a un sérieux manque de reconnaissance de la pénibilité des professionnels en charge de la dépendance, et de fait les moyens nécessaires ne suivent pas ce qui accentue le malaise sociétal.

 

Actu sociale, BTHE, Conditions de travail, témoignage

9 maisons de retraite sur 10 n’ont pas les moyens d’accueillir leurs pensionnaires dans de bonnes conditions

Un cri d’alarme qui poussent les directeurs de maisons de retraite a demander 100.000 emplois supplémentaires ainsi qu’une aide de 3,5 milliards d’euros au gouvernement.

D’après un article de RTL.fr « 9 maisons de retraite sur 10 n’ont pas les moyens d’accueillir leurs pensionnaires dans de bonnes conditions ». La journaliste cite l’AD-PA, l’Association des directeurs au service des personnes âgées, qui fait état d’alertes régulières depuis des années de la part des associations de familles.

Ces associations de familles estiment que le nombre de cas de « maltraitance institutionnelle », c’est-à-dire non pas des coups intentionnels mais une maltraitance par manque de moyens, explosent. La Fédération nationale des associations de personnes âgées en établissements et de leurs familles, recenserait une dizaine de cas par semaine.

En cause : Un personnel débordé

Une maltraitance que ni les familles, ni les personnels, ni les directeurs d’établissements ne veulent plus supporter. « Une personne qui arrive bien valide peut se dégrader en un mois », explique Raymond qui a placé sa femme malade en maison de retraite. Il raconte que des couches ont été mises à sa femme alors qu’elle n’est pas incontinente. Elle sera aussi attachée à un fauteuil roulant par manque de temps pour la faire marcher. Le personnel est débordé à tel point que personne n’accourt quand son épouse fait un malaise en plein milieu de la salle commune, raconte-t-il.

D’après Pascal Champvert, représentant de l’AD-PA, les témoignages sont quotidiens, des personnes âgées sont maltraitées en maison de retraite et les directeurs d’établissements le reconnaissent.  « C’est de l’ordre d’une maltraitance sociale, mais que l’on n’accuse pas l’aide-soignante, l’infirmière ou le directeur parce que le problème est celui des pouvoirs publics qui empêchent aux directeurs de recruter davantage » explique-t-il.
Pour les maisons de retraite l’AD-PA demande en urgence 100.000 créations de postes, ainsi qu’une aide de 3,5 milliards d’euros.

Si les pouvoirs publics sont ainsi mis en cause c’est parce que les financements de postes par les ARS et Conseil Généraux sont jugés insuffisant pour suffire seuls au pourvoi du nombre d’effectifs nécessaires en établissements.

Si dans le privé à but commercial les bénéfices dégagés sont suffisant pour permettre des créations de postes plus important que ceux financés par les pouvoirs publics, nous déplorons malheureusement trop souvent le constat que bien des établissements qui en auraient pourtant les moyens ne dépassent pas eux non plus les seuils d’effectifs subventionnés.

Actu sociale, BTHE, Conditions de travail, droit du travail, Elections Korian 2016

EHPAD : Ce qui préoccupe le salarié et justifie qu’on s’en occupe.

Un peu grâce à vous, nous avons pu recenser ces dernier mois les points les plus redondants et qui nécessitent la plus grande attention (d’autres doivent encore être précisés pour vérifier le caractère isolé ou commun  et vous pourrez tous les retrouver dans la rubrique Connaître ses droits pour les faire appliquer ) :

Ne pas hésiter à nous adresser vos expériences personnelles ou vos critiques sur ces points.

– Le respect des droits des salarié-e-s (contrats, conditions de travail, salaires, etc.)
– L‘égalité de traitement entre les salariés.

– L’écoute et prise en compte des salariés, la libre expression des salariés et notamment sur les problèmes de prise en charge, de condition de travail, de dysfonctionnement.

– Une valorisation salariale digne et l’intégration de l’ensemble des primes au salaire. Des minimas beaucoup trop bas.
– Respect (notamment dans le salaires) des statuts, des anciennetés, expériences et reconnaissance des diplômes de chacun-e.

– Reconnaissance de la pénibilité des professions par une adaptation des postes, une réduction du temps de travail et une compensation salariale.

– Amélioration de la prise en charge des résidents par plus de professionnalisation des personnels, par des effectifs en nombre plus adapté et par des conditions de travail favorisant toute l’attention et la disponibilité nécessaire.

– Application du ratio de 1 personnel par personne hébergée comme garantie d’une prise en charge et d’un accompagnement digne et respectueux des personnes âgées, dans des conditions optimales de sécurité pour toutes et tous.

– Nous militons pour la bientraitance du personnel envers le résident comme pour celle de l’entreprise envers le personnel. Suivant l’adage qu’un personnel bien traité est un personnel bien traitant.

– L’augmentation des charges de travail et des réorganisations.

Les glissements de tâches (respect des compétences, des diplômes, des services, et des fiches de postes).

– Remplacement des absences (CP, retraite, maladie, accident de travail, etc.) par des personnels qualifié-es.

– Adaptation des locaux et des matériels aux besoins des résident-e-s et aux conditions de travail des personnels.

– Prévention et luttes contre les risques psycho-sociaux , adaptées aux métiers du secteur, en plus d’accompagnements et de formations spécifiques pour les salariés.

Santé du salarié, (épuisement, maladie, accident de travail)

– Respect des horaires de travail, respect des plannings de base et de tous les temps de pause : refus des modifications de planning décidées unilatéralement sans concertation, du travail en 12h imposé, des journées fractionnées, des rappels sur repos ou congés, de l’alternance jour/nuit, des heures supplémentaires ou astreintes non rémunérées.

– Concertation des instances représentatives du personnel pour tout changement d’organisation du travail.

– Attribution de plus de moyens locaux pour les instances représentatives du personnel,

– Harcèlements et pressions des chefs, souvent liés à des objectifs trop ambitieux.

– Accès à des formations qualifiantes pour toutes et tous.

– Accompagnement des salarié-es dans leurs démarches de promotion professionnelle.

 

Merci d’en discuter entre collègues et de nous adresser vos impressions et vos propositions. Car ce n’est pas tout de regarder les problèmes et d’en faire la liste mais il s’agit avant tout de mettre en place les solutions.

Actu sociale, BTHE

Vent de contestation de salariés dans des EHPAD vendéens

Plusieurs articles parus la semaine dernière dans le journal Ouest France abordent la situation des EHPAD vendéen vue par FO Santé qui s’inquiète des conditions de travail dans les maisons de retraite et pointe du doigt une « mauvaise gestion financière » et la réaction d’associations et du conseil général.

 « On en est à remplacer les remplaçantes », observe Aude Moinard, infirmière de Mareuil-sur-Lay. À Force Ouvrière Santé, les rangs s’étoffent ces dernières années. Infirmières et agents des services hospitaliers (ASH) arrivent, à bout de nerfs.

La situation devient très difficile dans les maisons de retraite (Ehpad). Centre hospitalier, territorial ou associatif, « les dégradations des conditions de travail sont notables dans la plupart des 150 établissements vendéens », alarme Patrick Bourasseau, responsable en Vendée

Effectifs réduits oblige, le personnel se trouve rappelé à la dernière minute pour combler les places vacantes. « Parfois, je termine à 21 h et on me demande d’enchaîner le lendemain, à 6 h », témoigne Peggy, infirmière à La Ferrière. Et si personne n’est disponible, « des ASH font le travail avec les infirmières. Sans rémunération compensatoire, ni diplôme adapté ! »

Elle aborde la « tension dans l’équipe » et les « onze burn out, l’an passé, dans un établissement voisin ». Signe d’un épuisement total. De leur côté les résidents pâtissent des conséquences. Douches tous les quinze jours, temps des toilettes réduits de moitié, repas express en quatre minutes. « La maltraitance devient monnaie courante », déplore-t-elle.

Un budget « mal géré »

À l’origine du problème : des économies budgétaires. Le ratio actuel se situe à 0,57 soignant par patient en centre hospitalier et entre 0,40 et 0,50 pour les Ehpad territoriaux. « Nous voudrions un soignant pour un patient », demande Patrick Bourasseau.

Les représentants de Force Ouvrière estiment que « le problème vient des financeurs. » Et ils pointent notamment le conseil général, essentiel pour débloquer la participation de l’État. « Le conseil général ne veut pas plus de 0,20 soignant par résident et, du coup, n’a pas investi son tiers », accusent-ils. Conséquence : 10 millions d’euros seraient revenus à l’Agence régionale de santé (ARS).

Alertée par le syndicat, l’ARS pousserait pour « débloquer la situation avec le conseil général », assure Patrick Bourasseau.

source : http://www.ouest-france.fr/ehpad-vent-de-contestation-des-salaries-2642793

 

Suite à l’article paru sur les conditions de travail dans les Ehpad en Vendée (lire Ouest-France du vendredi 20 juin), l’association des directeurs d’établissement et de services pour personnes âgées (Fnadepa) et l’association des infirmières référentes en Ehpad souhaitent réagir aux propos tenus par le syndicat Force Ouvrière. « Oui, le contexte économique est tendu, les budgets serrés, reconnaissent-ils. Oui, travailler au service des personnes âgées, c’est assurer un service public 24 heures sur 24. Oui, les conditions de travail sont difficiles, les ratios insuffisants. »

Les deux associations tiennent néanmoins à assurer que les moyens sont optimisés « pour un accompagnement digne. » Ils tiennent à préciser que « la maltraitance n’est pas monnaie courante, ce ne sont que des cas isolés, dénoncés par l’ensemble des professionnels de la gérontologie. »

Source : http://www.ouest-france.fr/ehpad-la-federation-reagit-aux-propos-du-syndicat-fo-2659369

Suite à l’article paru sur les conditions de travail dans les Ehpad en Vendée (édition Ouest-France du vendredi 20 juin), le conseil général souhaite réagir aux propos tenus par le syndicat Force Ouvrière. Pour rappel, les représentants du syndicat accusaient la « mauvaise » gestion des financeurs. Ils pointaient notamment « l’absence d’un tiers de financement du conseil général », essentiel pour débloquer la participation de l’État.

Le conseil général qualifie ces propos « d’inexacts, partiels et injustes ». Il rapporte que le montant de l’aide sociale versée aux résidents, « destiné à financer les soins et la prise en charge, correspond à 0,2 équivalent temps plein par résident et est fixé conjointement avec l’État ».

Le conseil général se défend quant aux plaintes du syndicat d’un manque de personnels. Ils se « contentent d’évoquer le niveau minimum d’emplois autorisés et financés, poursuit-il. Ce niveau (0,2 soignant par habitant) s’applique seulement à certains établissements dont les résidents ont un niveau de dépendance faible ». Il a tenu à préciser l’augmentation de sa participation en faveur des personnes âgées de « près de 3 millions d’euros cette année ».

Source : http://www.ouest-france.fr/ehpad-le-conseil-general-reagit-aux-propos-de-fo-2645780

Actu sociale, BTHE, Champ de mars, Conditions de travail

Une gréve éclate à Korian Champ de Mars

Alors qu’une nouvelle grève est en court à Korian Champ de Mars, avec le soutien de SUD et de la CGT, il nous semble important d’en expliquer les raisons aux résidents et aux familles de cet établissement.

Fil d’actualité à suivre ici : https://twitter.com/grev_eur_euses

Le ras-le-bol d’une grande partie du personnel a pris le dessus et ce qui ne devait être qu’un débrayage d’une heure devant le bureau de la direction a finalement tourné en appel à la grève massive et reconductible dés 8h00 ce matin.

La prise en charge des résidents est pour vous tous une priorité légitime. C’est aussi la priorité de salariés et c’est pourquoi cela devient une souffrance pour le personnel chaque fois que les conditions de travail ne leur permettent pas d’apporter le service qu’il faudrait à un résident, faute de temps, de moyen, de collègue, etc.

Râler, réclamer, ou se mettre en grève, c’est un moyen de ne pas céder à la fatalité, de ne pas risquer de devenir maltraitant à cause de résignation.

Nous avons depuis longtemps sur ce blog souligné et commenté des problèmes. Nous avons insisté sur l’importance de la dépendance dans l’établissement, sur l’importance des charges de travail et sur l’insuffisance des effectifs au regard de tout ça.
Non seulement les moyens humains n’ont pas augmenté mais les charges de travail oui. Les glissements de tâches, la fatigue et l’épuisement, deviennent ainsi un peu trop routinier à notre goûts mais sans que la prise en charge ne puisse atteindre pour autant la qualité que l’on voudrait.
En cause notamment, de plus en plus de pathologies lourdes (une dizaine de résidents équipés de sondes sur un total de 103 résidents), des résidents désorientés au point qu’ils auraient besoin d’un salarié chacun à eux seuls, etc.

L’ARS semble avoir partagé notre constat quant au manque de moyens humains puisque 6 postes supplémentaires à temps plein ont ainsi été concédés à l’occasion du renouvellement de la convention tripartite de l’établissement. (1 poste d’infirmier et 5 postes d’aides soignants). Cela en dit long sur les conditions de travail et sur les conditions de séjour ou la qualité de soin qui peuvent en découler. D’autant que ces postes supplémentaires, ne sont pas encore pourvus à ce jour.

Le secteur des EHPAD est un des rares en France où des salariés en grève demandent d’abord plus de collègues avant de demander plus de salaire.

Bien sûr le salaire est un soucis dés lors que l’on connait la précarité d’un grand nombre de soignants et les faibles salaires pratiqués. Des salaires pour nous d’autant plus choquant au regard de ce que paye chaque client.

Dans cet établissement, c’est trop souvent que les absences des unes sont comblées par une augmentation du travail des autres, sans aucun supplément de salaire. Ce sont souvent aux mêmes que l’effort est demandé et donc un cycle d’épuisement s’installe. Des absences pour maladie peuvent même être motifs à suppression de prime.

L’augmentation de la dépendance + l’augmentation de la charge de travail non compensée entraine une augmentation des risques psychosociaux, des risques de dysfonctionnements et des dégradation des conditions de travail. C’est un ensemble dangereux pour les salariés comme pour les résidents à charge.

Voilà pourquoi nous soutenons cette grève aujourd’hui et nous la soutiendrons tant que la direction n’aura pas accepter ce qui au 21ème siècle tient selon nous d’une nécessité évidente.

Il est certes dommage d’en être arrivé là mais c’est le risque à force de tirer sur la corde. Aussi, nous regrettons que la direction de l’entreprise n’ait pas résolu d’elle même ces problèmes avant, raison pour laquelle nous l’estimons responsable de la situation.

Cliquez ici pour consulter l’ensemble des revendications

BTHE, Conditions de travail

La gréve à l’Ehpad Clos du Murier et ses conclusions vues par Hospimedia

D’après Hospimédia, Christophe Kohn, responsable de coordination RH opérationnel au groupe Korian reconnait une réelle souffrance au travail en lien avec la charge de travail au Clos du Mûrier. Peut être le plus gros gain concret déjà obtenu par les grévistes. Ci-dessous l’article d’Hospimedia.

Après 5 jours de grève, les personnels de l’Ehpad Clos du Murier obtiennent gain de cause

Les personnels de l’Ehpad Clos Les Muriers du groupe Korian et la direction ont signé un protocole de fin de grève mercredi dernier. Les personnels réclamaient, entre autres, 13e mois et postes supplémentaires.

Après 5 journées de grève, l’Ehpad du groupe Korian, Clos des Muriers (Fondettes, Indre-et-Loire), a signé mercredi 4 juin un protocole de sortie de conflit avec les quelque 25 salariés qui manifestaient depuis samedi pour l’amélioration de leurs conditions de travail. Une partie de l’équipe de cet établissement de 85 lits, qui associe une unité d’hébergement pour personnes âgées désorientées (Uhpad), un accueil de jour et une unité de gérontopsychiatrie, avait en effet cessé son activité depuis samedi matin 30 mai, suite à l’annonce d’une modification du planning, l’une des aides-soignantes (ASD) étant assignée à l’accompagnement d’une professionnelle en remplacement.

« Cela a mis le feu aux poudres, résume Isabelle Jalais, IDE au Clos des Muriers. Nous manquons de personnel, nous l’avions signalé depuis le mois d’octobre, mais on ne nous entendait pas. » L’établissement dispose pourtant de 20 postes d’ASD/AMP pour 85 lits. « Mais le site est organisé en 6 petites unités de vie, sur un grand volume de locaux, ce qui pèse sur la charge de travail et génère une réelle souffrance au travail », reconnaît Christophe Kohn, responsable de coordination RH opérationnel au groupe Korian.

Dans l’urgence, l’établissement a donc fait appel aux professionnels des autres sites du groupe alentour. « Nous avons même vu des directeurs arriver d’autres Ehpad pour faire les toilettes des résidents », souligne Isabelle Jalais. Des négociations ont immédiatement été entamées avec la direction régionale du groupe. Les salariés grévistes demandaient la création de postes supplémentaires, l’attribution d’un 13e mois, un support matériel, l’amélioration de leur formation professionnelle. « Nous avons presque tout obtenu », s’enorgueillit Isabelle Jalais. Presque tout, sauf le 13e mois…

Ainsi, une ASD/AMP supplémentaire – en CDI – viendra compléter l’effectif l’après-midi, période la plus chargée selon l’équipe. Deux CDD de trois mois seront également recrutés en attendant le renouvellement de la convention tripartite avec l’ARS et le conseil général. Tous ces postes sont en équivalent temps plein. « Nous avons également obtenu la garantie que tous les faisant fonction d’ASD/AMP se verraient proposer une validation des acquis de l’expérience pour obtenir leur diplôme », poursuit l’IDE. Ce qui constitue un réel effort pour le groupe qui devra abonder son plan de formation en conséquence.

« Par ailleurs nous avons obtenu une dotation en matériel : des adaptables, un véhicule pour accompagner les patients en consultations, un ordinateur supplémentaire… » note Isabelle Jalais. Pour améliorer la communication au sein de l’établissement, il a également été décidé que la responsable RH régionale installe désormais son bureau dans l’établissement. « Il s’agit de fluidifier et clarifier la communication, explique Christophe Kohn. Les équipes ne savaient jamais à qui s’adresser pour avoir des réponses pour leurs congés, leurs dates de formation etc. Elles étaient parfois prévenues le matin pour l’après-midi… Donc l’objectif est de travailler avec la direction pour que chacun sache qui fait quoi. » 

« Nous avons été soutenus par les syndicats FO, Sud et CGT, mais aussi par les familles, qui avaient signé une pétition, tient à signaler Isabelle Jalais. Et même des résidents ont affiché leur support en se collant un autocollant sur le torse… » La direction des ressources humaines a également tenu à saluer le professionnalisme de l’ensemble de l’équipe, gréviste ou non, et le respect qui a marqué toute la durée de la négociation.

Actu sociale, BTHE, Conditions de travail, Economie Santé Privé Lucratif

Effectifs en EHPAD : C’est quoi le problème ?

Le nombre de postes est-t-il suffisant (notamment dans le soin)? Qu’en est-il de leur financement et est il bien utilisé?

Qui finance ? Qui contrôle ? Et pourquoi ça râle tant parmi les personnels bon sang de bonsoir ?

Le model EHPAD ?

En théorie, il est bien adapté aux besoins : Il permet l’hébergement et le soin, le maintien du lien social, de la dignité et de la liberté, de nos aînés dans le respect de leurs souhaits et de leurs différences.

En pratique c’est plus compliqué…
Engouffrés dans le vaste Eldorado de la santé privée lucrative, des entreprises s’y régalent en profitant de larges subventions publiques favorisant des profits colossaux réalisés sur le dos des aînés et des personnels de santé, avec l’argent du contribuable.

Ces profits, que nous appelons « or gris », suscitent tous les intérêts (excusez le jeu de mot facile) de grandes entreprises spécialisées dans l’exploitation de la dépendance.

Des actionnaires ont donc fait leur apparitions au fil du temps et leurs entreprises ne cessent de gagner des parts de marché.
La soif de dividendes poussent à toujours plus de pressions sur les leviers de profitabilité (effectifs, masses salariales, équipements, coût de fonctionnement ou suppléments de service/facturation).

Concrètement :

Une très bonne prise en charge nécessite un nombre conséquent de personnel qualifiés.
Une prise en charge minimale ou de qualité déguisée peut se contenter d’effectifs bien moindres.

En claire, une mauvaise prise en charge coûte généralement moins qu’une bonne. Cela s’explique par le fait que :

– Des salariés non formés/diplômés peuvent légalement être rémunérés moins chers que les diplômés.
Soit pour les temps plein les moins chanceux, à peine 1130€ net mensuel. Bon nombre d’AS ou d’ASH gagnent guère plus. Serveurs de restaurants et hôtesses d’accueil sont les métiers ayant les salaires conventionnel les plus bas au regard des qualifications exigées..

Il ne faut donc pas s’étonner de trouver autant de personnels non diplômés faisant fonction d’Aide Soignant à moindre coût. Certains employeurs osent même parfois escamoter la rémunération en dessous d’un minimum légal conventionnel déjà bien bas.

Les initiatives patronales en faveur des formations, se font souvent par les chemins les plus laborieux, les plus longs et les moins coûteux (les moins diplômants) ce qui repoussent d’autant plus la revalorisation de salaire.

– Des créations de postes entraîneraient des salaires supplémentaires. Ça coule de source. Les salariés et les représentant du personnel qui se plaignent des charges de travail trop lourdes et du manque de personnel, s’entendent donc dire que malheureusement il n’y a pas plus de budget mais que le nombre de personnel est respectueux du minimum obligatoire.

Mais la logique marchande va bien plus loin. Certaines entreprises réalisent des économies supplémentaires en ne remplaçant pas certaines absences ou congés. Elle peuvent aussi, repousser ou gelées des embauches de créations de postes (alors même que des subventions publiques les financent)… C’est autant de temps durant lesquels des subventions publique prévues pour financer du personnel peuvent être détournée de leur fonction au détriment du service et des conditions de travail.

En théorie, les subventions publiques qui n’ont pas été employées doivent être rendues aux ARS et Conseils généraux, afin qu’une entreprise ne puisse justement détourner une aide publique de sa fonction. Mais cela ne vaut que si l’entreprise respecte la transparence envers le financeur public qui ne peut réclamer un trop perçu que s’il en a connaissance.

Lorsque bas salaires et mauvaises conditions de travail rivalisent en terme d’attractivité, mais que des managers et directions ne trouvent meilleurs réponse que dans des dissimulation ou la méthode Coué, les mécontentements, lassitudes, et autres risques psychosociaux s’amplifient à tout niveaux (personnel et usagers).

Alors que faire ?

Plutôt que de maudire ou de vouloir écarter qui oserait parler de tout ça, comme de la cause principale de bien des dysfonctionnements en plus de la mise en danger du personnel, les cadres dirigeants et les directions d’établissements concernés seraient bien inspirés de prendre le temps d’une réflexion éthique sur l’exigence sociétale comparée à la politique d’entreprise à laquelle ils adhérent et d’analyser toute les conséquences de tout cela.

Le gouvernement vient de relancer son projet de loi pour « l’adaptation de la société au vieillissement de la population ». Un projet qui doit repenser les systèmes d’aide, d’accueil et de prise en charge de nos aînés, dont le nombre ne cesse d’augmenter.

De l’autonomie à la dépendance puis à la fin de vie, c’est toute la société qui a besoin d’être adaptée.

En terme de services marchands, cela concerne et concernera tous les organismes et entreprises spécialisés dans l’aide à domicile ou l’hébergement (médicalisé ou non) de personnes âgées.
Beaucoup d’entreprises et d’investisseurs santé suivent donc tout ça de très près, à l’affut des moindres appels d’offres qui pourraient leur apporter de nouvelles subventions pour booster encore leurs sacro-saints profits.

Le gouvernement se montrera sans doute aussi spectaculaire que ses prédécesseur dans sa passivité à « moraliser le capitalisme ».

Mais heureusement la Solidarité Unitaire et Démocratique de SUD n’est pas avar de ses efforts.

Merci aux nombreux témoignages et aux renseignements précieux que certains lecteurs nous adressent. L’information, la connaissance, et le partage étant au cœur de l’efficacité syndicale, nous rappelons que vous pouvez utilisez le formulaire contact dans la partie droite de ce blog pour nous adresser témoignages ou questions. Pour nous communiquer des documents numériques, le meilleur moyen de le faire c’est par e-mail en cliquant sur ce lien. (un gain de temps pour nous comme pour vous).

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Fin de conflit à Korian Clos du Mûrier : Place aux engagements

Après 5 jours de grève et après négociations, le personnel de l’Ehpad Korian Clos du Murier, Fondettes, a repris le travail.

brecht

Piquet de grève sur le parking de l’établissement, prises de décisions collectives, diffusion de tract à la population, soutien des familles de résident-es, couverture des médias locaux, caisse de grève, le mouvement de grève s’est bien organisé.

Avec le soutien de familles, de résidents et l’appui syndical de SUD et de la CGT cette lutte collective et démocratique de femmes a payé face au patronat du privé lucratif.

Après 5 jours de gréve, les grévistes ont obtenu :

3 postes supplémentaires d’Aides Soignantes (1CDI et 2 CDD).
– Un engagement de la direction en faveur des formations.
– Une concertation des les renégociations à la hausse des dotations de personnel.

Côté rémunérations, primes et 13ème mois, Korian-Medica devrait s’y consacrer plus sérieusement lors des NAO à venir et en vus des prochains accords d’entreprise.

À moins de préférer attendre des grèves pour agir, les concessions de l’employeur nous semblent en effet être une sage posture, mais un minimum. Comme en témoigne l’évidente nécessité des créations de postes, pour motiver et conserver un personnel de qualité, pour une gestion du personnel plus humaine, pour une meilleur prise en charge du Résidant et pour la pérennité du bon fonctionnement d’établissement.

Améliorer l’Emploi et les conditions de travail c’est autant de gagner en faveur des conditions de séjour.

Pourtant, il va sans dire que déplacer des salariés d’autres EHPAD d’Indres et Loire pour remplacer les grévistes du Clos du Mûrier n’était pas une solution, à moins de vouloir perturber ces autres EHPAD.
D’ailleurs, est ce que les dotations de personnel prévues par l’ARS pour les différents établissements prévoient de telles mutations de personnel sur un autre établissement ?

Il serait bon que l’ARS donne son point de vue là dessus.

Est ce que les usagers des autres EHPAD sont d’accord pour que l’entreprise bouscule leurs repères en détachant intentionnellement leurs soignants habituels? Pas sûr que les usagers concernés aient appréciés.

Quid du remplacement legal des grévistes : il est interdit de recourir à des intérimaires ou de conclure des CDD pour remplacer des grévistes! On n’arrête pas une grève avec du travail temporaire, mais par négociation.
Il n’est pas interdit en revanche (même si le patronat s’y adonne peu) de résoudre les problèmes (augmenter les effectifs, les salaires, etc.) avant qu’ils ne tournent au conflit.

Lorsque des dysfonctionnements, des glissements de tâches ou de postes, des réorganisations incessantes, etc. perdurent, sans que les mécontentements ne soient sérieusement pris en compte et suivis d’améliorations, c’est pour l’entreprise prendre le risque de soudaines secousses sociales.

Des mouvements sociaux peuvent être différé parfois par de belles paroles, quelques rustines ou d’autres ficelles, il n’en demeure pas moins que sans amélioration de fond, tôt ou tard ça pète.

Pourtant les indicateurs, les signaux et les solutions existent pour toute direction disposée à les voir. Et au cas où la visibilité ferait défaut, on veut bien accompagner salariés et usagers pour les piqures de rappel auprès des directions et des pouvoirs publiques.

Lors de ce mouvement, les salariés ont mis en avant ce qui manque le plus au personnel dans les EHPAD : du temps !

  • Du temps pour effectuer les soins

  • Du temps pour donner les repas

  • Du temps pour faire le ménage

  • Du temps d’échange avec les résidents

  • Le respect de nos plannings et de nos postes de travail

  • Des formations qualifiantes

  • Être remplacés lors de nos congés payés

  • Avoir assez de temps pour accompagner les personnes en fin de vie ainsi que leur famille

Elles demandaient aussi qu’une partie des profits soit utilisée pour le confort des résidents et l’amélioration des conditions de travail des personnels.

La plupart de ces demandes ne sont pas des revendications mais des dûs puisqu’elles renvoient à des engagements de qualité de service ou à des devoirs d’employeur (remplacement, formation).

Pour les salariés, ce temps est synonyme d’un manque, d’humanité, conséquence des manques de bras, mais pour d’autres le temps c’est de l’argent… et le temps rapporte plus lorsque les salaires sont bas et les salariés moins nombreux… Pour rappel : relire les inquiétudes que nous exprimions déjà sur ce blog 10 mois plus tôt dans l’article Une gestion plus serrée 

greve murier4greve murier2greve muriergreve murier3GREVE FONDETTES

               Bravo à toutes !

Pour contactez SUD Santé Sociaux de l’Indre-et-Loire Cliquez ici

 

 

 

Actu sociale, BTHE, Conditions de travail

Grève à l’EHPAD Korian Clos du Mûrier

Une bonne partie du personnel de l’EHPAD « Clos du Mûrier » de Fondettes, Indres et Loire, ont entamé une grève samedi 31 mai 2014, suivie et reconduite depuis.
Dans cet établissement du groupe Korian, des salariés qui se plaignent de glissements de tâches réclament notamment une augmentation des effectifs, un 13ème mois, et une prime du dimanche.

Alors que le mécontentement n’est pas nouveau et qu’un préavis portant sur des mêmes demandes avait déjà été déposé en octobre dernier, la direction dans ses réponses promet un audit organisationnel…sic. et du CDD au lieu de CDI. La conséquence pour les salariés serait, de reporter l’amélioration des conditions de travail à plus tard plutôt que de prendre dés à présent des engagements concrets en faveur de création de poste et des rémunérations.

Plusieurs usagers, familles et résidents, semblent comprendre les revendications des salariés et certains se disent même solidaires du personnel en grève.

A l’heure de la fusion Korian-Medica, on souhaiterait que le groupe se penche sérieusement sur la problématique effectif / glissements de tâches qui nous a été rapporter par des salariés dans plusieurs EHPAD et sur une revalorisation salariale digne de l’entreprise et de son standing.

C’est la crise pour la population et son pouvoir d’achat mais pas pour le groupe qui est fier de ses milliards de chiffre d’affaire réalisés grâce à ses salariés, de ses centaines de millions de bénéfice, de ses 5% de croissance passés et à venir.

Dans l’intérêt des salariés comme de la qualité du service, la direction générale gagnerait selon nous à satisfaire rapidement des attentes et réclamations qui sans ça ne feraient que s’amplifier.

Pour qui souhaiteraient soutenir ou s’informer de la grève des Fondettes, pour les salariés qui souhaiteraient se syndiquer, vous pouvez contacter le Syndicat SUD Santé Sociaux 37 – http://www.sudsantesociaux37.org
18 rue de L’Oiselet, St Avertin

Les usagers intéressés peuvent aussi se rapprocher de l’Association des familles et amis de résidants, dont les membres du bureau sont très présents. Adresse E-mail : asso.murier.fondettes@aol.fr

Actu sociale, BTHE, Conditions de travail

Effectifs et taux d’encadrement en EHPAD : les besoins et les pratiques.

Ce blog permet l’échange et la collaboration entre les salariés de différents établissements ou sociétés. Si vous avez une question, ou une remarque, utilisez le formulaire dans la colonne de droite ou « commentaire » en fin d’article. Et pour trouver le syndicat SUD prés de chez vous, cliquez là

D’après les derniers chiffres de l’observatoire des EHPAD, le taux d’encadrement global par résident en EHPAD se compose moyenne comme suit :

0,59 ETP* par lit dans les EHPAD privés non lucratifs

0,69 ETP* par lit dans les EHPAD publics

En moyenne, le taux d’encadrement est donc supérieur dans le public par rapport au privé non lucratif.

On attend impatiemment les chiffres pour les EHPAD privés lucratifs mais de ce que nous connaissons beaucoup de ces EHPAD ont des taux d’encadrement inférieur à ceux du public. Pour le privé lucratif, la moyenne d’après nos études se situerait entre celle du public et du privé non lucratif. Bien qu’ayant des ressources très importantes mais dans un souci de profitabilité, les établissements du privé lucratif refusent généralement de créer plus de postes que le nombre de dotations allouées par les ARS et les Conseil Généraux.

* ETP = Équivalent Temps Plein

Pourtant, le Plan Solidarité grand âge initié dés 2004 par le gouvernement dans le cadre du plan « Vieillissement et solidarité » pour renforcer l’encadrement dans les maisons de retraite, avait souhaité un taux de personnel de 1 pour 1 résident.
En 2014, les maisons de retraite sont toujours loin du compte.

BTHE, Conditions de travail

Résidence la Grande Prairie : Une association de familles de résidents pour améliorer les conditions de prise en charge et les conditions de travail

Des familles de personnes âgées de la résidence la Grande Prairie, à Monchy dans l’Oise, viennent de créer l’association B2VE 60 pour améliorer les conditions de prise en charge et les conditions de travail.

« Une sonnette qui va dans le vide, un résidant qui n’a pas été changé, un autre qui déjeune devant une chaîne de télé pour ados… On a tous déjà été confronté à ce genre de petits dysfonctionnements », explique Thierry Patinet, le président de l’association B2VE 60 (Bien vivre et vieillir ensemble dans l’Oise).

En soulignant les taux d’encadrement ou de formation, et les conditions de prise en charge, l’initiative de cette association montre bien une nouvelle fois combien les préoccupations de familles et de salariés bien souvent se rejoignent.

Le but de l’association : Améliorer les conditions de prise en charge des résidants de maisons de retraite et les conditions de travail du personnel soignant.

« L’objectif n’est pas de travailler contre le personnel de la maison de retraite mais bien avec eux, insiste Thierry Patinet, la quasi-totalité des familles remercie la quasi-totalité des aides-soignants mais malgré le dévouement de ces derniers auprès de nos parents, nous avons de nombreux retours d’un manque de disponibilité. Le fond du problème, c’est bien le taux d’encadrement. »

L’assemblée constitutive de B2VE 60 souhaite une portée départementale pour cette association : « Il y a 92 maisons de retraite dans l’Oise et aucune association, à ma connaissance, de ce type, donc nous n’allons pas limiter notre action à la Grande prairie. Les gens pourront nous rejoindre pour partager leur expérience et nous pourrons les conseiller en cas de problème. »
L’objectif étant de pouvoir peser sur des questions d’ordre national comme les taux d’encadrement ou encore les formations.

Pour des informations sur l’association B2VE 60 :  cathythierry.patinet@wanadoo.fr