Conditions de travail, coronavirus, droit du travail, liberté syndicale

KORIAN, la colère monte chez les salariés !

Accusations calomnieuses, menaces de procédures juridiques, collusions de certains syndicats avec le patronat, prime. L’intersyndicale FO, CGT et SUD de Korian s’exprime. Battons-nous pour nos vies et celles des résident-es ; pour nos conditions de travail et nos salaires ! Communiqué.

Une hécatombe de décès parmi les résidents !
Un nombre croissant de cas Covid-19 confirmé parmi le personnel des sites !
Au moins deux décès parmi le personnel !
Ça Suffit !

communiqué FO, CGT, SUD Korian

Dans ce contexte inédit de crise sanitaire, tous les salariés sont attentifs et respectueux des protocoles mis en place et assurent avec professionnalisme leur mission.

L’Union Nationale des Syndicats Force Ouvrière de la Santé Privée, l’Union Fédérale Santé Privée CGT, Sud Santé Sociaux dénoncent le manque de réaction par rapport à la mise en place du matériel de protection en nombre suffisant et exigent que l’ensemble des personnels puisse travailler avec le matériel de protection nécessaire pour assurer leur sécurité et celles des patients.

L’UFSP CGT, l’UNSSP FO, Sud Santé Sociaux exigent également que l’ensemble des personnels et résidents des EHPAD, des SSR, cliniques, HAD soit régulièrement testés. Cette crise sanitaire ne doit pas permettre au groupe KORIAN de s’affranchir de son obligation  légale  de  tout  mettre  en  œuvre  pour  protéger  et  assurer  la  sécurité  des  salariés,  dont  nous  dénonçons  les allégations à peine voilées de menaces et de diffamations orchestrées par la direction générale et certaines organisations syndicales soumises au patronat. La Direction Générale a-t-elle mis en place le nécessaire en temps et en heure.

Notre priorité reste la sécurité et la protection physique et mentale de tous les travailleurs.

Fort des ordonnances, les employeurs n’hésitent plus à déroger au Code du Travail, à la Convention Collective Nationale, aux accords  de  branche  et  aux  accords  d’entreprise.  Korian  compte  utiliser  les  dérogations  autorisées  par  la  loi  d’urgence : Augmentation des heures hebdomadaires jusqu’à 60h, prise des RTT, modification des horaires…  Certaines Organisations syndicales ont validé ce projet lors d’un vote du Comité Social et Économique Central. Pour nous, c’est de la folie !


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Il n’est pas question que cette situation exceptionnelle ne constitue un moyen pour bafouer les droits des salariés.

Aujourd’hui, l’ensemble de la population se rend compte de l’importance des missions dangereuses des personnels de la santé et leur rend hommage. Par ailleurs, le Gouvernement n’a pas eu d’autre choix que d’annoncer l’octroi d’une prime pour les soignants touchés ou non par l’épidémie de Covid-19.

La vie d’un personnel soignant se résumerait-il à une simple prime ???

La prime, oui, mais cela ne sera pas suffisant !

Les salariés n’attendront pas la fin du confinement pour porter les revendications suivantes :

  • Un effectif suffisant soit 1 personnel pour 1 résident
  •   Nous exigeons les protections nécessaires à l’exercice de nos missions
  • Augmentation générale des salaires
  • Amélioration des conditions de travail
  • Amélioration des perspectives professionnelles et de carrières
  • Amélioration des droits conventionnels et des conditions d’exercice du droit syndical
  • Respect des conventions collectives, du code du travail

L’Union Nationale des Syndicats FORCE OUVRIÈRE de la Santé Privée, l’Union Fédérale Santé Privée CGT, Sud Santé Sociaux appellent les syndicats à tout mettre en œuvre pour exiger l’arrêt de ces pratiques, les protections nécessaires, en utilisant tous les moyens y compris la grève.

Témoignez ! Racontez-nous vos conditions de travail

CHSCT, Conditions de travail, coronavirus, liberté syndicale

Ce n’est pas le moment de délégitimer et manquer de respect au représentant-es du personnel

Petit retour d’une réunion avec l’employeur où le manque de respect a côtoyé les problèmes structurels. La priorité n’est définitivement pas de faire office de service communication pour la direction.

Ce vendredi 21 avril 2020, le Comité Social et Économique des établissements EHPAD Nord de Korian s’est réuni. Covid oblige, nous étions en téléconférence. Face à la direction, nous étions une vingtaine à représenter les salarié-es de presqu’une centaine d’établissements.

Le Covid était sur toutes les lèvres. Mais nous avons aussi ferraillé sur les congés qu’on nous empêche de prendre en ce moment du fait de la pandémie et du nombre insuffisant de personnel. Comme si cela ne suffisait pas, l’employeur veut nous les sucrer si on ne les pose pas d’ici le 30 juin. Pour eux, notre temps de travail c’est avant tout de l’argent et, même pendant le COVID, Korian reste une boîte capitaliste prête à gratter sur tout. 

Mais la palme de la sortie de route sera pour le médecin. En plus des résidents, deux collègues sont décédées à Korian des suites du Covid19, ce qui ne l’empêchera pas de dire :  : “je suis pris par le temps, je m’occupe des vivants plutôt que des morts” (sic)…

Entre le médecin outrancier et l’employeur qui s’est cru dans une conférence de presse style “Monsieur le Premier Ministre” en limitant les échanges à des questions / réponses dépolitisantes, cette réunion aura montré les limites d’un CSE que l’employeur et le gouvernement veulent “aseptiser”, composé de soi-disant expert-es en “dialogue social”. 

Nous sommes donc montés au créneau. En pleine pandémie, alors que Korian est sous le feu des projecteurs pour sa gestion calamiteuse, il est hors de question de nous cantonner au rôle des pauvres salarié-es en détresse allant chercher l’illumination auprès de l’employeur.


Collègues, ce n’est pas le moment de rester isolé-es face aux difficultés !

SUD Santé Sociaux et notre Union Syndicale Solidaires étions déjà opposés à l’usage de la visio-conférence pour les réunion des Instances Représentatives du Personnel. La pratique en période de crise nous donne raison. 

Outre cela c’est le fonctionnement même des CSE à Korian qui est défaillante. Expédier en quelques dizaines de minutes des informations et échanges qui vont impacter la vie de plusieurs milliers de salarié-es réparti-es dans plus d’un quart du territoire métropolitain, ce n’est pas possible ! A la section syndicale SUD Korian, nous nous nous étions opposées à cette organisation. Nous voulions des élu-es de terrain et le maintien des CHSCT par établissement avec des réelles possibilités de pression auprès des directions de VOTRE établissement. L’unité syndicale aurait permise de l’obtenir, mais l’UNSA et la CFDT s’y sont opposés, préférant négocier des sièges déconnectés du terrain

Aujourd’hui, c’est nous toutes et tous qui payons ces choix. 

Les Instances Représentatives du Personnel ne sont pas là pour boire la parole patronale. Nous sommes là pour représenter les salarié-es et leurs intérêts, pas pour relayer la comm’ patronale. 

Nous voulons : 

  • Le respect et l’arrêt des entraves au fonctionnement des instances
  • La tenue régulière de réunions IRP tout au long de la crise
  • Des Instances de terrain : un établissement = un CSE 
  • Le rétablissement des instances distinctes après la crise : Comité d’Entreprise, CHSCT, DP.