Petit retour d’une réunion avec l’employeur où le manque de respect a côtoyé les problèmes structurels. La priorité n’est définitivement pas de faire office de service communication pour la direction.
Ce vendredi 21 avril 2020, le Comité Social et Économique des établissements EHPAD Nord de Korian s’est réuni. Covid oblige, nous étions en téléconférence. Face à la direction, nous étions une vingtaine à représenter les salarié-es de presqu’une centaine d’établissements.
Le Covid était sur toutes les lèvres. Mais nous avons aussi ferraillé sur les congés qu’on nous empêche de prendre en ce moment du fait de la pandémie et du nombre insuffisant de personnel. Comme si cela ne suffisait pas, l’employeur veut nous les sucrer si on ne les pose pas d’ici le 30 juin. Pour eux, notre temps de travail c’est avant tout de l’argent et, même pendant le COVID, Korian reste une boîte capitaliste prête à gratter sur tout.
Mais la palme de la sortie de route sera pour le médecin. En plus des résidents, deux collègues sont décédées à Korian des suites du Covid19, ce qui ne l’empêchera pas de dire : : “je suis pris par le temps, je m’occupe des vivants plutôt que des morts” (sic)…
Entre le médecin outrancier et l’employeur qui s’est cru dans une conférence de presse style “Monsieur le Premier Ministre” en limitant les échanges à des questions / réponses dépolitisantes, cette réunion aura montré les limites d’un CSE que l’employeur et le gouvernement veulent “aseptiser”, composé de soi-disant expert-es en “dialogue social”.
Nous sommes donc montés au créneau. En pleine pandémie, alors que Korian est sous le feu des projecteurs pour sa gestion calamiteuse, il est hors de question de nous cantonner au rôle des pauvres salarié-es en détresse allant chercher l’illumination auprès de l’employeur.
Collègues, ce n’est pas le moment de rester isolé-es face aux difficultés !
Témoignons pour faire péter la chape de plomb dans les EHPAD et SSR !
Les difficultés habituelles auxquelles nous faisons face sont exacerbées par la crise coronavirus. Et bien ce n’est pas le moment de les passer sous silence : Témoignons !
SUD Santé Sociaux et notre Union Syndicale Solidaires étions déjà opposés à l’usage de la visio-conférence pour les réunion des Instances Représentatives du Personnel. La pratique en période de crise nous donne raison.
Outre cela c’est le fonctionnement même des CSE à Korian qui est défaillante. Expédier en quelques dizaines de minutes des informations et échanges qui vont impacter la vie de plusieurs milliers de salarié-es réparti-es dans plus d’un quart du territoire métropolitain, ce n’est pas possible ! A la section syndicale SUD Korian, nous nous nous étions opposées à cette organisation. Nous voulions des élu-es de terrain et le maintien des CHSCT par établissement avec des réelles possibilités de pression auprès des directions de VOTRE établissement. L’unité syndicale aurait permise de l’obtenir, mais l’UNSA et la CFDT s’y sont opposés, préférant négocier des sièges déconnectés du terrain
Aujourd’hui, c’est nous toutes et tous qui payons ces choix.
Les Instances Représentatives du Personnel ne sont pas là pour boire la parole patronale. Nous sommes là pour représenter les salarié-es et leurs intérêts, pas pour relayer la comm’ patronale.
Nous voulons :
- Le respect et l’arrêt des entraves au fonctionnement des instances
- La tenue régulière de réunions IRP tout au long de la crise
- Des Instances de terrain : un établissement = un CSE
- Le rétablissement des instances distinctes après la crise : Comité d’Entreprise, CHSCT, DP.