Actu sociale, BTHE, Conditions de travail

Le personnel en gréve dénonce de « la maltraitance institutionnelle » dans un EHPAD, près de Toulouse.

Nous sommes entièrement Solidaires des grévistes de l’EHPAD la Chênaie, et exigeons de la direction et des tutelles qu’elles les entendent !!

80 % du personnel de l’EHPAD de Rouffiac-Tolosan, près de Toulouse, soutenus par le CGT,  mène une grève depuis plusieurs jours afin de protester contre leurs conditions de travail « qui ne font que se dégrader ». Le personnel est au bord du burn-out, dans l’indifférence de la direction mais avec le soutien de plusieurs familles.

Dans les EHPAD, les situations se suivent, se multiplient et se ressemblent :

  • D’un côté des salarié-es à bout qui ne supportent pas que leurs employeurs et ou leurs tutelles les forces à être maltraitant, faute d’embaucher du personnel en nombre suffisant.
  • De l’autre, des employeurs et ou les tutelles qui campent sur leurs positions et qui entretiennent cette spirale de maltraitance qui ne semble finalement déranger que le personnel, les résidents et leurs familles.

Heureusement, il existe encore des syndicats et des moyens pour résister, dénoncer et pour faire plier les responsables et tous les profiteurs complices.
Le président Macron, n’a de cesse d’agir contre ces moyens de résistance mais nous les utiliserons jusqu’au bout, et y compris contre lui pour pouvoir continuer à améliorer les conditions de travail et de vie des personnes envers et contre toutes les logiques de de marchandisation et d’actionnariat de la Santé, du Social et de l’Humain.

À Rouffiac-Tolosan (Haute-Garonne), au nord-est de Toulouse, le ras-le-bol est quasi général au sein du personnel de l’Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) La Chênaie. En effet, 80 % du personnel s’est mis en grève afin de dénoncer leurs conditions de travail. Toilettes à la chaîne, personnel au bord du burn-out… Alexandra Fuentes, déléguée du personnel, témoigne :

« On nous en demande de plus en plus et cela se répercute sur la santé les résidents. C’est de la maltraitance institutionnelle. Les cadences sont infernales et on ne respecte plus le rythme de vie des personnes âgées qui sont en souffrance.  « 

« On demande juste des conditions de travail décentes »

En cause, selon eux, un manque d’effectif. Les grévistes demandent ainsi à la direction (*) « une infirmière supplémentaire la nuit et deux aide-soignants de plus le jour, une revalorisation salariale et l’aménagement des lieux communs ». En d’autres termes, « des conditions de travail décentes ». Du côté du personnel en grève, les intentions sont fermes : « On restera sur le piquet de grève tant que les discussions ne seront pas ouvertes ».

Une cagnotte en ligne pour aider le personnel

En attendant, c’est autant de journées sans salaire en moins, « alors que nos revenus ne sont déjà pas très élevés », précise la déléguée du personnel. Un appel à la solidarité a donc été lancé par les grévistes, qui ont ouvert une cagnotte en ligne afin de leur permettre de poursuivre leur action.

(*) Contactée par Actu Toulouse, la direction de l’établissement n’a pas souhaité s’exprimer.

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BTHE, Conditions de travail

La syndicalisation améliore les conditions de vie des femmes – Pour une fois d’autres que nous le reconnaissent

Un journal Quebequois nous le redit : La syndicalisation améliore les conditions de vie des femmes 
Source:http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/401781/travail-la-syndicalisation-ameliore-les-conditions-de-vie-des-femmes

Chez SUD et Solidaires on en est convaincu depuis quelques dizaines d’années ! Une vérité qui selon nous ne vaut que pour le syndicalisme de transformation sociale et non avec les syndicalismes « d’accompagnement » ou « domestiqués »

 

Ce texte fait partie d’un cahier spécial du site http://www.ledevoir.com

On ne considère pas suffisamment la syndicalisation comme un élément permettant de sortir les femmes de la pauvreté et d’améliorer leurs conditions de vie, croit Denise Boucher, responsable politique de la condition féminine et troisième vice-présidente à la Confédération des syndicats nationaux (CSN). Sans oublier que les organisations syndicales luttent aussi pour les droits des travailleuses non syndiquées.

Dans son document de réflexion sur le projet de loi 60 publié en décembre dernier, la CSN déclare que de « réaffirmer encore et encore l’importance de l’égalité entre les femmes et les hommes ne règle en rien les inégalités économiques et sociales dont elles sont toujours victimes. La véritable égalité passe d’abord par l’autonomie financière et la lutte contre la pauvreté. Plus spécifiquement, en matière d’emploi, la véritable égalité passe par l’adoption de mesures concrètes comme la conciliation famille-travail, un salaire minimum décent, le droit véritable de se syndiquer, et par l’interdiction des disparités de traitement basées sur le statut d’emploi. »

Cette nécessité d’un « droit véritable de se syndiquer » fait référence ici aux grandes difficultés qui peuvent entourer un processus de syndicalisation dans certains milieux de travail. « Ce n’est pas facile de se syndiquer,constate Denise Boucher. Même si c’est un droit, et même si c’est inscrit dans les chartes, ça demeure un geste qui se fait, d’une certaine façon, dans la clandestinité. Il faut faire ça en cachette, et quand on voit les pressions et les congédiements que font certains employeurs… On l’a vu récemment avec des dépanneurs Couche-Tard, où travaillent majoritairement de jeunes femmes : toutes les pressions sont faites pour empêcher la syndicalisation. »

Il faut donc ajouter à la férocité grandissante des employeurs, résume-t-elle, le fait que la législation actuelle ne permet pas de procéder ouvertement à une syndicalisation. « Bien au contraire, et c’est extrêmement malheureux. » Car, souligne-t-elle, les travailleuses et les travailleurs qui sont syndiqués parviennent plus facilement à obtenir par la négociation des salaires intéressants, des régimes de retraite auxquels beaucoup de citoyens n’ont pas droit, ainsi que des congés familiaux et de maternité.

« Dans les premiers avis qu’a publiés le Conseil du statut de la femme à la suite de sa fondation [en 1973], on parlait déjà de la syndicalisation comme d’un des moyens pour les femmes de se sortir de la pauvreté et d’atteindre l’égalité. Rappelons que pour l’année 2013, le salaire moyen chez les personnes syndiquées était de 24,68 $ l’heure, contre 18,68 $ pour les non syndiquées. On est donc toujours autour d’un écart de six dollars. De plus, nous avons mieux réussi à travailler la question de l’équité salariale dans les milieux syndiqués que dans les milieux non syndiqués », d’ajouter Mme Boucher.

Des emplois qui disparaissent

« Vous savez qu’il y a encore des femmes qui, lorsqu’elles reviennent de leur congé de maternité pour reprendre leur emploi, se font dire que leur emploi n’existe plus. Ça, c’est dans beaucoup de milieux non syndiqués, et c’est très fréquent. »

Les jeunes femmes qui recherchent un emploi feraient même mieux, selon la syndicaliste, de ne pas indiquer qu’elles ont l’intention d’avoir des enfants, car si « c’est très valorisé pour les hommes, ça l’est beaucoup moins pour les femmes ». Et l’on comprend qu’un poste ouvert peut soudainement se refermer devant une future mère. « Et c’est encore une fois bien malheureux », de déplorer la vice-présidente de la CSN.

Elle rappelle qu’au moins, en milieu syndiqué, il existe des mécanismes permettant à une femme de faire condamner le geste d’un employeur qui lui empêcherait la reprise légitime de ses occupations. « La travailleuse est alors soutenue par une organisation qui est là pour faire reconnaître ses droits. Bien sûr, il existe aussi de bonnes organisations pour des travailleuses non syndiquées comme Au bas de l’échelle, mais les femmes utilisent très peu ces mécanismes. Plusieurs ne savent pas que cela existe, et d’autres en viennent à laisser tomber leurs démarches pour différentes raisons, notamment pour ne pas payer de frais ou pour s’occuper de leur enfant. »

Il faut souligner que les organisations syndicales se battent souvent pour le respect des droits de toutes les travailleuses, syndiquées ou non.

En témoigne une lettre ouverte publiée dans Le Devoir du 26 février sous le titre Capricieuses, les femmes enceintes ?, dans laquelle les douze signataires — dont Jean Lacharité de la CSN — demandent au gouvernement québécois de s’engager clairement à maintenir le programme.

Pour une maternité sans danger, programme découlant de la Loi sur la santé et la sécurité au travail. Critiqué par certains patrons, celui-ci permet à une travailleuse enceinte d’obtenir des aménagements ou une réaffectation de la part de son employeur à la suite d’un avis médical, à défaut de quoi elle peut exercer son droit au retrait préventif.

« Porter des revendications qui sont bénéfiques pour les femmes qui ne sont pas syndiquées fait partie de l’effort collectif que les organisations syndicales font quand elles décident de travailler sur un droit en particulier. La question de l’avortement et celle du registre des armes en feu en sont d’autres exemples : bien que ce ne soit pas directement dans notre champ d’activité, nos travailleuses sont également des citoyennes, et ces dossiers nous interpellent et s’inscrivent dans nos luttes. »

La CSN a également pris la rue aux côtés des étudiants au printemps 2012, comprenant par ailleurs que les dettes d’études affectent les étudiantes d’une façon particulière.

Denise Boucher s’inquiète de voir la croissance des inégalités dans notre société. Elle est très préoccupée par la situation de pauvreté dans laquelle se retrouvent des mères monoparentales qui pourtant travaillent.

« Il y a bien des gens qui ont deux ou trois emplois pour arriver à avoir un salaire convenable. Ça me préoccupe beaucoup, tout comme le fait que le gouvernement fédéral ne subventionne plus les groupes de défense des femmes. C’est assez inquiétant, car elles ont encore besoin de ces organismes-là. La montée de la droite influence particulièrement les femmes. »

« Il faut constamment faire attention à nos droits et rappeler les gouvernements à l’ordre, dans l’objectif de briser les inégalités », rappelle-t-elle, avant d’ajouter que non, l’égalité entre les hommes et les femmes n’est pas encore atteinte dans notre société.