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Présentation du plan stratégique de Korian sur 5 ans Vs Le prix à payé du profit
Malgré un projet plus que rentable, les ambitions de l’entreprise présentées ce jeudi étaient jugées « décevantes » par les marchés qui « s’attendaient à mieux »…(sic) si bien que ce nouveau plan a été suivi d’une chute en bourse de l’action Korian de -6,5%.
Est ce qu’un jour les marchés et surtout leurs acteurs accepterons l’idée que les soignants, les patients / résidents, la dépendance , la santé, en bref l’Humain, ne sont pas des marchandises sur lesquels on spécule comme ça se fait sur les kilos de patates, sur la farine, ou sur les barils de brut ?
Pour contenter d’avantage les marchés, faudrait-il accepter que des quêtes de rentabilité toujours plus insatiables se fassent au détriment de l’Humain, des soignés et des soignants ?
Nous laissons celles et ceux qui connaissent le mieux l’activité du groupe, (les professionnels et les usagers d’établissements) transposer sur leur terrain et dans le paysage de leur quotidien les conditions de cette réussite financière extrêmement forte mais qui déçoit pourtant les plus gourmands.
Comment faire plus avec de moins en moins ? Quel risque y a-t-il à être trop en marges ? L’hyper croissance est-elle bonne pour la santé ? Sur quels dos se font les réductions de coût ou les réductions de charge ?
Les réponses sont assez évidentes mais voilà de bonnes questions à se poser plutôt que de sonder l’avenir par les yeux d’une calculatrice.
Le plan prévu pour Korian :
+5% de croissance annuelle moyenne pendant 5 ans avec à terme « un chiffre d’affaires voisin de 3,8 milliards d’euros » et une légère hausse de sa rentabilité ! « Un taux de marge d’excédent brut d’exploitation sur chiffre d’affaires voisin de 14,5%, et une extension du parc de 2.500 à 3.000 lits par an sur cette période ».
Pour 2016, Korian vise un chiffre d’affaires 2016 proche de 3 milliards d’euros et une marge brute d’exploitation de 14%. Au premier semestre, la croissance organique a atteint 4% et l’excédent brut d’exploitation du groupe a progressé de 20% à 207 millions d’euros.
http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2016/09/15/97002-20160915FILWWW00153-korian-presente-son-plan-strategique-a-5-ans.php
La messe est dite mais manque encore la recette.
A la place, un autre article dans une toute autre presse nous offre une petite page de réclame, à l’intention de futures salariés, réalisée par le directeur restauration et hébergement du groupe Korian. Il est vrai que la politique restauration au sein du groupe nous a donné ces dernières années des exemples très concrets de ce que les hausses de marges et de rentabilité occasionnent chez le personnel, sur les conditions de travail et sur la qualité des repas.
Selon M Parrot, fin connaisseur des conditions de travail au sein de l’entreprise, quels sont les avantages à postuler pour le groupe Korian ?
Réponse donnée cette semaine au journal L’Hôtellerie Restauration :
« En premier lieu, nous pratiquons les 35 heures et nous évitons au maximum les coupures, surtout dans nos établissements situés en Île-de-France. Ajoutons à cela des jours de congés consécutifs, des postes en CDI uniquement – en dehors des postes de remplacement – et la possibilité de se former grâce à notre institut de formation. Nous construisons nos propres modules de formation pour répondre au plus près aux besoins de chacun. C’est le cas, par exemple, d’une formation au service en salle et aux arts de la table, ou encore de la mise en place d’une formation ciblée sur la cuisson basse température. Nous proposons également l’accès à la validation des acquis de l’expérience pour les responsables hôteliers. Chez Korian, nous prenons soin de faire évoluer nos salariés. Bienveillance, responsabilité, transparence et initiative sont les quatre valeurs du groupe : elles s’appliquent aussi bien à nos clients qu’à nos équipes ».
http://www.lhotellerie-restauration.fr/journal/emploi/2016-08/Christophe-Parrot-Chez-Korian-nous-prenons-soin-de-faire-evoluer-nos-salaries.htm
Le groupe Korian va céder l’hôpital des Courses de Maisons-Laffitte

Que de changement en peu de temps pour les personnels de l’hôpital des Courses de Maisons-Laffitte ! Le Groupe Korian s’apprête à revendre l’établissement à Vivalto Santé, 2ans à peine après l’avoir racheté.
Pour le personnel de cet établissement spécialisé en MCO, la moitié resterait avec le repreneur. Une trentaine de salariés resterait dans le groupe Korian et rejoindraient le nouvel EHPAD Korian de Lisière Pereire à Saint-Germain qui doit ouvrir en octobre. Plus incertain en revanche pour une vingtaine de personnel administratif et médecins qui vont passer par la case mutation interne via une « bourse à l’emploi » au niveau de l’île de France.
Sources :
http://www.leparisien.fr/maisons-laffitte-78600/maisons-laffitte-un-nouveau-repreneur-pour-l-hopital-des-courses-04-09-2016-6093045.php
http://www.hospimedia.fr/actualite/articles/20160902-economie-vivalto-sante-s-apprete-a-racheter-a
AlloKorian : la NewsLetter qui sonne bien – L’épisode n°2 vient de sortir
Cher-e-s salarié-e-s du groupe Korian rassurez vous, (et vos collègues avec au passage) niveau chèques cadeaux et offres CE, vous ne manquerez de rien et tout sera même plus beau qu’avant.
Vous connaissiez AlloKorian ? Vous ne connaissiez pas ? Non mais allo quoi ?!
L’épisode n°2 vient de sortir et même plus tôt que prévu car nos oreilles ont été alarmées d’apprendre qu’il y aurait des salariés inquiets…
Inquiets de perdre leurs emplois? Inquiets que leurs salaires soient gelés? Inquiets de travailler plus pour gagner moins, ou à cause de la Loi Travail, ou inquiets qu’on leur impose des baisses de droits ?
Pour tout ça, on aurait compris, mais non..
La 1ere cause d’inquiétude du mois de juillet aurait pour origine douteuse l’idée que des salariés pourraient se faire spolier de leur droit aux offres du CE… Spolier par qui, spolier comment, spolier pourquoi ?
En réalité par personne, sinon par supercherie et parce que quelques rapaces trouveraient parmi les salariés inquiets de nouvelles proies faciles.
Ces rumeurs laissant croire qu’il n’y aurait plus d’avantage CE, circulaient déjà avant les élections des Délégués de Sites, lorsque des candidats (voire des directions) en manque d’inspiration n’avaient trouvé meilleur programme anti revendicatif que de clamer à des salariés crédules des trucs du genre : « Je vous préviens hein, si untels et untel sont élus, vous allez le regretter car y aura plus de chèques cadeaux »… Bon, untel et untel ont pourtant été élus, il n’a jamais été question de supprimer les offres CE mais au contraire de les augmenter en budget et en nombre. Mais apparemment les mêmes aigreurs de bac à sable motivent de nouveau le recours aux mêmes mensonges pour discréditer des élus qui travaillent et portent les projets prometteurs des CE Korian.
Alors rassurez vous, pour la Loi Travail, les rémunérations et tout le reste, l’avenir est trés incertain, mais niveau chèques cadeaux et offres CE, vous ne manquerez de rien et tout sera même plus beau qu’avant.
Les abonnés à notre Newletter AlloKorian savaient déjà par exemple les raisons de certains retards dans la mise en place des offres, et savaient toutes les bonnes nouvelles qui les attendent à partir de septembre. Mais les abonnés savaient aussi mieux que les autres, les vraies dangers et menaces qui planent sur la santé, sur les soignants.
A l’avenir, pour les plus inquiets, au lieu de vous inquiétez inutilement demandez nous et lisez nous.
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NAO : Négocations Annuelles Obligatoires Korian – détails et commentaires
NAO Korian 2016 :
Dans les établissements Korian pendant ce temps les Négociations Annuelles Obligatoires (NAO) ont eu lieu. Nous n’y étions pas, le personnel a été globalement très peu informé en amont, et aussi peu mobilisé ou associé pendant.
Sans surprise les concessions de la direction n’ont pas été à la hauteur des attentes : Des miettes lâchées par-ci, des miettes retirées par là, et même parfois des miettes assez rassies selon nous. Les syndicats ont su malgré tout rester fermes pour éviter le pire et pour arracher des garanties nouvelles en faveur des plus bas revenus (notamment pour le personnel des SSR, et HAD). Mais la Santé est pour nous la grande perdante de ces négociations.
Pourtant, les sujets de mécontentement sont nombreux, voire intenses parfois : Revenus, surcharges, autoritarisme, « travail à la chaine », temps de travail, temps de repos, tensions, pressions, travail précaire, etc. presque chaque jour nous recevons des plaintes de salarié-e-s. Cela justifierait amplement la mise en place de droits nouveaux et de protections concrètes pour tout le personnel… Mais cet accord de NAO en est très loin.
Les syndicats ensemble ont tenté de pousser la direction à améliorer le contenu, et ne manquant pas d’arguments pour ça ils y sont parvenus en partie, ils ont évité que le résultat des NAO ne soit pire, mais quand même… Les salarié-e-s valent mieux que ça et la direction peut mieux faire.
Le refus de mettre en place la Subrogation est selon nous un choix irresponsable et indigne d’une entreprise de santé. Encore plus lorsque la Prime de Présentéisme discriminerait le personnel malade et les accidentés du travail…
Mais restons positifs ! Et parce qu’un salarié averti en vaut deux, informons nous toutes et tous ensemble pour obtenir plus la prochaine fois !
Ce qu’il faut savoir des NAO :
Ci dessous des extraits de l’accord NAO 2016 (en image) commentés par nos soins. L’intégralité de l’accord pourra être obtenu par mail sur demande.
Quel avenir pour les Primes PASE et Stabilité ?
Ce ne sera pas bon pour tout le monde, ou alors ce ne sera pas pour tout suite...
L’ancienneté est prise en compte et elle augmente le maximum de la prime. En dessous d’un an d’ancienneté on a la droit à rien (comme avant). A partir de 12mois on peut avoir 30%, 60% au bout de 2ans, 100% la 3éme année, 104% à 4ans d’anciennté, puis 1% de plus par année d’ancienneté supplémentaire.
Le montant se calcule en fonction de votre SMC (il est inscrit sur vos bulletins de paie). Pour le personnel de SSR, HAD, et Hopital voire le tableau ci-dessous (qui intégre une augmentation négociée de la valeur du point).
Les conditions de calcul des primes ont été revues, pénalisant de façon ahurissante les absences pour maladie ou pour blessure au travail en comparaison des salarié-e-s bien portant. Une situation éminemment discriminatoire et grave pour la Santé (celle du personnel, mais aussi celle des personnes prises en charge).
Attention donc : si vous êtes blessé-e, si vous ou vos enfants sont malades, alors cette prime vous aimera moins que les autres… Et en 2016, encore plus qu’en 2017…
Pour 2017 ce sera mieux, seulement si la direction ne revient pas sur l’ensemble des absences assimilées légalement à du temps de travail effectif (Exemples : accident de travail, maladie professionnelle, formation, congés payés, RTT ou heures de délégation) sont maintenues sans impacte sur la prime.
Dimanches et Jours fériés travaillés, c’est mieux qu’avant par-ci c’est moins bien par là…
La sujétion des dimanches et jours fériés va baisser pour les ex-Medica (7€ brut de moins pour un salarié en 10h) et augmente légèrement pour les autres (7€ de plus pour 10h)…
Revalorisation salariale
Par une augmentation négociée de la valeur du point, tout le personnel du Pôle Sanitaire pourra bénéficier désormais d’augmentations de RAG, de Sujétion (dimanche, fériés) et des montant cible des Primes de Présentéisme. Une revalorisation bienvenue surtout pour les salarié-e-s de SSR, HAD ou Hopital qui à l’inverse des personnels d’EHPAD ne disposent pas des mesures de la convention collective en faveur de la majoration de l’ancienneté. Une mesure qui nous semble juste pour rattraper les retards et équilibrer les revenus minimum de tous les salarié-e-s des pôles Sanitaire et Sénior.
La vraie bonne nouvelle concerne les personnels de SSR, HAD, Hôpital et EHPAD qui ont le salaire minimum
Pour l’ensemble des salarié-e-s du groupe, 10€ brut par mois en plus sont prévus pour ceux dont le salaire ne dépasse pas le minimum conventionnel d’au moins 25€ brut. Tous ceux là seront augmentés mais pas les autres.
Prime de diplôme pour les futures ASD et AMP
Les AS ou AMP qui quitteraient l’entreprise avant le 7éme ou le 12éme mois ne toucheront pas les autres versements. La prime est de 750€, versée en 3 fois : 250€ après présentation du certificat à l’employeur / 250€ 7mois après / et 250€ 12mois après.
Cette prime ne concernera que les soignants qui auront leur diplôme après cet accord mais pas celle qui l’ont déjà eu avant.
Prime médaille du travail
En échange de cette Prime, les 27 Ehpad Medotels perdent la prime « anniversaires » qui valorisait autrement mieux les anciennetés dés 10ans.
Une généralisation de la prime anniversaire pour tous les établissements du groupe aurait été bienvenue… Mais au lieu de ça, désormais, entre 20ans et 40ans de métier, chacun aura droit à une médaille (pas en chocolat mais pas en or non plus..) gravé à son nom, plus d’un certificat… Avouez que vous en rêviez. Les NAO l’ont fait et prévoient un chouilla plus, c’est à dire une prime financière, en fonction de l’ancienneté dans l’entreprise. 100 à 250€ peuvent être perçu ponctuellement + 15€ par année d’ancienneté à partir de 5année minimum
Jours Enfants malades
Chaque salarié-e du groupe qui a à charge un ou des enfants de moins de 16ans, dispose en cas de maladie d’un enfant de 12 jours de congés par an mais 4 seulement sont rémunérés comme temps de travail.
Les NAO prévoient que si votre enfant est reconnu en situation de handicap, vous bénéficierez de 2 jours supplémentaires en cas de maladie de l’enfant.
Un justificatif du handicap est nécessaire à remettre à l’employeur.
Dans tous les cas, handicap ou non, absence rémunérée ou non, pour toute absence pour enfant malade, un certificat médical doit être remis à l’employeur.
Retrouvez l’intégralité de l’accord NAO dans votre établissement au panneau d’affichage sinon demandez nous le fichier par mail.
Négociation d’entreprise : Le rôle des CE et des syndicats
En cette période électorale, plusieurs syndicats font et refont de belles promesses aux salarié-e-s et souvent en contradictions avec tout ce qu’ils font, ont fait ou n’ont pas fait dans les CE qu’ils occupent en nombre depuis des années.
Raison de plus pour s’intéresser de prés aux élections Korian, au fonctionnement des négociations.
Un grand nombre de décisions qui s’appliquent à l’ensemble du personnel des établissements sont définies par le code du travail et la convention collective. Mais, lorsque des syndicats majoritaires s’entendent avec la direction, des accords d’entreprise peuvent prévoir des disposions non permises par les deux premiers textes. Ca fait sens si c’est pour améliorer la loi mais de tels accord peuvent aussi la diminuer ce qui fait beaucoup moins sens…
Les raisons qui peuvent mener des syndicats à signer des accords dit défavorables aux salarié-e-s sont ambiguës et peuvent être diverses.
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la complexité d’accord, dit « foure-tout » où un même texte prévoit de nombreuses dispositions, dont certaines qui intéressent tel ou tel syndicats où telle ou telle catégorie de personnel, là où d’autres font du tort aux intérêts collectifs. Or c’est tout ou rien et la signature de tel accord s’applique pour toutes les dispositions qu’il comporte.
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la complexité d’accord dont tel ou tel syndicat qui le négocie ne mesure pas les conséquences, sinon bien plus tard lorsqu’on ne peut revenir en arriére.
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Certains syndicats ou certain-e-s salarié-e-s qui les représentent privilégiant leurs intérêts personnels au détriment de ceux des salarié-e-s qu’ils représentent. Ceci est particulièrement à craindre lorsque les décisions reposent sur un petit nombre de personnes.
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La direction qui négocient les accords avec les syndicats est généralement à l’initiative des projets et c’est elle qui rédige et propose les bases sinon l’ensemble du texte. Or, quelque soit la nature et la pertinence des discussions et des débats, c’est la valeur de l’écrit final qui fait loi, pour des textes qui font souvent plus de 10 pages.
Nous estimons que beaucoup d’accords signés ces dernières années ont été mal négociés, au détriment des salarié-e-s, pour l’une ou l’autre de ces raisons.