Actu sociale, BTHE

La grogne chez Orpea Belgique continue

JT RTL Belgique : http://www.rtl.be/videos/video/529184.aspx

Une centaine de délégués des 58 maisons de repos que compte le groupe français Orpea en Belgique ont manifesté lundi 9 mars 2015, durant plusieurs heures, devant le siège social de l’entreprise à Uccle. La direction n’a pas souhaité rencontrer les représentants des travailleurs et selon Francis Stevens, du syndicat Setca-BBTK, le blocage est total.
Du coup, les actions vont se poursuivre et des arrêts de travail sont annoncés dès ce mardi. Les syndicats dénoncent des conditions de travail déplorables [la semaine dernière le personnel de la maison de repos Le Clos sur la Fontaine à Liège a manifesté son ras-le-bol des conditions de travail depuis que le site a été repris par la multinationale française Orpea. Le manque de personnel et de matériel viennent compléter le tableau des contestations. (La Meuse)], un manque de reconnaissance de la part de la direction et ils veulent aussi que l’entreprise crée 20 emplois subsidiés, ce qu’elle refuse. (Presse)

Un article belge du 10/03/15
Source : http://www.rtbf.be/info/economie/detail_grogne-chez-orpea-comment-se-porte-le-groupe-sur-le-plan-financier?id=8927654

Suite au mouvement de grogne de son personnel en Belgique –dont une partie a manifesté devant le siège de l’entreprise ce lundi pour exprimer son mécontentement- la direction d’Orpea n’a pas souhaité rencontrer les représentants des travailleurs du groupe. Elle dit refuser de négocier sous la pression de telles actions. La semaine dernière, lors des négociations entre direction et travailleurs, les interlocuteurs s’étaient quittés sur un constat d’échec. Les demandes des syndicats étaient jugées irréalistes par la direction.

« Dans la charte du groupe, on parle de qualité, de dignité mais nous n’avons ni les moyens ni le temps de respecter ces belles paroles« , nous confiait un travailleur du groupe lundi.

Si les travailleurs tirent la sonnette d’alarme, ce n’est pas seulement, disent-ils, en raison de leurs conditions de travail. Outre les avantages extra-légaux qui leurs sont refusés (chèque-repas, un jour de congé supplémentaire par 5 ans d’ancienneté, une assurance groupe…), ce sont les cadences et le manque de moyens disponibles qui fâchent les employés.

La direction du groupe répond que la santé financière du groupe en dépend. Pourtant, le groupe est dans une santé financière excellente si l’on en croit ses propres dires.

Le groupe français, côté en bourse depuis 2002, pèse en effet très lourd : 1,95 milliard d’euros pour 2014, avec une croissance de 21,2% par rapport à 2013 (soit deux fois mieux que son objectif initial).

Un groupe qui se développe internationalement depuis 2004 et est présent en Belgique depuis 2007. En quelques années, Orpea s’est établi en Italie, en Espagne, en Suisse, en Autriche… Il est simplement devenu un leader européen dans son secteur (la prise en charge de la dépendance : maisons de retraites, cliniques privées,…) et a des ambitions mondiales puisqu’il compte s’établir en Chine et au Canada, notamment.

Une « dynamique exceptionnelle de développement et de croissance de l’activité« 

Le groupe gère désormais quelque 45 000 lits répartis sur un demi-millier de sites. Et ces chiffres sont en constante évolution, le groupe planifiant d’accélérer sa croissance à l’international.

Selon le directeur général d’Orpea, le Français Yves Le Masne, « toutes les zones géographiques sont en croissance, apportant une nouvelle preuve de la résilience du modèle ORPEA dans un environnement économique et financier incertain« . Le « modèle ORPEA » vise une clientèle aisée en offrant des résidences haut de gamme. Les tarifs sont dès lors à l’avenant. Et si l’on en croit les résultats de l’entreprise, cela marche. La rentabilité est au rendez-vous, précise le patron du groupe. Ce dernier évoque dans un communiqué une « dynamique exceptionnelle de développement et de croissance de l’activité (…) réalisée dans un contexte de rentabilité toujours soutenue, conformément à la stratégie historique du Groupe axée sur la création de valeur« .

Pour 2015, Orpea prévoit d’ouvrir 25 nouveaux établissements (environ 2500 lits au total) dont deux tiers au moins à l’étranger (Ostende est cité). Le groupe évoque dès lors la création de 1300 emplois directs.

Le chiffre d’affaires sur lequel table le groupe pour la fin de cette année ? 2,3 milliards d’euros, soit plus de 18% de croissance.

Pas de doute, donc, le groupe se porte bien.

Un chiffre d’affaires autour des 150 millions d’euros en Belgique

Qu’en est-il de la Belgique? On sait de par son porte-parole que la société représente en Belgique un chiffre d’affaires autour des 150 millions d’euros. Il est compliqué de décortiquer la comptabilité du groupe en Belgique. Celui-ci compte en effet 58 sites (dont 50 actuellement en exploitation) dont chacun a sa comptabilité propre et publie individuellement ses bilans.

Pour ce qui est du siège, si nous ne disposons pas des comptes 2014 (qui a été une année phare, comme on vient de le voir), on sait par contre qu’en 2013, ledit siège fait état d’un chiffre d’affaires de 12,84 millions d’euros. Chose intéressante à noter, il parvient à dégager un bénéfice d’exploitation de 7,4 millions d’euros, soit près de 60% de son CA. Une performance pour le moins remarquable.

Le bénéfice net total du siège d’Orpea Belgium s’est, lui, établi à 11,8 millions d’euros pour 2013. Mais la revente de deux immeubles, à elle seule, a rapporté près de 10 millions d’euros de plus-value. Quoi qu’il en soit, Orpea Belgium est en excellente santé financière. A l’image du groupe multinational qui la chapeaute.

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