Suite à des tensions qui montaient crescendo, amplifiées par un sentiment d’injustice et par le risque de licenciement pesant actuellement sur un collègue très largement apprécié, un débrayage d’1h, discipliné et organisé pour être imperceptible pour les résidents, a eu lieu mercredi 4 mars 2015 à Korian Champ de Mars.
La quasi totalité des titulaires (20 au total) en poste ce jour sur les services ASH (8), AS (6), ASG (3), IDE (2), animation (1) y a pris part, des salariés qui en avaient lourd sur la patate et un gros besoin de se retrouver pour en discuter en vue de trouver des améliorations pérennes et concrètes.
Le travail a repris après 1h et un compte rendu a été réalisé et transmis pour restituer les problémes des salariés et les axes d’améliorations attendues.
Texte de débrayage déposé en amont et autour duquel les salariés se sont réunis :
La bientraitance et le respect du personnel au travail ainsi que les moyens de les garantir importent autant que la bientraitance et le respect des résidents : Ce n’est pas dissociable.
Pour un travail moins dans l’urgence et plus serein, avec une organisation plus stable, plus équilibrée, plus cohérente et plus respectueuse de tous les salariés et de leurs tâches propres.
Pour plus de démocratie sur le lieu de travail.
Pour de meilleurs prises en compte des demandes, des besoins, ou des problémes exprimées par les salariés.
Pour un management non partial, plus équitable et plus juste.
Pour une reconnaissance des pénibilités.
Pour plus de communication.
Pour harmoniser les demandes et réponses orales avec celles écrites.
Contre toute forme d’augmentation quantitative du travail directe ou induite.
Contre toute baisse directe ou indirecte d’effectif dans aucun service.
Pour redonner au travail humain le temps dont il a besoin.
Nous ne voulons pas de bouc-émissaire, de sanction, de situation où le Salarié ferait les frais de vengeances, de peau de banane, de mauvaises organisations ou des problémes de TO.
Il appartient à chacune et chacun de se concerter pour prévenir toute dérive et d’agir vers le mieux.
Mise à jour du 10/03/15
Suite à cette gréve de débrayage, notre RSS a été longuement interrogé vendredi 6 mars dans le cadre d’une réunion extraordinaire du CHSCT en présence notamment de cadres du siège. Certains se disaient surpris par cette gréve, et l’interrogatoire semble avoir beaucoup porté sur la forme textuelle et sur certains mots contenu dans l’appel au débrayage et dans sa restitution par compte rendu, le rôle même du DP au sein de l’établissement a été discuté. Cela revient selon nous a concentrer plus d’attention sur le représentant du personnel, sur l’expression et sur la restitution de problèmes collectifs que sur leurs causes.
Pourtant, les remontés de salariés, les réunions DP des derniers mois, ainsi que 2 tracts récents portés par les 2 syndicats de l’établissement rendaient déjà compte de préoccupations similaires.
Pour éviter tout malentendu, quant à la validité représentative du personnel de cet appel à débrayer et de son compte rendu de restitution, les 20 salariés ayant pris part au mouvement du 4 mars 2015 ont signé l’appel et son compte rendu en signe de leur approbation.
D’autres salariés qui ne travaillaient pas ce jour là mais qui se sont reconnus dans l’appel comme dans ses conclusions ont souhaité eux aussi signifier leur approbation quant à l’expression des malaises et aux améliorations attendues.
On ne peut pas faire d’une situation douloureuse pour les salariés un texte de réclamation joyeux, néanmoins il convient de ne pas oublier que cette heure de débrayage et sa conclusion écrite ont été voulus par l’ensemble des salariés concernés comme une alternative à un mouvement beaucoup plus important: Reprise du travail et pas d’appel à la gréve mais à condition que les attentes des salariés quant aux améliorations attendues puissent être entendues par la direction et que des améliorations trouvent leur place. Ce qui, pour la direction de l’établissement, pour celle de l’entreprise, comme pour n’importe quel salarié devrait être préférable aux autres issues qui n’ont pas été retenues par le personnel et leurs représentants.