Une première dans le secteur de la santé ! Mais sans doute pas la dernière tant des groupes privés du 21ème siècle ont des pratiques très singulières du dialogue sociale…
Chaque « implant » était facturé 12 500 € HT par mois…
L’opération d’infiltration de trois faux salariés dans trois établissements appartenant au groupe Orpéa-Clinéa refait surface. Elle a été dénoncée en 2012 dans le magazine l’Expansion. Début décembre 2014, Le Canard Enchaîné a évoqué à son tour « les rapports taupe-secrets de trois infiltrés anti-syndicats » . Nouvel élément dans cette affaire, la CGT a déposé plainte le 23 décembre auprès du parquet de Paris. Me Sofiane Hakiki, l’avocat du syndicat, explique sur le site Internet de la CGT avoir saisi la justice pour dénoncer « la mise en place d’un système visant à infiltrer le syndicat et surveiller le personnel d’un groupe de maison de retraite« . La CGT reprend là un article publié dans le quotidien La Croix, le 24 décembre dernier.
De son côté, Orpéa-Clinéa reste discret. Un porte-parole du groupe, contacté par Hospimedia, a néanmoins confirmé le démenti apporté à l’époque aux accusations publiées dans le magazine l’Expansion. Le groupe n’envisage pas pour l’instant de faire d’autres commentaires, ni de communiquer et reste donc sur la position qu’il a défendue il y a deux ans.
Pour rappel, Orpéa aurait passé un contrat avec le groupe synergie globale (GSG) pour « conseil en gestion du risque social« . Dans son enquête publiée en 2012, l’Expansion a révélé en effet que la société GSG avait implanté des « observateurs » dans deux cliniques de soins de suite à l’Haÿe-les-Roses (Val-de-Marne) et à Lyon (Rhône) mais aussi dans un établissement psychiatrique d’Andilly (Val-d’Oise). « Des agissements démentis catégoriquement par Bertrand Desriaux, le directeur des ressources humaines du groupe« , a rapporté le magazine. Pourtant, les compte-rendus des agents infiltrés – et consultés par l’auteur de l’article, Charles Haquet – détaillent au fil des semaines les étapes de leur intégration et leur approche des cibles, soit les représentants du personnel CGT. Deux ans après, Le Canard Enchaîné, qui a ressorti cette affaire, s’est aussi procuré le compte-rendu de l’opération d’infiltration des faux salariés.