Après 5 jours de grève et après négociations, le personnel de l’Ehpad Korian Clos du Murier, Fondettes, a repris le travail.
Piquet de grève sur le parking de l’établissement, prises de décisions collectives, diffusion de tract à la population, soutien des familles de résident-es, couverture des médias locaux, caisse de grève, le mouvement de grève s’est bien organisé.
Avec le soutien de familles, de résidents et l’appui syndical de SUD et de la CGT cette lutte collective et démocratique de femmes a payé face au patronat du privé lucratif.
Après 5 jours de gréve, les grévistes ont obtenu :
– 3 postes supplémentaires d’Aides Soignantes (1CDI et 2 CDD).
– Un engagement de la direction en faveur des formations.
– Une concertation des les renégociations à la hausse des dotations de personnel.
Côté rémunérations, primes et 13ème mois, Korian-Medica devrait s’y consacrer plus sérieusement lors des NAO à venir et en vus des prochains accords d’entreprise.
À moins de préférer attendre des grèves pour agir, les concessions de l’employeur nous semblent en effet être une sage posture, mais un minimum. Comme en témoigne l’évidente nécessité des créations de postes, pour motiver et conserver un personnel de qualité, pour une gestion du personnel plus humaine, pour une meilleur prise en charge du Résidant et pour la pérennité du bon fonctionnement d’établissement.
Améliorer l’Emploi et les conditions de travail c’est autant de gagner en faveur des conditions de séjour.
Pourtant, il va sans dire que déplacer des salariés d’autres EHPAD d’Indres et Loire pour remplacer les grévistes du Clos du Mûrier n’était pas une solution, à moins de vouloir perturber ces autres EHPAD.
D’ailleurs, est ce que les dotations de personnel prévues par l’ARS pour les différents établissements prévoient de telles mutations de personnel sur un autre établissement ?
Il serait bon que l’ARS donne son point de vue là dessus.
Est ce que les usagers des autres EHPAD sont d’accord pour que l’entreprise bouscule leurs repères en détachant intentionnellement leurs soignants habituels? Pas sûr que les usagers concernés aient appréciés.
Quid du remplacement legal des grévistes : il est interdit de recourir à des intérimaires ou de conclure des CDD pour remplacer des grévistes! On n’arrête pas une grève avec du travail temporaire, mais par négociation.
Il n’est pas interdit en revanche (même si le patronat s’y adonne peu) de résoudre les problèmes (augmenter les effectifs, les salaires, etc.) avant qu’ils ne tournent au conflit.
Lorsque des dysfonctionnements, des glissements de tâches ou de postes, des réorganisations incessantes, etc. perdurent, sans que les mécontentements ne soient sérieusement pris en compte et suivis d’améliorations, c’est pour l’entreprise prendre le risque de soudaines secousses sociales.
Des mouvements sociaux peuvent être différé parfois par de belles paroles, quelques rustines ou d’autres ficelles, il n’en demeure pas moins que sans amélioration de fond, tôt ou tard ça pète.
Pourtant les indicateurs, les signaux et les solutions existent pour toute direction disposée à les voir. Et au cas où la visibilité ferait défaut, on veut bien accompagner salariés et usagers pour les piqures de rappel auprès des directions et des pouvoirs publiques.
Lors de ce mouvement, les salariés ont mis en avant ce qui manque le plus au personnel dans les EHPAD : du temps !
-
Du temps pour effectuer les soins
-
Du temps pour donner les repas
-
Du temps pour faire le ménage
-
Du temps d’échange avec les résidents
-
Le respect de nos plannings et de nos postes de travail
-
Des formations qualifiantes
-
Être remplacés lors de nos congés payés
-
Avoir assez de temps pour accompagner les personnes en fin de vie ainsi que leur famille
Elles demandaient aussi qu’une partie des profits soit utilisée pour le confort des résidents et l’amélioration des conditions de travail des personnels.
La plupart de ces demandes ne sont pas des revendications mais des dûs puisqu’elles renvoient à des engagements de qualité de service ou à des devoirs d’employeur (remplacement, formation).
Pour les salariés, ce temps est synonyme d’un manque, d’humanité, conséquence des manques de bras, mais pour d’autres le temps c’est de l’argent… et le temps rapporte plus lorsque les salaires sont bas et les salariés moins nombreux… Pour rappel : relire les inquiétudes que nous exprimions déjà sur ce blog 10 mois plus tôt dans l’article Une gestion plus serrée
Bravo à toutes !
Pour contactez SUD Santé Sociaux de l’Indre-et-Loire Cliquez ici