Une sélection des petites phrases entendues ça et là en Ehpad et que certains lecteurs nous ont adressés via ce blog.
« La direction ne corrige les problèmes que si elle y est obligée et si elle a pas réussi à nous endormir avant. Alors soit on baisse les bras et on va voir ailleurs, soit on fait le minimum, soit on fait grève. »
Une aide-soignante
« Pour les problèmes commerciaux, faut les résoudre immédiatement, mais les problèmes des salariés faut attendre parfois des années »
Un employé
« Ils font n’importe quoi pour faire plus d’argent sans assumer les conséquences. Ils s’en fichent parce que si y a des problèmes graves ça retombera pas sur eux mais sur nous ».
Une aide-soignante
« Les clients payent chers et même quand ils font des plaintes il se passe pas grand chose. Nous on leur coûte en salaires alors nos plaintes… »
Une aide-soignante
« Les même qui nous parle d’humanité et de respect de la dignité du résident ne se gêne pas pour nous interrompre en pleine toilette pour nous dire d’aller remplacer à un autre étage et exceptionnellement de nous limiter au plus important. Sauf que tout est important et que exceptionnellement c’est souvent. »
Une aide-soignante
« Olivier n’obtiendra rien de la grève. La seule chose qu’il va y gagner c’est de se faire virer »
Direction d’Ehpad lors d’une grève pour la bientraitance.
« Je me fouts du droit. J’ai des dotations ARS. »
Direction d’Ehpad en réponse à une requête de droit à CDI
« Le droit c’est pas toujours bien »
Direction d’Ehpad
« Depuis que je travaille ici, j’ai perdu tout ce que j’avais appris en formation »
Une aide-soignante
« Avec eux, il faut dire les mêmes vérités 20 fois avant qu’ils les reconnaissent »
Une famille à propos des dirigeants d’un grand groupe
« Ça
fait un an que ma mère est là, et ça fait depuis 1 an que vous devriez être en grève »
Une famille à l’attention des grévistes
« Quand la direction nous demande de faire des choses qui sont pas dans notre travail on doit le faire immédiatement. Quand on lui demande pour une erreur sur la paie on attend des semaines »
Une ASH
« Depuis que la grève est finie la direction est beaucoup moins sympa avec nous »
Une salariée non gréviste
« J’arrête de chercher du sens à mon travail dès que je passe la porte, sinon je serais incapable de tenir la journée »
Une salariée
« Ah non, faut pas qu’il meurt, on peut pas faire tenir un peu plus? Avec le TO en ce moment on peut pas se permettre d’en perdre »
Direction d’Ehpad
« Regardez la, elle chantonne en nettoyant les tables, c’est qu’elle ne travaille pas si dure, va falloir l’occuper »
Cadre du siège d’un grand groupe à l’attention de chef d’équipes parlant d’une serveuse
« Il a pris trop d’importance, on va le faire redescendre » […]
« Il commence vraiment à nous faire chiez, on va le calmer »
Cadre du siège d’un grand groupe parlant d’un représentant du personnel SUD
« Moi ce qui m’inquiète avec la fusion ce sont les conséquences pour les cadres du siège et les directions »
Un directeur
« En quelques mois, il a réussi a perdre beaucoup de clients et à se mettre à dos presque tout son personnel »
Une employée parlant de la direction
« Les problèmes du personnel ne sont pas un problème d’entreprise sauf si y a une grève. »
Un cadre
« Pour encaisser les factures ça y va mais pour régler les problèmes… »
Une famille cliente
Et enfin la « meilleure » par ce qu’elle peut résumer les causes du sentiment d’indifference à leurs problèmes de la part des dirigeants et que ressentent les salariés d’ehpad: la théorie dites « du bébé nageur ».
Une formule très contemporaine employée par le directeur général d’un grand groupe pour expliquer les gros problèmes de turn-over rencontrés dans les Ehpad
En résumé, il y aurait les salariés nouvellement recrues qui vont « nager » par instinct de survie et les autres…
Heureusement, on croit connaître plus d’alternatives.
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